Très forte activité éruptive du Lewotobi (Indonésie) // Very strong eruptive activity at Lewotobi (Indonesia)

Comme je l’ai écrit précédemment, l’activité au niveau du cône Laki-laki du Lewotobi (île de Flores / Indonésie) est très élevée et s’est encore intensifiée le 7 novembre, avec de multiples éruptions de forte intensité qui ont envoyé des panaches de cendres jusqu’à 16,7 km au-dessus du niveau de la mer.
Une autre puissante éruption à 20h47 UTC le 8 novembre a propulsé des cendres jusqu’à 15,2 km au-dessus du niveau de la mer, suivie d’une puissante explosion à 00h50 UTC le 9 novembre. Le sommet du nuage de cendres atteignait 15,8 km au-dessus du niveau de la mer, selon le VAAC de Darwin.
L’éruption du 3 novembre a plongé les villages proches du volcan dans l’obscurité tandis que les bombes et autres matériaux volcaniques endommageaient 2 300 maisons et tuaient 9 personnes, tout en provoquant des pannes de courant. Les autorités ont déclaré l’état d’urgence et étendu l’aide à plus de 10 000 habitants impactés par l’éruption.
Le gouvernement indonésien a lancé le 6 novembre des plans de relocalisation permanente des habitants près du volcan, sans préciser combien de personnes seront relocalisées. L’effort de relocalisation concernera en priorité les habitants vivant dans un rayon de 7 km du cratère, zone considérée comme très vulnérable.
Le niveau d’alerte reste à 4 sur 4 et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue au Rouge.
Sources : The Watchers, CVGHM.

L’activité éruptive du Lewotobi le 8 novembre 2024

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As I put it before, activity at Lewotobi Laki-laki (Flores Island / Indonesia) is very high and intensified again on November 7th, with multiple high-level eruptions ejecting ash up to 16.7 km above sea level.

Another high-level eruption at 20:47 UTC on November 8th ejected ash up to 15.2 km a.s.l. followed by another powerful explosion at 00:50 UTC on November 9th, with the top of the ash cloud reaching 15.8 km a.s.l., according to the Darwin VAAC

The eruption on November 3rd plunged nearby villages into darkness while lava bombs and volcanic debris damages 2 300 homes, killing 9 people and leading to power outages. Authorities have declared a state of emergency, extending assistance to over 10 000 affected residents.

The Indonesian government initiated plans for a permanent relocation of residents near the volcano on November 6th, without specifying how many people will be relocated. The relocation effort will focus on moving residents living within a 7 km radius of the crater, an area deemed highly vulnerable.

The Alert Level remains at 4 of 4 and the Aviation Color Code at Red.

Sources : The Watchers, CVGHM.

Le risque sismique dans le nord-ouest des États-Unis // The seismic hazard in northwestern United States

On le sait depuis plusieurs années, le nord-ouest des États-Unis est sous la menace d’un puissant séisme dont la source se trouverait quelque part le long de la zone de subduction de Cascadia. J’ai publié plusieurs notes à ce sujet en février 2012 et août 2018.

Avec la chaîne des Cascades et des volcans comme le mont Baker, le mont Rainier ou le mont Saint Helens, le nord-ouest des États-Unis est exposé à des éruptions majeures. Il est également exposé à de puissants séismes en raison de la tectonique de la région.
À environ 160 kilomètres au large de la côte Pacifique du nord-ouest des États-Unis, à grande profondeur sous le plancher océanique, deux plaques tectoniques accumulent des tensions et une énergie qui pourrait se libérer brutalement. Dans la zone de subduction de Cascadia, la plaque océanique Juan de Fuca plonge sous la plaque nord-américaine, mais la bordure de la plaque est verrouillée. Au fur et à mesure que la plaque continue de pousser contre ce bord bloqué, la tension ne cesse de s’accumuler.

Source: USGS

Tout est très calme pour le moment, sans sismicité significative. Les scientifiques craignent que si la tension accumulée ne se libère pas par le biais de séismes de faible intensité, la zone de subduction de Cascadia soit la source d’un méga séisme d’une magnitude pouvant atteindre M 9,0. Un sismologue a déclaré : « Ce sera la pire catastrophe naturelle que notre pays ait jamais connue ; c’est pourquoi certains l’appellent le « Big One ». En moyenne, la zone de subduction de Cascadia produit un puissant séisme tous les 200 à 500 ans. Le plus récent a eu lieu en 1700.
De mémoire d’homme, l’événement le plus proche du Big One s’est produit au Japon en 2011. Le séisme de Tohoku, d’une magnitude M 9,0, avait sa source dans une zone de subduction. Il a généré un tsunami qui a atteint 40 mètres de haut et a envahi plus de 1 920 kilomètres de côtes. Le séisme et le tsunami ont tué environ 18 500 personnes. Pendant des années après l’événement de Tohoku, des répliques ont secoué le Japon, avec un séisme de M 7,1 en 2021, qui a causé de nouveaux dégâts. De la même façon, dans le nord-ouest du Pacifique, les répliques pourraient continuer pendant des mois, voire des années, après le Big One.
S’agissant des conséquences d’un méga séisme dans cette région des États-Unis, les scientifiques ont découvert que dans les jours qui suivraient l’événement, une grande partie de l’ouest de l’Oregon et de l’État de Washington pourrait être privée d’électricité, d’Internet, de service de téléphonie cellulaire ou d’eau potable. Dans certaines zones, il faudrait probablement plus de deux semaines avant que les secours arrivent, car les glissements de terrain, les effondrements de ponts et d’autres dégâts causés aux routes pourraient rendre les déplacements impossibles. L’Oregon et l’État de Washington recommandent à la population d’avoir suffisamment de nourriture, d’eau et de médicaments à portée de main pour tenir au moins deux semaines.
Pour faire face à une telle situation, des « lignes de vie » devraient être identifiées à travers les montagnes, autrement dit des moyens d’acheminer des fournitures essentielles vers la côte.
La rénovation des vieux bâtiments est également cruciale, car beaucoup ne sont pas conçus pour résister aux méga séismes.
Contrairement aux États-Unis, le Japon connaît depuis des siècles le risque de puissants séismes et de tsunamis. C’est l’une des nations les mieux préparées à ce genre d’événements. Et pourtant, en 2011, la rupture de la zone de subduction a été dévastatrice. Les services d’urgence aux États-Unis ont passé des décennies à se préparer à un séisme majeur. Malgré cela, ils sont forcés de reconnaître que la région n’est pas prête à affronter un tel événement.
Il semble que l’urgence, pour sauver des vies en cas de méga séisme, consiste à insister sur la prévention, en mettant en place un système qui envoie des alertes précoces sur les téléphones, ce qui est déjà le cas pour de nombreux séismes, mais n’est pas une garantie à 100%. Plus tôt l’alerte téléphonique retentit, plus les gens ont le temps de se protéger. La prochaine étape consistera à poser des câbles équipés de capteurs sismiques sur le fond de l’océan, le long de la ligne de faille.
En attendant, les chercheurs travaillent à cartographier la structure de la faille. Leur dernière étude a peut-être révélé un point positif : la zone de subduction de Cascadia pourrait se rompre par segments accompagnés de séismes de faible intensité, plutôt que d’un seul coup avec un méga séisme. Cependant, il est impossible de dire quel scénario se produira. Nous ne savons toujours pas prévoir les séismes.
Adapté d’un article de Business Insider publié dans Yahoo News.

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With the Cascade Range and volcanoes like Mount Baker, Mount Rainier or Mount St Helens, Northwestern United States is exposed to major eruptions. It is also exposed to major earthquakes, due to the tectonics of the region.

About 160 kilometers offshore from the Pacific Northwest, deep beneath the seafloor, two tectonic plates are building tension that could erupt at any moment. In the Cascadia subduction zone, the Juan de Fuca oceanic plate is sliding beneath the North American plate, but its edge is stuck. As the plate keeps pushing against its locked-up edge, stress builds. Everything is very quiet at the moment, with no significant seismicity. Scientists fear that without releasing tension through smaller earthquakes, the Cascadia subduction zone is more likely to erupt in megaquake with a magnitude of about M 9.0. Said one seismologist : « It will be the worst natural disaster our country has ever seen, That’s why some call it the « Big One. » On average, the Cascadia subduction zone produces an immense earthquake every 200 to 500 years. The most recent one was in 1700.

The closest thing in human memory to the Big One occurred in Japan in 2011. That magnitude M 9.0 event, the Tohoku earthquake, also came from a subduction zone. It generated a tsunami that reached 40 meters high, inundated over 1,920kilomryrts of coastline. Together, the quake and tsunami killed an estimated 18,500 people. For years after the Tohoku event, aftershocks rippled across Japan, adding to the damage, including an M 7.1 earthquake in 2021. Likewise, in the Pacific Northwest, aftershocks could continue for months, maybe even years, following the Big One.

As far as the consequences of a megaquake in the Pacific Northwest are concerned, scientists have found that in the days following the event, much of western Oregon and Washington may be without electricity, internet, cell service, or drinking water.

In certain areas, it could be more than two weeks before help arrives because landslides, bridge collapses, and other damage to roads could make travel impossible. Both Oregon and Washington advise that all residents have enough food, water, and medicine on hand to last at least two weeks.

In order to face such a situation, « lifelines » should be identified through the mountains, ways to transport critical supplies to the coast.

Retrofitting old buildings is also crucial since many are not megaquake-resilient.

Unlike the U.S., Japan has known about its risk of giant earthquakes and tsunamis for centuries. It’s one of the most prepared nations on Earth. And still, the 2011 subduction-zone rupture was devastating. Emergency services in the U.S have spent decades preparing for a major earthquake. Still, they say the region is not ready.

It seems that an immediate strategy to save lives in case of a megaquake is to insist on prevention, through the building out of a system that sends early warnings to phones, which already happens for many earthquakes but isn’t a guarantee.

The sooner the phone warning blares, the more time people have to protect themselves The next frontier for that is laying cables with seismic instruments on the seafloor along the fault line.

In the meantime, researchers are working to map the fault’s structure. Their latest study may have uncovered some good news: The Cascadia subduction zone could rupture in segments or smaller earthquakes rather than all at once as one giant event. However, which scenario will actually happen remains unclear. We are not able yet to predict earthquakes.

Adapted from an article in Business Insider and published in Yahoo News.

Classification des ouragans : l’échelle Saffir-Simpson // Hurricane Classification: The Saffir-Simpson Scale

Après Helene, voici Milton, un nouvel ouragan qui va probablement causer une destruction à grande échelle en Floride. Il est actuellement classé 5 (le maximum) sur l’échelle Saffir-Simpson.
L’échelle des ouragans de Saffir-Simpson prévoit un niveau de 1 à 5 en se référant uniquement sur la vitesse maximale du vent pendant un ouragan. Il est important de rappeler que cette échelle ne prend pas en compte d’autres dangers associés aux ouragans tels que les précipitations ou les inondations. Elle a été créée par Herbert Saffir, un ingénieur civil de Floride, et le Dr Robert Simpson, qui a été directeur du National Hurricane Center (NHC) de 1967 à 1974.
L’échelle classe les ouragans en fonction des types de dégâts provoqués par différentes vitesses de vent. Herbert Saffir a commencé à élaborer l’échelle en 1969 et l’a complétée avant de la publier sous le nom de Saffir-Simpson en 1973. L’échelle est utilisée par le NHC depuis cette époque.
L’échelle des ouragans de Saffir-Simpson dresse une estimation les dégâts matériels potentiels. Les ouragans de catégorie 3 et plus sont appelés ‘ouragans majeurs’. Ils peuvent causer des dégâts catastrophiques et des pertes humaines importantes simplement en raison de la force de leurs vents. Dans toutes les catégories, les ouragans peuvent générer des ondes de tempête mortelles, des inondations provoquées par la pluie et des tornades. Ces dangers obligent les populations à prendre des mesures de protection, notamment en évacuant les zones sujettes aux ondes de tempête.

Ouragan de catégorie 1
La vitesse du vent pour un ouragan de catégorie 1 est comprise entre 120 et 150 km/h. Les maisons peuvent subir des dégâts, en particulier au niveau des toitures. De grosses branches d’arbres peuvent se briser et les arbres à racines superficielles peuvent tomber. Des dégâts importants aux lignes électriques et aux poteaux peuvent entraîner des pannes de courant de quelques jours.

Ouragan de catégorie 2
La vitesse du vent pour un ouragan de catégorie 2 est comprise entre 150 et 180 km/h. Ces vents extrêmes causent des dommages importants aux maisons. De nombreux arbres à racines superficielles sont cassés ou déracinés et bloquent de nombreuses routes. Une coupure d’électricité quasi totale est attendue et peut durer de plusieurs jours à plusieurs semaines.

Ouragan de catégorie 3 (majeur)
La vitesse du vent pour un ouragan de catégorie 3 est comprise entre 180 et 210 km/h. Des dégâts extrêmement importants affectent les maisons et les arbres. L’électricité et l’eau sont indisponibles pendant plusieurs jours à plusieurs semaines après le passage de la tempête.

Ouragan de catégorie 4 (majeur)
La vitesse du vent pour un ouragan de catégorie 4 est comprise entre 210 et 250 km/h. Il faut s’attendre à des dégâts catastrophiques. Les toits et les murs extérieurs des maisons peuvent être emportés. La plupart des arbres sont cassés ou déracinés et les poteaux électriques sont abattus. Les arbres tombés et l’absence d’électricité isolent les zones habitées. Les pannes de courant durent des semaines, voire des mois. La majeure partie de la zone affectée par l’ouragan reste inhabitable pendant des semaines ou des mois.

Ouragan de catégorie 5 (majeur)
La vitesse du vent pour un ouragan de catégorie 5 atteint 250 km/h ou plus. Des dégâts catastrophiques sont inévitables avec de tels vents. Un pourcentage élevé de maisons à ossature bois sont complètement détruites, avec rupture totale du toit et effondrement des murs. Les arbres tombés et les poteaux électriques abattus isolent les zones habitées. Les pannes de courant durent des semaines, voire des mois. La majeure partie de la zone reste également inhabitable pendant des semaines, voire des mois.

Image satellite de l’ouragan Helene (Source: NOAA)

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After Helene, here is Milton, another hurricane that will cause massive destruction in Florida. It is currently ranked 5 on the Saffir-Simpson Hurricane Wind Scale.

The Saffir-Simpson Hurricane Wind Scale is a one to five rating based only on a hurricane’s maximum sustained wind speed. It’s important to remember that this scale does not take into account other potentially deadly hazards such as rainfall or flooding. It was created by Herbert Saffir, a civil engineer from Florida, and Dr. Robert Simpson, who was the director of the National Hurricane Center (NHC) from 1967 to 1974.

The scale was created to categorize hurricanes by the types of damage created at different sustained wind speeds. Saffir initially developed the scale in 1969 and expanded it before publishing it under the Saffir-Simpson name in 1973. The scale has been used by the NHC ever since.

The Saffir-Simpson Hurricane Wind Scale estimates potential property damage. Hurricanes rated Category 3 and higher are known as major hurricanes. These can cause devastating to catastrophic wind damage and significant loss of life simply due to the strength of its winds. Hurricanes of all categories can produce deadly storm surge, rain-induced floods and tornadoes. These hazards require people to take protective action, including evacuating from areas prone to storm surge.

Category 1 Hurricane

The sustained wind speed for a Category 1 hurricane is between 120 and 150 kmph. Houses could have damage to the roof. Large branches of trees will snap and shallowly rooted trees may topple. Extensive damage to power lines and poles will likely result in power outages that could last a few to several days.

Category 2 Hurricane

The sustained wind speed for a Category 2 hurricane is between 150 and 180 kmph. Extreme winds will cause extensive damage to houses. Many shallowly rooted trees will be snapped or uprooted and block numerous roads. Near-total power loss is expected with outages that could last from several days to weeks.

Category 3 (Major) Hurricane

The sustained wind speed for a Category 3 hurricane is between 180 and 210 kmph. Devastating damage will occur to homes and trees. Electricity and water will be unavailable for several days to weeks after the storm passes.

Category 4 (Major) Hurricane

The sustained wind speed for a Category 4 hurricane is between 210 and 250 kmph. Catastrophic damage will likely occur. The roofs and exterior walls of houses may be blown away. Most trees will be snapped or uprooted and poles will be downed. Fallen trees and power will isolate residential areas. Power outages will last weeks to possibly months. Most of the area will also be uninhabitable for weeks or months.

Category 5 (Major) Hurricane

The sustained wind speed for a Category 5 hurricane is 250 kmph or higher. Catastrophic damage is expected with these winds. A high percentage of framed homes will be destroyed, with total roof failure and wall collapse. Fallen trees and downed power poles will isolate residential areas. Power outages will last for weeks to possibly months. Most of the area will also be uninhabitable for weeks or months.

Image satellite de l’ouragan Milton (Source: NOAA)

Et si une éruption secouait Yellowstone ? // What if an eruption shook Yellowstone ?

Suite à l’explosion hydrothermale qui a secoué le Biscuit Basin à Yellowstone le 23 juillet 2024, beaucoup d’Américains se demandent aujourd’hui quel serait l’impact d’une éruption volcanique sur leur territoire.  Il y a quelques semaines, je montrais une vidéo du Parc national de Yellowstone à la fin de ma conférence sur les risques volcaniques. Une personne dans le public m’a demandé ce qui se passerait si une éruption se produisait à Yellowstone. J’ai répondu que personne ne le sait vraiment. À l’heure où l’on n’est pas capable de prévoir les éruptions, il est difficile de savoir ce qui se passerait si l’une d’elles se produisait à Yellowstone. La plupart des modèles tendent à montrer qu’il s’agirait d’une éruption majeure car le volcan n’est pas entré en éruption depuis très longtemps. Cependant, nous savons aussi que toutes les éruptions du Yellowstone n’ont pas causé de dégâts majeurs. La théorie la plus répandue dit qu’il s’agirait d’un événement 100 fois plus puissant que l’éruption du Pinatubo aux Philippines en 1991.

Vue partielle de la caldeira de Yellowstone : le Norris Geyser Basin (Photo : C. Grandpey)

La région du Parc national de Yellowstone a connu trois éruptions de grande ampleur au cours de l’histoire de la Terre. La plus importante s’est produite il y a 2,1 millions d’années et a propulsé 2 450 kilomètres cubes de matériaux. C’est la raison pour laquelle Yellowstone est considéré comme un « supervolcan ». La dernière éruption majeure de Yellowstone remonte à environ 640 000 ans. La dernière de la série a eu lieu il y a 70 000 ans. Certains scientifiques affirment que le volcan est « en retard » dans son cycle éruptif. Avant d’affirmer cela, il faudrait s’assurer que les cycles éruptifs existent !

On peut observer dans le Parc National de Yellowstone les vestiges des éruptions du passé (Photo : C. Grandpey)

Sous le supervolcan de Yellowstone, les scientifiques ont détecté deux chambres magmatiques à plusieurs kilomètres sous la surface (voir mes notes du 19 avril 2023, du 26 avril 2015 et du 25 avril 2028).

Cette coupe sud-ouest / nord-est sous Yellowstone a été obtenue grâce à l’imagerie sismique. (Source : Université de l’Utah)

Si une éruption devait se produire, la chaleur en provenance des profondeurs de la Terre commencerait à faire fondre la roche sous la surface. Cela créerait un mélange de magma, de roches, de vapeur, de dioxyde de carbone et d’autres gaz sous pression.
Cette pression finirait par pousser le sol pour former un dôme, avec des fissures en bordure. Lorsque cette pression s’évacuerait à travers les fissures, les gaz dissous exploseraient, entraînant la vidange de la chambre magmatique.
Une telle éruption tuerait immédiatement jusqu’à 90 000 personnes et répandrait une couche de matériaux de 3 mètres d’épaisseur jusqu’à 1 600 kilomètres du Parc. Les sauveteurs auraient probablement du mal à atteindre le site de l’éruption car les cendres bloqueraient tous les points d’entrée. La propagation des cendres et des gaz dans l’atmosphère bloquerait la plus grande partie du trafic aérien.
Une conséquence tout aussi effrayante serait « l’hiver nucléaire » qui, selon certains experts, pourrait affecter les États-Unis et d’autres régions du monde. Les gaz riches en soufre libérés par le volcan envahiraient l’atmosphère où ils se mélangeraient à la vapeur d’eau. La brume de gaz qui envelopperait les États Unis ne se contenterait pas de faire obstacle à la lumière du soleil ; elle ferait aussi chuter les températures. La baisse des températures affecterait l’approvisionnement alimentaire des États-Unis en décimant les récoltes dans les Grandes Plaines, le grenier du pays.
La bonne nouvelle est qu’une éruption de cette ampleur est peu susceptible de se produire de notre vivant. Comme je l’ai écrit plus haut, la dernière grande éruption de Yellowstone a eu lieu il y a environ 640 000 ans, et l’United States Geological Survey (USGS) affirme que la probabilité que l’événement se renouvelle est très, très faible. Selon l’USGS, la chambre magmatique située sous la caldeira de Yellowstone n’est en fusion qu’à 5 à 15 %, ce qui signifie qu’il n’y a probablement pas suffisamment de lave pour alimenter une nouvelle éruption.
Source  : médias d’information scientifique américains.

Le Parc National de Yellowstone est très facile d’accès et permet de découvrir des merveilles géologiques comme le Grand Prismatic (Photo : C. Grandpey)

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Following the hydrothermal explosion that rocked Yellowstone’s Biscuit Basin on July 23rd, 2024, many Americans are now wondering what the impact of a volcanic eruption would be on their territory. A few weeks ago, I was showing a video about Yellowstone National Park at the end of my conference about volcanic risks. A person in the audience asked me what would happen if an eruption occured at Yellowstone. I answered that nobody really knows. At a time when we are not able to predict eruptions, it is difficult to know what would happen if one of them occurred at Yellowstone. Most models tend to show that it would be a major eruption because the volcano has not erupted for such a long period of time. However, we also know that all eruptions at Yellowstone did not cause major damage. The most popular theory says that it would be a major disaster, 100 times more powerfuk than the 1991 Pinatubo eruption in the Philippines.

The Yellowstone National Park region has experienced three massive eruptions in Earth’s history. The biggest of them occurred 2.1 million years ago and resulted in 2,450 cubic kilometers of material ejected. This is the reason why Yellostone is considered as a « supervolcano. » Yellowstone’s last major eruption was about 640,000 years ago. The last one took place 70,000 years ago. Some scientists say that the volcano is « overdue » in its eruptive cycle. Before asserting this, one needs to be sure that eruptive cycles do exist !

Beneath the Yellowstone supervolcano, scientists have detected two magma chambers several kilometers beneath the surface (see my posts of 19 April 2023, 26 April 2015 and 25 April 2028).

If an eruption were to occur, heat rising from deep within Earth’s depths would begin to melt the rock just below the ground’s surface. That would create a mixture of magma, rocks, vapor, carbon dioxide and other gases under pressure.

The pressure eventually would push the ground up into a dome shape and create cracks along the edges. As that pressure was released through the cracks, the dissolved gases would explode, emptying the magma chamber.

The eruption could be expected to kill as many as 90,000 people immediately and spread a 3-meter layer of material as far as 1,600 kilometers from the park.

Rescuers probably would have a tough timereaching the site of the eruption. The ash would block off all points of entry. The spread of ash and gases into the atmosphere would stop most air travel.

Equally as frightening is the « nuclear winter » that some experts say could blanket the U.S. and other parts of the world. Sulfuric gases released from the volcano would spring into the atmosphere and mix with the planet’s water vapor. The haze of gas that could drape the country wouldn’t just dim the sunlight ; it also would cool temperatures. Falling temperatures would affect the US food supply by decimating crops in the central plains, the granary of the country.

The good news is that an eruption of this scale isn’t likely to happen in our lifetime. As I put it above, Yellowstone last erupted about 640,000 years ago, and the United States Geological Survey (USGS) says the probability that it will blow its top again is very, very low. According to the USGS, the magma chamber beneath the Yellowstone caldera is only 5 to 15 percent molten, meaning there may not be enough lava flow for more explosive eruptions to occur.

Source : US scientific news media.