Le 2 janvier 2010, quand le Nyamulagira est entré en éruption, on a craint que les 100 000 habitants de la ville de Sake soient menacés. A Goma s’est propagée la rumeur qu’une éruption était imminente sur le Nyiragongo, semblable à celle qui avait détruit la ville en 2002.
Dans le cadre du projet GORISK, les scientifiques et les autorités locales ont utilisé les images fournies par l’Agence Spatiale Européenne grâce au satellite Envisat, des données sismiques et des survols en hélicoptère pour contrôler la situation sur le Nyamulagira et rassurer les populations.
Le projet GORISK, financé par le Bureau de Politique Scientifique belge et le Fond national de la Recherche au Luxembourg a pour but d’améliorer et de mettre en place des techniques de surveillance du Nyiragongo et du Nyamulagira à travers des observations au sol et depuis l’espace.
Ainsi, en comparant les images d’Envisat acquises avant et après l’éruption du Nyamulagira, l’équipe GORISK a été en mesure de mieux détecter la trajectoire des coulées de lave.
De plus, pour comprendre les déformations de terrain pendant l’éruption, l’équipe GORISK a utilisé une technique nommée « interférométrie SAR », ou InSAR, qui permet de construire un ‘interférogramme » en analysant les différences entre deux signaux radar captés sur une même zone terrestre à des moments différents. Le premier interférogramme analysé après le début de l’éruption du Nyamulagira – avec référence à des données du 7 décembre 2009 et du 8 janvier 2010 – a montré la déformation du sol causée par l’éruption.
L’équipe GORISK contrôle systématiquement ce secteur du Congo avec la technologie InSAR depuis 2005 et continue à acquérir six nouveaux profils SAR chaque mois. Les milliers d’interférogrammes traités par ordinateur ont donné une image détaillée et précise du site, en particulier au niveau des déformations du sol.
La technologie InSAR a également été appliquée au Nyiragongo afin de détecter de possibles signes d’activité éruptive.