A propos d’une vidéo de l’Eyjafjöll (Islande)

J’entends depuis quelques jours des commentaires élogieux sur une vidéo de l’Eyjafjöll mise en ligne par un certain Sean Steigemeier qui, trouvant « médiocres » les images de l’éruption diffusées sur le Net, a décidé d’aller faire mieux en Islande. La vidéo est accessible sur son site:

http://vimeo.com/11673745

Au final, je ne trouve pas que Sean Steigemeier a réalisé un chef-d’œuvre ! La vidéo – réalisée avec un boîtier Canon EOS 5D MarkII – présente une bonne qualité technique mais n’a rien d’original au niveau des images qui restent banales! Si Sean avait poussé un peu ses recherches sur la toile, il aurait vu que toutes les photos ou vidéos de l’éruption ne sont pas ‘médiocres’ et que beaucoup sont meilleures que les siennes ! De plus, l’idée de présenter la vidéo en accéléré est discutable. En tout cas, d’un point de vue documentaire, ça n’apporte rien. Faire défiler les nuages, de cendre ou autres, à toute vitesse est original, mais ça sert à quoi ?  

Kilauea (Hawaii / Etats Unis)

drapeau francais.jpgLa situation est stable, que ce soit dans le cratère de l’Halema’uma’u ou sur l’East Rift Zone où la lave entre avec un débit faible dans l’océan. Quelques coulées de surface sont visibles entre le TEB et la plaine côtière.

Mardi matin (le 11 mai), une large portion de la lèvre du Pu’u O’o s’est effondrée, emportant avec elle la webcam qui permet d’observer (quand le nuage de gaz le permet) l’intérieur du cratère. C’est ainsi que ce même cratère s’est trouvé élargi d’environ 17 mètres ! Une nouvelle webcam a été installée depuis ce fâcheux événement.

 

drapeau anglais.jpgThe situation is stable, both in Halema’uma’u and at the East Rift Zone where lava is trickling into the ocean. A few surface flows can be seen between the TEB and the coastal flat.

Early Tuesday morning (May 11th), a large slice of the north rim of Pu’u O’o collapsed into the crater, taking the webcam with it. The collapse took a large bite out of the rim, which widened the crater by up to 17 metres! A new webcam has been installed since that unfortunate event.

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La lèvre nord du Pu’u O’o en 2006 (Photo: C. Grandpey)

La lave de l’Eyjafjöll (Islande)

Le site web de l’Institut des Sciences de la Terre (http://www.earthice.hi.is/page/IES-EY-CEMCOM) communique la composition chimique de la lave [voir ci-dessous] entre le 21 mars et le 5 mai 2010, donc depuis le début de l’éruption au col de Fimmvörduhals jusqu’à celle, actuelle, de l’Eyjafjöll. Il est intéressant d’observer l’évolution de la teneur en silice (SiO2) qui s’accroît régulièrement et explique la nature explosive de l’éruption qui reste nettement phréatomagmatique, si l’on en juge par la morphologie du panache.

Le déroulement de l’éruption de l’Eyjafjöll déjoue les pronostics et bien malin serait celui qui pourrait dire comment la situation va évoluer. Quand l’éruption a débuté, on s’attendait à une émission de vapeur suivie d’un phénomène phréatomagmatique, lui-même suivi d’une séquence effusive. Cette dernière a bien eu lieu, mais elle s’est avérée fort brève au niveau du Gigjökull et c’est le processus phréatomagmatique qui a repris le dessus, avec l’expulsion de volumineux nuages de cendre qui perturbent encore aujourd’hui le trafic aérien. .  

Les derniers essaims sismiques révèlent une ascension magmatique d’abord profonde, puis superficielle. Ils sont plus brefs mais, de toute évidence, la source magmatique est loin d’être tarie. Les stations GPS indiquent malgré tout que l’édifice volcanique a tendance à dégonfler. Le tremor est à un niveau particulièrement bas.

Combien de temps durera l’émission de cendre ? Nul ne le sait !

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