Nyiragongo….ou Nyiamuragira ?

Il semble régner une certaine confusion en RDC quant à l’origine de la lueur visible dans le ciel depuis la ville de Goma. Au début, les dépêches de presse faisaient état d’une éruption du Nyiragongo. Au final, il semblerait que ce soit le Nyiamuragira qui serait entré en éruption. J’utilise le conditionnel car l’information demande confirmation.

Le Nyiamuragira serait entré en éruption vers 19 heures (heure locale). La lave aurait recouvert la route entre Goma et Beni.

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There seems to be some confusion in the DRC about the origin of the red glow that could be seen in the sky from the city of Goma. At the beginning, press reports said it was caused by an eruption of Nyiragongo. Actually, it seems Nyiamuragira did erupt. One should use the conditional as the piece of news needs to be confirmed.

Nyimuragira is said to have erupted around 19:00 (local time). Lava is also said to lave invaded the highway between Goma and Beni.

Eruption du Nyiamuragira en 2014 (Source : Wikipedia)

Eruption du Nyiragongo (République Démocratique du Congo) // Eruption of Nyiragongo Volcano (Democratic Republic of Congo)

Selon une dépêche de l’agence Reuters, le Nyiragongo (République Démocratique du Congo) est entré en éruption le 22 mai 2021. Pris de panique, des dizaines d’habitants de Goma ont fui vers le Rwanda voisin. Pourtant, la ville ne semble pas être sous la menace de la lave qui semble couler vers l’est, en direction de la frontière rwandaise. Une forte lueur rouge est apparue dans le ciel au-dessus du volcan et une odeur de soufre avait envahi la ville. .

La dernière éruption du Nyiragongo a eu lieu en 2002. 45 personnes sont mortes et entre 60 000 et 80 000 se sont retrouvées sans abri après que la lave ait envahi Goma.

Certains observateurs craignent que l’activité du Nyiragongo ces cinq dernières années ressemble à celle qui a précédé les éruptions de 1977 et 2002. Les volcanologues de l’Observatoire Volcanologique de Goma (OVG) ont des problèmes pour contrôler l’activité du Nyiragongo depuis que la Banque Mondiale a arrêté de financer la structure suite à des allégations de détournement de fonds.

Source: Reuters.

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According to a report from thre Reuters press agency, Mount Nyiragongo (Democratic Republic of Congo) erupted on May 22nd, 2021, sending panicked residents of the nearby city of Goma fleeing toward Rwanda, although the city did not appear to be in danger as lava appeared to be flowing east in the direction of the Rwandan border. However, a strong glow could be seen in the sky above the volcano and there was a smell of sulphur in the city. .

Nyiragongo last erupted in 2002, killing 250 people and making 120,000 people homeless after the lava flowed into Goma.

Observers of the volcano have been worried that the volcanic activity in the last five years at Nyiragongo mirrors that in the years preceding eruptions in 1977 and 2002. Volcanologists at the Goma Volcano Observatory (OVG) have struggled to make basic checks since the World Bank cut funding amid embezzlement allegations.

Source: Reuters.

Crédit photo : Wikipedia

Islande: la lave fera-t-elle le mur ? // Iceland: will lava climb the wall ?

Depuis plusieurs jours, des bulldozers construisent une digue pour empêcher la lave de se diriger vers la Suðurstrandarvegur. Le mur sera-t-il efficace? Personne ne sait, mais ce n’est pas sûr. Les images des webcams montrent que l’activité du cône sur la fissure n° 5 est toujours intense et on peut voir que la lave continue d’avancer avec un débit soutenu dans la vallée.

Selon les dernières informations fournies par l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université d’Islande, le volume de lave émise a atteint 38,3 millions de mètres cubes et la superficie u champ de lave est de 2,06 kilomètres carrés. Le débit éruptif est de 10,8 mètres cubes par seconde.

Le 20 mai 2021, une imposante rivière de lave s’accumulait juste derrière la partie orientale de la digue de protection. En conséquence, il a été décidé que le mur de protection récemment érigé dans la partie sud de la vallée de Meradalir devrait être rehaussé pour passer de quatre à huit mètres. Les travaux devraient être terminés dans les dix prochains jours. Il n’est pas prévu de surélever la digue de plus de huit mètres ou de recourir à d’autres mesures si celle-ci est un échec. Une autre solution pourrait être de construire des remparts plus en aval, mais aucune décision de la sorte n’a été évoquée pour le moment. La construction de la digue de terre n’est pas du goût de tout le monde. Les écologistes islandais critiquent cette initiative qui porte atteinte à la Nature tandis que certains scientifiques pensent qu’elle est inutile.

Les autorités locales expliquent que la digue de terre n’est pas destinée à arrêter la lave, mais à la ralentir. « Il s’agit de gagner du temps, de tester et de voir quelles mesures prendre à l’avenir, au cas où une localité devrait être évacuée. En procédant ainsi, les autorités obtiennent des informations utiles sur la façon de procéder si [la lave] s’approche des zones habitées. » De plus, un câble a été placé sous le mur pour voir comment la chaleur se propage à l’intérieur de la terre et si elle affecte le câble.

Source: Iceland Monitor.

Ce n’est pas la première fois que les hommes essaient d’arrêter ou de détourner une coulée de lave. Ils ont essayé de le faire dès 1669 lors d’une éruption de l’Etna (Sicile) menaçait la ville de Catane. Des tentatives de détournement de coulées de lave sur le Mauna Loa (Hawaii) ont été effectuées en bombardant une coulée en 1935 et 1942. Le premier détournement de lave réussi a eu lieu en 1973 sur l’île de Heimaey (Islande) quand une coulée de lave a’a a pu être stoppée et un port sauvé en envoyant d’importantes quantités d’eau de mer sur la coulée de lave.

Lors de l’éruption de l’Etna en 1983, des scientifiques ont réussi, pour la première fois, à utiliser des explosifs pour détourner une importante coulée de lave. Ces efforts ont été couronnés de succès mais ont posé un problème juridique. Comme me l’a expliqué H. Tazieff un jour, « sommes-nous autorisés à envoyer la lave sur une terre qui serait autrement épargnée? »

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For several days, bulldozers have built a wall to try to prevent lava fro travelling toward the Suðurstrandarvegur road. Will the wall prove efficient? Nobody knows but it is not sure. The webcam images show that activity at the cone on fissure n°5 is still intense and one can see that lava is still travelling profusely down the valley.

According to the latest information from the Institute of Earth Sciences at the University of Iceland, the volume of emitted lava has reached 38.3 million cubic metres, and the lava area is 2.06 square kilometres. The lava discharge is 10.8 cubic metres per second.

On May 20th, 2021, a huge lava river was accumulating just behind the eastern protective wall. As a result, it was decided that the protective walls recently built on the south side of Meradalir valley should be raised from four metres to eight. The work should be completed within ten days. There are no plans to raise the walls beyond eight metres or resort to other measures if this proves not to work. Another solution might be to build walls farther down the hill, but not such decision has been taken yet. The building of the wall is not appreciated by everybody. Environmentalists say it is spoiling Nature while some scientists think it is useless.

Local authorities stress that the wall is not intended to stop the lava stream. It is designed to slow it down. They say that “it’s all about buying time, testing and planning for the future, in case a community should need to be evacuated This way, we obtain useful information about how this can be used if [the lava] approaches inhabited areas.” Moreover, a cable has been places underneath the wall to see how heat is conducted through the earth and whether it affects the cable.

Source: Iceland Monitor.

This is not the first time men have tried to stop or divert a lava flow. They tried to do it as early s 1669 during an eruption on Mt Etna (Sicily) when the city of Catania was under threat. Attempts to divert lava flows from Mauna Loa Volcano on the island of Hawaii by aerial bombing were made in 1935 and 1942.

The first successful lava diversion took place in 1973 on the island of Heimaey (Iceland), when a thick lava flow was impeded and a harbour saved by pumping massive quantities of seawater over advancing aa lava.

During the 1983 eruption of Etna, Italian scientists managed, for the first time, to use explosives to divert a major lava flow. These efforts were fairly successful, although they posed a legal problem. As Haroun Tazieff told me one day, “are we allowed to send lava on a land that would otherwise be spared?”

Crédit photo : mbl.is/Unnur Freyja

Nouvelles d’Islande // News from Iceland

Stockage du CO2 dans le basalte islandais.

Dans plusieurs articles sur ce blog (17 juin 2016 et 26 avril 2021, par exemple), j’ai évoqué le projet islandais CarbFix, à proximité d’une centrale géothermique pas très loin de Reykjavik. Le but de ce projet était de capter le CO2 et de l’injecter sous terre afin de la stocker dans le basalte.

L’idée d’injecter du CO2 dans le substratum basaltique avait fait son chemin depuis 2016 et les plans étaient prêts pour la construction d’une installation de stockage du dioxyde de carbone à Straumsvík, sur la péninsule de Reykjanes. L’installation, baptisée Coda Terminal, devait recevoir du CO2 de l’Europe du Nord par bateau. Le CO2 proviendrait d’usines d’Europe du Nord et serait injecté dans le substrat rocheux basaltique où il se transformerait rapidement en pierre grâce à la technologie Carbfix. À pleine capacité, il était prévu que le Coda Terminal stocke chaque année trois millions de tonnes de CO2. J’avais ajouté que le CO2 serait transporté par des navires spécialement conçus. La construction de la structure se ferait en trois phases. Le forage des premiers puitsd’injection était prévu pour 2022, avec un début de fonctionnement en 2025 et la pleine capacité d’ici 2030.

Aujourd’hui, on ne parle plus au conditionnel car le projet CarbFix est en passe de devenir réalité. La société islandaise et la compagnie maritime danoise Dan-Unity CO2 ont conclu un accord de transfert du CO2 vers le Coda Terminal de Straumsvík.

La compagnie maritime, qui a des décennies d’expérience dans le transport maritime de divers types de gaz, transportera le CO2 dans des navires spécialement conçus et fonctionnant avec des carburants respectueux de l’environnement. L’empreinte carbone de ce transport ne représentera qu’environ 3 à 6% du CO2 à éliminer. Les premiers navires devraient commencer à naviguer vers l’Islande depuis l’Europe du Nord en 2025.

Le Coda Terminal sera le premier de ce type au monde à  stocker indéfiniment le CO2 en le transformant en pierre. La première phase du projet a déjà commencé et la capacité de stockage du terminal sera probablement de trois millions de tonnes de CO2 par an d’ici à 2030.

Dan-Unity CO2 est la première compagnie maritime exclusivement dédiée à la lutte contre le changement climatique. Chaque navire transportera environ 12 à 20 000 tonnes de CO2 sous forme liquide, et le coût estimé du transport et du stockage à Straumsvík est de 30 à 65 euros par tonne. En comparaison, il en coûte environ 100 euros pour disposer de chaque tonne dans le projet norvégien Northern Lights que j’ai évoqué dans une autre note.

Source: Iceland Monitor.

Crédit photo : CarbFix

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Risque d’incendie de végétation.

Une alerte aux incendies de végétation est désormais en vigueur dans environ la moitié de l’Islande après des semaines de temps sec et des incendies dans le sud-ouest du pays. La région d’Austur-Skaftafellssýsla dans le sud-est de l’Islande a été ajoutée à la zone d’alerte qui est également en vigueur dans le sud-ouest et l’ouest de l’Islande, les Westfjords, la région du nord-ouest et la région de la capitale Reykjavík. Tout feu à ciel ouvert est interdit dans les zones où l’alerte est en vigueur. Les précipitations ont été rares ces dernières semaines et la pluie n’est toujours pas prévue.

Source : www.ruv.is

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 Storing CO2 in Icelandic basalt.

In several posts on this blog (June 17th, 2016; April 26th, 2021, for instance), I told about the Icelandic CarbFix project, located next to a geothermal power plant outside Reykjavik. The goal of the project was to inject CO2 underground ans store it into basalt bedrock.

The idea to inject CO2 into the basalt bedrock had worked its way since 2016 and preparations were underway for the construction of a carbon dioxide storage and disposal facility in Straumsvík, on the Reykjanes peninsula. The facility, Coda Terminal, was exoected to receive CO2 from Northern Europe by ship. The CO2 would come from industrial emitters in Northern Europe and would be injected into the basaltic bedrock where it would rapidly turn into stone via the Carbfix technology. At full scale, the Coda Terminal wouldprovide an annual storage amounting to three million tonnes of CO2. I added that the Coda Terminal woulsreceive CO2 transported by specifically designed ships. Construction would be done in three phases. Drilling of the first wells was planned for 2022, with the aim of beginning operation in 2025 and reaching full capacity by 2030.

The CarbFix poject is in a fair way to becoming reality. The Icelandic company and the Danish shipping company Dan-Unity CO2 have entered into an agreement for the transfer of CO2 to the Coda Terminal in Straumsvík.

The shipping company, which has decades of experience in transporting various types of gas at sea, will transport CO2 on specially designed ships that run on environmentally friendly fuels. The carbon footprint from the shipping will be only about 3-6 percent of the CO2 to be disposed of. The first ships are expected to start sailing to Iceland from Northern Europe in 2025.

The Coda Terminal will be the first of its kind in the world, where the Carbfix technology will be utilized to permanently store CO2 by turning it into stone. The first phase of the project has already begun, and the terminal’s expected storage capacity will likely be three million tons of CO2 per year by 2030.

Dan-Unity CO2 is the first shipping company solely dedicated to tackling climate change through carbon capture and storage technology. Each ship will transport around 12-20 thousand tons of CO2 in liquid form, and the estimated cost of transport and storage in Straumsvík is 30-65 euros per ton. By comparison, it costs around 100 euros to dispose of each ton in the Norwegian project Northern Lights.

Source : Iceland Monitor.

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Wildfire alert

A wildfire alert is now in effect across roughly half of Iceland following weeks of dry weather and fires across the south-western part of the country. The region of Austur-Skaftafellssýsla in Southeast Iceland has been added to the alert phase, which is also in effect across Southwest and West Iceland, the Westfjords, the northwest region, and the Reykjavík capital area.

All handling of open fire is banned in the areas where an alert phase in effect, where precipitation has been rare in recent weeks and not much is in the forecast.

Source : www.ruv.is