Le Kohala n’est pas le plus connu des volcans hawaïens. Très peu de touristes le visitent sur la Grande Ile. Ils préfèrent s’attarder sur le Kilauea, le Mauna Loa ou le Mauna Kea qui sont beaucoup plus populaires. La dernière éruption du Kohala a eu lieu il y a plus de 65 000 ans.
Le volcan présente une forme allongée du nord-ouest au sud-est, comme tous les volcans d’Hawaï, en raison du mouvement de la plaque Pacifique au-dessus d’un point chaud.
On a longtemps pensé que la dorsale formée par le Kohala avait été édifiée par des éruptions le long d’une zone de rift du Mauna Kea. Cependant, en observant des roches le long de Hilo Ridge, la dorsale de Hilo, les scientifiques ont découvert que leur composition chimique n’était pas compatible avec la matière éruptive émise par le Mauna Kea et qu’elle s’apparentait davantage à celle du Kohala.
Il y a entre 250 000 et 300 000 ans, une énorme avalanche a emporté toute la partie nord-est du flanc du volcan sur plus de 20 km le long du littoral. Les débris d’avalanche se sont répandus sur plus de 130 km vers le large. Les effets de cette avalanche sont encore visibles aujourd’hui dans les falaises abruptes de la côte est de Kohala (voir photo ci-dessous).
En 1964, les scientifiques qui étudiaient le Mauna Loa et le Kohala ont réalisé que les deux volcans avaient connu de grosses avalanches. En 2004, une équipe de recherche a constaté qu’une grande avalanche historique sur le flanc ouest du Mauna Loa avait également laissé sa marque sur le Kohala. Quelques années plus tard, un groupe de scientifiques a revisité un dépôt de fossiles découvert sur le flanc supérieur du Kohala dans les années 1930. Ils ont trouvé que l’âge des fossiles correspondait à celui d’une terrasse de corail située au large et datant de la même période de temps. Il correspondait aussi à l’âge de produits d’une grosse avalanche du Mauna Loa il y a 120 000 ans. Ils en ont déduit que le glissement de terrain du Mauna Loa avait probablement déclenché un méga-tsunami qui avait délogé des morceaux de corail et les avait emportés sur près de 7 km à l’intérieur des terres et à 480 mètres de hauteur sur le flanc du Kohala.
L’une des caractéristiques du Kohala est la longueur des pauses entre ses éruptions, en particulier au cours de la phase post-bouclier. De plus, les laves post-bouclier du Kohala ont des quantités relativement élevées de phosphore, ce qui est unique dans le domaine des volcans hawaïens. Ceci est important car le phosphore est l’un des éléments nutritifs dont les plantes ont besoin pour croître. Les études archéologiques ont découvert que les premiers Hawaïens avaient détecté certaines zones riches en phosphore le long des coulées de lave, ce qui leur permettait de mieux cultiver les plantes. Sur le côté sec du volcan qui possède de vieilles coulées de lave riches en phosphore, les archéologues ont trouvé des preuves historiques de vastes systèmes agricoles sur terres arides.
Aujourd’hui, la région du Kohala dispose d’un réseau hydrologique complexe. Au début du 20ème siècle, afin d’exploiter les ressources hydrologiques de la montagne, des canaux d’irrigation ont été construits afin de prélever l’eau au sommet et la transporter pour satisfaire les besoins de l’industrie cannière. En 1905, le Kohala Ditch, un vaste réseau de conduits mesurant 35 kilomètres de long, a été mené à son terme. Il est actuellement exploité par les ranchs, les fermes et les résidences. Une portion de cet ouvrage est devenue une attraction touristique jusqu’à ce qu’il soit endommagé par le séisme de 2006. L’Hawaii County Department of Water Supply, en charge de l’approvisionnement en eau du Comté d’Hawaii, s’appuie sur les ressources en eau du Kohala pour alimenter toute la population de l’île. Avec la demande croissante, les canaux ont été complétés par des puits profonds conçus pour canaliser les eaux souterraines à usage domestique.
Adapté d’un article paru dans West Hawaii Today.
———————————
Kohala is not the best-known of Hawaiian volcanoes. Very few people visit it on the Big Island. They usually prefer to stay on Kilauea, Mauna Loa or Mauna Kea which are far more popular. Kohala volcano last erupted more than 65,000 years ago.
The volcano has an elongate shape running northwest to southeast, like all Hawaiian volcanoes, due to the movement of the Pacific plate above a hotspot.
It has long been thought that Kohala’s ridge was built by eruptions along a rift zone of Mauna Kea. However, after dredging rocks along Hilo Ridge, scientists discovered their chemical compositions were not consistent with eruptive material from Mauna Kea, but instead more closely matched Kohala’s.
Between 250,000 and 300,000 years ago, a huge avalanche consumed a slice of the volcano’s northeast flank more than 20 km wide at the shoreline. The debris spilled more than 130 km out and onto the ocean floor. The lasting effects can still be seen today in the sheer cliff walls of the windward Kohala shoreline (see photo below).
In 1964, scientists studying Mauna Loa and Kohala realized they both had experienced large avalanches. In 2004, a research team found that a large historical avalanche on the western flank of Mauna Loa also left its mark on Kohala. An international group of scientists revisited a fossil deposit first found high on Kohala’s flanks in the 1930s. They found the age of the fossils matched an offshore coral terrace from the same time period, as well as the timing of Mauna Loa’s huge avalanche 120,000 years ago. This led them to surmise that Mauna Loa’s landslide likely triggered a mega-tsunami that dislodged the coral pieces and swept them almost 7 km inland and 480 metres up the side of Kohala.
Owing to its age, one of the unique things about Kohala is there is a long time break between eruptions, particularly during the post-shield phase. One remarkable feature of Kohala’s later lavas, the post-shield lavas, have reasonably high amounts of the mineral phosphorous in them and this is unique to Hawaiian volcanoes. This is significant because phosphorous is one of the nutrients plants need to grow. Archaeological studies have found that early Hawaiians recognized certain areas along the lava flows that allowed them to cultivate better plants. On the dry side of the volcano that had the older phosphorous-rich flows, archaeologists have found evidence of extensive historical dryland agricultural systems
Today, Kohala supports a very complex hydrological cycle. In the early part of the 20th century, this was exploited by building surface irrigational channels designed to capture water at the higher elevations and distribute it to the then-extensive sugarcane industry. In 1905, the Kohala Ditch, a vast network of ditches, measuring 35 km in length, was completed. It has since come into use by ranches, farms, and homes. A portion of the ditch became a tourist attraction until it was damaged by the 2006 Hawaii earthquake. The Hawaii County Department of Water Supply relies on streams from Kohala to supply water to the population of the island. With increasing demand, the original surface channels have been supplemented by deep wells designed to channel groundwater for domestic use.
Adapted from an article in West Hawaii Today.

Sommet du Kohala

Falaises de la côte est

Exemple d’agriculture sur le Kohala
(Photos: C. Grandpey)