Selon l’International Air Transport Association (IATA), il est urgent que les autorités aéronautiques européennes revoient les règles définissant l’ouverture et la fermeture de leur espace aérien afin de minimiser la désorganisation du trafic, comme cela vient de se produire pendant l’éruption du volcan islandais.
Selon l’IATA, le danger du nuage de cendre a été largement exagéré et la fermeture de certains aéroports n’était pas nécessaire. La sécurité doit bien sûr rester la priorité, mais les décisions motivant l’ouverture ou la fermeture de l’espace aérien doivent s’appuyer « sur des faits et non sur des simulations théoriques qui n’ont pas été vérifiées ».
L’IATA met la France à l’écart de ses reproches, car les autorités françaises, grâce à une bonne interprétation des données sur la trajectoire du nuage de cendre, ont souvent mieux géré la situation que les états voisins.
Sur les 200 0000 vols qui ont traversé l’espace aérien européen au moment où le nuage de cendre sévissait, aucun n’a enregistré la présence de cendre dans les moteurs des avions lors de leur inspection après l’atterrissage.
L’IATA estime à 1,7 milliard de dollars la perte subie par les compagnies à cause de la fermeture de l’espace aérien européen.
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Alors que l’IATA tirait ces conclusions, le fabricant américain Honeywell Aerospace faisait savoir qu’il allait étudier l’impact de la cendre volcanique sur les moteurs d’avions qu’il produit. La firme a envoyé en avril et en mai plusieurs avions équipés de ses moteurs dans les zones affectées par le nuage de cendre. Les deux moteurs qui équipaient l’un des avions ont été acheminés à Phoenix (Arizona) où ils vont être démontés et passés à la loupe.
Il ne fait aucun doute qu’un avion qui viendrait à traverser le nuage de cendre directement émis par un volcan peut subir des dommages (1). Reste à savoir si, comme ce fut le cas avec le nuage islandais, les particules de cendre abrasive qui ont été dispersées en haute altitude peuvent, elles aussi, représenter une menace pour les avions.
Sources : Agences Reuters et Associated Press.
(1) C’est ce qui s’est passé en 1982 en Indonésie, en 1989 en Alaska et en 1991 lors de l’éruption du Pinatubo quand des avions ont traversé les nuages de cendre émis par ces volcans, mais la quantité de cendre contenue dans ces nuages était autrement plus importante que celle véhiculée par le nuage de cendre de l’Eyjafjallajökull !