Ours polaires en difficulté dans le nord canadien // Polar bears in trouble in Canada’s north

Selon une nouvelle étude publiée par le gouvernement canadien, les ours polaires de l’ouest de la baie d’Hudson, au sud de l’Arctique, continuent de mourir en grand nombre. Les femelles et les oursons vivent une période particulièrement difficile.

(Photo: C. Grandpey)

Les chercheurs ont effectué leur étude en 2021, par voie aérienne, dans la partie ouest de la baie d’Hudson où se trouve Churchill, baptisée « la capitale mondiale de l’ours polaire. » Ils ont compté 618 ours en 2021, contre 842 en 2016, lors du précédent comptage. La baisse est beaucoup plus importante que prévu.
Les auteurs de l’étude expliquent que depuis les années 1980, le nombre d’ours dans la région a chuté de près de 50 %. La glace indispensable à leur survie est en train de disparaître.
Les ours polaires dépendent de la glace de mer arctique – l’eau de mer gelée – qui rétrécit en été avec des températures plus chaudes et se reforme pendant l’hiver. Ils l’utilisent pour chasser, se poster près des trous creusés dans la glace par les phoques, leur nourriture préférée, qui viennent respirer. Mais comme l’Arctique se réchauffe deux fois plus vite que le reste du monde en raison du réchauffement climatique, la débâcle se produit plus tôt dans l’année et la glace prend plus de temps pour se reformer à l’automne. Il reste donc moins de glace et moins de temps aux ours polaires de l’Arctique pour chasser et se reproduire.

(Photo: C. Grandpey)

Les chercheurs disent que le nombre de décès chez les jeunes ours et les femelles dans l’ouest de la baie d’Hudson est alarmant. Les oursons ont besoin d’énergie pour grandir et ne peuvent pas survivre longtemps si la nourriture est insuffisante. De leur côté, les femelles souffrent parce qu’elles dépensent beaucoup d’énergie pour nourrir et élever leur progéniture. Les auteurs de l’étude insistent sur le fait que la capacité de reproduction des ours polaires à l’ouest de la baie d’Hudson diminuera parce qu’il y aura moins de jeunes ours qui réussissent à survivre et à devenir adultes.
Source : médias d’information canadiens.

À la recherche de nourriture sur terre, les ours polaires peuvent rencontrer des grizzlis, notamment dans le nord de l’Alaska où ils viennent se nourrir de carcasses de baleines. L’accouplement a lieu entre les deux espèces d’ours, donnant naissance à ce que l’on a appelé les « ours pizzly. »  C’est à lire dans cette note:
https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/01/22/quand-grizzlis-et-ours-polaires-se-rencontrent-when-grizzlies-and-polar-bears-go-together/

Ours « pizzly » (Source: France Info)

Ayant moins de temps et d’espace pour chasser les phoques dont ils dépendent pour leur survie, les ours polaires ont découvert une nouvelle option alimentaire : les oies des neiges. Les ours débarquent au beau milieu de l’espace de reproduction estivale des oies des neiges avant que les œufs soient éclos et que les oisillons aient pris leur envol. Avec 75 000 couples d’oies sur la péninsule du Cap Churchill, il y a abondance de nourriture pour les ours.
Depuis les années 2000, il est clair que la banquise fond plus tôt et en été les ours blancs arrivent souvent à temps pour récolter les oeufs d’un grand nombre d’oies et autres oiseaux.
Des caméras installées autour de la Baie de La Pérouse depuis plusieurs années afin d’observer les nids ont pris les ours la main dans le sac, ou plutôt dans le nid. Les images montrent que les grues, les loups, les aigles et les renards participent également au festin.
Les ours polaires se goinfrent. Un seul ours peut manger jusqu’à 1200 oeufs en quatre jours. Une couvée de quatre œufs est censée représenter 825 calories, soit l’équivalent d’un demi Big Mac ! Trois cents nids de quatre œufs correspondent en théorie à 247 500 calories, soit environ 10 pour cent des besoins alimentaires annuels d’un ours.
Source : Alaska Dispatch News.

Oies polaires (Photo; C. Grandpey)

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According to a new study released by the Canadian government, polar bears in Canada’s Western Hudson Bay, on the southern edge of the Arctic , are continuing to die in high numbers. Females and cubs are having an especially hard time.

Researchers surveyed Western Hudson Bay, home to Churchill, the town called ‘the Polar Bear Capital of the World,’ by air in 2021 and estimated there were 618 bears, compared to the 842 in 2016, when they were last surveyed. The decline is a lot larger than expected.

The authors of the study explain that since the 1980s, the number of bears in the region has fallen by nearly 50%. The ice essential to their survival is disappearing.

Polar bears rely on arctic sea ice – frozen ocean water – that shrinks in the summer with warmer temperatures and forms again in the long winter. They use it to hunt, perching near holes in the thick ice to spot seals, their favorite food, coming up for air. But as the Arctic has warmed twice as fast as the rest of the world because of global warming, sea ice is cracking earlier in the year and taking longer to freeze in autumn. That has left many polar bears that live across the Arctic with less ice on which to live, hunt and reproduce.

Researchers say the concentration of deaths in young bears and females in Western Hudson Bay is alarming. Young bears need energy to grow and cannot survive long periods without enough food and female bears struggle because they expend so much energy nursing and rearing offspring. The authors of the study insis that the capacity for polar bears in the Western Hudson Bay to reproduce will diminish because there will be fewer young bears that survive and become adults.

Source : Canadian news media.

Looking for food on land, polar bears may encounter grizzlies ,especially in northern Alaska where they come to feed on the carcasses of whales. Mating occurs between the two species of bears, giving birth to what has been called « pizzly bears ». You will find more details in this post :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/01/22/quand-grizzlis-et-ours-polaires-se-rencontrent-when-grizzlies-and-polar-bears-go-together/

Because they have less time and less ice for hunting seals, polar bears have discovered a new menu option. They eat snow geese. They arrive in the midst of a large snow goose summer breeding ground before the geese have hatched and fledged. And with 75,000 pairs of snow geese on the Cape Churchill Peninsula, there is an abundant new supply of food for the bears.

After the year 2000, it was clear that the sea ice was melting earlier and the polar bears were often coming on shore in time to harvest the eggs from vast numbers of geese and other birds.

Cameras set up around La Perouse Bay for several years to observe goose nests caught the bears in the act of eating the eggs and the birds. The images show that cranes, wolves, eagles and foxes are eating them as well. Polar bears are gluttons. A single bear may eat as many as 1,200 eggs in four days. A clutch of four eggs would amount to 825 calories, the equivalent of 1 1/2 Big Macs. Three hundred four-egg clutches would be 247,500 calories, or about 10 percent of a bear’s yearly nutritional needs.

Source : Alaska Dispatch News.

Réchauffement climatique : les ours polaires essayent de s’adapter // Polar bears are trying to adapt to climate change

La vie devient de plus en plus difficile pour les ours polaires dans l’Arctique à cause du réchauffement climatique et de la fonte de la banquise. Une étude publiée dans la revue Science s’attarde sur une population isolée d’ours polaires au Groenland et montre qu’elle a réussi à s’adapter à la réduction de la surface de la glace de mer dont les plantigrades dépendent pour chasser le phoque.
Cette population à part incluant plusieurs centaines d’ours et vivant dans une partie de la côte sud-est du Groenland le long du détroit du Danemark, a survécu à la perte de la glace de mer en chassant à partir des morceaux de glace d’eau douce qui se détachent de l’immense calotte glaciaire du Groenland. Ce faisant, ils parviennent à survivre dans des fjords où la glace de mer a disparu pendant plus de huit mois par an. Ils se réfugient sur les petits icebergs vêlés par les glaciers, et à partit desquels ils peuvent chasser. Les scientifiques indiquent toutefois que ce comportement est rare dans la majeure partie de l’Arctique.
Les chercheurs ont découvert que les ours du Groenland qu’ils ont observés étaient différents, d’un point de vue génétique, des 19 autres populations connues de l’espèce. Ils sont restés quasiment en permanence à l’écart des autres ours polaires pendant plusieurs siècles au moins. Aucun animal ne semble avoir quitté le groupe, bien qu’il existe des preuves d’une arrivée occasionnelle d’ailleurs.
Selon les auteurs de l’étude, ces ours « vivent à la limite de ce qu’ils croient être physiologiquement possible. Ces ours ne prospèrent pas. Ils se reproduisent plus lentement, ils sont de plus petite taille. Mais, surtout, ils survivent Il est difficile de savoir si ces différences sont dues à des adaptations génétiques ou simplement à une réponse différente des ours polaires à un climat et à un habitat très différents. »
Les ours polaires, dont la population totale est d’environ 26 000 individus sont particulièrement menacés par le changement climatique, car la hausse des températures remodèle le paysage arctique et les prive de leurs plates-formes de glace de mer pour chasser les phoques.
La population du sud-est du Groenland est géographiquement enclavée, avec des montagnes et la calotte glaciaire du Groenland d’un côté et l’océan de l’autre. Au printemps, les ours parcourent la glace de mer et les glaciers, avec des icebergs retenus par la glace de mer. En été, les ours sont confrontés à de l’eau libre avec des morceaux de glace qui flottent devant le front des glaciers. C’est à partir de ces petits icebergs qu’ils vont pouvoir chasser. Ce type d’habitat ne se trouve que dans certaines parties du Groenland et du Svalbard. Cependant, la glace d’eau douce en provenance des glaciers représente une surface infime à côté l’eau de mer gelée.
Les chercheurs ont recueilli des données génétiques, des indications de déplacements des ours et de comptage de la population, avec le suivi de certains ours par satellite ou par hélicoptère. L’étude donne un aperçu de la façon dont les ours polaires ont survécu aux périodes chaudes au cours des quelque 500 000 ans depuis leur séparation évolutive des ours bruns.
On peut lire dans la conclusion de l’étude : « Il est clair que si nous ne pouvons pas ralentir le rythme du réchauffement climatique, les ours polaires sont sur une trajectoire d’extinction. Plus nous en apprendrons sur cette espèce remarquable, mieux nous pourrons être en mesure de les aider à survivre au cours des 50 à 100 prochaines années. »
Source : Yahoo Actualités.

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Life is getting more and more difficult for polar bears in the Arctic because of global warming and the melting of the sea ice. A study published in the journal Science tells about an isolated population of polar bears in Greenland has made a clever adaptation to the decline in the sea ice they depend upon as a platform for hunting seals

This population of several hundred bears, living in a part of Greenland’s southeast coast on the Denmark Strait, has survived with only limited access to ice formed from frozen seawater by hunting instead from chunks of freshwater ice breaking off from the huge Greenland Ice Sheet. In doing so, they manage to survive in fjords that are sea-ice free more than eight months of the year. They have access to chunks of ice calved by the glaciers, on which they can hunt. The scientists indicate that this habitat is uncommon in most of the Arctic.

The researchers discovered that the Greenland bears they observed were the world’s most genetically isolated polar bears, distinct from the species’ 19 other known populations. They have been almost entirely cut off from other polar bears for at least several hundred years, with no evidence of any leaving, though there is some evidence of an occasional arrival from elsewhere.

According to the authors of the study, these bears are « living at the edge of what they believe to be physiologically possible. These bears are not thriving. They reproduce more slowly, they’re smaller in size. But, importantly, they are surviving. It’s hard to know yet whether these differences are driven by genetic adaptations or simply by a different response of polar bears to a very different climate and habitat. »

Polar bears, numbering roughly 26,000 in all, are particularly imperiled by climate change as rising temperatures reshape the Arctic landscape and deprive them of their customary sea-ice platform for hunting seals.

The southeast Greenland population is geographically hemmed in, with jagged mountain peaks and the Greenland Ice Sheet on one side and the open ocean on the other. In springtime, the bears roam sea ice and glaciers, with icebergs frozen solid into the sea ice. In summertime, there is open water with floating pieces of glacial ice at the fronts of glaciers, from which the bears hunt. This type of habitat is found only in parts of Greenland and Svalbard. However, glacial ice is a minor component of the marine ice cap in the Arctic, in comparison to ice formed from freezing seawater.

The researchers gathered genetic, movement and population data including satellite tracking of some bears and observing them from a helicopter. The study may provide a glimpse of how polar bears survived previous warm periods over the roughly 500,000 years since they split evolutionarily from brown bears.

One can read in the study’s conclusion : « It is clear that if we can’t slow the rate of global warming, polar bears are on a trajectory to become extinct. The more we can learn about this remarkable species, the better able we will be to help them to survive the next 50 to 100 years. »

Source: Yahoo News.

Photo: C. Grandpey

L’avenir sombre des ours polaires // The dark future of polar bears

La glace de mer fond dans l’Arctique et les ours polaires sont les grandes victimes du réchauffement climatique. Ils sont répertoriés comme « menacés » sur la liste des espèces en danger. Les responsables politiques réunis à Glasgow pour la COP 26 ont-ils évoqué l’avenir des ours polaires ? Rien n’est moins sûr.
Le destin des ours polaires et celui de la glace de mer arctique sont étroitement liés. La glace de mer – autrement dit l’eau de mer gelée – rétrécit pendant l’été à mesure qu’elle se réchauffe, puis se forme à nouveau pendant les longs mois d’hiver. C’est lorsqu’on se rend compte à quel point elle rétrécit que le réchauffement climatique entre en jeu. Plus la glace de mer rétrécit en été, plus elle s’amincit aussi. Cela fait longtemps que les chercheurs tirent la sonnette d’alarme et avertissent que les étés sans glace de mer sont inévitables. La Terre connaîtra très bientôt un été avec moins d’un million de kilomètres carrés de glace de mer dispersée en minuscules morceaux à travers l’Arctique. Les derniers chiffres du NSIDC n’incitent guère à l’optimisme. La réduction linéaire de l’étendue de glace de mer sur les données satellitaires montrait une tendance de 82 100 kilomètres carrés par an en octobre 2021, soit 9,8 % par décennie par rapport à la moyenne de 1981 à 2010. Globalement, depuis 1979, le mois d’octobre a perdu 3,45 millions de kilomètres carrés de glace, ce qui équivaut à deux fois la taille de l’État d’Alaska.
La grande question est de savoir quand l’Arctique ressemblera à « un océan bleu » totalement dépourvu de glace. Peut-être dès les années 2030, très probablement dans les années 2040 et presque assurément dans les années 2050. L’Arctique s’est réchauffé deux fois plus vite que le reste du monde. Au cours de certaines saisons, il s’est réchauffé trois fois plus vite que le reste du globe. La cause est «l’amplification arctique». Le mécanisme est facile à comprendre : la surface blanche de la glace arctique réfléchit la chaleur. Lorsque la glace fond, la mer de couleur sombre absorbe beaucoup plus de chaleur, ce qui réchauffe l’eau encore plus rapidement.

S’agissant des ours polaires, il existe 19 sous-populations différentes dans l’Arctique. Certaines sont vraiment en difficulté, en particulier les plus au sud, tandis que d’autres montrent une certaine stabilité. Leur survie d’un endroit à l’autre est fortement liée à la présence de la glace de mer. En été, les ours polaires sortent sur la glace pour chasser et se nourrir. C’est la période où ils prennent du poids pour survivre à l’hiver. Ils préfèrent les zones recouvertes à plus de moitié de glace car ce sont les terrains de chasse les plus productifs. Plus il y a de glace, plus ils peuvent se déplacer et plus ils peuvent manger.
Il y a à peine 30 ou 40 ans, les ours faisaient un festin de phoques et de morses sur la glace. Dans les années 1980, les mâles étaient énormes, les femelles se reproduisaient régulièrement et les oursons survivaient bien. Bref, la population avait l’air en bonne forme. Avec la perte de glace, les ours ne se portent plus aussi bien. Un signe ne trompe pas; c’est la proportion plus élevée d’oursons qui meurent avant leur premier anniversaire.
Les ours polaires sont des mammifères terrestres qui se sont adaptés à la mer. Les animaux qu’ils mangent – phoques et morses pour la plupart – sont aquatiques. Les ours s’en sortent mieux lorsqu’ils peuvent chasser dans des eaux peu profondes, généralement proches de la terre ferme. Mais ces dernières années, la glace de mer s’est retirée vers le large pendant la plupart des étés. Cela a forcé les ours à dériver sur la glace et atteindre des eaux profondes – parfois de 1 000 mètres de profondeur – dépourvues de leurs proies habituelles. Les ours sont alors obligés de nager longtemps et finissent épuisés. Ils maigrissent et se mettent en danger.
Au large de l’Alaska, les ours polaires de la mer de Beaufort et de la mer des Tchouktches offrent un contraste saisissant. Si on va à 40 ou 60 kilomètres au large de Prudhoe Bay dans la mer de Beaufort, on est sûr de trouver des eaux très pauvres en nourriture pour les ours. Plus au sud dans la mer des Tchoukches, l’eau est moins profonde, ce qui permet aux morses de prospérer. Ils fournissent de la nourriture aux ours polaires. En conséquence; les ours des Tchouktches semblent se porter plutôt bien grâce à cette nourriture abondante. En revanche, les ours de Beaufort donnent un aperçu de ce qui attend l’espèce dans les prochaines années.
Les dirigeants mondiaux qui se sont réunis en Écosse étaient censés prendre des mesures pour tenter de freiner le réchauffement climatique, mais il est probablement déjà trop tard pour les ours polaires. Si la COP 26 avait abouti à des mesures positives, notre planète aurait pu retrouver un Arctique avec une importante surface de glace de mer à la fin de ce siècle et au 22ème siècle. Mais ce rêve a peu de chances de se réaliser et l’espoir est en train de fondre avec la glace de mer.
Source : Yahoo News.

Vous aurez accès à une présentation interactive de la situation dans l’Arctique en cliquant sur ce lien :
https://projects.apnews.com/features/2021/polar-bears-sea-ice/index.html

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In the Arctic, sea ice is melting and polar bears are the victims of global warming. They are marked as “threatened” on the endangered species list, Did the world leaders who met in Glasgow for COP 26 thought about the future of polar bears? Not so sure.

The fates of polar bears and Arctic sea ice are closely connected. Arctic sea ice – frozen ocean water – shrinks during the summer as it gets warmer, then forms again in the long winter. How much it shrinks is where global warming kicks in. The more the sea ice shrinks in the summer, the thinner the ice is overall. Researchers warn that summers without sea ice are inevitable. The Earth will soon see a summer with less than 1 million square kilometers of sea ice scattered in tiny bits across the Arctic. The latest NSIDC fifures do not incite to be optimistic. The downward linear trend in October 2021 sea ice extent over the satellite record is 82,100 square kilometers per year, or 9.8 percent per decade relative to the 1981 to 2010 average. Overall, since 1979, October has lost 3.45 million square kilometers of ice, based on the linear trend. This is equivalent to twice the size of the state of Alaska.

The big question is when the Arctic will look like « a blue ocean. » Maybe as early as the 2030s, most likely in the 2040s and almost assuredly by the 2050s. The Arctic has been warming twice as fast as the rest of the world. In some seasons, it has warmed three times faster than the rest of the globe. The cause is “Arctic amplification.” The mechanism is easy to understand: white ice in the Arctic reflects heat. When it melts, the dark sea absorbs much more heat, which warms the oceans even more quickly.

As far as polar bears are concerned, there are 19 different subpopulations in the Arctic. Some are really in trouble, especially the southernmost ones, while others are pretty close to stable. But their survival from place to place is linked heavily to sea ice.

In the summertime, polar bears go out on the ice to hunt and eat. This is the period when they put on weight to sustain them through the winter. They prefer areas that are more than half covered with ice because they are the most productive hunting and feeding grounds. The more ice, the more they can move around and the more they can eat.

Just 30 or 40 years ago, the bears feasted on a buffet of seals and walrus on the ice. In the 1980s, the males were huge, females were reproducing regularly and cubs were surviving well. In short, the population looked good. With ice loss, the bears have not been doing as well. One sign is that av higher proportion of cubs are dying before their first birthdays.

Polar bears are land mammals that have adapted to the sea. The animals they eat – seals and walruses mostly – are aquatic. The bears fare best when they can hunt in shallow water, which is typically close to land. But in recent years the sea ice has retreated far offshore in most summers. That has forced the bears to drift on the ice into deep waters – sometimes 1,000 metres deep – that are devoid of their prey. The bears are forced to swim a long time and are exhausted in the end. ,

Off Alaska, the Beaufort Sea and Chukchi Sea polar bears provide a telling contrast. If you go 40 to 60 kilometers offshore from Prudhoe Bay in the Beaufort Sea and you are sure to find very unproductive waters. Further south in the Chukchi, the water is shallower, which allows bottom-feeding walruses to thrive. That provides food for polar bears. The bears in the Chukchi seem to be faring pretty well because of that additional productivity. But the bears of the Beaufort give us a real good early warning of where this is all coming to

The world leaders who met in Scotland were supposed to take measures to try to curb climate change, but it is probably too late for the polar bears. If COP 26 had produced something positive, the world might have seen once again an Arctic with significant sea ice in the summer late this century and in the 22nd century. But this dream is unlikely to come true and hope is melting with the sea ice.

Source: Yahoo News.

You will have accessto an interactive presentation of the situation in the Arctic by clicking on this link:

https://projects.apnews.com/features/2021/polar-bears-sea-ice/index.html

Photos: C. Grandpey

Les richesses de l’Antarctique // Antarctica’s wealth

On peut lire aujourd’hui de nombreux articles sur l’Antarctique, notamment sur l’impact du réchauffement climatique dans la région. Cependant, il est rarement fait allusion à l’histoire et à la richesse de ce continent.

Un article publié dans The Conversation nous explique qu’il y a 200 ans, le 17 novembre 1820, Nathaniel Palmer, capitaine d’un navire en provenance du Connecticut, est arrivé en vue du continent antarctique. Contrairement aux explorateurs Edward Bransfield et Fabian von Bellingshausen, Palmer était un chasseur de phoques et il a rapidement vu le profit qu’il pourrait tirer des riches terrains de chasse de la Péninsule antarctique.

Au cours des deux siècles qui ont suivi, l’Antarctique a connu une série de péripéties commerciales, scientifiques et diplomatiques. Certains pays ont tenté de revendiquer une partie du continent dans la première moitié du 20ème siècle. Aujourd’hui, la région est régie par le Traité sur l’Antarctique. Bien que le Traité prétende contrôler l’Antarctique dans l’intérêt de « toute l’humanité », certains pays y ont tiré davantage de profits que d’autres. Alors que l’exploitation minière est actuellement interdite en vertu du Traité sur l’Antarctique et que l’époque de la chasse au phoque et à la baleine est révolue, les ressources marines vivantes de l’Antarctique sont toujours exploitées à ce jour.

Nathaniel Palmer a été suivi par de très nombreuses autres expéditions de chasse au phoque, principalement en provenance des États-Unis et de Grande-Bretagne. Elles ont méthodiquement tué des otaries à fourrure le long des côtes de l’Antarctique, amenant rapidement les populations au bord de l’extinction. La fourrure de phoque était utilisée pour les vêtements aux 18ème et 19ème siècles dans de nombreuses régions du monde et constituait une partie importante du commerce américain et européen avec la Chine au 19ème siècle. Avant 1833, au moins 7 millions d’otaries à fourrure ont été tuées en Antarctique. Les éléphants de mer étaient également chassés pour leur graisse qui pouvait être transformée en huile.

La chasse au phoque a rapidement décliné dans les années 1960 suite à une évolution des mentalités et à l’arrivée d’autres matériaux tels que les plastiques qui pouvaient être utilisés dans la fabrication de vêtements synthétiques chauds et de lubrifiants à base de pétrole. Par-dessus tout, la diffusion d’images montrant le massacre des bébés phoques au Canada au début des années 1960 a scandalisé la population nord-américaine et européenne, et a provoqué un changement rapide de comportement envers le phoque. La Convention pour la Conservation des Phoques de l’Antarctique a été signée en 1972 ; elle réglementait l’abattage à grande échelle des phoques par toutes les nations présentes dans la région. Aujourd’hui, la population d’otaries à fourrure a rebondi, avec une colonie de plus de 5 millions d’animaux dans la seule Géorgie du Sud, bien que les effectifs soient en diminution depuis l’an 2000. La population d’éléphants de mer a elle aussi rebondi, avec une population stable estimée à 650 000 animaux depuis le milieu des années 1990.

Les baleines étaient si nombreuses au large de l’Antarctique qu’elles attiraient des flottes de baleiniers en provenance de nombreux pays. D’abord sont arrivés les navires norvégiens et britanniques, qui ont ensuite été rejoints par d’autres d’Allemagne, de Russie, des Pays-Bas et du Japon. La chasse à la baleine se déroulait déjà dans l’Océan Austral au 19ème siècle, mais ce n’est que dans la première moitié du 20ème siècle que les baleines ont été chassées jusqu’à leur extinction. Au 19ème siècle, l’huile de baleine était principalement utilisée comme combustible pour l’éclairage. Ensuite, après 1910, de nouvelles utilisations ont été trouvées pour l’huile, y compris dans la fabrication de lubrifiants industriels et de graisses à usage alimentaire. En 1946, il a été décidé, à l’échelle internationale, de protéger les cétacés. L’objectif de la Commission baleinière internationale créée cette année-là était «d’assurer la bonne conservation des stocks de baleines et de permettre ainsi le développement ordonné de l’industrie baleinière».

Dans les années 1960, comme pour les phoques auparavant, l’attitude du public envers les baleines a commencé à changer lorsque les écologistes ont révélé qu’il s’agissait de créatures très intelligentes et sociables qui chantaient dans les profondeurs de l’océan. La plupart des pays ont cessé la chasse à la baleine dans l’Antarctique à la fin des années 1960.

Contrairement à la chasse à la baleine, la riche vie marine de l’Antarctique continue d’être exploitée aujourd’hui. En particulier, le krill  a commencé à être pêché dans les années 1970. Il s’agit d’un petit crustacé ressemblant à une crevette qui est utilisé dans les suppléments nutritionnels et les aliments pour animaux de compagnie. La Norvège, la Chine, la Corée du Sud et le Chili sont ses plus gros exploitants.

Les baleines, les phoques, les oiseaux et autres poissons dépendent du krill, ce qui en fait un élément essentiel de l’écosystème marin antarctique. Alors que le krill est actuellement abondant, on ne sait pas quelles seront les conséquences de la réduction de la glace de mer et l’évolution des schémas migratoires des prédateurs qui s’en nourrissent. Même si le krill reste abondant, le changement climatique a un impact rapide sur la stabilité écologique de l’Antarctique. Alors que les grandes campagnes environnementales tentent de sensibiliser à la fragilité de ce continent, la plupart des consommateurs ne connaissent probablement même pas la provenance de produits dans leurs assiettes. Les populations de baleines et de phoques continuent de se rétablir après la surexploitation du passé, mais les impacts futurs des pratiques de la pêche et du changement climatique accentuent la fragilité de ce continent.

Source: The Conversation.

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Many articles can be read today about Antarctica, expecially about the impact of global warming. However, little is said about the history and the wealth of this continent.

An article released in The Conversation explains that 200 years ago, on November 17th 1820, Connecticut ship captain Nathaniel Palmer spotted the Antarctic continent. Unlike explorers Edward Bransfield and Fabian von Bellingshausen, Palmer was a sealer who quickly saw economic opportunity in the rich sealing grounds on the Antarctic Peninsula.

In the two centuries that followed, Antarctica has seen a range of commercial, scientific and diplomatic developments. Some countries attempted to claim territory on the continent in the first half of the 20th century. Today the region is governed through the Antarctic Treaty.

Although the Treaty claims to govern Antarctica in the interests of all “mankind,” some countries have gained greater benefits from the region than others. While mining is currently banned under the Antarctic Treaty and the days of sealing and whaling are over, Antarctica’s marine living resources are still being exploited to this day.

Nathaniel Palmer was followed by a rush of other sealing ships, mostly from the United States and Britain that methodically killed fur seals along Antarctic beaches, rapidly bringing populations to the brink of extinction. Seal fur was used for clothing in the 18th and 19th centuries in many parts of the world and was an important part of U.S. and European trade with China in the 19th century. Before 1833, at least 7 million fur seals were killed in the Antarctic and sub-Antarctic. Elephant seals were also hunted, but for their blubber, which could be converted into oil.

Sealing rapidly declined in the 1960s, owing to a mix of evolving cultural sentiments and the availability of other materials, such as plastics, that could be made into warm synthetic clothing and petroleum-based lubricants. Above all, the broadcast of footage showing Canadian sealing in the early 1960s scandalized North American and European citizens and prompted a quick shift in attitudes toward sealing. The Convention for the Conservation of Antarctic Seals was signed in 1972, regulating the large-scale slaughter of seals for all nations in the region. Today, the population of fur seals has rebounded, with a colony of over 5 million on South Georgia alone, though numbers have declined since 2000. Elephant seals, too, have largely rebounded, with an estimated stable population of 650,000 since the mid-1990s.

The whaling grounds off Antarctica were so rich they drew fleets from many nations. First came Norwegian and British companies, later to be joined by others from Germany, Russia, the Netherlands and Japan. Whaling had occurred in the Southern Ocean in the 19th century, but it was not until the first half of the 20th century that whales were hunted to near extinction in the region. In the 19th century, whale oil was used primarily for lamp fuel. But after 1910, new uses were found for the oil, including as industrial lubricants and edible fats. In 1946, international efforts were made to protect whales. The goal of the International Whaling Commission created that year was “to provide for the proper conservation of whale stocks and thus make possible the orderly development of the whaling industry.” But, again in the 1960s, public attitudes toward whales, like seals, began to change when environmentalists revealed they were highly intelligent, sociable creatures that sang in the ocean depths. Most nations ceased whale hunting in the Antarctic by the end of the 1960s.

Contrary to whale hunting, Antarctica’s rich marine life continues to be exploited today. Krill began to be fished in the 1970s. Krill, a small shrimp-like crustacean, is used in nutritional supplements and pet foods. Norway, China, South Korea and Chile are its biggest harvesters.

Whales, seals, birds and other fish rely on krill, making them essential to the Antarctic marine ecosystem. While krill is currently plentiful in the Antarctic, it is unclear how much the reduction of sea ice and the changing migration patterns of predators who feed on it are affecting their populations. Even though sustainable harvesting is possible now, climate change is rapidly undermining Antarctic’s ecological stability. While major environmental campaigns try to raise awareness of Antarctica’s fragility, most consumers of its products likely do not even know their provenance. Whale and seal populations continue to recover from past overexploitation, but the future impacts of current fishing practices and climate change are uncertain.

Source : The Conversation.

Source : Wikipedia