Fonte des glaciers du Mont Rainier (Etat de Washington / Etats Unis)

Le réchauffement climatique affecte sérieusement la Chaîne des Cascades où les glaciers ont perdu la moitié de leur glace au cours du 20ème siècle. Le Mont Rainier est le meilleur exemple de la situation.

Avec le recul des glaciers, d’énormes quantités de sédiments recouvrent les pentes du volcan, en particulier dans sa partie occidentale. Ces matériaux, mis en mouvement par les eaux de pluie, viennent obstruer le lit des cours d’eau, avec un très fort risque d’inondations et de coupure des routes du Parc. A terme, les inondations pourraient affecter les basses terres du Puget Sound.

Les statistiques montrent que la pluviosité sur le volcan est en hausse et les inondations également. En novembre 2006, un orage a déversé 45 cm d’eau sur le Parc en 36 heures. Un camping a été emporté et le Parc du Mont Rainier a dû être fermé pendant plus de six mois.  Autre exemple : la Nisqually River – alimentée par le glacier du même nom – entrait autrefois en crue une fois par siècle. De nos jours, c’est une fois tous les 14 ans. Le lit de la rivière s’est élevé de 11 mètres depuis 1910, suite à l’accumulation des matériaux, avec des blocs parfois gros comme des autobus. Le Visitor Center de Longmire se trouve maintenant à 9 mètres sous le lit de la rivière et il a fallu construire des digues pour le protéger des inondations.

Les autorités ont essayé de trouver des solutions pour faire face au danger. Ainsi, le Pierce County a dragué la Puyallup River pendant de nombreuses années, mais ce travail a été interrompu dans les années 1990 car on a observé que la population de poissons était en forte baisse dans la rivière. De toute façon, draguer les cours d’eau ne peut être qu’une solution temporaire car de nouveaux matériaux arrivent régulièrement dans leurs lits. Une autre solution pourrait être de reculer les digues et autres levées afin de donner plus de place aux rivières qui pourraient ainsi librement déposer leurs alluvions sans menacer les habitations et autres infrastructures.

Le temps presse car tous les spécialistes sont d’accord pour dire que la tendance n’est pas près de s’inverser. 

S’agissant du volcan proprement dit, on pourrait dire que cette fonte des glaciers aura au moins l’avantage de réduire le risque de lahars dévastateurs si le volcan vient à se réveiller. La quantité de glace étant moindre, sa fonte déclenchera des coulées de boue moins importantes. A mon avis, ce serait une grave erreur de se consoler en envisageant la situation de ce seul point de vue.

Nisqually-1.jpg
En 2001, le Nisqually Glacier était facilement accessible…
Nisqually-2.jpg
En 2008, l’approche du glacier était devenue impossible.
(Photos: C. Grandpey)