Eyjafjöll (Islande)

drapeau francais.jpgLa météo est mauvaise sur l’Eyjafjallajökull en ce moment et la visibilité est nulle ce matin. Le Met Office indique que l’éruption est stable. L’essaim sismique qui a duré près de 24 heures entre lundi matin et mardi matin est maintenant terminé. La plupart des secousses avaient leur origine entre 15 et 20 km de profondeur, ce qui indique que la chambre magmatique profonde est toujours bien alimentée et que l’éruption n’est certainement pas près de se terminer.  

 

drapeau anglais.jpgThe weather is very poor on Eyjafjallajökull and there is zero visibility this morning on the webcams. The Met Office indicated the eruption is going on in a stable way. The seismic swarm that lasted nearly 24 hours between Monday morning and Tuesday morning is now over. Most of the events had their origin at a depth between 15 and 20 km, which shows that the deep magma chamber is still well fed and that the eruption is far from being over.

Ça m’agace !

Dimanche soir, la chaîne Ushuaia TV diffusait un documentaire intitulé « L’anneau de feu du Pacifique ». Réalisé par les Américains, son but était de montrer les risques encourus par les pays qui bordent cette ceinture où les forces créées par la subduction des plaques tectoniques est énorme. Je dois dire que je suis resté sur ma faim !

Les séquences purement volcaniques, en particulier celles montrant la lave, ont été tournées à Hawaii dont le volcanisme intraplaque n’a aucun point commun avec celui de la Chaîne des Cascades qui servait de point de référence au documentaire. Quitte à vouloir faire du spectaculaire, il aurait fallu montrer des images d’explosions et de nuées ardentes. Il en existe des tas dans les archives !

Il a été bien sûr été question du Mont St Helens dont il n’est pas du tout certain, contrairement à ce qui a été affirmé dans le documentaire, que la prochaine éruption soit aussi cataclysmale que celle de 1980. Par contre, aucune allusion au Mont Rainier qui se dresse à proximité de Seattle !

S’agissant de cette ville, le risque majeur présenté par le documentaire était surtout sismique car une pression énorme s’accumule le long de la ligne de faille située à 80 km des côtes. Des simulations « à l’américaine » montraient la destruction des édifices et des voies de communication. Un tel scénario avait déjà été présenté quelques minutes plus tôt à propos du Japon.

Je suis tout à fait d’accord sur le fait qu’il faille montrer les risques volcaniques et sismiques. Ils sont réels le long de la Chaîne des Cascades.  Le problème avec les Américains, c’est que l’on sombre tout de suite dans le film-catastrophe dans la lignée du Pic de Dante et de Vulcano et leurs images surréalistes.

Je n’ai pas regardé le film sur l’éruption de l’Eyjafjöll samedi soir sur la chaîne du National Geographic mais, comme je l’ai indiqué lors de sa diffusion, la bande-annonce sentait le film- catastrophe avec l’équipage d’un avion qui paniquait dans un nuage de cendre.

Il n’est pas besoin d’avoir recours à de tels effets spéciaux pour montrer au public les risques sismiques ou volcaniques ! A la limite, ces effets ont tellement gros qu’on a davantage envie de rire que d’avoir peur. Je ne suis pas certain qu’au final, le but recherché par les réalisateurs soit atteint. A mes yeux, rien ne vaut un documentaire avec des images filmées sur le terrain et sans artifices, avec des explications fiables à partir de travaux effectués, eux aussi, sur le terrain. Le public a besoin de preuves pour être convaincu. Si un documentaire lui montre ce qu’il a déjà vu, truffé d’effets spéciaux, au cinéma, le message ne passe pas !

Ce n’est bien sûr qu’une opinion toute personnelle. Tout le monde n’est pas forcément agacé par ce genre de documentaire !

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Le Mont Rainier (Chaîne des Cascades)
[Photo: C. Grandpey]