Nouvelle hausse d’activité sur le Kilauea (Hawaii) // New increase in activity at Kilauea Volcano (Hawaii)

Dans un bulletin spécial, le HVO indique que le Kilauea n’est pas en éruption, mais qu’un essaim sismique a commencé au sommet dans l’après-midi du 27 juin 2024 avec des événements de M 2,9 et M 3,4. Les 300 séismes enregistrés le 28 juin représentent plus de 3 fois le niveau de sismicité d’il y a plusieurs jours.
L’inflation dans la zone sommitale et l’Upper Rift Zone continue d’être modérée, comme c’est le cas depuis la fin de l’éruption du 3 juin. A noter que cette inflation a toutefois ralenti. Les inclinomètres installés dans la caldeira au nord-ouest du sommet et à Sand Hill au sud-ouest du sommet ont enregistré environ 1 microradian d’inflation en 24 heures.
Le HVO ajoute que « toute hausse significative de la sismicité et/ou de la déformation [de l’édifice volcanique] pourrait entraîner une nouvelle éruption dans ou à proximité de la région sommitale, mais il n’y a aucun signe d’éruption imminente pour le moment.[…] Il n’est pas possible de dire si cette hausse de l’activité du Kilauea entraînera une intrusion ou une éruption dans un avenir proche, ou si elle se poursuivra simplement sous la forme d’une hausse de l’activité sismique.»

Vue de l’éruption fissurale du 3 juin 2024 (Crédit photo: HVO)

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In a special update, HVO indicates that Kilauea is not erupting, but a sesimic swarm began at the summit in the afternoon of June 27th, 2024 with M 2.9 and M 3.4 quakes. The 300 quakes recorded on June 28th are more than 3 times the seismic rate from several days ago.

Inflation in the summit and upper rift zones continue to be moderately elevated, which as has been persistent since the end of the June 3rd eruption, but rates have slowed. Tiltmeters at the caldera northwest of the summit and Sand Hill southwest of the summit each recorded approximately 1 microradian of net inflation in 24 hours.

HVO adds that « any substantial increases in seismicity and/or deformation could result in a new eruption within or near the summit region, but there are no signs of an imminent eruption at this time. […] It’s not possible to say whether this increase in activity at Kilauea will lead to an intrusion or eruption in the near future, or simply continue as seismic unrest. »

Volcans en Ecosse : Mull et Staffa // Volcanoes in Scotland : Mull and Staffa

Lors d’un récent voyage en Écosse, j’ai visité l’île de Mull qui a une longue histoire volcanique. Tous les géologues s’accordent à dire que Mull présente l’aspect d’un gâteau à plusieurs étages. D’épaisses couches de lave basaltique reposent sur un sous-sol complexe composé de roches beaucoup plus anciennes.

Carte géologique simplifiée de l’île de Mull (Source : British Geological Survey)

L’île est un paradis pour les géologues car elle a une histoire longue et intéressante. Par exemple, les roches les plus anciennes sur l’île voisine d’Iona ont environ 2 milliards d’années. De plus, Mull possède des structures et des roches que l’on ne trouve nulle part ailleurs dans le monde.

L’île n’a pas toujours eu sa position et sa forme actuelles. Au cours des temps géologiques, elle a subi d’énormes changements. Ainsi, les roches les plus anciennes de Mull se sont formées dans l’hémisphère sud et l’île, comme les autres îles britanniques, suivant le processus de dérive des continents, a progressivement migré vers le nord jusqu’à sa position actuelle.

La majeure partie de Mull est constituée de lave émise lors d’éruptions fissurales au cours de la formation de l’Atlantique Nord. L’île s’est séparée du Groenland lorsque le vaste supercontinent qui reliait autrefois l’Amérique du Nord et l’Europe s’est divisé.

La lave émise il y a environ 60 à 50 millions d’années forme les plateaux en escalier à l’intérieur de Mull. Dans une phase ultérieure, de nouvelles intrusions magmatiques ont donné naissance aux montagnes qui composent le Central Igneous Complex de Mull. Des éruptions volcaniques de type explosif et de puissants séismes ont secoué Mull à cette époque et l’une des anciennes lignes de faille, la Great Glen Fault, montre encore parfois des signes d’activité, même si elle ne constitue pas une menace.

La morphologie et la géologie actuelles de Mull ont été en grande partie façonnées par d’immenses glaciers qui ont fondu il y a seulement 10 000 ans, laissant de profondes vallées en forme de U, avec de longs lochs entre les montagnes.

Mull est la « Mecque » des géologues qui viennent du monde entier pour y effectuer des travaux sur le terrain. Ils ne manquent jamais de visiter l’île de Staffa, véritable cathédrale de basalte, qui se trouve à quelques dizaines de minutes de l’île de Mull. Après avoir navigué le long de l’île et y avoir posé le pied, j’ai été immédiatement fasciné par les colonnes et coulées de basalte, façonnées et émises il y a plusieurs dizaines de millions d’années par le Centre volcanique paléogène de Mull. Les coulées de lave sur l’île sont apparues au début de l’histoire du Centre qui fait partie de la province ignée paléogène de l’Atlantique Nord.

Les superbes colonnes hexagonales, qui peuvent atteindre 22 mères de hauteur, sont typiques des premières coulées de lave. Elles nous montrent un phénomène naturel qui illustre de manière spectaculaire le concept de jointure colonnaire. Ce processus géologique se produit lorsque de la lave en fusion se refroidit lentement et se contracte. Cela entraîne la formation de structures en colonnes. A Staffa, ces colonnes prennent une forme hexagonale presque parfaite. La présence de couches de cendres indique une activité explosive ponctuée de périodes de calme. La composition de ces coulées de lave diffère des coulées ultérieures car elles sont plus riches en silice. On pense qu’elles se sont formées en raison d’accumulations moins profondes de magma avant l’éruption. Ces coulées font partie du Staffa Magma Type.

 

Source: Scottish Geology.

La Grotte de Fingal est une merveille de la nature. Le National Trust qui la gère aujourd’hui l’a équipée d’une main courante qui permet au visiteur de pénétrer carrément à l’intérieur qui est une véritable cathédrale de basalte.

Photos : C. Grandpey

Elle a inspiré de nombreux artistes, poètes, musiciens et naturalistes romantiques après que Sir Joseph Banks ait découvert le site et publié un compte rendu complet de sa topographie en 1772. Joseph Mallord William Turner a visité la grotte en 1831 et s’en est inspiré pour illustrer Lord of the Isles, un recueil de poèmes de Sir Walter Scott, avec Staffa en toile de fond. Le voyage lui a également inspiré une peinture à l’huile qui propose un contraste entre l’ancienne merveille géologique et un bateau à vapeur moderne. Le tableau est un symbole de l’écoulement du temps depuis les débuts de l’histoire de la Terre jusqu’à l’ère industrielle.

 

Source : Wikipedia

La Grotte de Fingal est aussi immortalisée dans les Poèmes ossianiques de James MacPherson, avec des histoires qui mêlent des éléments de la mythologie écossaise et irlandaise, et ont renforcé le lien mystique entre les cultures des deux pays. Par sa similitude avec la Chaussée des Géants, l’île de Staffa est devenue un symbole de la connexion entre l’Écosse et l’Irlande.

Staffa a également inspiré Les Hébrides ou La Grotte de Fingal, opus 26, initialement intitulée L’Île solitaire de Mendelssohn que vous entendrez en cliquant sur ce lien :

https://www.youtube.com/watch?v=CtJkEWCQEbE

J’apprécie personnellement cette musique qui se marie bien avec l’environnement de Staffa. Par exemple, à 4’20 », on entend les cuivres qui symbolisent la force et la majesté des rochers ; les cordes leurs répondent ensuite ; ils expriment la fluidité et la beauté de l’eau contre et à l’intérieur de la grotte.

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Sur le plan pratique, on peut rejoindre l’île de Mull en ferry depuis Oban (côte ouest de l’Ecosse), après une traversée de 45 minutes. Ensuite, je conseille de passer par des agences locales pour se rendre à Staffa qui demande une cinquantaine de minutes de navigation depuis le sud-ouest de l’île de Mull.

Le séjour sur Staffa est limité à une heure pour la protection de l’environnement. Il est possible d’aller rendre visite aux macareux de l’autre côté de l’île. Toutefois, je conseille une visite sur l’île de Lunga (Treshnish Isles) si vous désirez observer ces ravissnants volatiles.

Photo: C. Grandpey

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During a recent trip to Scotland, I visited the Isle of Mull which has a long volcanic history. All geologists agree to say that Mull is constructed rather like a multi-tiered wedding cake. Thick layers of basalt lava sit on top of a complicated basement of much older rocks.

The island is a paradise for geologists who love Mull because it has such a long and interesting history. For instance, the oldest rocks on Iona are about 2000 million years old. Moreover, it has unique structures and rocks found nowhere else in the world.

Mull has not always been in its present position and form. Over geological time it has undergone enormous changes. Mull’s oldest rocks formed in the southern hemisphere and Mull – in common with the British Isles – has gradually drifted northwards to its present day position, following the process of continental drift.

Most of Mull is made of lava poured out of fissure volcanos when the North Atlantic was forming and Mull was torn apart from neighbouring Greenland when the vast super-continent which once joined North America and Europe divided. The molten lava which erupted from about 60 to 50 million years ago forms Mull’s ‘stepped’ tablelands. Into these, at a later stage, intrusions of other ‘rocks formed by fire’ took place, forming the mountains of Mull’s famous Central Igneous Complex. Volcanic explosions and intense earthquakes shook Mull at that time and one of the old fault lines, the Great Glen Fault is still occasionally active, although not being a threat.

Mull’s final shape and geology has largely been carved by huge glaciers which only melted away from Mull 10,000 years ago leaving deep ‘U’ shaped valleys between the mountains and long glaciated lochs both freshwater and marine.

Mull, with its unique geology and intrusions is a ‘Mecca’ for geologists who travel from all over the world to carry out field work here. They never miss the island of Staffa, a true cathedral of basalt, which lies a few tens of minuttes from the Isle of Mull. When I sailed close to the Isle of Staffa and then landed on it, I was immidiately fascinated with the basalt columns, sometimes as high as 22 meters, and overlying ‘slaggy’ basalt that erupted as lava flows from the Palaeogene Mull volcanic centre.

The lava flows on the island were erupted early in the history of the Mull volcanic centre, which forms part of the North Atlantic Palaeogene Igneous Province. The columnar jointing, commonly found in these flows is typical of the early lava flows. This geological process occurs when molten lava slowly cools and contracts. This results in the formation of columnar structures. In Staffa, these columns take an almost perfect hexagonal shape.

The presence of ash layers indicates explosive activity and intervening quiet periods. The composition of these lava flows also differs from the later flows by being the most silica-rich flows ; they are thought to have formed due to shallower accumulations of the magma before eruption. These flows are known as the Staffa Magma Type member.

‘Fingal’s Cave’, a marvel on the Isle of Staffa, inspired countless Romantic artists, poets, musicians, and naturalists after Sir Joseph Banks discovered the site and published a full account of its topography in 1772. Joseph Mallord William Turner visited the cave in 1831 to record scenery for Lord of the Isles, an illustrated collection of poems by Sir Walter Scott set at Staffa. The voyage also inspired an oil painting, which offsets the ancient geological marvel with a modern steamer, suggesting a passage of time from the earth’s early history to the industrial era.

Fingal’s Cave was also immortalized in James MacPherson’s Ossianic poems, with stories that blend elements of Scottish and Irish mythology, and have strengthened the mystical connection between the cultures of the two countries. Through its similarity to the Giant’s Causeway, the island of Staffa has become a symbol of the connection between Scotland and Ireland.

Staffa has been the inspiration for Mendelssohn’s ‘Hebridean Overture’ that you will hear by clicking on this link :

https://www.youtube.com/watch?v=CtJkEWCQEbE

I personally appreciate this music that goes well with the environment at Staffa. For instance, at 4:20 you can hear the brass which is like the strength and majesty of the rock, answered by the strings which voice the fluidity and beauty of the water washing against and into the cave.

Source: Scottish Geology.

Le soulèvement du Groenland (suite) // Ground uplift in Greenland (continued)

Un article paru sur le site web Live Science nous informe que le Groenland perd en ce moment tellement de glace que l’île se soulève. La perte de glace au niveau des glaciers qui viennent vêler le long des côtes groenlandaises fait se soulever la masse continentale, un peu comme un matelas en train de décompresser.
J’ai déjà expliqué ce phénomène appelé ‘rebond isostatique’ à propos de l’Islande où certains scientifiques pensent que la perte de masse de l’île due à la fonte des glaciers pourrait favoriser les éruptions volcaniques. Cependant, nous ne disposons pas de suffisamment de recul pour confirmer cette hypothèse.

En Islande, le rebond isostatique pourrait poser des problèmes d’approche des gros navires dans les ports du sud et du sud-est de l’île car leur tirant d’eau pourrair devenir insuffisant avec le soulèvement du plancher océanique littoral. Le problème ne devrait pas se poser au Groenland où les côtes plongent beaucoup plus rapidement dans les profondeurs.

A noter que le rebond isostatique est également observé en Patagonie (voir ma note du 13 mars 2022).

Le soulèvement du Groenland est un processus bien connu. Depuis la fin de la dernière période glaciaire, il y a environ 11 700 ans, le retrait de la calotte glaciaire a allégé la masse du Groenland, permettant à son substrat rocheux de se soulever. En plus de ce processus qui se déroule sur une très longue période, le Groenland perd désormais de la glace beaucoup plus rapidement en raison du réchauffement climatique observé au cours des dernières décennies.

La calotte glaciaire du Groenland perd environ 262 gigatonnes de glace chaque année. Le long des côtes, en venant vêler dans l’océan, les glaciers émissaires perdent à eux seuls environ 42 gigatonnes de glace, selon une étude parue en 2022.

(Photo: C. Grandpey)

Une nouvelle étude publiée en janvier 2024 dans la revue Geophysical Research Letters révèle que cette perte de glace contribue dans une large mesure à la remontée du substrat rocheux du Groenland. Dans certaines régions, la perte de glace est responsable de près d’un tiers du mouvement vertical des terres.
Les auteurs de la nouvelle étude ont utilisé les données fournies par 58 capteurs GPS enfouis dans le substrat rocheux autour du Groenland pour mesurer le mouvement vertical depuis 2007. Ils ont ensuite déterminé dans quelle mesure ce mouvement était dû à la perte de glace actuelle et récente et quelle part était due à une perte de glace au cours des siècles précédents.
Les résultats montrent que la perte de glace au niveau des glaciers est responsable d’une grande partie du soulèvement du Groenland. Elle représente respectivement 32 % et 27,9 % du rebond isostatique dans deux parties nord et est de la masse continentale. Le rebond du substrat rocheux le plus significatif est observé près du glacier Kangerlussuaq, dans le sud-est du Groenland, où le sol se soulève d’environ 8 millimètres par an. Ce glacier a reculé de 10 kilomètres depuis 1900 et s’est aminci de plusieurs centaines de mètres près de son extrémité.

 

(Photo: C. Grandpey)

Il existe d’autres moyens de quantifier la réduction de la calotte glaciaire du Groenland, comme les mesures altimétriques et gravitationnelles, dont les variations peuvent être évaluées par satellite. Ces différentes techniques permettent des mesures précises de la quantité de glace qui disparaît chaque année au Groenland. .
Source  : Live Science via Yahoo Actualités.

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An article released on the website Live Science informs us that Greenland is losing so much ice that it is getting taller. The flow of glaciers off the edges of Greenland is causing the landmass to rise like a decompressing mattress.

I have already explained this phenomenon called ‘isostatic rebound’ about Iceland where sone scientists think that the lighter mass of the island due to glacier melting might favour volcanic eruptions. However, this hypothesis has not been confirmed yet.

The uplift of Greenland is a long-term and well-known process. Since the end of the last ice age about 11,700 years ago, the retreat of the ice sheet has taken a weight off of Greenland, allowing its bedrock to rise. On top of this long-running process, Greenland is now rapidly losing ice due to the global warming of the last decades. The Greenland Ice Sheet is shedding approximately 262 gigatons of ice each year. Its peripheral glaciers – or outlet glaciers – are losing about 42 gigatons of ice alone, according to 2022 research.

A new study published in January 2024 in the journal Geophysical Research Letters finds that this glacial ice loss contributes a significant amount to the springing up of Greenland’s bedrock. In some areas, the glacial ice loss is responsible for nearly a third of the total vertical land motion.

The authors of the new study used data from 58 GPS monitors drilled into the bedrock around Greenland to measure vertical motion since 2007. Then, they determined how much of this movement was due to current and recent ice loss and how much was from longer-term rebound.

The results showed that ice loss from glaciers was responsible for large portions of Greenland’s rise — 32% and 27.9% of the total rebound in two basins in the northern and eastern parts of the landmass. The largest rate of bedrock rebound was seen near Kangerlussuaq Glacier in southeast Greenland, where the ground is rising at about 8 millimeters per year. That glacier has retreated 10 kilometers since 1900 and has thinned near its terminus by hundreds of meters.

Other ways of quantifying the shrinking of the Greenland Ice Sheet include measurements of altimetry and gravity, variations of which can be measured by satellite. Together with vertical land motion, these multiple techniques can lead to precise measurements of how much ice is disappearing.

Source : Live Science via Yahoo News.

Volcans du monde // Volcanoes of the world

  Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde :

L’éruption qui a débuté sur la péninsule de Reykjanes (Islande) le 29 mai 2024 est maintenant terminée, et aucune activité n’a été observée dans le cratère depuis le 22 juin. L’éruption a duré 24 jours et était la cinquième dans la région depuis décembre 2023. De plus, le champ de lave formé lors de cette éruption est le plus grand en volume et en superficie.
Bien qu’aucune lave ne s’écoule du cratère, des mouvements importants se poursuivent dans le champ de lave en raison de la lave encore en fusion sous la croûte. Ce phénomène devrait se poursuivre dans les prochains jours et met beaucoup de temps à s’arrêter.
Environ dix jours après le début de la dernière éruption, le soulèvement du sol à Svartsengi a repris, indiquant une nouvelle accumulation de magma. Le soulèvement du sol a été régulier depuis lors, mais à un rythme plus lent que celui observé entre les événements précédents.
Source  : Met Office islandais.

Fracture éruptive le 29 mai 2024 (image webcam)

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Le niveau d’alerte du Stromboli (Sicile) a été relevé de Jaune à Orange le 24 juin 2024, en raison d’une hausse d’activité observée depuis le 23 juin. Cette activité comprenait un débordement de lave (en régression au cours des dernières heures), des explosions fréquentes et une hausse du tremor volcanique.
Le relèvement du niveau d’alerte signifie que la surveillance sera renforcée, ainsi que le partage d’informations entre la communauté scientifique et la Protection Civile. Le Maire de Lipari, dont dépend le Stromboli, a participé à la réunion et sera tenu informé de l’évolution de la situation afin de fournir à la population une information constante et précise. Il est conseillé aux habitants de l’île de rester informés et de suivre les instructions fournies par la Protection Civile.

Source: INGV.

Activité du Stromboli fin avril 2024 (Crédit photo : Jérémy Fressard)

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Une nouvelle phase d’activité a débuté dans la Voragine, le cratère central de l’Etna (Sicile) le 14 juin 2024, après plus de trois ans de calme. Le cratère éjectait encore de des matériaux incandescents le 23 juin. L’INGV indique que l’activité a progressivement augmenté, passant d’une activité de spattering au niveau d’une nouvelle bouche à une activité plus intense avec des jets de lave incandescente à plusieurs dizaines de mètres au-dessus de la lèvre du cratère. Un nouveau cône de scories est apparu à l’intérieur du cratère.
Source : INGV.

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Attention! Si vous avez prévu d’aller en Sicile dans les prochains jours, n’oubliez pas chapeaux et bouteilles d’eau. Il fait très chaud sur l’île qui connaît également une sévère sécheresse. Le mercure devrait atteindre 42°C ce week-end!

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L’éruption se poursuit à Home Reef (Tonga). Des anomalies thermiques d’intensité variable sont visibles sur les images satellite. La lave continue d’agrandir la côte sud-est de l’île. Le niveau d’alerte maritime reste à l’Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs) et il est conseillé aux marins de rester à 4 km de l’île. La couleur de l’alerte aérienne reste au Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs),
Source : Services géologiques des Tonga.

Source: TGS

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Les données satellitaires montrent qu’une activité explosive a débuté sur le Karymsky (Kamtchatka) le 20 juin 2024 avec des explosions générant des panaches de cendres qui s’élevaient de 5,5 à 6 km au-dessus du niveau de la mer. Une anomalie thermique a également été identifiée sur les images satellite. La couleur de l’alerte aérienne est passée à l’Orange. D’autres explosions ont été observées les 21 et 22 juin. La précédente éruption du Karymsky s’est produite du 3 avril 2021 au 22 août 2022.
Source : KVERT.

Vue du Karymsky le 24 juin 2024 (Crédit photo: KVERT)

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Une image satellite en date du 25 juin 2024 montre une zone de lave de forme elliptique sur le plancher du cratère du Nyiragongo (RDC). Une bouche au centre du cratère émet un panache de gaz et de vapeur. La zone de lave s’étend sur environ 560 m dans le sens Est-Ouest et environ 690 m dans le sens Nord-Sud. Les anomalies thermiques identifiées sur l’image satellite correspondent à l’emplacement de la zone de lave ainsi qu’à une petite zone au niveau de la bouche centrale.
Le rapport ne précise pas si le lac de lave est revenu dans le cratère ou s’il s’agit simplement d’un épanchement de lave sur le plancher du cratère, comme cela arrive parfois sur le Kilauea (Hawaii). Depuis quelques temps, c’est plutôt ce dernier phénomène qui se produit sur le Nyiragongo..

Source: Copernicus.

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Le 26 juin 2024, l’Institut de Volcanologie de l’Université des Açores (IVAR) a fait passer à V3 le niveau d’alerte du volcan Santa Barbara sur l’île de Terceira en raison d’une crise sismique qui affecte la partie ouest de l’île depuis le 24 juin 2022, et qui ne cesse d’augmenter.
Le niveau d’alerte 3 signifie que certains paramètres géophysiques comme la sismicité sont particulièrement élevés. Bien qu’il soit peu probable qu’une éruption se produise dans un avenir proche, il existe un risque d’explosions mineures de vapeur causées par le système hydrothermal peu profond. Le niveau d’alerte V3 confirme également la réactivation du système volcanique profond,
Source : IVAR, The Watchers.

Zone de l’île de Terceira affectée par la sismicité (Source : IVAR)

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L’activité éruptive se poursuit au niveau du cratère Laki-laki du Lewotobi (Indonésie) avec des panaches de cendres qui s’élèvent de 100 à 1 000 m au-dessus du sommet. La sismicité indique que le magma continue de se déplacer vers la surface. Selon des articles de presse, des retombées de cendres ont été observées ces derniers jours dans plusieurs localités où elles ont contaminé les ressources en eau, avec un impact significatif sur la population. Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4) et le public est prié de rester en dehors de la zone d’exclusion d’un rayon de 2 km autour du cratère Laki-laki, à 3 km au NNE et à 5 km sur les flancs NE.
Source : PVMBG.

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ». .
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news of volcanic activity around the world :

The eruption that began on the Reykjanes Peninsula (Iceland) on May 29th, 2024 has ceased, with no activity observed in the crater since June 22nd. The eruption lasted for 24 days and was the fifth in the area since December 2023. Additionally, the lava field formed during this eruption is the largest by volume and area.

Although no lava is actively flowing from the crater, significant movements continue in the lava field due to still-molten lava beneath the solidified surface. This phenomenon is expected to continue in the coming days, as this process takes considerable time to stop.

Approximately ten days after the last eruption began, ground uplift in Svartsengi resumed, indicating ongoing magma accumulation. The ground uplift has been steady since then, but the rate is slower than what was observed between the previous events.

Source : Icelandic Met Office.

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The alert level for Stromboli (Sicily) was raised from Yellow to Orange on June 24th, 2024, due to increased volcanic activity observed since June 23rd. This activity included a lava overflow (slowing down in the past hours) , frequent explosions, and increased volcanic tremor.

Raising the alert level means volcano monitoring will be strengthened and information sharing between the scientific community and the National Civil Protection structures will be enhanced. The Mayor of Lipari, on which Stromboli depends, participated in the meeting and will be kept informed of the situation’s evolution to ensure the population receives constant and accurate information. Residents of the island are advised to stay informed and follow the instructions provided by local civil protection authorities.

Source : INGV.

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A new phase of activity started at Mt Etna’s Voragine Crater (Sicily) on June 14th, 2024, after more than three years of quiescence. The crater was still ejecting incandescent material on June 23rd. INGV indicates that activity gradually increased from spattering lava at a new vent to more vigorous with jets of incandescent lava that rose several tens of meters above the crater rim. A new scoria cone has grown inside the crater.

Source : INGV.

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The eruption at Home Reef (Tonga) continues. Variable intensity thermal anomalies are identified in satellite images. Lava continues to expand the SE coastline of the island. The Maritime Alert Level remains at Orange (level 2 on a four-color scale) and mariners are advised to stay 4 km away from the island. The Aviation Color Code remains at Yellow (level 2 on a four-color scale),

Source : Tonga Geological Services.

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Satellite data show that explosive activity at Karymsky (Kamchatka) began on 20 June 2024 with explosions generating ash plumes that rose 5.5-6 km above sea level. A thermal anomaly was also identified in satellite images. The Aviation Color Code was raised to Orange. More explosions were observed on June 21st and 22nd. The previous eruption at Karymsky occurred during 3 April 2021-22 August 2022.

Source : KVERT.

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A 25 June 2024 satellite image shows a dark elliptical area of lava on Nyiragongo’s crater floor (DRC). A central vent produces a gas-and-steam plume. The lava area is about 560 m E-W and about 690 m N-S. Thermal anomalies identified in the images correspond to the location of the lava area along with a small area at the central vent.

The report does not say whether the lava lake has returned in the crater or whether it is just an outpouring of lava on the crater floor, as this sometimes happens at Kilauea (Hawaii). For some time now, it is rather this latter phenomenon that has been occurring at Nyiragongo.

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On June 26th, 2024, the Institute of Volcanology of the University of the Azores (IVAR) increased the volcanic alert level for the Santa Barbara volcano on Terceira Island to V3 due to a seismic crisis that has been affecting the western part of the island since June 24th, 2022, and which continues to increase.

Alert level 3 means that certain geophysical parameters such as seismicity are strongly elevated. While it is not likely for an eruption to occur anytime soon, there is an increased risk of minor steam explosions caused by the shallow hydrothermal system. The V3 alert level also confirms the reactivation of the deep volcanic system,

Source : IVAR, The Watchers.

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Eruptive activity continues at Lewotobi’s Laki-laki volcano (Indonesia) with ash plumes that rise 100-1,000 m above the summit. Seismicity indicates that magma continues to move to the surface. According to news articles, recent ashfall has benn observed in several municipalities where it las contaminated water ressources and significantly impacted the population. The Alert Level remains at 2 (on a scale of 1-4) and the public is asked to stay outside the 2-km radius exclusion zone around Laki-laki crater, 3 km to the NNE, and 5 km on the NE flanks.

Source : PVMBG.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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