La COP 21 : Un accord ambitieux ? Pas si sûr ! // An ambitious agreement? Not so sure !

drapeau-francais« Un accord différencié, juste, durable, dynamique, équilibré et juridiquement contraignant. » C’est en ces termes que le président de la COP21, Laurent Fabius, avait présenté l’accord universel sur le climat qui vient d’être adopté par les 195 Etats parties à la conférence.
L’adoption a été suivie d’une « standing ovation » qui ne veut pas forcément dire que l’accord est parfait, tout comme la « ola » pendant un match de football ne signifie pas forcément que le match est de qualité.

Selon la plupart des observateurs, l’accord est plus ambitieux que l’objectif initial de la COP21, qui visait à contenir le réchauffement sous le seuil des 2 °C. Il prévoit de le maintenir « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels » et de «poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5 °C ».

Toutefois, ce volontarisme est contrebalancé par la faiblesse de l’objectif à long terme de réduction des émissions mondiales. Il est seulement prévu de viser « un pic des émissions mondiales de gaz à effet de serre dès que possible ». Des versions antérieures retenaient un objectif de baisse de 40 % à 70 %, ou même de 70 % à 95 %, d’ici à 2050. Ces mentions, jugées trop contraignantes par certains pays (suivez mon regard !), ont été gommées. A plus long terme, « dans la seconde moitié du siècle », l’objectif est de parvenir à « un équilibre entre les émissions d’origine anthropique et leur retrait de l’atmosphère par des puits de carbone comme les océans et forêts ».
Rappelons que le GIEC juge nécessaire de baisser de 40 % à 70 % les émissions mondiales d’ici à 2050, pour éviter un emballement climatique incontrôlable.
Sur ce point précis, extrêmement important, il n’est pas du tout certain que la COP 21 soit un succès.

La différenciation des efforts financiers qui doivent être demandés aux différents pays, en fonction de leur responsabilité historique dans le changement climatique et de leur niveau de richesse ou de pauvreté a, cette fois encore, révélé l’opposition entre Nord et Sud.
Les pays du Nord avaient promis à ceux du Sud, en 2009, de débloquer en leur faveur 100 milliards de dollars par an, d’ici à 2020. Les nations pauvres veulent davantage, après 2020, pour faire face aux impacts du dérèglement climatique, sécheresses, inondations, cyclones et montée des mers. Le texte entrouvre une porte, en faisant de ces 100 milliards « un plancher », qui est donc appelé à être relevé. C’est une nette avancée, même si elle laissera les pays pauvres sur leur faim.

Sur le sujet très sensible de la compensation pour les pertes et dommages pour les pays les plus menacés par le dérèglement climatique, l’accord reconnaît l’importance de prévenir, minimiser et aborder les pertes et dommages associés aux effets négatifs du changement climatique, incluant les événements extrêmes et les événements à évolution lente tels que la montée des eaux. Mais il exclut toute « responsabilité ou compensation » des pays du Nord pour les préjudices subis par les pays en développement.

Les engagements seront revus tous les cinq ans. C’est un point essentiel de l’accord. A ce jour, cent quatre-vingt-six pays, sur cent quatre-vingt-quinze, ont remis leurs contributions qui, additionnées, mettent la planète sur une trajectoire de réchauffement d’environ 3 °C. Ces engagements seront annexés à l’accord, mais ils n’en font pas partie stricto sensu. Etant volontaires, ils n’ont pas de valeur contraignante.
Le texte prévoit un mécanisme de révision de ces contributions tous les cinq ans, donc théoriquement à partir de 2025, l’accord global devant entrer en vigueur en 2020. Pour les ONG, le rendez-vous de 2025 est beaucoup trop tardif.
L’accord, pour entrer en vigueur en 2020, devra avoir été ratifié, accepté ou approuvé par au moins cinquante-cinq pays représentant au moins 55 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Mais, « à tout moment après un délai de trois ans à partir de l’entrée en vigueur de l’accord », tout pays pourra s’en retirer, sur simple notification.

Source: Différents organes de presse.

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drapeau-anglais« The agreement is differentiated, fair, sustainable, dynamic, well-balanced and legally binding. »It was with these words that the president of COP21, Laurent Fabius, had introduced the universal climate agreement which has just been adopted by the 195 States involved in the conference.
The adoption was followed by a « standing ovation » that does not necessarily mean that the agreement is perfect, just like the « ola » during a football game does not mean the game is quality.

According to most observers, the agreement is more ambitious than the initial objective of the COP21, which was designed to contain global warming to below 2°C. It plans to maintain it « well below 2°C above pre-industrial levels » and « continue efforts to limit the temperature rise to 1.5°C. »

However, this volunteerism is counterbalanced by the weak long-term goal of reducing global emissions. It is intended to target only « a peak of global emissions of greenhouse gases as soon as possible. » Earlier versions were holding down a target of 40% to 70% or even 70% to 95% by 2050. These statements, deemed too restrictive by some countries, have been erased. In the longer term, « in the second half of the century », the goal is to achieve « a balance between anthropogenic emissions and their removal from the atmosphere by carbon sinks such as oceans and forests. »
It is important to remember that the IPCC considers necessary to drop from 40% to 70% the global emissions by 2050 to avoid an uncontrollable climate change.
On this point, which is extremely important, it is not at all certain that the COP 21 was a success.

The differentiation of the financial efforts that have to be applied to different countries, based on their historical responsibility for climate change and their level of wealth or poverty, once again, revealed the contrast between North and South.
In 2009, Northern countries had promised the South to grant them $100 billion per year by 2020. Poor nations want more, after 2020, to address the impacts of climate change, droughts, floods, cyclones and rising seas. The new text is a progress, making the 100 $ billion a « floor » (ie, a minimum) which could be raised in the future. This is a clear advance, although it will leave poor countries dissatisfied.

On the very sensitive issue of compensation for losses and damages for the countries most threatened by climate change, the agreement recognizes the importance of preventing, minimizing and addressing loss and damage associated with the adverse effects of climate change, including extreme events and slow onset events such as the rising waters. But it excludes any « liability or compensation » of the North to the damage suffered by developing countries.

The commitments will be reviewed every five years. This is a key point of the agreement. To date, one hundred eighty-six countries out of one hundred ninety-five, have presented their contributions which, added together, are putting the world on a warming trend of about 3°C. These commitments will be annexed to the agreement, but they will not be part of it, strictly speaking. As volunteer initiatives, they have no binding force.
The text provides a review of these contributions every five years, so theoretically starting from 2025, and the global agreement will be enforced in 2020. For NGOs, 2025 is far too late.
The agreement, due to take effect in 2020, must previously be ratified, accepted or approved by at least fifty-five countries representing at least 55% of global emissions of greenhouse gases. But « at any time after a period of three years from the enforcement of the Agreement, » any country may withdraw, upon notification.

Source: Various media outlets.