Combat mortel d’ours dans le Katmai (Alaska) // Deadly fight of bears in Katmai (Alaska)

La Fat Bear Week (Semaine de l’Ours Gras) est une compétition qui se déroule chaque année à l’automne dans le Parc national du Katmai en Alaska. Elle demande au public de voter en ligne afin de déterminer lequel des ours bruns qui résident dans le Parc, et qui mangent autant de saumons que possible à cette période de l’année pour se préparer à l’hibernation, mérite le titre de « Fat Bear » de l’année.
Cette année, la Fat Bear Week a dû être décalée à la suite d’une bagarre entre deux grizzlis et qui s’est soldée par la mort d’un des protagonistes. Selon les rangers, l’affrontement a eu lieu entre un ours mâle, appelé 469, et une femelle plus âgée, appelée 402, et a entraîné la mort de cette dernière. La scène a été filmée en direct par l’une des webcams du Parc:

https://www.youtube.com/watch?v=b5FDOlp3eWk&t=131s

Les ours se chamaillaient dans le lac Naknek près de la rivière Brooks lorsque la querelle a dégénéré. L’ours 469 a finalement vaincu l’ourse 402, qui a fini noyée. L’ourse 402 n’avait jamais remporté la Fat Bear Week mais était connue pour avoir  donné naissance à huit portées d’oursons au cours de sa vie dans le Katmai National Park.

J’ai visité le Katmai National Park il y a quelques années. Outre les ours, le but de mon voyage était de me rendre dans la Vallée des 10 000 fumées, résultat de l’éruption cataclysmale du Novarupa en 1912.

Les ours sont les premiers animaux que les visiteurs aperçoivent lorsque l’hydravion se pose sur le lac Naknek, près de la rivière Brooks. La vue des ours en train de se gaver de saumons qu’ils attrapent depuis le haut de la cascade est un véritable spectacle. Bien que les ours semblent inoffensifs lorsqu’ils sont dans la rivière, il ne faut pas oublier que ce sont des animaux sauvages et que vous pouvez être confronté à l’un d’eux en vous promenant sur le site. Dès votre arrivée à Brooks, les rangers vous indiquent ce qu’il faut faire – et ne pas faire – si vous rencontrez un ours pendant votre séjour.

Si vous voulez en savoir plus sur les différentes sortes d’ours dans le monde, il vous suffit de lire le livre « Dans les Pas de l’Ours » (Ed. Sequoïa) que j’ai écrit avec Jacques Drouin il y a quelques années.

Photos: C. Grandpey

—————————————————————

Fat Bear Week is an annual competition, which takes place at Katmai National Park in Alaska. It asks the public to vote in order to determine which of the park’s resident brown bears, who are eating as much salmon as possible this time of year to prepare hibernation, deserves Fat Bear Week’s top title.

This year, the Fat Bear Week had to be delayed following a fatal fight between two Alaskan grizzlies. According to the Park’s rangers, a clash between a male bear, referred to as 469 and an older female bear, referred to as 402, led to one of the bears dying. The incident was caught on one of the park’s livestreams :

https://www.youtube.com/watch?v=b5FDOlp3eWk&t=131s

The bears were biting and thrashing at each other in Naknek Lake close to the Brooks River when Bear 469 ultimately overtook 402, who sank and got drowned into the water. Bear 402 had never won Fat Bear Week but was known for having given birth to eight litters of cubs during her life at Katmai National Park.

I visited Katmai National Park a few years ago. Beside the bears, the aim of my trip was to visit the Valley of the 10,000 Smokes, the result of Novarupa’s major eruption in 1912.

Bears are the first animals visitors ee when the float plane lands on Naknek Lake, close to Brooks River. The sight of the bears feeding on salmon and catching the fish from the top of the waterfall is a real show. Although the bears look inoffensive while they are in the river, one should not forget they are wild animals and you may be confronted with one of them while walking around the site. As soos as you arrive at Brooks, the rangers tell you what to do if you happen to encounter a bear during your stay.

If you want to know more about the different sorts of bears in the world, just read the book « Dans les Pas de l’Ours » (Ed. Sequoïa) I wrote with Jacques Drouin a few years ago.

Hausse d’activité du Trident (Katmai / Alaska) // Increase in activity of Trident Volcano (Katmai / Alaska)

Sur la péninsule de l’Alaska, dans le parc national du Katmai, le volcan Trident a connu une hausse significative de l’activité sismique et un soulèvement du sol au cours des cinq derniers mois, suscitant des inquiétudes quant à une éventuelle éruption. L’Observatoire Volcanologique de l’Alaska (AVO) a confirmé que ces signes d’activité sont dus à une intrusion magmatique sous le volcan. L’activité sismique a également augmenté au niveau de volcans du groupe volcanique de Katmai, notamment sur le Katmai, le Martin, le Mageik et le Novarupta.
L’activité a commencé à être décelée en août 2022, avec un essaim sismique progressant d’une profondeur d’environ 25 km sous le niveau de la mer jusqu’à environ 5 km. L’activité sismique a fluctué depuis lors. L’AVO a augmenté et diminué alternativement le niveau d’alerte volcanique et la couleur de l’alerte aérienne. En février 2023, la sismicité a conduit l’AVO à élever le niveau d’alerte à Advisory (surveillance conseillée) et la couleur de l’alerte aérienne au Jaune.
Depuis mai 2023, l’AVO a détecté une augmentation significative des séismes basse fréquence dans la région entre le Trident et le Novarupta, en relation probable avec un mouvement de magma ou de fluides magmatiques dans la croûte terrestre. Parallèlement, les données satellitaires ont indiqué un soulèvement du sol sur leTrident, estimé à environ 5 cm depuis octobre 2022, en particulier sur le flanc sud du volcan.
Bien que les paramètres actuels indiquent une ascension du magma, il est important de noter qu’une telle activité ne débouche pas toujours sur une éruption. Parfois, l’activité sismique et le soulèvement du sol peuvent cesser sans éruption, ou l’activité peut persister pendant des mois ou des années avant qu’une éruption ne se produise.
Si une éruption se produit, le principal danger résiderait dans les panaches et les retombées de cendres qui pourraient perturber le trafic aérien et maritime et avoir un impact sur les populations locales.
La dernière éruption (avec un VEI 3) de ce volcan a débuté le 15 juillet 1974 et a duré environ 45 jours.
La plus grande éruption du 20ème siècle s’est produite en juin 1912, avec pour source le Novarupta. Elle est décrite dans une note que j’ai publiée sur ce blog le 10 juin 2022. :
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2022/06/10/il-y-a-110-ans-eruption-du-novarupta-alaska-110-years-ago-novarupta-alaska-eruption/
Source : AVO, The Watchers.

——————————————-

Located on the Alaska Peninsula in Katmai National Park, Trident volcano has seen a significant increase in seismic activity and ground uplift over the past five months, leading to concerns about a potential volcanic eruption. The Alaska Volcano Observatory (AVO) has confirmed that this unrest is the result of magma intrusion beneath the volcano. Seismic activity has also increased in the neighboring volcanoes of the Katmai volcanic cluster, including Katmai, Martin, Mageik, and the Novarupta vent.

The unrest started in August 2022, with an unusual series of earthquakes migrating progressively from depths of about 25 km below sea level to about 5 km. The earthquake activity has fluctuated since then, prompting the AVO to alternately raise and lower the Volcano Alert Level and Aviation Color Code. By February 2023, the persistent seismicity led the AVO to upgrade the Alert Level to ADVISORY and the Aviation Color Code to YELLOW.

From May 2023, the AVO has detected a marked increase in low-frequency earthquakes in the region between Trident and Novarupta, often indicative of magma or magmatic fluid movement within the Earth’s crust. Concurrently, satellite data indicated ground uplift at Trident Volcano, with an estimated uplift of about 5 cm since October 2022, particularly on the volcano’s south flank.

Although the current signs point towards magma moving upwards, it is important to note that such activity does not always result in an eruption. Sometimes the seismic activity and ground uplift can cease without an eruption, or the unrest could persist for months or years before an eruption occurs.

If an eruption occurs, the primary hazards would be ash plumes and ashfall, which could disrupt air and marine travel and impact local communities.

The last eruption (VEI 3) of this volcano started on July 15th, 1974, and lasted about 45 days.

The largest eruption of the 20th century occurred in June 1912 at a location known as Novarupta. This eruption is described in a post I published on this blog on June 10th, 2022. :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2022/06/10/il-y-a-110-ans-eruption-du-novarupta-alaska-110-years-ago-novarupta-alaska-erupted/

Source : AVO, The Watchers.

Vues de la Vallée des 10 000 Fumées, née de l’éruption du Novarupta en 1912 (Photos: C. Grandpey)

Volcans des Iles Aléoutiennes (Alaska) // Aleutian volcanoes (Alaska)

Loin de tout, difficiles l’accès, les Iles Aléoutiennes s’étirent sur quelque 2000 kilomètres au large du sud-ouest de l’Etat d’Alaska dont elles font administrativement partie. L’archipel est composé de 300 îles volcaniques entre la Péninsule d’Alaska à l’est et le Kamtchatka à l’ouest. Les Aléoutiennes se prolongent vers l’ouest par les îles Komandorski ou îles du Commandeur administrées par la Russie.

 

Source: AVO

Quand on regarde une carte, on se rend vite compte que les Iles Aléoutiennes s’étirent selon un axe semi-circulaire, résultat de la subduction de la plaque pacifique sous la plaque nord-américaine.

La zone de subduction a donné naissance à une série d’îles au large (les Aléoutiennes) ainsi qu’une ligne de volcans en bordure du continent (la Chaîne des Aléoutiennes sur la Péninsule d’Alaska) . Cette zone marque l’interface où la plaque océanique Pacifique, plus dense, plonge sous la plaque continentale nord-américaine. Au fur et à mesure que la plaque Pacifique descend, la chaleur de l’intérieur de la Terre la fait fondre et le magma liquide remonte à la surface en formant une ligne de volcans.

Source: Wikipedia

Le long de la partie nord et centrale de l’arc, la vitesse de subduction est de 6 à 8 centimètres par an, là où les deux plaques ont un mouvement relatif opposé. Mais dans la partie extrême sud de l’arc, les deux plaques glissent l’une contre l’autre et l’activité volcanique est réduite. À l’est de l’arc actuel, et séparées de celui-ci par plusieurs centaines de kilomètres, se trouvent les montagnes Wrangell.
Les volcans de la zone de subduction présentent généralement une forme symétrique avec une pente raide près de la bouche éruptive et plus douce ensuite. Ces stratovolcans produisent une large gamme de produits volcaniques, notamment de nombreuses roches andésitiques, avec des couleurs allant du vert au rouge, en passant par le gris. Elles contiennent souvent des cristaux de feldspath blanc bien visibles.

 

Volcan Cleveland (Source: AVO)

Le magma généré par les volcans de subduction est moins fluide que celui des volcans hawaïens ou islandais, et il ne s’écoule donc pas facilement de la bouche éruptive. C’est ce qui explique le dynamisme explosif des éruptions car le magma éprouve des difficultés à se frayer un chemin vers la surface. Des nuages de cendres spectaculaires montent haut dans le ciel et des coulées pyroclastiques dévalent les pentes du volcan lorsqu’une éruption se produit. Si ces matériaux chauffés à haute température se déposent sur la neige et la glace, ils provoquent leur fonte et génèrent des lahars qui peuvent s’étirer sur des kilomètres.

Coulée pyroclastique sur l’Augustine en 1986 (Crédit photo: AVO)

La plus grande éruption des dernières décennies a été celle du Katmai en 1911. Toutefois, on sait aujourd’hui que les dépôts pyroclastiques qui recouvrent depuis 1912 la célèbre Vallée des Dix mille Fumées au nord-ouest du volcan n’ont pas été formés par l’éruption du mont Katmai mais par celle du Novarupta, la plus puissante du 20ème siècle, qui s’est déroulée en même temps, du 6 juin à octobre 1912. La Vallée des 10 000 Fumées s’est formée lorsqu’une coulée pyroclastique de 35 km3 a rempli une ancienne vallée fluviale. Le dépôt de cendres chaudes de 60 mètres d’épaisseur a chauffé le ruisseau et l’eau souterraine sous la coulée pyroclastique, transformant l’eau en vapeur et produisant les « fumées » qui ont disparu de nos jours.

 

Photo: C. Grandpey

Les volcans aléoutiens entrent en éruption de manière sporadique et leur étude est trop récente pour prédire un taux de récurrence. Les volcans Pavlov, Akutan et Shishaldin sont les plus actifs de l’arc. L’Augustine est le plus actif de Cook Inlet, avec des éruptions environ tous les 11 ans.

 

Photo: C. Grandpey

La plupart des volcans des Aléoutiennes sont situés dans des zones reculées, et leurs éruptions affectent donc peu les populations. Les plus grands dangers sont générés par les nuages de cendres car les îles se trouvent sur la trajectoire des lignes aériennes entre l’Amérique et l’Asie. On se souvient du drame évité de justesse quand un Boeing de la KLM a traversé un nuage de cendres émis par le Mont Spurr en 1989.

Aujourd’hui, la surveillance des volcans des Aléoutiennes est effectuée par l’Alaska Volcano Observatory (AVO). Dans une note publiée le 22 octobre 2015, j’ai expliqué les difficultés rencontrées par l’AVO pour surveiller ces volcans situés loin de tout. Il existe certes des stations sismiques au sol, mais ce sont souvent les images  satellites – si la couverture nuageuse le permet – qui fournissent les données de surveillance le plus précieuses.

———————————————-

Lost in the ocean, difficult to access, the archipelago of the Aleutian Islands stretches over some 2000 kilometers off the south-west of the State of Alaska of which they are administratively part. The archipelago is made up of 300 volcanic islands stretching between the Alaska Peninsula to the east and Kamchatka to the west. The Aleutian Islands extend westward through the Komandorski Islands or Commander Islands administered by Russia.

When you look at a map, you quickly realize that the Aleutian Islands are aligned along a semi-circular axis, the result of the subduction of the Pacific plate under the North American plate.
The subduction zone gave rise to a series of offshore islands (the Aleutians) as well as a line of volcanoes bordering the continent (the Aleutian Range on the Alaskan Peninsula). This zone marks the interface where the denser Pacific oceanic plate dips beneath the North American continental plate. As the Pacific plate descends, heat from the Earth’s interior melts it, and liquid magma rises to the surface forming a line of volcanoes.

Along the northern and central part of the arc, the rate of subduction is 6 to 8 centimeters per year, where the two plates have opposing relative motion. But in the extreme southern part of the arc, the two plates slide against each other and volcanic activity is reduced. To the east of the current arc, and separated from it by several hundred miles, are the Wrangell Mountains.
Subduction zone volcanoes generally exhibit a symmetrical shape with a steep slope near the eruptive vent and a gentler slope thereafter. These stratovolcanoes produce a wide range of volcanic products, including many andesitic rocks, with colors ranging from green to red to gray. They often contain conspicuous white feldspar crystals.

The magma generated by subduction volcanoes is less fluid than that of Hawaiian or Icelandic volcanoes, and so it does not flow easily from the eruptive vent. This explains the explosive dynamism of the eruptions because the magma finds it difficult to make its way to the surface. Huge ash clouds rise high in the sky and pyroclastic flows travel down the slopes of the volcano when an eruption occurs. If these materials heated to high temperatures are deposited on snow and ice, they cause them to melt and generate lahars that can stretch for kilometers.

The biggest eruption in recent decades was that of Katmai in 1911. However, we now know that the pyroclastic deposits that have covered the famous Valley of Ten Thousand Smokes to the northwest of the volcano since 1912 were not formed by the eruption of Mount Katmai but by that of Novarupta. It was the most powerful event of the 20th century ; it took place at the same time, from June 6th to October 1912. The Valley of 10,000 Smoke formed when a pyroclastic flow of 35 km3 filled an old river valley. The 60-meter-thick hot ash deposit heated the creek and groundwater beneath the pyroclastic flow, turning the water into steam and producing the « smokes » that have disappeared today.

Aleutian volcanoes erupt sporadically and their study is too recent to predict a rate of recurrence. The Pavlov, Akutan and Shishaldin volcanoes are the most active in the arc. Augustine is the most active in Cook Inlet, with eruptions approximately every 11 years

Most volcanoes in the Aleutians are located in remote areas, so their eruptions have little impact on people. The greatest dangers are generated by the ash clouds because the islands are in the path of the airlines between America and Asia. We should remember the tragedy narrowly avoided when a KLM Boeing crossed an ash cloud emitted by Mount Spurr in 1989.
Today, the monitoring of Aleutian volcanoes is carried out by the Alaska Volcano Observatory (AVO). In a note published on October 22nd, 2015, I explained the difficulties encountered by AVO in monitoring these volcanoes located far from everything. There are seismic stations on the ground, but it is often the images provided by satellites – cloud cover permitting – that provide the most valuable monitoring data.

Il y a 110 ans, éruption du Novarupta (Alaska)… // 110 years ago, Novarupta (Alaska) erupted…

Il y a 110 ans, dans l’après-midi du 6 juin 1912, une puissante éruption a secoué la péninsule de l’Alaska. Par le volume de matériaux émis, l’éruption du Novarupta a été la plus importante du 20ème siècle et n’a été dépassée dans l’histoire que par celle du Tambora un siècle plus tôt. Le volume de matériaux expulsés par le Novarupta était 30 fois supérieur à celui de l’éruption du mont Saint Helens en 1980.

Cette région de l’Alaska était peu peuplée au début du 20ème siècle, donc personne ne se trouvait assez près pour voir l’éruption proprement dite. Elle a été observée pour la première fois par l’équipage d’un bateau postal, le Dora, qui a entendu une explosion puis a vu un panache de fumée s’élever dans le ciel derrière le mont Katmai. C’est pourquoi tout le monde a d’abord pensé que le mont Katmai était entré en éruption.

Photo du nuage de cendre de l’éruption de 1912 prise depuis le Dora (Source: Kodiak Historical Society)

Le panache de cendres a rapidement atteint une hauteur de 30 kilomètres. En moins de 2 heures de temps, le nuage a enveloppé le Dora. D’autres explosions se sont produites pendant trois jours. Les maisons de l’île de Kodiak, à 160 kilomètres de là, ont été recouvertes d’une couche de 30 cm de cendres. Les habitants se sont blottis à l’intérieur pour échapper à la cendre. Des milliers d’animaux ont péri, ainsi que les poissons dans les rivières et les lacs envahis par les sédiments. Dans les jours qui ont suivi l’éruption, le nuage de cendres s’est propagé à travers l’Amérique du Nord et la planète; il a atteint l’Algérie le 17 juin.
Une équipe d’explorateurs de la National Geographic Society, dirigée par Robert Griggs, s’est rendue sur le site en 1916. L’ancienne vallée en forme de V entourant le site de l’éruption était devenue une plaine plate et aride.

Photo: C. Grandpey

En raison des innombrables panaches de vapeur qui s’échappaient des bouches dans la région, Griggs a appelé le site la « Vallée des dix mille fumées ». Lorsqu’il a découvert un nouveau dôme de lave près du mont Katmai, Griggs l’a baptisé Novarupta. D’autres expéditions dans les années 1950 ont confirmé que le Novarupta, et non le mont Katmai, était la source de l’éruption.

Dôme de lave du Novarupta (Crédit photo : USGS)

Griggs et d’autres scientifiques étaient persuadés que la région présentait un grand intérêt scientifique. Ils ont réussi à convaincre le président Woodrow Wilson de créer le Monument national du Katmai le 24 septembre 1918. Le 18 mai 1980, le Monument national est devenu le Parc National du Katmai. Par coïncidence, c’est le jour où le mont Saint Helens est entré en éruption.

Des milliers de visiteurs viennent dans le Parc National chaque année, notamment pour observer les grizzlis qui se nourrissent de saumons dans la Brooks River. La découverte de la Vallée des 10 000 Fumées est aussi une expérience inoubliable.

Photos: C. Grandpey

———————————————–

110 years ago, on the afternoon of June 6th, 1912, a powerful volcanic eruption occurred on the Alaskan Peninsula. The Novarupta eruption was the largest in volume in the 20th Century, and was surpassed in history only by the eruption of Mount Tambora about 100 years earlier. The volume of materials expelled was 30 times greater than that of the Mount Saint Helens eruption in 1980.

This area of Alaska was sparsely populated in the early years of the 20th century, so no one was close enough to actually see the eruption itself. It was first observed by the crew of a mail boat, the Dora, who heard an explosion and then observed a smoke plume rising in the sky behind Mount Katmai. This is why everyone assumed that Mount Katmai had erupted.

The ash plume rose rapidly to a height of 30 kilometers. Within 2 hours, the ash cloud had enveloped the Dora. Moreexplosions continued for three days.  Settlements on Kodiak Island, 160 kilometers away, were blanketed in a layer of 30 cm of ash. Local residents huddled indoors to escape the choking atmosphere. Wildlife died by the millions, as did fish swimming in sediment-filled rivers and lakes. In the following days, the ash cloud spread across North America and the world, reaching Algeria by June 17th.

A team of National Geographic Society explorers, led by Robert Griggs, investigated the site in 1916. The former v-shaped valley surrounding the eruption site had become a flat, barren plain. Because of innumerable steam plumes escaping from vents across the area, Griggs called the site the “Valley of Ten Thousand Smokes.” Discovering a new lava dome near Mount Katmai, Griggs named it Novarupta. Further expeditions in the 1950s confirmed that Novarupta, not Mount Katmai, was the source of the eruption.

Griggs and others  considered the area of great scientific value. They began a lobbying effort that soon convinced President Woodrow Wilson to create the Katmai National Monument on September 24th, 1918. It was only on May 18th, 1980, that th National Monument became Katmai National Park and Preserve. By coincidence, this was the same day that Mount Saint Helens erupted. Thousands of visitors comr to the Pak each year, in particular to observe the grizzly bears that come to feed on salmon in the Brooks River. Discovering the Valley of the Thousans Smokes is also a great experience.