Chute des populations de phoques en Antarctique // Antarctic seal populations plummet

La fonte de la banquise représente un défi pour la faune de l’Arctique et de l’Antarctique. J’ai publié plusieurs notes sur les problèmes rencontrés par les ours polaires. Une étude récente parue dans la revue Global Change Biology montre à quel point l’évolution des conditions environnementales entraîne un déclin des populations. Pour leur étude, les scientifiques se sont penchés plus particulièrement sur trois espèces de phoques de la zone subantarctique de l’île Signy : les phoques de Weddell, les otaries à fourrure de l’Antarctique et les éléphants de mer du Sud. Plus précisément, le British Antarctic Survey (BAS) étudie l’évolution de la population de phoques (leptonychotes weddellii) dans la région des îles Orcades depuis les années 1970.

 

Phoque de Weddell, l’espèce la plus menacée par la réduction de la banquise (Crédit photo : BAS)

En comparant des décennies de données sur les populations de phoques avec les données relatives à la fonte de la glace, les scientifiques ont conclu que l’évolution des conditions de glace a un impact négatif sur les populations de phoques. Au cours de leur collecte de données, ils ont constaté que les populations de phoques de Weddell ont diminué de 54 % et celles d’otaries à fourrure de l’Antarctique de 47 %. De même, les otaries à fourrure antarctiques (Arctocephalus gazella) – ou otaries de Kerguelen – qui se reproduisent sur terre mais sont affectées par les changements de la chaîne alimentaire, ont diminué de 47 %. Ces résultats remettent en question les observations précédentes selon lesquelles la population des Orcades du Sud s’était stabilisée. Le tableau qui se dessine est profondément préoccupant.

Otarie à fourrure antarctique (Crédit photo : Wikipedia)

Cette étude souligne l’importance des projets de conservation et de préservation des habitats face au réchauffement climatique. D’une part, la préservation des habitats, qu’il s’agisse des mers froides ou des forêts tropicales, est cruciale pour la préservation de la biodiversité. Lorsque les habitats sont endommagés, les animaux peuvent les abandonner, perdant dans le même temps leurs sources de nourriture ou leurs aires de reproduction. Si les otaries de l’Antarctique perdent leur habitat, beaucoup risquent de périr. D’autres pourraient tenter de migrer vers d’autres habitats où elles rencontreraient forcément des difficultés d’adaptation. Cela pourrait également constituer un problème pour les autres animaux vivant dans ces habitats, car la présence des otaries pourrait perturber l’équilibre de la chaîne alimentaire.

Selon son auteur principal, l’étude souligne « l’importance vitale d’une surveillance écologique sur le long terme » ainsi que l’interdépendance entre les trois espèces de phoques et l’état de la banquise.

Source : British Antarctic Survey.

———————————————

Melting sea ice is a challenge for wildlife in the Arctic and Antarctic. I have written several posts about the problems encountered by polar bears. A recent study published in Global Change Biology demonstrates how the changing environmental conditions are leading to population decline. For their study, the scientists have been looking in particular at three different seal species in the sub-Antarctic on Signy Island: Weddell seals, Antarctic fur seals and southern elephant seals.

More specifically, the British Antarctic Survey has been keeping an eye on the seal population (leptonychotes weddellii) in the Orkney Islands region of Antarctica since the 1970s.

By comparing decades of seal population data with data relating to the ice melts, the scientists are concluding that the changing ice conditions have a negative impact on seal populations. Over the course of their data collection, they found that Weddell seal populations have declined by 54% and Antarctic fur seals have declined by 47%. Similarly, Antarctic fur seals (arctocephalus gazella), which breed on land but are affected by food chain shifts, have declined by 47% .The findings challenge previous assumptions that the population in the South Orkneys had stabilised. The emerging picture is deeply concerning.

This study highlights the importance of conservation projects and habitat preservation in the face of tglobal warming. For one, preserving habitats, whether icy seas or rainforests, is crucial for safeguarding biodiversity. When habitats are damaged, animals can lose their homes, food supplies, or breeding grounds. If Antarctic seals lose their habitats, many may perish. Others may try to move into other habitats. This could be dangerous for the seals because they may not be adapted to these climates. It may also be a problem for other animals in those habitats, as the presence of the seals could throw off the balance of the food chain.

According to its lead author, the study serves to emphasise the “vital importance of long-term ecological monitoring” as well as the interconnectedness between the three species of seal and sea ice conditions.

Source : British Antarctic Survey.

Santorin (Grèce) : ça va mieux // Santorini (Greece) : things are getting better

Les médias n’en parlent pratiquement plus ; cela signifie que les choses s’améliorent en Grèce. En effet, l’essaim sismique enregistré près de l’île de Santorin diminue progressivement un mois après son début. Les secousses, qui se produisaient parfois à quelques minutes d’intervalle, ont poussé des milliers d’habitants et de travailleurs à fuir Santorin ainsi que les îles voisines d’Ios, Amorgos et Anafi. Les écoles restent fermées sur ces îles pour une quatrième semaine d’affilée et de nombreuses autres restrictions sont toujours en vigueur. Toutefois, les scientifiques observent une baisse de l’activité sismique, tant en termes de nombre quotidien de secousses que de magnitudes maximales.
L’activité reste concentrée dans la même zone où aucune nouvelle hausse des événements micro-sismiques n’a été observée depuis le 15 février 2025. Plus de 20 000 événements de magnitude M1,0 ou plus ont été enregistrés entre le 26 janvier et le 22 février. Les plus violents, attribués à des processus tectoniques naturels ainsi qu’à des mouvements de magma sous les fonds marins, ont atteint M5,3 mais n’ont causé que des dégâts mineurs.
Le maire de Santorin indique aujourd’hui que plusieurs milliers de personnes sont revenues sur l’île et a appelé les autorités gouvernementales à fournir une assistance supplémentaire pour faire face aux risques, notamment en contrôlant les chutes de pierres et en installant ou réparant des clôtures de protection sur les pentes des collines.
Source : Associated Press.

Source: CSEM / EMSC

———————————————–

The media are no longer making repoers about it ; it means things are getting better in Greece. Indeed, the seismic swarm near the island of Santorini is gradually declining a month after it began. The undersea shocks, sometimes recorded only minutes apart, have led thousands of residents and workers to flee Santorini as well as the nearby islands of Ios, Amorgos and Anafi. Schools remain closed on those islands for a fourth week and many other restrictions are still in effect. But scientists said they are observing a decline in seismic activity, both in terms of the daily number of recorded earthquakes and maximum magnitudes.

The activity remains concentrated in the same focal area, with no new micro-seismic surges observed since February 15th, 2025. More than 20,000 earthquakes with magnitudes M1.0 or higher have been recorded between January 26th and February 22nd. The strongest events, attributed to natural tectonic processes as well as magma movements below the seabed, have reached M5.3 but have caused only minor damage.

The Santorini Mayor indicates that several thousand people have returned to the island, and has called on government authorities to provide additional assistance in dealing with risks, including controlling rockfalls and the installation and repair of hillslope fencing.

Source : Associated Press.

Kilauea (Hawaï) : net déclin de l’éruption // Kilauea (Hawaii) : the eruption is declining

L’éruption qui a débuté à 2 h 20 (heure locale) le 23 décembre 2024 et s’est poursuivie pendant la majeure partie de la journée dans le cratère de l’Halema’uma’u est en train de marquer le pas. Vers 15 heures, la déflation du sommet a cessé et le tremor éruptif a commencé à diminuer. À 15 h 30, les fontaines de lave étaient à peine visibles. À 16 heures, elles avaient cessé et le tremor était proche de son niveau de base. Les émissions de gaz volcaniques ont également diminué de manière significative. Ces observations indiquent que l’éruption a considérablement ralenti et semble être en train de se terminer, momentanément ou définitivement.
La lave émise couvre jusqu’à présent un peu plus de 2,6 kilomètres carrés et représente environ un quart de la superficie de Kaluapele, la caldeira sommitale. On estime que la lave a une épaisseur d’environ un mètre, ce qui correspond à un volume d’émission moyen d’environ 85 mètres cubes par seconde pour les 8 premières heures de l’éruption. La hauteur initiale des fontaines de lave était estimée à 80-90 mètres et avait chuté à une cinquantaine de mètres à 13 heures.
Source : HVO.

Depuis quelque temps, les éruptions du Kilauea ont tendance à être brèves. Il serait imprudent d’acheter un billet d’avion pour aller assister au spectacle sans s’assurer que l’éruption est partie pour durer…

Image webcam de l’éruption à 19h30 (heure locale) le 23 décembre

——————————————————

The eruption in Halema’uma’u crater that began at 2:20 a.m. (local time) on December 23rd, 2024 and continued through most of the day is declining significantly.

Around 3 p.m, tilt at the summit stopped showing deflation and seismic tremor began decreasing. By 3:30 p.m., lava fountains were barely visible. By 4 p.m., fountaining had stopped and seismic tremor was close to background levels. Visible volcanic gas emissions have also decreased significantly. These observations indicate that the eruption has slowed significantly and appears to be entering a pause.

The new lava is covering so far a little more than 2.6 square kilometers and represents about one quarter of the area of Kaluapele, the summit caldera. The lava is estimated to be about one meter) thick, giving an estimated average effusion rate of 85 cubic meters per second for the first 8 hours of the eruption. Initial fountain heights were estimated to be about 80-90 meters and had decreased to about 50 meters by 1:00 p.m.

Source : HVO.

Kilauea’s last eruptions have not lasted very long. It would be foolhardy to buy a plane ticket to go and watch the show without making sure the eruption is set to last…

Nouvelles d’Islande // News from Iceland

On n’en sait rien, mais on en parle !

Comme je l’ai déjà écrit, le soulèvement du sol et l’accumulation de magma sous Svartsengi se poursuivent et si le passé est une indication, une nouvelle éruption devrait avoir lieu dans le secteur de Sundhnúksgígar dans les semaines à venir. Selon le Met Office, la prochaine éruption pourrait être 30 % plus importante que la dernière, qui était déjà la plus importante dans cette séquence actuelle d’activité volcanique.
Six éruptions ont eu lieu sur la péninsule de Reykjanes depuis le début du soulèvement du sol et de l’activité sismique à l’automne 2023. La dernière éruption avait un volume de 60 millions de mètres cubes et la lave a couvert 16 kilomètres carrés.
Cependant, il est difficile de prévoir l’ampleur d’une éruption, car de nombreuses variables entrent en jeu. Par exemple, il faut garder à l’esprit que le volume de magma émis n’est pas un bon indicateur de la taille du champ de lave qu’il crée. La puissance de l’éruption dans sa phase initiale est également à prendre en compte. Cela dépend de l’endroit où se produit l’éruption, s’il s’agit d’un terrain plat ou d’une zone surélevée. La lave peut s’écouler sur de longues distances, mais si elle se trouve dans une vallée, elle est plus isolée.
De la même manière, personne ne sait si la lave menacera la Reykjanesbraut, l’artère de circulation reliant les localités sur la Péninsule de Reykjanes et l’aéroport international de Keflavík à la capitale,. Toutefois ; les volcanologues islandais pensent que la route devrait être épargnée.

Source : Iceland Review.

Image de la dernière éruption

°°°°°°°°°°

Baisse du nombre d’échassiers et de limicoles dans le sud de l’Islande.

Sans rapport avec la volcanologie, mais avec le réchauffement climatique, les ornithologues islandais ont constaté un déclin considérable du nombre d’espèces communes d’échassiers et de limicoles dans le sud de l’Islande. Si la tendance des dernières années se poursuit, ces oiseaux pourraient devenir extrêmement rares dans les décennies à venir.
La plupart des échassiers et autres limicoles se reproduisent dans les plaines, et le sud de l’Islande est très recherché par ces oiseaux. Le nombre de pluviers dorés et de courlis corlieu diminue chaque année. Les espèces d’échassiers et de limicoles les plus courantes sont l’huîtrier pie, le courlis corlieu, le pluvier doré, le chevalier gambette, le bécasseau variable, le pipit farlouse, la bécassine des marais, la barge à queue noire et la grive mauvis. Une grande partie de la population mondiale de pluviers dorés et de courlis corlieu (environ 30 à 50 %) se trouve en Islande.
Le nombre d’huîtriers pies, de pluviers dorés, de courlis corlieu, de chevaliers gambettes, de bécasseaux variables et de pipits farlouses a considérablement diminué au fil des ans. En revanche, le nombre de grives mauvis a augmenté de manière significative, Le nombre de bécassines des marais et de barges à queue noire, quant à lui, ne montre pas de changement significatif.
Le déclin des espèces mentionnées ci-dessus se situe entre 2 et 5 % par an. Si nous l’extrapolons sur les prochaines décennies, et si la tendance actuelle se poursuit, ces oiseaux deviendront extrêmement rares d’ici une trentaine d’années.

Source : Iceland Monitor.

Des diminutions ou des déplacements de populations d’oiseaux ont été observés ailleurs dans les pays du Nord. Par exemple, la population de macareux a diminué sur la côte nord de l’Écosse, mais a augmenté dans les Hébrides intérieures. Les experts relient ces changements au réchauffement climatique qui provoque des changements dans les zones de pêche – et donc de nourriture – recherchées par les oiseaux.


Macareux dans les Hébrides intérieures (Photo: C. Grandpey)

——————————————–

They don’t know anything about it, but they talk about it!

As I put it before, ground uplift and magma buildup under Svartsengi are continuing and if the past is any indication, a new volcanic eruption is likely to take place in Sundhnúksgígar in the coming weeks. According to the Met Office, the next eruption could be 30% bigger than the last one.which was the largest one so far in this sequence of volcanic activity.

Six eruptions have taken place in the area since ground uplift and seismic activity began in the autumn of 2023. The latest eruption was 60 million cubic metres in volume and covered 16 square kilometres of land.

However, it is difficult to predict how big an eruption would be, due to the many variables at play. For instance, one should keep in mind that the volume of magma is not a good predictor of the size of the lave field it creates. The force of the initial eruption is also a deciding factor. It depends on where it erupts, whether it is on flat ground or at an elevation. Lava can flow a long way, but if it is in a valley, it is more isolated.

In the same way, nobody knows whether lava could threaten Reykjanesbraut highway, the traffic artery connecting Reykjanes towns and the Keflavík international airport with the capital area, although local volcanologists think this is unlikely.

Source : Iceland Review.

°°°°°°°°°°

Decrease in the number of waders and shore birds.

Not related to volcanology, but to global warming, Icelandic ornithologists have observed that there is a considerable decline in the number of common species of waders and shore birds in the South of Iceland. If the trend of recent years continues, these birds could become extremely rare in the coming decades.

Most waders or shorebirds breed in the lowlands, and Southland is one of the largest lowland areas in Iceland. The number of golden plovers and whimbrels decreases every year. The most common species of waders and shore birds are the Eurasian oystercatcher, the Eurasian whimbrel, the golden plover, the redshank, the dunlin, the meadow pipit, the common snipe, the black-tailed godwit and the redwing. A large part of the world population of golden plovers and whimbrels is in Iceland, or around 30-50%.

The number of oystercatchers, golden plovers, whimbrels, redshanks, dunlins and meadow pipit has decreased significantly between years. However, the number of redwings has increased significantly, but measurements of the number of the common snipes and the black-tailed godwit do not show a significant change.

The decline in the above-mentioned species is between 2-5% per year and if we extrapolate it over the next decades, and this trend continues, these birds in the South will become extremely rare in the rural landscape in 30 years.

Source : Iceland Monitor.

Similar decreases or shifts in the bird population have been observed elsewhere in northern countries. For instance, the puffin population has decreased on the northern coast of Scotland but increased in the Inner Hebrides. Experts link these changes to global warming which causes changes in the location of food condumed by the seabirds.