Volcans du monde // Volcanoes of the world

Plusieurs événements ont été signalés depuis ma dernière note sur l’activité volcanique dans le monde.

L’effondrement d’une partie de la terrasse cratèrique Nord du Stromboli (Sicile) et les événements (coulée pyroclastique, coulée de lave) qui l’ont accompagné ont maintenant pris fin .
La coulée de lave s’est arrêtée sur la Sciara del Fuoco et ll n’y a plus d’effondrements. On observe toujours une activité de spattering sur le cratère Nord 2 mais elle est est nettement moins intense que ces derniers jours.
Suite à cette baisse d’activité, les restrictions d’accès au volcan ont été levées, mais l’accès au sommet reste interdit. Au mieux, vous pourrez monter jusqu’à 400 m d’altitude avec l’accompagnement des guides.

Source: INGV, La Sicilia.

 

Photo: C. Grandpey

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Une éruption explosive a commencé sur le Chikurachki (île Paramushir / Kouriles du Nord) vers 15h10 (UTC) le 15 octobre 2022. Le panache éruptif est monté jusqu’à 4,5 km d’altitude avant de dériver vers l’ESE sur 345 km. La couleur de l’alerte aérienne est passée du Vert à l’Orange car la cendre émise pendant l’éruption pourrait affecter le trafic aérien.

Des émissions de cendres ont été observées pour la dernière fois le 17 octobre. La couleur de l’alerte aérienne a alors été abaissée au Jaune le 18 octobre, puis au Vert le 19 de ce même mois.
Source : KVERT.

Source : Copernicus EU/Sentinel-3

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Dès que le volcan sous-glaciaire Katla (Islande) commence à s’agiter, beaucoup de gens craignent qu’une éruption ne se prépare.

Deux séismes de magnitude supérieure à M3 ont été détectés sur le glacier Mýrdalsjökull le 16 octobre. Dans les 48 heures avant 13h20 (UTC) le 17 octobre 2022, le Met Office islandais (IMO) a enregistré 27 séismes dans la région, avec des magnitudes allant de M 1 à plus de M 3.
L’IMO indique qu’il est rare d’enregistrer trois séismes significatifs à intervalles rapprochés sur le Mýrdalsjökull. On pense qu’ils ont été causés par l’activité hydrothermale sous le Katla.

En ce qui concerne les éruptions de ce volcan, une scientifique islandaise a déclaré : « Nous n’avons pas de données fiables concernant des éruptions volcaniques du Katla. Nous ne connaissons donc pas exactement quels sont les signes avant-coureurs d’une éruption. Les descriptions en notre possession sont des chroniques de nos ancêtres. Dans ces descriptions, il est fait état de séismes que les gens ressentent dans le voisinage du volcan, et même des vibrations. Il y a des descriptions expliquant que la surface de l’eau près du Katla vibre avant une éruption. » Autrement dit, il sera très difficile de prévoir la prochaine éruption du volcan sous-glaciaire.
La dernière éruption connue du Katla a eu lieu en 1918 avec un VEI 4.

Photo: C. Grandpey

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L’éruption de l’Alaid (îles Kouriles / Russie) se poursuit et une anomalie thermique a été identifiée sur les images satellites. L’activité explosive génère des panaches de cendres qui s’élèvent en moyenne à 3,7 km au-dessus du niveau de la mer. La couleur de l’alerte aérienne reste à Orange.
Source : KVERT.

Source: Copernicus / Sentinel 3

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Le PHIVOLCS a fait passer le niveau d’alerte du Bulusan (Philippines) à 1 (sur une échelle de 0 à 5) le 12 octobre 2022 en raison de l’augmentation de la sismicité, de l’inflation et des émissions de gaz. D’autres données montrent une hausse de l’activité hydrothermale, notamment une augmentation des températures et des émissions de dioxyde de carbone. Le PHIVOLCS demande au public de ne pas entrer dans la zone de danger permanent (PDZ) de 4 km de rayon, ni dans la zone de danger étendue (EDZ) de 2 km sur le flanc SE du volcan.

Crédit photo: Wikipedia

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Des panaches de vapeur et de cendres s’élevant jusqu’à 350 – 500 m au-dessus du sommet sont encore émis par le Kerinci (Indonésie). Suite à une intensification de ces émissions, la couleur de l’alerte aérienne a été portée à Orange le 19 octobre. Le niveau d’alerte volcanique reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4) et le public est invité à rester en dehors de la zone d’exclusion de 3 km.
Source : CVGHM.

Crédit photo: Wikipedia

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Un niveau d’activité élevé est encore observé sur le Taal (Philippines). Des remontées de gaz et de fluides chauds dans le lac sont visibles presque quotidiennement. Les émissions de vapeur s’élèvent généralement jusqu’à 1,5 km au-dessus du lac. La sismicité est toujours importante. Les émissions de SO2 étaient en moyenne de 3 882 tonnes par jour le 13 octobre 2022. Les mesures de déformation du sol montrent toujours une légère inflation dans la moitié ouest de la caldeira et une déflation dans la moitié est. Le niveau d’alerte reste à 1 (sur une échelle de 0 à 5), et le PHIVOLCS rappelle au public que l’ensemble de Volcano Island est une zone de danger permanent (PDZ).
Source : PHIVOLCS.

Taal et Volcano Island (Crédit photo: Wikipedia)

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Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous en trouverez d’autres (en anglais) en lisant le bulletin hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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  Several events have been reported since my previous post about volcanic activity around the world.

The collapse of a part of the northern crater terrace of Stromboli (Sicily) and the events (pyroclastic flow, lava flow) that accompanied it have now come to an end.
The lava flow has stopped on the Sciara del Fuoco and there are no more collapses. There is still some spattering activity at North Crater 2 but it is much less intense than in recent days.
Following this drop in activity, access restrictions to the volcano have been cancelled but access to the summit remains prohibited. At best, you will climb up to 400 m a.s.l. with the accompaniment of the guides. .
Source: INGV, La Sicilia.

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An explosive eruption began at Chikurachki (Paramushir Island / Northern Kuriles) at around 15:10 (UTC) on October 15th, 2022. The eruptive plume rose up to 4.5 km before drifting ESE over 345 km. The Aviation Color Code was raised from Green to Orange as the ash emission could affect air traffic.

Ash emissions were last seen on October 17th. The Aviation Color Code was lowered to Yellow on October 18th , and then to Green on October 19th.

Source: KVERT.

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As soon as some unrest is detected at Katla subglacial volcano (Iceland), many people fear an eruption might be in the brewing.

Two earthquakes with magnitudes above M3 were detected in Mýrdalsjökull on October 16th. In 48 hours to 13:20 (UTC) on October 17th, 2022, the Icelandic Met Office (IMO) registered a total of 27 earthquakes in the area, with magnitudes ranging from M 1 to above M 3.

IMO indicates that it is unusual for three large earthquakes to occur at short intervals in Mýrdalsjökull. It is believed they were caused by hydrothermal activity beneath Katla volcano. As far as the eruptions of Katla are concerned, an Icelandic scientists has declared:  » We have no measurements of volcanic eruptions in Katla, of which we are absolutely sure. So we don’t know exactly how the run-up is. Except only those descriptions we have from the chronicles of our ancestors. And in those descriptions it is quite clear that there are earthquakes that people feel in the vicinity and even vibrations, there are descriptions of how the water surface near Katla vibrates before an eruption occurs. » In other words, it will be very difficult to predict the next eruption of the subglacial volcano.

Katla’s last known eruption took place in 1918 with a VEI 4.

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The eruption at Alaid (Kuril Islands / Russia) continues and a thermal anomaly was identified in satellite images. Explosive activity generates ash plumes that rose to 3.7 km a.s.l. The Aviation Color Code remains at Orange.

Source: KVERT.

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PHIVOLCS raised the Alert Level for Bulusan (Philippines) to 1 (on a scale of 0-5) on October 12th, 2022 due to increased seismicity, inflation, and gas emissions. Other data suggested increased hydrothermal activity and unrest including increased temperatures and carbon dioxide emissions. PHIVOLCS reminds the public not to enter the 4-km-radius Permanent Danger Zone (PDZ), nor the 2 km Extended Danger Zone (EDZ) on the SE flank.

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Steam and ash plumes rising as high as 350 – 500 m above the summit are still emitted by Kerinci (Indonesia). The Aviation Color Code was raised to Orange on October 19th. The Alert Level remains at 2 (on a scale of 1-4), and the public is asked to remain outside of the 3-km exclusion zone.

Source: CVGHM.

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A high level of activity is still observed at Taal (Philippines). Upwelling gasses and hot fluids in the lake are still visible almost daily. Steam emissions generally rise as high as 1.5 km above the lake. Seismicity is still significant. SO2 emissions averaged 3,882 tonnes per day on October 13th, 2022. Ground deformation measurements continued to show slight inflation in the western half of the caldera and deflation in the eastern half. The Alert Level remains at 1 (on a scale of 0-5), and PHIVOLCS reminds the public that the entire Taal Volcano Island is a Permanent Danger Zone (PDZ).

Source: PHIVOLCS.

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This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

Islande : Le Katla s’agite un peu // Iceland : Slight unrest at Katla Volcano

Dès qu’une hausse de la sismicité est enregistrée dans la région de Myrdalsjökull, dans le sud de l’Islande, toute l’attention se concentre sur le volcan Katla, partiellement recouvert de glace, qui a été très actif à l’Holocène avec au moins 21 éruptions au cours des 11 derniers siècles. La dernière éruption a eu lieu en 1918 .

Le Met Office islandais (IMO) explique que le système volcanique du Katla mesure environ 80 km de long. Il se compose d’un volcan central culminant à 1490 m d’altitude et d’un ensemble de fissures actives s’étirant vers le nord-est. Le volcan central est partiellement recouvert de glace d’une épaisseur pouvant atteindre jusqu’à 700 m et on observe une caldeira remplie de glace de 9 X 14 km.

L’activité éruptive est majoritairement explosive, avec des volumes de tephra émis allant de 0,02 à plus de 2 km3, accompagnés de crues glaciaires (jökulhlaup en islandais) avec un débit maximal pouvant atteindre 300 000 m3/sec.

À 19 h 10 le 2 février 2022, un séisme de M 4,0 a été enregistré sur la lèvre nord-est de la caldeira du Katla. C’est le séisme le plus significatif sur le Katla depuis 2017. Auparavant, une activité sismique comparable s’était produite dans la région en 2012 et 2016. Plusieurs répliques ont suivi, dont la plus importante mesurait M3,4.

Il est probable que cette dernière sismicité superficielle (0,1 km de profondeur) était probablement provoquée par des mouvements au sein du glacier ou une activité hydrothermale au sein du système volcanique. Selon le Met Office islandais, aucun épisode de tremor n’est apparu, mais l’eau de fonte du glacier est surveillée. Aucune augmentation de la conductivité électrique n’a été détectée dans l’eau de fonte et il est donc peu probable que l’on assiste à un jökulhlaup.

Source Iceland Review, IMO.

Dernière minute : Le Met Office indique que l’activité sismique a cessé sous le Katla.

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As soon as some increase in seismicity is recorded in the Myrdalsjökull area in South Iceland all attention gets focused at the partly ice covered Katla volcano that has been highly active in the Holocene with at least 21 eruption in the last 11 centuries. The last eruption to break through the ice took place in 1918 .

The Icelandic Met Office (IMO) explains that the Katla system is about 80 km long, consisting of a central volcano rising to 1490 m a.s.l. and an active fissure swarm extending towards northeast. The central volcano is partly covered by up to 700 m thick ice and has an 9 X 14 km ice-filled caldera. The characteristic activity is mostly explosive, with tephra volumes ranging from 0.02 to over 2 km3, accompanied by glacial flooding (jökulhlaup in Icelandic) with maximum discharge of up to 300,000 m3/sec.

At 7:10 pm on February 2nd, 2022, an M 4.0 earthquake hit the northeast rim of the Katla caldera. It was the largest earthquake to hit Katla since 2017. Prior to that, comparable seismic activity occurred in the area in 2012 and 2016. Several aftershocks followed, the largest of which measured M3.4. It is likely that the latest shallow seismicity (0,1 km deep) was probably dur to movements within the glacier or hydrothermal activity within the volcanic sysmtem.

According to the Icelandic Met Office, there are no signs of volcanic tremor, but meltwater from the glacier is being monitored. No increase in electrical conductivity has been detected in meltwater from the glacier, and, therefore, a. jökulhlaup, is not considered likely.

Source: Iceland Review, IMO.

Last minute : The Met Office indicates that seimicity beneath Katla has now stopped.

Myrdalsjökull (Google Maps)

1918, une année noire en Islande // 1918 : a dark year in Iceland

Le 23 janvier 2022, le petit village côtier de Bakkagerði, dans le nord-est de l’Islande, a connu des températures dignes des mois d’été. Le thermomètre a indiqué 17,6°C juste après minuit. Seize heures auparavant, vers 8 heures du matin le 22 janvier, la température le long du fjord oscillait juste en dessous de 0°C. Les températures ont également atteint des sommets tout à fait inhabituels ailleurs dans les Fjords de l’Est. Seyðisfjörður a enregistré la deuxième température la plus élevée du pays. Ce coup de chaud a été bref. Pendant environ six heures, des températures avoisinant les 15°C ont été relevées dans la région avant de chuter en dessous de 10°C dans l’après-midi. Les météorologues expliquent que ces fluctuations soudaines des températures sont typiques du changement climatique.

104 ans avant le 23 janvier 2022, on avait enregistré les températures les plus froides de l’histoire de l’Islande. L’hiver 1917-18 est connu dans le pays sous le nom de Frostaveturinn mikla, le grand hiver glacial. Au cours de ce terrible hiver, les températures ont chuté et la glace s’est formée sur la mer autour de l’Islande, paralysant des voies maritimes vitales et accentuant les pénuries de biens essentiels. Le mois de janvier 1918 fut particulièrement catastrophique. Le 21 janvier, les températures ont chuté à des niveaux jamais vus auparavant, ni depuis. Un minimum de -24,5°C a été enregistré à Reykjavík et, dans le nord-est de l’Islande, le thermomètre indiquait -36°C à Grímsstaðir et -38°C à Möðrudalur.

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L’année 1918 a également été marquée par l’arrivée de la grippe espagnole en Islande. L’épidémie a débarqué le 19 octobre 1918, avant de se propager dans le pays. Elle a coûté la vie à 540 personnes, dont plus de la moitié à Reykjavík. Les deux tiers des habitants de la ville ont été infectés; la plupart sont restés au lit pendant des jours. La pandémie a transformé Reykjavík en une ville fantôme car les entreprises ont fermé, les navires n’ont pas été chargés, les journaux n’ont pas été publiés et le bureau des télégrammes a fermé.
L’infection est arrivée en Islande par le biais de navires en provenance des Etats Unis et de Copenhague le 19 octobre. Un chalutier en provenance du Royaume-Uni a, lui aussi, apporté la maladie à Hafnarfjörður, qui était à l’époque un petit village de pêcheurs.
Un ensemble de facteurs a contribué à la propagation extrêmement rapide de l’infection à Reykjavík. La plupart des gens vivaient dans des logements exigus et mal entretenus. Reykjavík faisait face à une grave pénurie de logements à l’époque, un problème qui a persisté au cours des décennies suivantes. 1918 était aussi avant que les Islandais n’exploitent l’énergie géothermique pour le chauffage et les chutes d’eau pour produire de l’électricité. Les habitants de Reykjavík, en particulier la classe ouvrière, vivaient dans des bâtiments en bois mal construits et mal isolés. Des familles entières s’entassaient dans une ou deux petites pièces, ce qui a favorisé la propagation de la grippe.
L’infection s’est propagée rapidement, submergeant les deux hôpitaux de la ville. Les autorités ont transformé en hôpital une école maternelle du centre-ville. Les premiers décès sont survenus le 1er novembre. Les habitants ont parlé de l' »ange de la mort » qui planait au-dessus de la ville. Début décembre, près de 300 personnes étaient mortes à Reykjavík, qui ne comptait à l’époque que 15 000 habitants. Au moins 10 000 personnes auraient été infectées dans la ville.
La pandémie s’est propagée aux villages de pêcheurs de l’ouest et du sud de l’Islande. Les plus touchés ont été ceux en plein essor qui avaient connu l’expansion rapide du chalutage au cours de la première décennie du siècle. Akranes, Keflavík et Vestmannaeyjar ont été particulièrement touchés. De grandes parties du pays ont cependant été épargnées grâce à une quarantaine sévère.
Le 20 novembre, la maladie a atteint son apogée dans la capitale. La ville était à court de cercueils pour les morts qui étaient enterrés dans des fosses communes. Les célébrations de la signature du traité faisant de l’Islande une nation souveraine, ont été annulées.

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En effet, le jour même où la pandémie a atteint Reykjavík, le peuple islandais a approuvé lors d’un référendum la ratification du traité d’union avec le Danemark, un accord qui faisait de l’Islande une nation souveraine. Le roi danois restait à la tête de l’État, mais Reykjavík était désormais la capitale d’une nation nouvellement indépendante.

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Le 12 octobre 1918, le Katla est entré en éruption sous le glacier Myrdaljökull dans le sud de l’Islande. Le dimanche 13 octobre a été baptisé Dimanche Sombre à Reykjavík : le ciel était noir à cause des cendres produites par le volcan. L’éruption de 1918 se caractérise par une activité explosive avec de volumineux nuages de cendres et des glissements de terrain. Elle a provoqué une très importante crue glaciaire et produit d’énormes quantités de cendres qui se sont répandues sur 60 000 km2 autour de l’Islande. La côte sud a avancé de 5 km avec les dépôts laissés par les lahars.
Sur les 32 volcans actifs d’Islande, Katla est considéré comme l’un des plus dangereux. C’est le quatrième système volcanique le plus actif d’Islande. Il s’est manifesté au moins 21 fois depuis la colonisation de l’Islande par les Vikings au 9ème siècle.
L’éruption de 934 est considérée comme la plus grande éruption volcanique en Islande au cours des derniers millénaires. Elle a produit un champ de lave qui couvre environ 800 kilomètres carrés, 18 à 20 kilomètres cubes de lave et 5 à 7 kilomètres cubes de tephra et de cendres. L’impact de l’éruption sur le climat de la planète a été catastrophique, avec de mauvaises récoltes et la famine en Europe. Les températures dans tout l’hémisphère nord ont chuté, provoquant le gel des rivières jusqu’à l’Iran actuel.
Source : médias d’information islandais et internationaux.

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On January 23rd, 2022, the remote seaside village of Bakkagerði in Northeast Iceland experienced temperatures that would be notable in the summer months. A high of 17.6°C was recorded in the village just after midnight. Only sixteen hours before, around 8:00 am on January 22nd, temperatures along the fjord had hovered just below 0°C. Temperatures also reached unusual highs elsewhere in the East Fjords. Seyðisfjörður had the second highest temperature in the country. The heatwave only lasted briefly. For about six hours, temperatures of around 15°C were measured in the region before falling to under 10°C in the afternoon. Meteorologists say that these sudden fluctuations in temperatures are typical of climate change.

January 23rd 2022 also marked 104 years since the coldest temperatures ever recorded in Iceland. The winter of 1917-18 is known in Iceland as Frostaveturinn mikla, the Great Frost Winter. During this terrible winter, temperatures plummeted and sea ice formed around Iceland, closing off vital shipping routes and exacerbating existing shortages of vital goods. The month of January 1918 was particularly devastating, and on January 21st, temperatures plummeted lower than they ever had or have done since. A low of -24.5°C was recorded in Reykjavík, and, in Northeast Iceland, -36°C at Grímsstaðir and -38°C at Möðrudalur.

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On October 19th, 1918 the Spanish Flu spread to Iceland. The pandemic claimed the lives of as many as 540 people, more than half in Reykjavík. Two thirds of the townsfolk caught the infection, most becoming bedridden for days. The pandemic turned Reykjavík into a ghost town as businesses shut down, ships were not loaded, newspapers were not published and the telegram office closed.

The infection arrived in Iceland on three separate vessels all of which arrived in harbour on October 19th. The ships were coming from the U.S. and from Copenhagen. A trawler arriving from the UK brought the disease to Hafnarfjörður, which was a small fishing village at the time.

A combination of factors contributed to the extremely rapid spread of the infection in Reykjavík. Most people lived in extremely cramped and poor conditions. Reykjavík was facing an intense housing shortage at the time, a problem which persisted throughout the coming decades. This was also before Icelanders had harnessed geothermal energy for central heating or the waterfalls to produce electricity. The inhabitants of Reykjavík, especially the working class, lived in poorly constructed and poorly insulated wooden buildings, entire families packed into one or two small rooms.

The infection spread rapidly, overwhelming the two private hospitals in town. The authorities converted the downtown children’s school into a hospital. The first deaths came on November 1st. Locals talked about the Angel of Death having swept over the town. By early December nearly 300 people had died in Reykjavík, which had a population of just 15,000 people at the time.

At least 10,000 are believed to have been infected in Reykjavík, paralyzing the town.
The pandemic spread to fishing towns and villages in West and South Iceland. Worst hit were the boomtowns which had seen the rapid expansion of trawling in the first decade of the century. Akranes, Keflavík and Vestmannaeyjar were particularly hard hit. Large parts of the country were spared, however, thanks to an aggressive quarantine.
By November 20th the disease had peaked in the capital. The town had run out of coffins for the dead who were being buried in mass graves. Celebrations which had been planned on December 1st, when the newly signed Union Treaty went into effect, making Iceland a sovereign nation, were canceled or scaled down.

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On the very same day as the pandemic reached Reykjavík the Icelandic people approved in a referendum to ratify the Union Treaty with Denmark, an agreement which made Iceland a sovereign nation. The Danish King would still be the head of state, but Reykjavík now became the capital of a newly independent nation.

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On October 12th, 1918 the volcano Katla erupted beneath Myrdaljökull in South Iceland. Sunday October 13th was called Dark Sunday in Reykjavík: The sky was dark from ash produced by the volcano. The 1918 eruption was characterized by explosive activity that produced voluminous ash clouds and landslides.It caused a massive glacial outburst flood and produced huge amounts of ash that spread over 60.000 km2 around Iceland. The Southern coast was extended by 5 km by the laharic flood deposits.

Out of the 32 active volcanoes in Iceland, Katla is considered to be one of the most dangerous. It is the fourth most active volcanic system in Iceland, having erupted at least 21 times since the Viking settlement of Iceland in the 9th century.

The 934 eruption is believed to be the largest volcanic eruption to take place in Iceland in the past millennia. It produced a lava field which covers approximately 800 square kilometers, 18-20 cubic kilometers of lava and 5-7 cubic kilometers of tephra and ash. The impact of the eruption on global weather systems was catastrophic, causing crop failures and hunger in Europe. Temperatures all over the Northern Hemisphere dropped, causing rivers as far as present day Iran to have frozen over.

Source: Icelandic and international news media.

Eruption du Katla en 1918 (Photo: Katjarn Gudmundsson)

Vue du Katla aujourd’hui (Photo: C. Grandpey)

Activité volcanique en Islande // Volcanic activity in Iceland

L’éruption de Fagradalsfjall continue sur la Péninsule de Reykjanes, même si son intensité a bien diminué – quasiment de moitié, selon les volcanologues islandais – depuis sa phase initiale. En ce moment, le cratère actif alterne les périodes de calme et celles où la lave s’agite à l’intérieur. La lave se dirige vers l’est mais semble peu visible car elle s’écoule majoritairement en tunnels. Le tremor éruptif confirme cette irrégularité de comportement du volcan (voir ci-dessous). Il y a quelques jours, les volcanologues islandais pensaient que l’éruption était entrée dans sa phase terminale. A voir… Force est de reconnaître que depuis la crise sismique qui a précédé l’éruption, ils n’ont pas brillé dans leurs prévisions !

(Source: Icelandic Met Office)

Ces derniers jours, trois séismes de magnitude M 3.1 et M 3,2 ont été enregistrés sur le Katla. On ne peut pas pour autant parler de crise éruptive car ces événements sont isolés. De plus, ils se sont produits à une centaine de mètres de profondeur. Cela signifie qu’ils sont dus probablement à des mouvements, voire des fracturations, à l’intérieur du Myrdalsjökull, ou à des phénomènes hydrothermaux,comme cela est observé régulièrement dans les volcans islandais qui se cachent sous des calottes glaciaires.

(Photo: C. Grandpey)

A noter, comme je l’indiquais précédemment, que le Myrfalsjökull fond très rapidement à cause du réchauffement climatique. On s’en rend compte en visitant le Solheimajökull, l’une des branches du glacier.

Deux séismes de M 3,9 et M 4,5 ont également été enregistrés ces derniers jours au niveau du Bardarbunga, sous le Vatanjökull, probablement avec les mêmes causes que ceux au niveau du Katla. Le géophysicien Páll Einarsson pense qu’ils sont peut-être en mettre à relation avec l’augmentation de volume du volcan, à cause de l’accumulation de magma depuis l’éruption de 2014-2015. Selon les scientifique, une éruption du Bardarbunga n’est toutefois pas à l’ordre du jour.

(Source: IMO)

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The Fagradalsfjall eruption continues on the Reykjanes Peninsula, although its intensity has decreased – almost by half, according to Icelandic volcanologists – since its initial phase. At the moment, the active crater alternates periods of calm and those when lava is bubbling inside. The lava is heading east but is generally invisible because it mainly flows in tunnels. The eruptive tremor confirms this irregularity in the behaviour of the volcano (see above). A few days ago, Icelandic volcanologists believed the eruption had entered its terminal phase. Not so sure… We have to admit that since the seismic crisis which preceded the eruption, they have not been good forecasters !

In recent days, three earthquakes with magnitudes M 3.1 and M 3.2 have been recorded on- Katla volcano. However, this was not an eruptive crisis because these events were isolated. In addition, they occurred at a depth of a hundred meters. This means that they were probably due to movements, or even fracturing, within Myrdalsjökull, or to hydrothermal phenomena which are regularly observed on Icelandic volcanoes under ice caps.
As I indicated previously, Myrfalsjökull is melting very quickly due to global warming. one can see this when visiting Solheimajökull, one of the branches of the glacier.

Two earthquakes with magnitudes M 3.9 and M 4.5 have also been recorded in recent days at Bardarbunga, under Vatanjökull, probably with the same causes as those at Katla. Geophysicist Páll Einarsson thinks they may be related to the increase in volume of the volcano, due to the accumulation of magma since the 2014-2015 eruption. According to scientists, an eruption of Bardarbunga is not on the agenda, however.