Le HVO et les autres observatoires volcanologiques de l’USGS // HVO and the other USGS volcano observatories

Le dernier article « Volcano Watch » était consacré à l’Observatoire des volcans d’Hawaii (HVO) et aux autres observatoires volcanologiques gérés par l’U.S. Geological Survey (USGS), L’Institut d’études géologiques des États-Unis

Le Hawaiian Volcano Observatory (HVO) a été fondé en 1912. Aujourd’hui, plus de 111 ans plus tard, c’est l’un des cinq observatoires volcanologiques gérés par l’USGS.
D’un seul géologue, Thomas A. Jaggar, en 1912, l’Observatoire est passé à plus de 30 employés aujourd’hui. Cette équipe comprend des géologues, des géophysiciens, des géochimistes, etc. Des volcanophiles (j’en ai fait partie), des étudiants et d’autres scientifiques ont également apporté une aide précieuse au HVO au fil des ans.
Les méthodes d’observation et d’analyse du HVO sur le terrain ont radicalement changé depuis l’époque de Thomas Jaggar. Actuellement, le réseau de surveillance de l’Observatoire comprend plus de 200 instruments, avec des sismomètres, des systèmes GPS, des inclinomètres, des infrasons, des détecteurs de gaz et des caméras thermiques. Ces instruments transmettent des données au HVO 24 heures sur 24 afin de suivre l’activité des volcans. Malgré tous ces instruments, la prévision éruptive est encore loin d’être parfaite. Dans son dernier bulletin, le HVO nous informe que le Kilauea n’est pas en éruption ; les webcams ne montrent aucun signe d’activité dans le cratère de l’Halema’uma’u, et personne ne sait où et quand la lave réapparaîtra sur le volcan.
Lorsque le HVO a été fondé en 1912, Hawaii n’était pas encore un État. Un lac de lave s’agitait au fond de l’Halema’uma’u,semblable à celui observé au cours des trois dernières années. Le HVO était à l’origine exploité avec le soutien du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et de la Hawaiian Volcano Research Association. Il a ensuite été géré par une série d’agences fédérales, dont le U.S. Weather Bureau, le National Park Service et maintenant l’USGS qui est devenu l’administrateur permanent du HVO en 1947.
Suite à la réussite du HVO, l’USGS a établi de nouveaux observatoires pour surveiller et étudier 161 volcans actifs à travers les États-Unis et les territoires qui en dépendent.

L’Observatoire des volcans d’Hawaii (HVO) se concentre sur les volcans actifs de la Grande Ile d’Hawaï : Kilauea, Mauna Loa et Hualālai, sans oublier le Lo’ihi.. Le HVO surveille également les volcans actifs des Samoa américaines.

L’Observaroire volcanologique de la Chaîne des Cascades (CVO) a été mis sur pied en 1980 à la suite de l’éruption du mont St. Helens et officiellement inauguré en 1982. Le CVO se concentre sur les volcans des Etats de Washington, de l’Oregon et de l’Idaho.

L’Observatoire volcanologique de l’Alaska (AVO) a été fondé en 1988 suite à l’éruption de l’Augustine en 1986. L’AVO, un partenariat entre l’USGS, l’Université d’Alaska à Fairbanks et l’État de l’Alaska, se concentre sur les volcans de l’Alaska et du Commonwealth des îles Mariannes du Nord.

L’Observatoire volcanologique de Yellowstone (YVO) a été fondé en 2001. Il se concentre sur l’activité volcanique dans la région du Plateau de Yellowstone et dans les États de l’ouest des États-Unis.

L’Observatoire des volcans de Californie (CalVO) a été créé en 2012. Le CalVO, avec une extension au-delà de l’Observatoire de Long Valley (LVO) a été créé en 1982. il se concentre sur les volcans de Californie et du Nevada.

Les connaissances, compétences et expériences rassemblées par ces cinq observatoires sont vastes et complémentaires. Leur personnel communique et se déplace entre les différents observatoires et effectue un véritable travail d’équipe.
Source : USGS/HVO.

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The latest « Volcano Watch » article was dedicated to the Hawaiian Volcano Observatory (HVO) and the other volcanological observatoried mananed by the U.S. Geological Survey (USGS).

The Hawaiian Volcano Observatory (HVO) was founded in 1912. Today, more than 111 years later, it is one of five volcano observatories supported by the USGS.

HVO staff has grown from one geologist, Thomas A. Jaggar, in 1912 to more than 30 people today. This team includes scientists and specialists in geology, geophysics, geochemistry, and more. Hundreds of volunteers (I was one of them), students and visiting scientists have also provided valuable assistance to HVO through the years.

HVO methods of observing and analyzing data from instruments and field studies have changed dramatically since Jaggar’s time. Presently, the Observatory’s monitoring network consists of more than 200 sensors, including seismometers, global positioning systems (GPS), tiltmeters, infrasound, gas detectors and thermal/visual cameras. These sensors transmit data to HVO 24 hours a day in order to track activity and support research into how volcanoes work. However, despite all these instruments, eruptive prediction is still far from perfect. In its latest update, HVO informs us that Kilauea is not erupting ; webcams show no signs of active lava in Halemaʻumaʻu crater, but nobody knws whther and when lava will reappear at the volcano.

When HVO was founded, Hawaiʻi was not yet a state. A lake of molten lava was on the floor of Halemaʻumaʻu crater, similar to what has been observed throughout the past three years. HVO was originally operated with support from the Massachusetts Institute of Technology (MIT) and the Hawaiian Volcano Research Association. It was later managed by a series of federal agencies including the U.S. Weather Bureau, the National Park Service and now the USGS which became the permanent administrator of HVO in 1947.

Based on HVO’s success, the USGS went on to establish additional observatories to monitor and study 161 active volcanoes throughout the United States and U.S. Territories.

HVO focuses on the active volcanoes in Hawaii : Kīlauea, Mauna Loa and Hualālai, all of which are on the Big Island, without forgetting Lo’ihi.. HVO also monitors active volcanoes in American Samoa.

Cascades Volcano Observatory (CVO) was authorized in 1980 following the eruption of Mount St. Helens and formally dedicated in 1982. CVO focuses on volcanoes in Washington, Oregon and Idaho.

Alaska Volcano Observatory (AVO) was founded in 1988 following the 1986 eruption of Augustine. AVO, a collaboration between the USGS, the University of Alaska Fairbanks and the state of Alaska, focuses on volcanoes in Alaska and the Commonwealth of Northern Mariana Islands.

Yellowstone Volcano Observatory (YVO) was founded in 2001. It focuses on volcanic activity in the Yellowstone Plateau region and intermountain western U.S. states.

California Volcano Observatory (CalVO) was formed in 2012. CalVO, with expanded scope beyond the Long Valley Observatory (LVO) established in 1982, focuses on volcanoes in California and Nevada.

The collective knowledge, skills and experience of people at these five observatories is extensive and complementary. Staff communicate and travel between observatories in true team fashion.

Source : USGS / HVO.

Sécheresse en Californie : du mieux, mais prudence // California drought : better, but caution

Alors que la France reste sous la menace d’une sécheresse inquiétante dans les mois à venir, il semble que la situation s’améliore un peu en Californie, mais la partie est loin d’être gagnée. Des semaines de précipitations record ont trempé la Californie mais, d’un point de vue technique, n’ont pas mis fin à la sécheresse dans cet État.
La Californie a connu une sécheresse quasi ininterrompue pendant la majeure partie de la dernière décennie. Ce manque de précipitations a entraîné de gigantesques incendies de forêt, de mauvaises conditions pour les agriculteurs et des restrictions d’eau pour la population.

Les scientifiques prennent en compte trois types de sécheresse : 1) Une sécheresse météorologique signifie un manque de précipitations. Dans ce cas, les dernières fortes pluies ont été positives pour la Californie. 2) Une sécheresse agricole signifie qu’il n’y a pas assez d’humidité dans le sol, ce qui rend difficile la croissance des plantes. 3) Une sécheresse hydrologique signifie que les rivières, les ruisseaux et les eaux souterraines ont des niveaux inférieurs à la normale.
Ces trois facteurs sont pris en compte par le U.S. Drought Monitor qui publie une carte du niveau de sécheresse chaque semaine. Cette carte (voir ci-dessous) divise le pays en zones avec différentes couleurs qui vont du jaune (anormalement sec) au rouge foncé (exceptionnellement sec), lorsque des cultures meurent et que les puits s’assèchent.
Juste après les fortes pluies de janvier 2023, la carte du U.S. Drought Monitor a montré que la majeure partie de la Californie était dans une situation de sécheresse « modérée » et a laissé quelques endroits en sécheresse « sévère », avec un risque d’incendie est encore élevé. Malgré tout, les pluies ont réussi à éliminer les zones de sécheresse « extrême ».
Le U.S. Drought Monitor concerne les Etats Unis dans leur ensemble. Il existe d’autres facteurs examinés par les autorités californiennes : 1) Tout d’abord, il y a les réservoirs, y compris les grandes pièces d’eau qui font partie du State Water Project. Les très fortes précipitations des dernières semaines n’ont pas suffi pour remplir les plus grands lacs artificiels de l’État après la sécheresse de plusieurs années. Cependant, le mois de janvier très humide a réussi à les ramener à 96 % de leur moyenne historique. 2) Ensuite, il y a le manteau neigeux de la Sierra Nevada qui représente en théorie 30 % du stockage d’eau de la Californie. Un mois chutes de neige au début de 2023 l’a placé au-dessus de sa moyenne historique, à 138% à la mi-février. Cependant, la mesure la plus importante du manteau neigeux a lieu en avril, à la fin de la saison de neige, car cette dernière peut commencer à fondre tôt pendant un hiver chaud. Les gestionnaires de l’eau espèrent qu’elle s’accumulera et restera gelée, afin de pouvoir fondre en été et s’écouler dans les ruisseaux et les ruisseaux qui alimentent le réseau hydraulique de l’État.
Au cours de la dernière décennie, la Californie a commencé à contrôler les problèmes de puits, en particulier dans les zones qui dépendent fortement des eaux souterraines, comme la Vallée Centrale. Certaines localités tirent la majeure partie ou la totalité de leur eau d’immenses lacs souterrains dont dépendent les maisons et les fermes. Ces plans d’eau souterrains peuvent prendre beaucoup plus de temps que les lacs de surface pour se remplir.
Au cours de l’été 2022, beaucoup de puits domestiques manquaient cruellement d’eau. Même après les grosses pluies survenues quelques mois plus tard, près des deux tiers des puits contrôlés par les autorités californiennes pour mesurer et surveiller les eaux souterraines étaient en dessous de leur niveau normal.
Tout cela signifie que l’entame pluvieuse de 2023 a éloigné la Californie de la sécheresse, mais il faut rester vigilant. Les sécheresses sont difficiles à surmonter. Malgré les périodes de fortes précipitations, l’État a besoin de plus de pluie et de températures moins chaudes pour sortir définitivement du statut de sécheresse.
Les Californiens croisent les doigts, en espérant que le printemps et l’été 2023 n’apporteront pas une chaleur torride comme en 2022.
Source : U.S. Drought Monitor.

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While France is under the threat of a worrying drought in the coming months, it looks as if the situation is getting a little better in California, but the game is not won yet. Weeks of heavy rainfall left California drenched, but did not technically end the state’s drought.

California has been living through droughts for most of the last decade. They can mean big wildfires, bad growing conditions for farmers, and water restrictions for the population.

There are three basic kinds of drought that scientists look at : 1) A meteorological drought means a lack of rainfall. In this case, the latest big storms were positive for California. 2) An agricultural drought generally means there is not enough moisture in the soil, which makes it hard for plants to grow. 3) A hydrologic drought means that rivers, streams and groundwater are lower than normal.

All three factors go into the U.S. Drought Monitor. It is a map (see below) that comes out every week. It breaks up the country into color-coded areas, from yellow (abnormally dry) to deep red (exceptionally dry) , when entire crops die off, and wells run dry.

Right after the heavy rains in January 2023, the U.S. Drought Monitor map showed most of California in a « moderate » drought, and left a few places in a « severe » drought where fire danger is still high. In short, the rains managed to eliminate the areas of « extreme » drought.

The U.S. Drought Monitor is a national index. There are other factors state regulators look at in California. 1) First, there are the reservoirs, including the big ones that are part of the State Water Project. Even the biggest rainstorm is not enough to refill the state’s largest man-made lakes after a multi-year drought. However, the very wet January managed to bring them to 96 percent of their historical average. 2) Second, there is the Sierra snowpack, which actually makes up 30 percent of the state’s water storage. A month of storms at the start of 2023 put that above its historical average, at 138 percent by mid-February. However, the more important snowpack measurement happens in April, at the end of the snow season, because snow can start to melt early during a warm winter. Water managers hope it will pile up and stay frozen, so it can melt in the summer, and run off into creeks and streams that feed the state’s water system.

In the last decade, the state started tracking problems with wells, especially in areas that depend heavily on groundwater, like the Central Valley. Some communities get most or all of their water from huge underground lakes that both homes and farms rely on, and those subterranean bodies of water can take a lot longer to fill back up than lakes on the surface.

In the summer of 2022, there were a lot of household wells that literally ran out of water. Even after the big storms a few months later, almost two-thirds of the wells the state uses to measure and monitor groundwater were below their normal level.

It all means the wet start to 2023 got California closer to being out of a drought, but not all the way there. Droughts are difficult to overcome, and even those unprecedented storms left the state needing more rain and more cool temperatures to officially get out of drought status.

Californians are just crossing their fingers, hoping the spring and summer 2023 will not develop a scorching heat like in 2022.

Source : U.S. Drought Monitor.

 

Carte montrant le niveau « modéré »  de sécheresse en Californie à la mi-février 2023 (Source : U.S. Drought Monitor)

Le casse-tête des panneaux solaires en Californie // Solar panels are a headache in California

À partir de 2006, la Californie, désireuse d’inciter la population à adopter l’énergie solaire, a versé des subventions aux propriétaires qui acceptaient d’installer des panneaux photovoltaïques, mais sans mettre en place un plan pour leur élimination une fois leur durée de vie arrivée à son terme. Aujourd’hui, 25 ans plus tard, ces panneaux approchent de la fin de leur cycle de vie. C’est pourquoi un grand nombre d’entre eux finissent dans des décharges. Des composants qui contiennent des métaux lourds toxiques tels que le sélénium et le cadmium risquent de contaminer les nappes phréatiques. Seul un panneau sur 10 est réellement recyclé. Cette situation illustre à quel point une politique environnementale peut provoquer des dangers que personne n’avait anticipés.
La Californie – le Sunshine State – a adopté de bonne heure l’énergie solaire. Au début, les petits avantages accordés par le gouvernement n’ont guère fait baisser le prix des panneaux photovoltaïques ou encouragé leur vente. Tout a changé en 2006 lorsque les Californiens ont reçu 3,3 milliards de dollars de subventions pour l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits de leurs maisons. La mesure a dépassé ses objectifs; elle a fait baisser le prix des panneaux et augmenté la part de l’électricité produite par l’État grâce au soleil. Grâce aux différentes mesures, le solaire représente désormais 15 % de la production d’électricité en Californie.
Alors que l’État poursuivait son programme d’énergies renouvelables, la question de la gestion des déchets toxiques n’a jamais été vraiment abordée. Aujourd’hui, les autorités locales et les fabricants de panneaux se rendent compte qu’ils n’ont pas la capacité de faire face au problème. Tout l’accent a été mis sur la construction de cette énergie renouvelable, mais peu d’attention a été accordée à la fin de vie de ses supports.
Le plus inquiétant, c’est que, l’élimination des panneaux solaires usagés ne se limite pas à la Californie; c’est aussi un problème à l’échelle nationale. Environ 140 000 panneaux sont installés chaque jour aux États-Unis, et ce chiffre devrait quadrupler entre 2020 et 2030.
80% d’un panneau photovoltaïque classique est composé de matériaux recyclables, mais les démonter et récupérer le verre, l’argent et le silicium est extrêmement difficile. Le recyclage des panneaux n’est pas un processus simple. Des équipements et des ouvriers hautement qualifiés sont nécessaires pour séparer le cadre en aluminium et la boîte de jonction du panneau sans le briser en mille morceaux de verre. Des fours spécialisés sont utilisés pour chauffer les panneaux afin de récupérer le silicium. Dans la plupart des États, les panneaux sont classés comme matières dangereuses, ce qui nécessite des restrictions coûteuses sur l’emballage, le transport et le stockage.
La plupart des recherches sur les panneaux photovoltaïques se concentrent sur la récupération du silicium pour que le recyclage soit économiquement rentable. Le National Renewable Energy Laboratory a estimé qu’il faut dépenser 20 à 30 dollars pour recycler un panneau contre 1 à 2 dollars pour l’envoyer dans une décharge.
Le nombre de panneaux solaires installés au cours de la prochaine décennie devrait dépasser les centaines de millions rien qu’en Californie, et le recyclage deviendra alors crucial avec un plus grand nombre de panneaux moins chers et d’une durée de vie plus courte. Selon les scientifiques, le problème est largement dû au manque de sensibilisation des consommateurs à la toxicité des matériaux contenus dans les panneaux et à leur élimination. Les panneaux sont maintenant considérés comme des déchets classiques et peuvent être collectés auprès de plus de 400 gestionnaires en Californie; ils sont ensuite acheminés vers des installations d’élimination, de réutilisation ou de recyclage.
En Europe, une réglementation récente impose aux fabricants de prendre en compte une élimination responsable de leurs produits en fin de vie. Elle oblige tous les fabricants de panneaux dans les pays de l’UE de financer la collecte et le recyclage en fin de vie.
Une législation similaire a été tentée dans plusieurs États américains, dont l’Etat de Washington, où un programme obligera les fabricants de panneaux photovoltaïques à financer leur recyclage en fin de vie. La législation a été adoptée en 2017 et entrera en vigueur en 2025. Il s’agit de la seule loi sur la responsabilité des fabricants aux États-Unis. Cela fait partie d’une stratégie plus large dans l’industrie du recyclage dans laquelle le coût du recyclage est intégré au coût d’un produit lors de son achat. Les entités commerciales qui vendent les produits deviennent responsables des coûts de fin de vie, y compris les coûts de recyclage.
Source : Los Angeles Times.

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Beginning in 2006, California, focused on how to incentivize people to take up solar power, showered subsidies on homeowners who installed photovoltaic panels but had no comprehensive plan to dispose of them. Now, panels purchased under those programs are nearing the end of their 25-year lifecycle.

Many panels are already winding up in landfills, where components that contain toxic heavy metals such as selenium and cadmium can contaminate groundwater. Only 1 in 10 panels are actually recycled. This situation illustrates how cutting-edge environmental policy can create unforeseen hazards down the road.

California came early to solar power. Small governmental rebates did little to bring down the price of solar panels or to encourage their adoption. Everything changed in 2006 when Californians were granted $3.3 billion in subsidies for installing solar panels on rooftops. The measure exceeded its goals, bringing down the price of solar panels and boosting the share of the state’s electricity produced by the sun. Because of that and other measures, solar power now accounts for 15% of California’s power.

But as the State barreled ahead on its renewable-energy program, questions about how to handle the toxic waste that would accrue years later were never fully addressed. Now, both local authorities and panel manufacturers are realizing that they don’t have the capacity to handle what comes next. While all the focus has been on building this renewable capacity, not much consideration has been put on the end of life of these technologies.

Actually, the disposal of used solar panels is not just a problem in California but also nationwide. About 140,000 panels are installed every day in the United States, and the solar industry is expected to quadruple in size between 2020 and 2030.

Although 80% of a typical photovoltaic panel is made of recyclable materials, disassembling them and recovering the glass, silver and silicon is extremely difficult. Recycling solar panels is not a simple process. Highly specialized equipment and workers are needed to separate the aluminum frame and junction box from the panel without shattering it into glass shards. Specialized furnaces are used to heat panels to recover silicon. In most states, panels are classified as hazardous materials, which require expensive restrictions on packaging, transport and storage.

Most research on photovoltaic panels is focused on recovering solar-grade silicon to make recycling economically viable. That skews the economic incentives against recycling. The National Renewable Energy Laboratory estimated that it costs roughly $20 to $30 to recycle a panel versus $1 to $2 to send it to a landfill.

The number of installed solar panels in the next decade is expected to exceed hundreds of millions in California alone, and recycling will become even more crucial as cheaper panels with shorter lifespans become more popular. According to experts, the lack of consumer awareness about the toxicity of materials in the panels and how to dispose of them is part of the problem. Now, panels are classified as universal waste and can be collected at more than 400 universal waste handlers in California, where they are then assessed and transported to disposal, reuse or recycle facilities.

In Europe, a recently enacted regulation places responsibility on producers for supporting their products through responsible end-of-life disposal. It requires all producers that manufacture panels for countries in the EU to finance end-of-life collection and recycling.

Similar legislation has been attempted in several U.S. states, including Washington, where a program will require solar panel manufacturers to finance end-of-life recycling. The initiative was passed in 2017 and will begin implementation in 2025. It’s the only producer-responsibility law in the United States. It’s part of a larger strategy in the recycling industry in which the cost of recycling is built into the cost of a product at its initial purchase. Business entities in the product chain become responsible for end-of-life costs, including recycling costs.

Source: Los Angeles Times.

Centrale solaire en Californie (Crédit photo: Wikipedia)

Réchauffement climatique : la crise de l’eau en Californie // Global warming : the water crisis in California

En 2021, la Californie a dû faire face à l’une des années les plus sèches de son histoire et les perspectives ne sont pas bonnes. L’État se prépare à une troisième année consécutive de sécheresse. Cela pousse les autorités à restreindre l’utilisation de l’eau et à la ramener à des niveaux jamais vus à cette époque de l’année. La plupart des réservoirs d’eau de Californie sont bien en dessous de la moyenne, et plusieurs sont à moins d’un tiers de leur capacité. Les prévisions en matière de pluie et de neige cet hiver, moment où la plupart des précipitations annuelles de l’État arrivent, ne sont pas optimistes.
Les prévisions météorologiques sont pessimistes pour la Sierra Nevada, la longue chaîne de montagnes qui traverse la partie orientale de l’État et qui retient la majeure partie de la neige. Les villes et les fermes californiennes dépendent de la fonte du manteau neigeux de la Sierra Nevada pour avoir de l’eau.
La Californie enregistre en moyenne environ 60 centimètres de précipitations par an, ce qui confère à l’État dans son ensemble un climat semi-aride. La majorité des pluies et de la neige californiennes tombent sur les montagnes, principalement en hiver et au printemps. L’agriculture et les villes côtières ont besoin de cette eau pour traverser les étés secs. Pour envoyer de l’eau dans le sud sec de la Californie et lutter contre les inondations dans le nord, les autorités ont mis en place au cours du siècle dernier un système de réservoirs, de tunnels et de canaux qui acheminent l’eau des montagnes. Le plus grand de ces projets, le State Water Project, fournit de l’eau du nord de la Sierra à la moitié sud de la Californie.
Pour suivre le cheminement de l’eau, les Américains évaluent le volume en acres-pieds. L’acre-pied est une unité que nous ne connaissons pas en Europe. Il équivaut approximativement à une piscine de huit couloirs de natation mesurant 25 m de long, 16 m de large et 3 m de profondeur.
La Californie a une superficie de 423 970 km², donc à raison de 60 cm par an, les précipitations annuelles sont en moyenne d’environ 200 millions d’acres-pieds ou 246 000 kilomètres cubes.
La Sierra Nevada pourrait connaître des hivers avec peu ou pas de neige pendant plusieurs années d’ici la fin des années 2040 si les émissions de gaz à effet de serre ne diminuent pas.
Sur les 246 000 kilomètres cubes mentionnés plus haut, une moyenne d’environ 98 millions de kilomètres cubes seulement se dirige vers l’aval. Une grande partie de l’eau retourne dans l’atmosphère par l’évapotranspiration des plantes et des arbres des forêts de la Sierra Nevada ou de la côte nord. Sur les 98 millions de kilomètres cubes qui réussissent à s’écouler, environ la moitié reste dans l’environnement aquatique, comme les rivières qui se jettent dans l’océan. Cela laisse environ 50 millions de kilomètres cubes pour une utilisation en aval. Environ 80 % de cette eau va à l’agriculture et 20 % à l’utilisation domestique.
En 2020, les précipitations en Californie étaient inférieures des deux tiers à la moyenne, et le State Water Project n’a pu délivrer que 5 % des quantités contractuelles. Les autres principaux systèmes d’approvisionnement qui acheminent l’eau à travers la Californie ont également considérablement réduit leurs apports.
L’année de l’eau 2021, qui s’est terminée en septembre, a été l’une des trois plus sèches sur la Sierra Nevada. Les précipitations ont été d’environ 44 % de la moyenne. Avec des précipitations peu abondantes à partir de décembre 2021 et la Californie en grande sécheresse, le State Water Project a réduit ses attributions d’eau préliminaires à 0% pour 2022 à destination des agences de l’eau avec de petites quantités tout de même prévues pour les besoins de santé et de sécurité.
Bien que les conditions puissent s’améliorer si davantage de fortes précipitations surviennent au cours des trois prochains mois, les prévisions officielles de la NOAA indiquent qu’il faut plutôt tabler sur des précipitations inférieures à la normale.
Le stockage de l’eau est au cœur de la sécurité de l’eau en Californie. Les zones habitées et le secteur agricole peuvent pomper davantage d’eau dans le sous-sol lorsque les approvisionnements sont faibles, mais l’État pompe plus d’eau qu’il n’en reconstitue les années humides. Certaines parties de la Californie dépendent de l’eau du fleuve Colorado où les barrages sont censés assurer plusieurs années de stockage, mais il manque l’eau de fonte pour les remplir. L’opposition du public n’a pas permis la construction de nouveaux barrages, de sorte qu’une meilleure utilisation des eaux souterraines pour le stockage saisonnier et pluriannuel est devenue cruciale.
La loi californienne en matière de gestion durable des eaux souterraines exige des agences locales qu’elles élaborent des plans de durabilité. Si rien n’est fait, en particulier l’utilisation de nouvelles techniques de dessalement, les zones urbaines peuvent s’attendre à ce que les réductions de 25 % de la consommation d’eau mises en place pendant la sécheresse de 2012-15 soient plus fréquentes et probablement encore plus drastiques.

Source : The Conversation.

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In 2021, California had to face a terribly dry year and the outlook is not good. The State is preparing for a third straight year of drought, and officials are tightening limits on water use to levels never seen so early in the water year. Most of the State’s water reservoirs are well below average, with several at less than a third of their capacity. The outlook for rain and snow this winter, when most of the state’s yearly precipitation arrives, is not promising.

The weather forecast is pessimisctic for the Sierra Nevada, the long mountain chain that runs through the eastern part of the state and which holds most of the snow. California’s cities and farms rely on runoff from the Sierra Nevada’ snowpack for water..

Statewide, California averages about 30 centimeters of precipitation a year, giving the state as a whole a semiarid climate. The majority of California’s rain and snow falls in the mountains, primarily in winter and spring. But agriculture and coastal cities need that water to get through the dry summers. To send water to dry Southern California and help with flood control in the north, California over the past century developed a system of reservoirs, tunnels and canals that brings water from the mountains. The largest of those projects, the State Water Project, delivers water from the northern Sierra to the southern half of the state.

To track where the water goes, it’s useful to look at the volume in acre-feet. The acre-foot is a unit we do not know in Europe. It equals approximately an eight-lane swimming-pool 25 m long, 16 m wide and 3 m deep.

California is 423 970 km² in area, so at 60 cm a year, its annual precipitation averages about 200 million acre-feet or 246 000 cubic kilometers.

The Sierra Nevada could see low- to no-snow winters for years by the late 2040s if greenhouse-gas emissions don’t decline.

Of those 246 000 cubic kilometers, an average of only about 98 million cubic kilometers heads downstream. Much of the water returns to the atmosphere through evapotranspiration by plants and trees in the Sierra Nevada or North Coast forests. Of the 98 million cubic kilometers that does run off, about half remains in the aquatic environment, such as rivers flowing to the ocean. That leaves about 50 million cubic kilometers for downstream use. About 80% of that goes for agriculture and 20% for urban uses.

In 2020, California’s precipitation was less than two-thirds of average, and the State Water Project delivered only 5% of the contracted amounts. The State’s other main aqueduct systems that move water around California also severely reduced their supplies.

The 2021 water year, which ended on September. 30th, 2021 was one of the three driest on record for the Sierra Nevada. Precipitation was about 44% of average. With limited precipitation as of December 2021 and the State in extreme drought, the State Water Project cut its preliminary allocations for water agencies to 0% for 2022, with small amounts still flowing for health and safety needs.

While conditions could improve if more storms come in the next three months, the official NOAA outtlook points to below-normal precipitation being more likely than above normal.

Water storage is central to California’s water security. Communities and farms can pump more groundwater when supplies are low, but the state has been pumping out more water than is replenished in wet years. Parts of the state rely on water from the Colorado River, whose dams provide for several years of water storage, but the basin lacks the runoff to fill the dams. Public opposition has made it difficult to build new dams, so better use of groundwater for both seasonal and multiyear storage is crucial.

The state’s Sustainable Groundwater Management Act requires local agencies to develop sustainability plans. If nothing is done, including tactics such as applying desalination technology to make saltwater usable, urban areas can expect the 25% cuts in water use put in place during the 2012-15 drought to be more common and potentially even deeper.

Source: The Conversation.

La plupart des lacs de barrage ont un niveau très bas, comme ici le Lac Powell (Photo: C. Grandpey)