Ça secoue toujours au Kamtchatka (Russie) // Kamchatka (Russia) is still shaking

Un puissant séisme de magnitude M6,1 selon l’USGS, a frappé la côte est du Kamtchatka le 3 octobre 2025. L’agence signale une profondeur de 17,4 km. L’épicentre était situé à 173 km au sud-est de Vilyuchinsk (25 204 habitants) et à 178 km au sud-sud-est de Petropavlovsk-Kamtchatski (181 216 habitants). Ce séisme n’a généré aucune menace de tsunami. Le risque de victimes et de dégâts était faible.
Ce séisme était une réplique de celui de magnitude M8,8 survenu le 29 juillet 2025, qui avait généré un tsunami dans tout le Pacifique et s’était classé au sixième rang des séismes les plus puissants jamais enregistrés par les instruments. Il a été causé par la rupture d’une grande partie de la zone de subduction des Kouriles et du Kamtchatka, avec un déplacement du sol dans le sud du Kamtchatka. Les données satellitaires et géodésiques indiquent que le sud du Kamtchatka s’est déplacé horizontalement jusqu’à 2 mètres lors de la rupture.
Depuis le séisme du 29 juillet, la région a subi de multiples répliques, dont un puissant événement de magnitude M7,8 le 18 septembre 2025, qui a de nouveau déclenché des alertes tsunami.
La fosse des Kouriles et du Kamtchatka est l’une des zones de subduction les plus actives au monde sur le plan sismique. Parmi les archives historiques, on relève le séisme de M9,0 et le tsunami de 1952, qui ont causé d’importants dégâts et des pertes humaines dans le Pacifique.
Suite à l’événement de magnitude M8,8 du 29 juillet 2025, des voix ont affirmé que cet événement avait déclenché une activité éruptive sur plusieurs volcans du Kamtchatka. Il a été dit que les volcans Shiveluch, Bezymianny, Karymsky et Avachinsky présentaient de nouveaux signes d’activité. Il convient toutefois de noter que la couleur de l’alerte aérienne était déjà Orange pour le Klyuchevskoy et le Sheveluch et Jaune pour le Bezymianny et le Karymsky avant que le séisme de magnitude M8,8 ne frappe la péninsule du Kamtchatka. En réalité, seul le volcan Krasheninnikov (situé à moins de 240 kilomètres de l’épicentre du séisme) est susceptible d’avoir été perturbé par le séisme. De la lave s’est écoulée pour la première fois depuis près de 600 ans. Les autorités locales ont indiqué que la dernière coulée de lave avait été enregistrée en 1463.

Aucune modification significative de l’activité éruptive n’a été observée suite aux différentes répliques.
Source : USGS, KVERT.

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Une éruption s’est produite sur le volcan Kronotsky le 4 octobre 2025, mettant fin à un siècle de sommeil. Il semble que cette éruption explosive soit d’origine phréatique, avec une colonne de cendres atteignant 9,2 km d’altitude. Elle ne semble pas liée à l’activité sismique récente dans la région. La couleur de l’alerte aérienne a été relevée au Rouge. .
Il s’agit de la première éruption du Kronotsky depuis exactement 102 ans. La précédente éruption remonte à février 1923, après une éruption mineure en novembre 1922. Les deux éruptions ont été caractérisées par des phases explosive et effusive.

Crédit photo: KVERT

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A strong earthquake registered by the USGS as M6.1 hit off the east coast of Kamchatka, Russia on October 3, 2025. The agency is reporting a depth of 17.4 km. The epicenter was located 173 km SE of Vilyuchinsk (population 25 204) and 178 km SSE of Petropavlovsk-Kamchatsky (population 181 216). There was no tsunami threat from this earthquake. There was also a low likelihood of casualties and damage.

This quake was another aftershock of the M8.8 event on July 29, 2025 which generated a Pacific-wide tsunami and ranked as the sixth strongest earthquake ever recorded instrumentally. The event ruptured a large portion of the Kuril–Kamchatka subduction zone, with ground displacement across southern Kamchatka. Satellite and geodetic data indicate that southern Kamchatka shifted horizontally by up to 2 meters during the rupture.

Since the July 29 quake, the region has experienced multiple strong aftershocks, including a powerful M7.8 earthquake on September 18, 2025, which again triggered tsunami warnings.

The Kuril–Kamchatka trench is one of the world’s most seismically active subduction zones. Historical records include the 1952 M9.0 Kamchatka earthquake and tsunami, which caused widespread damage and fatalities across the Pacific.

Following the M8.8 event on July 29, 2025, voices we heard sayng that the event triggered eruptive activity at several Kamchatka volcanoes They said Shiveluch, Bezymianny, Karymsky, Avachinsky showed reneewed signs of activity. However, it should be noted that the aviation colour code was already Orange for Klyuchevskoy and Sheveluch and Yellow for Bezymianny and Karymsky before the M8.8 earthquake struck off the Kamchatka Peninsula. Actually, Krasheninnikov (located less than 240 kilometers away from the epicenter of the earthquake) was the only volcano that may have been disturbed by the quake. Lava flowed for the first time in nearly 600 years. Local officials said the last lava flow was recorded in 1463.

No significant changes in eruptive activity were observed following the various aftershocks.

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An eruption occurred at Kronotsky volcano on October 4, 2025, ending a century of dormancy. It seems the explosive eruption had a phreatic origin with an ash column reaching 9.2 km above sea level. It does not seem to be linked to the recebt seismic activity in the region. The Aviation Color Code was raised to Red.

This marks the first confirmed eruption of Kronotsky in exactly 102 years. The previous eruptive activity occurred in February 1923, following a smaller event in November 1922. Both eruptions were characterized by explosive and effusive phases.

Source : USGS, KVERT.

La Faille de Sagaing (Myanmar) et la Faille de San Andreas (Californie)

Que ce soit en volcanologie ou en sismologie, le niveau de prévision est très faible. Si nous sommes capables d’anticiper certaines éruptions, nous ignorons totalement à quel moment les puissants séismes se produiront. Nous savons que certaines régions du monde sont particulièrement exposées à des événements majeurs, mais nous ignorons quand.
Une récente étude par le California Institute of Technology (Caltech) établit un parallèle entre le séisme de magnitude M7,7 qui a secoué la Birmanie le 28 mars 2025 et le Big One prédit par les scientifiques américains sur la faille de San Andeas en Californie.
L’étude du Caltech, publiée le 11 août 2025 dans les Proceedings de l’Académie Nationale des Sciences, a utilisé l’imagerie satellite du mouvement de la faille de Sagaing en mars 2025 pour améliorer les modèles de comportement de ce type de failles. L’étude indique que les failles décrochantes, comme celles de Sagaing et de San Andreas, sont susceptibles de provoquer des séismes sensiblement différents de ceux du passé et beaucoup plus puissants. La faille de Sagaing s’étend en suivant une ligne relativement rectiligne du nord au sud du Myanmar. Au fur et à mesure que les deux côtés de la faille se déplacent lentement l’un par rapport à l’autre dans des directions opposées, des contraintes s’accumulent. Lorsqu’elles atteignent un point de rupture, la faille accélère son glissement, ce qui provoque un séisme. Les failles de Sagaing et de San Andreas sont très similaires – ce sont deux failles décrochantes relativement rectilignes qui s’étendent sur des centaines de kilomètres – et le séisme de 2025 au Myanmar met donc en lumière les futurs séismes qui pourraient se produire sur la faille de San Andreas.
Les failles comme celle de San Andreas ne reproduisent pas nécessairement les événements du passé. Autrement dit, le prochain puissant séisme en Californie pourrait être plus important que tous ceux observés auparavant. C’est ce que les sismologues du Caltech ont conclu après avoir étudié le séisme au Myanmar qui a fait plus de 5 000 morts et causé d’importants dégâts. Les scientifiques ont constaté que la faille de Sagaing, responsable de l’événement, s’est rompue sur une zone plus vaste, et à des endroits inattendus, comparé aux événements précédents. Les failles de Sagaing et de San Andreas étant similaires, ce qui s’est produit au Myanmar pourrait permettre de mieux comprendre ce qui pourrait se passer en Californie. Une étude récente a montré que les futurs séismes pourraient ne pas être la simple répétition de ceux du passé. Les ruptures successives le long d’une faille donnée, même aussi simple que celles de Sagaing ou de San Andreas, peuvent être très différentes, avec des glissements bien plus importants que précédemment
La faille de San Andreas est la plus longue faille de Californie, s’étendant sur environ 1 200 kilomètres. En 1906, une rupture dans sa partie nord a provoqué un séisme dévastateur de magnitude M7,9 qui a fait plus de 3 000 morts.
Comme écrit plus haut, les séismes sont imprévisibles, mais les géologues préviennent depuis longtemps que la faille de San Andreas provoquera un séisme de magnitude M6,7 ou plus à un moment donné. Selon l’USGS, la zone la plus proche de Los Angeles a 60 % de chances de connaître un séisme de magnitude M6,7 ou plus au cours des 30 prochaines années. La faille de Sagaing, longue de 1 400 km, est semblable à celle de San Andreas : il s’agit de failles longues, droites et décrochantes, ce qui signifie que les roches glissent horizontalement avec peu ou pas de mouvement vertical. Les géologues s’attendaient à ce que la rupture sur la faille de Sagaing se produise sur une section de 300 kilomètres de long, là où aucun séisme important ne s’était produit depuis 1839. Cette hypothèse reposait sur l’hypothèse du décalage sismique, qui prévoit qu’une section bloquée d’une faille – où il n’y a pas eu de mouvement depuis longtemps – glisse pour rattraper son retard. Cependant, dans le cas de la faille de Sagaing, le glissement s’est produit sur plus de 500 km, ce qui signifie qu’elle a rattrapé son retard avant de glisser plus loin. Les chercheurs ont utilisé une technique spéciale pour corréler les images satellite avant et après l’événement. Ces images ont révélé qu’après le séisme, le côté est de la faille s’est déplacé vers le sud d’environ 3 mètres par rapport au côté ouest. Les scientifiques affirment que la technique d’imagerie utilisée pourrait contribuer à améliorer les futurs modèles sismiques.
Source : Live Science, Caltech.

 

Comme on peut le voir sur cette carte, la plaque indienne entre en collision avec la plaque eurasienne ; des tensions s’accumulent par frottement le long de la faille de Sagaing.Cette dernière glisse sur une section de 200 km, libérant une énergie qui s’évacue sous forme de séisme. (Source : USGS, Advancing Earth and Space Sciences)

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Whether in volcanology or in seismology, the level of prediction is very low. If we are able to anticipate some eruptions, we don’t know when powerful earthquakes will take place. Wey areas in the world wheresignificant events may occur, but we don’t know when.

A recent article published in the website Live Science is a confirmation of all this. It makes a parallel between the M7.7earthquake that shook Myanmar on 28 March 2025 and the Big One predicted by USGS scientists on the San Andeas Fault in California.

A new study from Caltech released in August 2025 in the journal Proceedings of the National Academy of Sciences uses satellite imaging of the Sagaing Fault’s motion to improve models of how such faults may behave in the future. The study indicates that strike–slip faults, like the Sagaing and the San Andreas, may be capable of earthquakes that are significantly different from past known earthquakes and potentially much larger. The Sagaing fault runs in a relatively straight north-to-south line throughout Myanmar. As its two sides slowly move against one another in opposite directions, stress accumulates along the fault. When the stress buildup reaches a breaking point, the fault slips rapidly, causing an earthquake. The Sagaing and San Andreas faults are very similar – both relatively straight strike-slip faults running hundreds of kilometers – and the 2025 Myanmar earthquake, therefore, sheds light on possible future earthquakes on the San Andreas fault.

Indeed,, faults like San Andreas don’t necessarily repeat past behavior, which means the next big earthquake in California has the potential to be larger than any seen before. This is what Caltech seismologists concluded from studying Myanmar’s earthquake which killed more than 5,000 people and caused widespread destruction. Scientists found that the Sagaing fault, which was responsible for the event, ruptured across a larger area, and in places that they wouldn’t have expected based on previous events.

As the Sagaing and San Andreas faults are similar, what happened in Myanmar could help researchers better understand what might happen in California. The latest study shows that future earthquakes might not simply repeat past known earthquakes. Successive ruptures of a given fault, even as simple as the Sagaing or the San Andreas faults, can be very different and can release even more than the deficit of slip since the last event.

The San Andreas Fault is the longest fault in California, stretching about 1,200 kilometers. In 1906, a rupture in the northern section of the fault caused a devastating M7.9 earthquake that killed more than 3,000 people.

Earthquakes are notoriously unpredictable, but geologists have long warned that the San Andreas Fault will produce another massive earthquake at some point. For instance, according to the USGS, the area nearest to Los Angeles has a 60% chance of experiencing a magnitude 6.7 or greater in the next 30 years.

The 1,400 km Sagaing Fault is similar to the San Andreas Fault in that they are both long, straight, strike-slip faults, which means the rocks slide horizontally with little or no vertical movement.

Geologists were expecting the Sagaing Fault to slip somewhere along its extent. Specifically, they thought that the rupture would take place across a 300-kilometer-long section of the fault where no large earthquakes had occurred since 1839. This expectation was based on the seismic gap hypothesis, which anticipates that a stuck section of a fault – where there hasn’t been movement for a long time – will slip to catch up to where it was.

However, in the case of Sagaing, the slip occurred along more than 500 km of the fault, meaning that it caught up and then extended farther. The researchers used a special technique to correlate satellite imagery before and after the event. Those images revealed that after the earthquake, the eastern side of the fault moved south by about 3 meters relative to the western side. The scientists say that the imaging technique they used could help improve future earthquake models.

Source : Live Science, Caltech.

Prévision sismique et séisme au Myanmar // Seismic prediction and earthquake in Myanmar

Bien que des progrès certains aient été réalisés ces dernières décennies, notre capacité à prédire les éruptions volcaniques reste faible, et nous ne sommes pas capables, non plus, de prévoir les séismes. Nous savons où se trouvent les volcans les plus dangereux de la planète ; nous savons également où se trouvent les failles susceptibles de déclencher de puissants séismes, mais les prévisions volcaniques et sismiques n’ont guère progressé ces dernières années. Nous sommes en mesure d’analyser les éruptions et les tremblements de terre APRÈS qu’ils se soient produits, mais nous ne sommes pas capables de faire des prévisions susceptibles de protéger les populations menacées. Le nombre de morts qui suivent ces événements naturels est souvent très élevé. Le dernier séisme majeur qui a secoué le Myanmar ne fait que confirmer ce que je viens d’écrire.

Un puissant séisme de magnitude M7,7 a frappé le Myanmar le 28 mars 2025 à 12h50 heure locale (06h20 UTC). L’hypocentre du décrochement était très peu profond, à une dizaine de kilomètres, le long de la faille de Sagaing, ce qui explique le lourd bilan humain et les dégâts causés aux infrastructures. Il s’agit du séisme le plus puissant au Myanmar depuis 1912. Il a causé des dégâts considérables dans le centre du pays, mais aussi dans le nord de la Thaïlande, le sud de la Chine et certaines régions du Vietnam. Au total, le séisme a fait plus de 5 000 morts au Myanmar, 51 en Thaïlande et un au Vietnam, apparemment des suites d’un choc cardiaque. Au moins 11 400 personnes ont été blessées et des centaines sont toujours portées disparues, notamment des ouvriers bloqués lors de l’effondrement spectaculaire d’un chantier de construction à Bangkok.

Après le séisme – aucun signe de l’événement n’a été détecté auparavant –, les sismologues ont indiqué que la faille de Sagaing, une importante limite tectonique, s’est rompue sur 400 km à très grande vitesse, avec une propagation plus rapide que la vitesse du son après une phase initiale lente. Les secousses se sont étendues sur 100 km, avec des niveaux d’intensité dépassant VIII sur l’échelle de Mercalli Modifiée (MM) dans plusieurs régions.
Selon l’USGS, la faible profondeur du séisme a amplifié les secousses dans toute la région, contribuant à des dommages structurels à grande échelle. Une liquéfaction – quand le sol saturé perd temporairement sa résistance et se comporte comme un liquide – a été observée à plusieurs endroits, ce qui a intensifié les dégâts. Une réplique de magnitude M6,4 a eu lieu 12 minutes plus tard, et une activité sismique supérieure à la normale a continué d’être enregistrée les jours suivants.

Des chercheurs de l’Université Johns Hopkins et de l’USGS ont utilisé l’imagerie satellite pour cartographier la rupture de faille et évaluer les dommages structurels à Mandalay. Cette analyse géospatiale rapide a permis d’identifier les zones les plus gravement touchées et a démontré le rôle de plus en plus important des données satellitaires dans l’évaluation en temps réel des dégâts causés par les séismes.
Pour la première fois lors d’un séisme de forte magnitude, un réseau de câbles de télécommunication sous-marins, équipé de plus de 100 capteurs sismiques, a détecté des mouvements du sol en temps réel. Cela confirme les progrès mentionnés en introduction de cette note. Les scientifiques expliquent que le système a fourni des données sismiques en continu pendant l’événement, offrant des informations précieuses sur les mouvements du sol en mer. Cette intégration de la détection sismique aux infrastructures sous-marines représente une avancée dans le développement des capacités de surveillance des séismes dans le monde, en particulier dans les régions où l’instrumentation terrestre est limitée.
Lors de la réunion annuelle de la Société Sismologique Américaine à Baltimore, des chercheurs ont présenté des analyses préliminaires de la rupture de faille au Myanmar. Le séisme s’est produit sur une faille sismique inactive depuis 1839, entre les zones de rupture des séismes de Naypyidaw en 1929 et de Sagaing Sud en 1956. Cette situation met en évidence la complexité structurelle du système de failles de Sagaing.

Les études sur les mouvements du sol réalisées depuis 2014 permettent d’expliquer aujourd’hui l’amplification des secousses observées dans des régions éloignées comme Bangkok, où les couches sédimentaires peu profondes ont contribué à l’augmentation des mouvements du sol. En Thaïlande, le séisme a provoqué de fortes secousses, causant d’importants dégâts et des pertes humaines. Dans la province chinoise du Yunnan, le séisme a endommagé environ 847 habitations. Deux personnes ont été blessées dans la ville frontalière de Ruili. Au Vietnam, les séismes ont été ressentis à Hô-Chi-Minh-Ville, endommageant plus de 400 appartements. Une personne est décédée des suites d’un choc cardiaque lors des opérations d’évacuation.
La crise humanitaire actuelle au Myanmar touche plus de 20 millions de personnes et en a déplacé 3,5 millions. Elle complique les opérations d’urgence. Suite au séisme, le gouvernement militaire a déclaré le centre du Myanmar zone sinistrée et a officiellement demandé l’aide internationale.
Source : Seismological Society of America, The Watchers.

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Although much progress has been made in the past decades, our ability to predict volcanic eruptions is still low and we are not yet able to predict earthquakes. We know where the most dangerous volcanoes are located ; we also know where the faults that may trigger powerful earthquakes are located, but volcanic and seismic predictions do not go much further. We are good at analysing eruptions and earthquakes AFTER they have happened, but we are not able to make predictions that might protect the populations at risk. The death tolls that follow these natural events are often very high. The latest disastrous earhquake that shook Myanmar can only confirm what I have just written.

A powerful M7.7 earthquake struck Myanmar, on March 28th, 2025, at 12:50 local time (06:20 UTC). The hypocenter of the strike-slip event was very shallow at about 10 km along the Sagaing Fault, which accounts for thr heavy death toll and the damage caused to infrastructure. It was the strongest earthquake in Myanmar since 1912. It caused widespread damage across central Myanmar, but also in northern Thailand, southern China, and parts of Vietnam.In all, the earthquake caused more than 5 000 fatalities in Myanmar, 51 in Thailand, and one in Vietnam, reportedly due to cardiac shock. At least 11 400 people were injured, and hundreds remain missing, including workers trapped during the dramatic collapse of a construction site in Bangkok.

After the earthquake – they did not detect signs of the event before – seismologists reported that the Sagaing fault, a major tectonic boundary, ruptured over 400 km at very high speed, traveling faster than the speed of sound following an initial slow phase. Ground shaking extended over 100 km, with Modified Mercalli Intensity levels exceeding VIII in multiple regions.

According to the USGS, the earthquake’s shallow depth amplified ground shaking across the region, contributing to widespread structural damage. Liquefaction—where saturated soil temporarily loses strength and behaves like a liquid—was observed in multiple locations, further intensifying damage. An M6.4 aftershock struck 12 minutes later, and seismic activity was still recorded in the following days.

Researchers from Johns Hopkins University and the USGS used satellite imagery to map the surface rupture and assess structural damage in Mandalay. This rapid geospatial analysis helped identify the most severely affected areas and demonstrated the increasing role of satellite data in real-time assessment of earthquake damage.

For the first time during a large-magnitude earthquake, a submarine telecommunication cable network equipped with more than 100 seismic sensors detected ground motion in real time. This confirms the progress I mentioned in the introduction to thid post. Scientists say that the system provided continuous seismic data during the event, offering valuable insights into offshore ground motion. This integration of seismic sensing into undersea infrastructure represents a step forward in expanding global earthquake monitoring capabilities, particularly in regions with limited land-based instrumentation.

At the Seismological Society of America’s Annual Meeting in Baltimore, researchers presented preliminary analyses of the rupture. The earthquake occurred within a seismic gap that had remained inactive since 1839, located between the rupture zones of the 1929 Naypyidaw and 1956 southern Sagaing earthquakes. This situation highlights the structural complexity of the Sagaing Fault system.

Ground motion studies performed since 2014 help explain today the amplified shaking observed in distant regions like Bangkok, where shallow sedimentary layers contributed to increased ground motion. In Thailand, the earthquake caused severe ground shaking, leading to substantial damage and casualties. In China’s Yunnan Province, the earthquake resulted in the damage of approximately 847 homes. Two people sustained injuries in the border city of Ruili. In Vietnam, the earthquakes were felt in Ho Chi Minh City, causing damage to over 400 apartments. One person died from shock during evacuation efforts.

Myanmar’s ongoing humanitarian crisis—affecting more than 20 million people and displacing 3.5 million—is complicating emergency response operations. Following the earthquake, the military government declared central Myanmar a disaster zone and formally requested international assistance.

Source : Seismological Society of America, The Watchers.

Crues glaciaires mortelles // Deadly glacial outburst floods

Plus de 100 personnes sont portées disparues dans le nord-est de l’Inde après la rupture d’un lac glaciaire le 4 octobre 2023 dans l’État himalayen du Sikkim. La cause de la catastrophe a été initialement attribuée à un épisode de très fortes pluies sur le lac Lhonak, ainsi qu’au rejet d’eau du barrage de Chungthang. Cependant, la catastrophe est aujourd’hui attribuée à une crue glaciaire qui a tué au moins 19 personnes avec de nombreux disparus, et emporté des routes et des ponts.
Une crue glaciaire est la libération soudaine de l’eau qui s’est accumulée dans d’anciens lits de glaciers. Ces lacs se forment lors du recul des glaciers, un phénomène naturel accéléré par la hausse des températures due au réchauffement climatique d’origine anthropique.
L’eau de fonte des glaciers se déverse souvent dans les rivières, mais les blocs de glace et l’accumulation de débris peuvent édifier un barrage naturel derrière lequel se forme un lac glaciaire. Si ces barrages naturels se rompent, de grandes quantités d’eau peuvent s’échapper soudainement des lacs et provoquer des inondations dévastatrices.
Les barrages naturels qui retiennent les lacs glaciaires peuvent se rompre pour diverses raisons. Ce peut être une avalanche de neige ou un glissement de terrain, événements qui déclenchent une vague dans le lac. Il peut aussi s’agir d’un débordement du lac à cause de la pluie ou de la fonte des glaciers. Parfois, le barrage se dégrade progressivement au fil du temps et finit par se rompre à la suite d’un événement tel qu’un séisme.
Dans la mesure où elles peuvent être causées par de nombreux et différents facteurs, les crues glaciaires sont imprévisibles. Néanmoins, elles sont étroitement liés au réchauffement climatique actuel. En effet, la hausse des températures entraîne la fonte et la disparition des glaciers, la moitié des 215 000 glaciers de la planète devraient fondre d’ici la fin du siècle, même si le réchauffement peut être plafonné à 1,5°C, comme décidé lors de la COP 21 à Paris.
Le volume des lacs glaciaires a bondi de 50 % en 30 ans, selon une étude de 2020 basée sur des données satellitaires. Plus les lacs se forment et plus ils sont grands, plus ils représentent un risque pour les populations en aval.
Le principal danger des crues glaciaires réside dans leur imprévisibilité. La probabilité qu’un lac libère l’eau qu’il retient est difficile à estimer avec précision sans études détaillées. L’une d’elles, publiée dans la revue Nature Communications a révélé que 15 millions de personnes vivent à moins de 50 kilomètres d’un lac glaciaire et à moins d’un kilomètre d’une inondation potentielle due à une brèche dans la digue qui le retient. Le risque est plus grand dans les hautes montagnes d’Asie, une zone qui couvre une douzaine de pays, dont l’Inde, le Pakistan, la Chine et le Népal.
Ces populations sont d’autant plus vulnérables qu’elles sont souvent pauvres et peu préparées à faire face à l’arrivée soudaine d’eaux de crue catastrophiques. Les scientifiques affirment que c’est le nombre élevé de personnes et leur capacité réduite à faire face à une catastrophe qui jouent un rôle clé dans la détermination du risque de crue glaciaire. Des milliers de personnes, par exemple, ont été tuées par les crues des lacs glaciaires dans les hautes montagnes d’Asie, alors que seulement quelques unes ont péri dans le nord-ouest de l’Amérique du Nord, région qui compte deux fois plus de lacs glaciaires.
Les scientifiques appellent à davantage de recherches sur les risques posés par les crues glaciaires, en particulier dans la région andine – au Pérou, par exemple – qui reste relativement peu étudiée, mais également à une meilleure préparation des populations. Bien sûr, la meilleure solution pour prévenir les crues glaciaires serait de réduire nos émissions de gaz à effet de serre afin de diminuer l’impact du réchauffement climatique sur les glaciers, mais pour l’instant, ce n’est qu’un rêve…
Réflexions personnelles inspirées d’articles parus dans la presse internationale.

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More than 100 people are missing in India’s northeast after a glacial lake burst open on October 4th, 2023 in the Himalayan state of Sikkim . The cause of the flood was initially attributed to a cloudburst over Lhonak Lake, along with the release of water from the Chungthang dam. However, the disaster has since been identified as the result of a glacial lake outburst flood (GLOF) that killed at least 19 with many others missing, and washed away roads and bridges.

A glacial lake outburst flood (GLOF) is the sudden release of water that has collected in former glacier beds. These lakes are formed by the retreat of glaciers, a naturally occurring phenomenon that has been accelerated by the warmer temperatures of human-caused global warming.

Glacier melt is often channelled into rivers, but ice or the build-up of debris can form a natural dam, behind which a glacial lake builds. If these natural dams are breached, large quantities of water can be released suddenly from the lakes, causing devastating flooding.

The natural dams holding back glacial lakes can be breached for a variety of reasons. Causes include an avalanche of snow, or a landslide causing a wave in the lake, or overfilling of the lake… from rain or the glacier melting. Sometimes the dam has been gradually degraded over time, or is ruptured by an event like an earthquake.

Because they can be caused by so many different factors, the breaches are highly unpredictable. However, they are closely linked to the current global warming. Indeed, global warming is driving the disappearance of glaciers, with half the Earth’s 215,000 glaciers projected to melt by the end of the century, even if warming can be capped at 1.5°C, as decided during COP 21 in Paris.

The volume of glacial lakes has jumped by 50 percent in 30 years, according to a 2020 study based on satellite data. The more and larger lakes form, the greater the risk they pose to populations downstream.

The particular danger of GLOFs lies in their unpredictability. The probability of a lake releasing a GLOF is difficult to accurately quantify without detailed and localised studies. A research published in Nature Communications found that 15 million people live within 50 kilometres of a glacial lake and within one kilometre of potential flooding from a breach. The risk is greatest in Asia’s high mountains, an area that covers parts of 12 countries, including India, Pakistan, China and Nepal.

These populations are all the more vulverable as they may be poorer and less prepared to deal with the sudden arrival of catastrophic floodwaters. Scientists sai it is the high number of people and the reduced capacity of those people to cope with disaster that plays a key role in determining overall GLOF danger. Thousands of people, for example, have been killed by glacier lake outburst floods in High Mountains Asia but only a handful in North America’s Pacific Northwest, even though that region has twice as many glacial lakes.

Scientists have called for more research on the risks posed by GLOFs, particularly in the Andean region – especially in Peru – which remains comparatively understudied, but also for better preparedness. Of course, the best solution to prevent GOLFs would be to reduce our emissions of greenhouse gases in order to reduce the impact of global warming, but for the moment, this is just a dream…

Adapted from articles in the international press.

Le lac Imja, près de l’Everest, est un lac glaciaire dont la longueur a triplé depuis 1990. (Crédit photo : Planetary Science Institute)

Certaines zones des Alpes sont sous la menace de lacs glaciaires, comme celui de Rosolin à Tignes, mais ils sont étroitement surveillés (Crédit photo : RTM)