Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques informations sur l’activité volcanique dans le monde.

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Dans une note publiée le 27 novembre 2025, l’indiquais que depuis la mi-septembre une légère hausse de la sismicité était observée sous le massif du Piton de la Fournaise (Île de la Réunion). Cette activité ne signifiait pas forcément une éruption prochaine, mais elle sortait un peu de la léthargie observée ces derniers mois.

Depuis la mi-septembre 2025, l’activité sismique est observée à une vingtaine de kilomètres de profondeur sous la région des Plaines. Elle semble traduire une réactivation de la zone de transfert profonde, « potentiellement liée à des mouvements de magma en profondeur ou à une pressurisation accrue dans les conduits internes du Piton de la Fournaise », selon l’Observatoire. De plus, depuis le 22 novembre 2025, on enregistre également une augmentation modérée de la sismicité sous la zone sommitale.

L’OVPF ajoutait le 30 novembre que les GPS de la zone sommitale enregistraient une inflation, témoin de la mise en pression d’une source superficielle. Les GPS en champ lointain n’enregistraient pas de signaux particuliers. L’absence de changement notable dans les émissions de CO2 signifie probablement qu’il n’existe pas de réalimentation majeure du réservoir magmatique superficiel.

Au vu de ces différentes observations, le préfet de l’île de la Réunion a déclenché le 28 novembre la phase de vigilance du plan Orsec Volcan. En conséquence, l’accès à la partie haute de l’Enclos n’est désormais possible que via trois itinéraires balisés et entretenus par l’ONF. La préfecture rappelle que le public doit strictement respecter les consignes de sécurité ainsi que les informations diffusées sur les panneaux installés par l’ONF.

Il ne faudrait tout de même pas se précipiter pour acheter un billet d’avion pour la Réunion. L’OVPF précise que « ce processus de pressurisation du réservoir superficiel peut durer plusieurs jours à plusieurs semaines avant la rupture du toit du réservoir, donnant ainsi lieu à une injection de magma vers la surface et potentiellement à une éruption, mais peut également s’arrêter sans donner lieu -à brève échéance- à une éruption. »

Photo: C. Grandpey

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Dans un bulletin publié le 25 novembre 2025, le Met Office islandais indique que le soulèvement du sol et l’accumulation de magma sous Svartsengi se poursuivent. L’apport de magma est resté relativement stable ces deux dernières semaines. Les modélisations montrent qu’un volume d’environ 16 à 17 millions de mètres cubes de magma s’est accumulé sous Svartsengi depuis la dernière éruption de juillet.
La quantité de magma qui est entrée sous la chaîne de cratères de Sundhnúksgígar depuis Svartsengi lors de l’éruption du 16 juillet est estimée entre 11 et 13 millions de mètres cubes. Compte tenu des éruptions précédentes dans cette région, la probabilité d’une nouvelle intrusion magmatique et d’une nouvelle éruption est censée augmenter une fois qu’un volume de magma sensiblement équivalent à celui évacué lors de l’événement précédent s’est réaccumulé sous Svartsengi. Début octobre, on estimait qu’un volume d’environ 11 millions de mètres cubes de magma s’était accumulé sous Svartsengi. C’est pourquoi la probabilité d’une nouvelle intrusion magmatique et d’une éruption est considérée comme élevée.

 

Accumulation de magma à 4 km de profondeur sous Svartsengi depuis le 17 juillet 2025

Les différentes modélisations montrent toutefois que l’afflux global de magma a progressivement diminué depuis le début de l’activité en 2023. Plus l’accumulation de magma est lente, plus il devient difficile de prévoir la date de la prochaine éruption. Compte tenu des connaissances actuelles sur les éruptions le long de la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar, il est impossible de prédire la date du prochain événement avec une précision supérieure à quelques mois.
Le volume de magma qui a alimenté le réservoir sous Svartsengi avant les quatre dernières éruptions le long de la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar a été estimé à au moins 23 millions de mètres cubes. Si un volume similaire doit être reconstitué avant le déclenchement de la prochaine éruption, et en supposant que la vitesse d’accumulation reste inchangée, ce volume maximal serait atteint début février 2026.

L’activité sismique demeure faible à Svartsengi et à Grindavík. La sismicité à Krýsuvík continue de diminuer, et les mesures de déformation indiquent que l’affaissement du sol à Krýsuvík a cessé.

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Suite à une hausse d’activité du volcan Puracé (Colombie), le Service géologique colombien (SGC) a fait passer le volcan au niveau d’alerte Orange. Des signaux sismiques liés aux mouvements de fluides, avec des épisodes de tremor et des événements longue période (LP), continuent d’être enregistrés. Ces signaux indiquent un dégagement continu de gaz volcaniques. Certains de ces signaux ont été associés à des émissions de cendres.
Les colonnes de gaz et de cendres ont atteint des hauteurs comprises entre 500 mètres et 1,4 km au-dessus du sommet du volcan. En conséquence, plusieurs alertes ont été émises à l’attention de l’aviation civile. Des retombées de cendres et de fortes odeurs de soufre ont également été signalées dans plusieurs secteurs.
Le SGC ajoute que tant que le niveau d’alerte Orange reste en vigueur, des fluctuations temporaires de l’activité volcanique sont possibles. Par conséquent, il est recommandé de ne pas accéder à l’édifice volcanique et de suivre de près l’évolution de la situation grâce aux bulletins spéciaux et autres informations publiés sur les canaux officiels. Les autorités ont conseillé l’évacuation de 70 personnes vivant dans un secteur particulièrement menacé.

 

Image webcam du Puracé le 1er décembre 2025

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À Hawaï, il n’y a pas d’activité sur le Kilauea depuis la fin de l’Épisode 37 et ses fontaines de lave le 25 novembre 2025. La nouvelle inflation observée au sommet et la lueur émise par les bouches éruptives indiquent qu’un nouvel épisode de fontaines est probable entre le 6 et le 10 décembre. C’est du moins ce que révèlent les modèles de déformation du sol. Cependant, cette fourchette pourrait être révisée si l’inflation sommitale cessait.

Source: HVO.

Image webcam de l’Épisode 37

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Suite à la crise éruptive du 21 au 2 novembre 2025 sur le Bezymianny (Kamchatka), marquée par des explosions et des coulées pyroclastiques sur le flanc sud-est du volcan, la couleur de l’alerte aérienne a été abaissée à l’Orange, puis au Jaune le 27 novembre.
Source : KVERT.

Crédit photo: KVERT

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Des images satellites de l’Erta Ale (Éthiopie) et la région environnante ont été enregistrées les 23 et 25 novembre, avant et après l’éruption du 23 novembre de l’Hayli Gubbi. L’image du 25 novembre montre d’importantes retombées de cendres sur l’Erta Ale et une nouvelle zone d’effondrement dans la caldeira nord, au sud-est des pit craters actifs précédemment. Cette zone s’étend sur environ 685 m du nord-nord-ouest au sud-sud-est et sur environ 385 m de l’est-nord-ouest au sud-ouest. Des panaches de gaz et/ou de vapeur s’élèvent des pit craters nord et sud sur les deux images satellitaires.
Source: Copernicus.

Crédit photo: Wikipedia

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Après des mois d’activité réduite, le volcan Ambae (Vanuatu) est entré dans une nouvelle phase éruptive de faible intensité, avec des émissions de cendres intermittentes atteignant jusqu’à 1,8 km d’altitude. Le VAACde Wellington a publié son dernier bulletin le 4 décembre 2025 ; il décrit l’éruption comme étant « continue mais se limitant à la zone sommitale du volcan. »
Malgré cette activité, l’Ambae demeure au niveau d’alerte 2 depuis décembre 2021. Il est conseillé à la population et aux visiteurs d’éviter la zone d’exclusion de 2 km autour des bouches éruptives actives et de rester vigilants car une activité explosive ou phréatique peut se produire sans prévenir.
L’éruption de 2017-2018 de l’Ambae a été la plus importante de son histoire récente, avec d’importantes retombées de cendres, des pluies acides et des évacuations temporaires.
Source : Département de météorologie et des risques géologiques du Vanuatu (VMGD);

Zones de sécurité à Ambae (Source: GeoHazards)

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Une hausse de la sismicité a été observée en novembre 2025 sur l’Iliwerung (Indonésie). En conséquence, le niveau d’alerte a été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) le 30 novembre. Il est demandé au public de se tenir à au moins 2 km du cratère et de faire preuve de prudence aux alentours de Bualan.

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Toujours en Indonésie, un rapport spécial concernant le Lewotobi Laki-laki indiquait le 3 décembre 2025 qu’un lahar avait impacté des villages proches du volcan. Les conditions météorologiques perturbaient la visibilité mais des grondements avaient été entendus dans un rayon de 3 km. Plusieurs maisons ont été gravement endommagées. L’effondrement d’un poteau électrique à Dulipali a provoqué des coupures de courant. Une route a également été temporairement bloquée par la coulée de boue. Le niveau d’alerte pour le Lewotobi reste à 4 (niveau maximal sur une échelle de 1 à 4).
Source : PVMBG.

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is the latest news about volcanic activity around the world.

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In a post published on November 27, 2025, I indicated that since mid-September, a slight increase in seismicity has been observed beneath the Piton de la Fournaise(Réunion Island). This activity does not necessarily signify an imminent eruption.
Since mid-September 2025, seismic activity has been observed at a depth of approximately 20 kilometers beneath the Plaines region. This appears to indicate a reactivation of the deep transfer zone, « potentially linked to magma movements at depth or increased pressurization within the internal conduits of Piton de la Fournaise, » according to the Observatory.Furthermore, since November 22, 2025, a moderate increase in seismicity has also been recorded beneath the summit area.

On November 30, the OVPF indicated that GPS receivers in the summit area are recording inflation, indicating the pressurization of a shallow source. GPS receivers in the far field are not recording any unusual signals.

The absence of any notable change in CO2 emissions likely does not indicate a major replenishment of the shallow magma reservoir.
In light of these observations, the Prefect of Réunion Island activated the alert phase of the Orsec Volcan plan on November 28. Consequently, access to the upper part of the Enclos is now only possible via three marked trails maintained by the ONF (National Forestry Office). The Prefecture reminds the public that visitors must strictly adhere to safety instructions and the information displayed on the signs installed by the ONF.

However, there’s no need to rush into buying a plane ticket to Réunion Islaand. The OVPF specifies that « this pressurization process of the shallow reservoir can last from several days to several weeks before the reservoir roof ruptures, thus resulting in an injection of magma towards the surface and potentially an eruption, but it can also stop without leading to an eruption in the short term. »

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In a bulletin released on 25 November 2025, the Icelandic Met Office indicates that uplift and magma accumulation beneath Svartsengi continues. The rate of magma inflow has remained relatively stable over the past two weeks. Modelling results indicate that a volume of about 16–17 million cubic meters of magma has accumulated beneath Svartsengi since the last eruption in July.

The amount of magma that intruded from Svartsengi into the Sundhnúksgígar crater row during the eruption that began on 16 July was estimated to be around 11–13 million cubic maters. Based on previous eruptions in this region, the likelihood of a new magma intrusion and eruption is thought to increase once roughly the same volume of magma has reaccumulated beneath Svartsengi as was withdrawn during the preceding event.

In early October, modelling results indicated that about 11 million cubic meters of magma had reaccumulated beneath Svartsengi. That’s why the likelihood of a new magma intrusion and eruption is considered elevated.

Modelling of geodetic data shows that the overall inflow rate has gradually decreased over time since the start of the activity in 2023. The slower the accumulation, the more difficult it becomes to estimate the timing of the next eruption. Based on current knowledge of the eruptions along the Sundhnúkagígar crater row, it is not possible to predict the timing of the next event with accuracy greater than a few months.

The magma volume recharged to the Svartsengi reservoir prior the past four events in Sundhnúks crater row has been assessed to have an upper bound of 23 million cubic meters. If a similar volume needs to be recharged before the next eruption is triggered, and assuming the current accumulation rate remains unchanged, then this upper bound volume would be reached by early February 2026.

Seismic activity continues to be low at Svartsengi and Grindavík. Seismicity at Krýsuvík continues to decrease, and deformation measurements indicate that land subsidence at Krýsuvík has ceased.

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Following increased activity at the Puracé volcano (Colombia), the Colombian Geological Survey (SGC) has raised the volcano’s alert level to Orange. Seismic signals related to fluid movement, including episodes of tremor and long-period (LP) events, continue to be recorded. These signals indicate a continuous release of volcanic gases. Some of these signals have been associated with ash emissions.
The gas and ash plumes have reached heights of between 500 meters and 1.4 kilometers above the volcano’s summit. Consequently, several alerts have been issued to civil aviation authorities. Ashfall and strong sulfur odors have also been reported in several areas. The SGC adds that while the Orange alert level remains in effect, temporary fluctuations in volcanic activity are possible. Therefore, it is recommended not to access the volcanic edifice and to closely watch the evolving situation through special bulletins and other information published on official channels. Authorities have recommended the evacuation of 70 residents living in a high-threat sector.

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At Kilauea (Hawaii), eruptive activity is paused following the end of episode 37 lava fountaining on November 25, 2025. The recent inflation of the summit and glow from the vents indicate that another fountaining episode is likely between December 6 and 10, based on ground deformation models. However, these dates may be updated if summit inflation remains stalled.

Source : HVO.

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After the eruptive crisis of 21-2- November 2025 on Bezymianny (Kamchatka), with explosions and pyroclastic flows that descended the SE flank of the volcano, the Aviation Color Code was lowered to Orange and then to Yellow on 27 November.

Source : KVERT.

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Satellite images captured Erta Ale (Ethiopia) and the surrounding region on 23 and 25 November, before and after the 23 November eruption at Hayli Gubbi. The 25 November image showed extensive ashfall across Erta Ale and a new collapsed area, in the northern caldera SE of the previously active pit craters, was about 685 m NNW-SSE and about 385 m ENE-WSW. White plumes rose from both the N and S pit craters in both images.

Source: Copernicus.

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After months of reduced surface activity, Ambae volcano (Vanuatu) has entered a renewed phase of low-level eruption, with intermittent ash emissions reaching up to 1.8 km above sea level. The Wellington VAAC issued its latest advisory on December 4, 2025, describing the eruption as « continuous but confined within the volcano’s summit area. »

Despite this activity, Ambae remains at Alert Level 2, since December 2021. Residents and visitors are advised to avoid the restricted 2 km zone around the active vents and remain alert to possible explosive or phreatic activity that can occur without warning.

The 2017-2018 eruption at Ambae was its largest in recent history, producing widespread ashfall, acid rain, and temporary evacuations.

Source : Vanuatu Meteorology and Geo-Hazards Department (VMGD).

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Increased seismicity was observed in November 2025 at Iliwerung (Indonesia). As a consequence, the Alert Level was raised to 2 (on a scale of 1-4) on 30 November. The public is asked to stay at least 2 km away from the crater and to be cautious around the Bualan area.

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Still in Indonesia, a special report for Lewotobi Laki-laki indicated on 3 December 2025 that a lahar had impacted local villages near the volcano. Weather conditions prevented views of the flanks, though rumbling could be heard within a radius of 3 km. Several houses were severely damaged. A collapsed utility pole in Dulipali resulted in power outages. A road was also temporarily blocked by the lahar. The Alert Level for Lewotobi remains at 4 (the highest level on a scale of 1-4).

Source : PVMBG.

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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L’éruption de Yellowstone et la « Pompéi des rhinocéros » // The Yellowstone eruption and the « Rhino Pompeii »

Il y a 12 millions d’années, une super-éruption à Yellowstone a recouvert une vaste étendue de l’Amérique du Nord d’une épaisse couche de cendres qui a anéanti toute vie.
Aujourd’hui, des chercheurs de l’Université du Nebraska ont découvert d’anciennes empreintes révélant que de grands canidés, avec des mâchoires capables de broyer des os, parcouraient les étendues désertiques recouvertes de cendres après l’éruption.
Ces empreintes ont été mises au jour au-dessus des squelettes de rhinocéros disparus, les Teleoceras, dans les gisements fossilifères d’Ashfall – Ashfall Fossil Beds – au nord-est du Nebraska. Elles constituent la première preuve directe de la présence de grands carnivores dans cette région surnommée « la Pompéi des rhinocéros » en raison de la richesse des fossiles de rhinocéros Teleoceras qui y ont péri lors des importantes retombées de centres pendant l’activité volcanique de Yellowstone. L’éruption fut si importante que les cendres retombèrent probablement comme de la neige jusqu’en Idaho, à 1 600 kilomètres du site éruptif. Il est probable que le ciel s’est obscurci, la végétation et les sources d’eau ont été ensevelies, et le cataclysme a inévitablement représenté un danger pour tout être vivant doté d’un système respiratoire fragile.
Des chevaux anciens, des chameaux ressemblant à des girafes, de nombreux rhinocéros et divers autres animaux ont été ensevelis sous les cendres du site du Nebraska.

 

Source : Smithsonian Institution

Jusqu’à la découverte de ces empreintes, les chercheurs n’avaient trouvé aucune preuve tangible de la présence de grands carnivores dans la région, ce qui est surprenant compte tenu de l’abondance de proies conservées.
Les empreintes mesurent jusqu’à 8 centimètres de long et 7,5 centimètres de large et correspondent à celles des grands canidés qui broyaient et consommaient des os comme le font les hyènes de nos jours.

 

Squelette d’épicyon, l’un des grands canidés qui fréquentaient la région (Source : Natural History Museum de Los Angeles)

Non seulement ces empreintes confirment la présence de grands carnivores dans les couches de cendres, mais leur position au-dessus des couches de rhinocéros montre que ces canidés ont survécu à l’événement cataclysmique qui a décimé de nombreuses espèces animales.
Selon un chercheur, « la survie de superprédateurs après un désastre écologique est quelque peu inattendue et nous apprend beaucoup de choses sur la façon dont la vie réagit et se rétablit après une catastrophe. » En effet, les grands prédateurs se situent au sommet de la chaîne alimentaire et meurent généralement de faim si celle-ci vient à disparaître.
Les empreintes les plus révélatrices ont été découvertes en 2014 et 2023. Bien qu’elles n’aient pas encore fait l’objet d’une description formelle dans une revue scientifique, leur existence ne fait aucun doute. Elles sont d’ailleurs observables par les visiteurs de l’Ashfall Fossil Beds State Historical Park.

Source : Ashfall Fossil Beds State Historical Park

Le nord-est du Nebraska possédait autrefois un environnement similaire aux plaines africaines. Le site fossilifère d’Ashfall héberge un lac qui abritait une faune aquatique riche, avec notamment des tortues, et attirait toutes sortes d’animaux.
Les traces de canidés sont présentes dans plusieurs couches de cendres et pointent dans différentes directions, ce qui indique que les prédateurs fréquentaient la zone de manière prolongée ou répétée après qu’elle ait été recouverte de cendres volcaniques. On ignore encore comment les canidés ont survécu à cette époque, mais une hypothèse est qu’ils se nourrissaient des carcasses de rhinocéros enfouis et de celles d’autres animaux juste après l’éruption. Cependant, comme aucun ossement de ces carnivores n’a été retrouvé, les chercheurs ignorent encore si cette alimentation leur a permis de survivre jusqu’à des jours meilleurs, ou s’ils ont finalement dû partir chercher fortune ailleurs.

Source : Live Science via Yahoo News.

 

Photo : Ashfall Fossil Beds State Historical Park

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A super eruption at Yellowstone 12 million years ago blanketed a large area of North America with a thick layer of ash and anihilated all life in the area.

Today, researchrs ahve discovered ancient footprints that reveal that large, bone-crushing dogs stalked the ashy wastes of North America in the wake of the eruption.

Researchers uncovered the footprints above the skeletons of extinct rhinoceroses called Teleoceras in the Ashfall Fossil Beds of northeastern Nebraska. The dog tracks mark the first direct evidence of large carnivores in region which has been nicknamed « Rhino Pompeii » because it has preserved so many Teleoceras rhinos that perished in widespread fallout from volcanic activity at Yellowstone. The eruption was so massive that ash probably fell like snow as far as Idaho, 1,600 kilometers away from the eruption site. It darkened the skies, buried plant life and water sources, and inevitably was a real hazard to anything with a delicate respiratory system.

Ancient horses, giraffe-like camels, numerous rhinos and various other animals were entombed in the ash at the Nebraska site. However, until the footprint discovery, researchers hadn’t found hard evidence of large meat eaters in the region, which is unusual, given the abundance of preserved prey.

The footprints were up to 8 centimeters long and 7.5 cm wide, matching those of the large, extinct canids which crushed and ate bones like modern hyenas do. Not only do the footprints confirm the presence of large carnivores in the beds, but their positioning above the rhino layers suggests that the dogs survived the cataclysmic event that wiped out many animals.

According to one researcher, « eurvival of top predators after ecological collapse is a little unexpected and has a lot to teach us about how life responds and recovers after disasters. » Indeed, big predators sit at the top of the food chain, so they normally starve if it collapses.

The clearest trackways were uncovered in 2014 and 2023. While the footprints have yet to be formally described in a journal, their existence is not a secret. People visiting the Ashfall Fossil Beds State Historical Park can see the footprints. Northeastern Nebraska once had a similar environment to the African plains. The Ashfall Fossil Beds preserved a lake that hosted aquatic life, like turtles, and attracted all manner of animals.

The dog tracks are present in multiple ash layers and point in different directions, which is an indication that the predators were making extended or repeated visits to the area after it was caked in volcanic fallout. It is not yet clear how the dogs were surviving at the time, but one possibility is that they fed on buried rhinos and other carcasses in the immediate aftermath of the eruption.

However, since the bones of these meat eaters haven’t found, the researchers are not sure yet whether this was enough to see them through to better times, or whether they eventually had to depart to seek their fortunes elsewhere.

Source : Live Science via Yahoo News.

Une année de mesures dans les Champs Phlégréens (Italie)

Ces derniers temps, les Champs Phlégréens (Campanie / Italie) ont fait l’objet de nombreux articles et suscité l’inquiétude de leurs auteurs. Il est vrai qu’une crise sismique a secoué la région en début d’année 2025. Elle est liée au bradyséisme qui affecte la région depuis des siècles et qui s’accompagne de mouvements du sol. La région se trouve actuellement dans une phase de soulèvement.

Il m’a semblé intéressant de comparer la situation sur un an, en prenant en compte les observations de l’INGV fin novembre 2024 et fin novembre 2025. Voici un comparatif de la synthèse de ces deux bulletins:

26 novembre 2024.

SISMOLOGIE : Du 18 au 24 novembre 2024, 23 séismes de magnitude Md ≥ 0,0 (Mdmax = 1,4 ± 0,3) ont été enregistrés dans la région des Champs Phlégréens.

DÉFORMATION DU SOL : Depuis début août 2024, la vitesse moyenne maximale de soulèvement du sol a été d’environ 10 ± 3 mm/mois à la station GNSS de Rione Terra (RITE). Le soulèvement enregistré à cette station est d’environ 17,5 cm depuis janvier 2024.

GÉOCHIMIE : Aucun changement significatif n’a été observé dans les paramètres géochimiques. Le capteur de température installé dans une fumerolle à 5 mètres de la fumerolle principale de Pisciarelli indique une température moyenne d’environ 97 °C.

Dans la CONCLUSION de son rapport, l’INGV écrit : « Au vu de l’activité volcanique actuelle, rien n’indique une évolution significative à court terme. »

Évolution de la déformation du sol à la station GNSS di RITE (Rione Terra) du 01/01/2024 au 24/11/2024.

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25 Novembre 2025.

SISMOLOGIE : Du 17 au 23 novembre 2025, 110 séismes de magnitude Md ≥ 0,0 (Mdmax = 3,0 ± 0,3) ont été enregistrés dans la région des Champs Phlégréens.

DÉFORMATION DU SOL : À partir du 10 octobre 2025, la vitesse moyenne mensuelle maximale de soulèvement du sol a été d’environ 25 ± 3 mm/mois. Les données faisant suite à l’essaim sismique du 15 au 19 février 2025 ont montré une augmentation de la vitesse de soulèvement du sol d’environ 30 ± 3 mm/mois jusqu’à fin mars. Après début avril, le soulèvement du sol s’est poursuivi avec une valeur moyenne mensuelle d’environ 15 ± 3 mm/mois.

Le soulèvement total enregistré à la station GNSS RITE est d’environ 19,5 cm depuis janvier 2025.

GÉOCHIMIE : Les paramètres géochimiques confirment la tendance au réchauffement à long terme du système hydrothermal. La température de la fumerolle de Bocca Grande (BG), dans le cratère de la Solfatara, présente une tendance à la hausse ; la valeur moyenne sur la période de référence est d’environ 173 °C. (Elle était d’environ 140°C quand je l’ai mesurée dans les années 1990).
La température de la fumerolle située à 5 mètres de la fumerolle de Pisciarelli a été mesurée à environ 92 °C.

Dans la CONCLUSION de son rapport, l’INGV écrit : « Au vu de l’activité volcanique actuelle, rien n’indique une évolution significative à court terme. »

 Soulèvement du sol à la station GNSS RITE (Rione Terra) du 01/01/2025 au 23/11/2025.

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Au final, les mesurées effectuées au cours de l’année écoulée ne montrent pas de variations significatives. Certes une phase d’accélération du soulèvement du sol a été enregistrée pendant le 1er trimestre 2025, mais la situation observée à la station de Rione Terra est globalement relativement stable (2 centimètres d’écart entre novembre 2024 et novembre 2025). On est loin du soulèvement de 1,80 m qui a entrainé l’évacuation du quartier de Rione Terra en 1983. Aucune éruption n’avait suivi cet événement. Les températures relevées dans les fumerolles à l’intérieur de la Solfatara et à Pisciarelli ne montrent pas de variations significatives, avec une baisse de 5°C à Pisciarelli. .

Il est bien évident que les Champs Phlégréens restent une zone volcanique sensible et qu’il faut se montrer vigilant mais, pour le moment, rien n’indique qu’il faille alerter la population.

Une belle exposition à Catane // Una bella mostra a Catania

Si, par hasard, vous passez à Catane ces prochains jours, n’hésitez pas à visiter l’exposition consacrée, avec des photos d’époque, à l’éruption de l’Etna en 1950-1951.

En 1950 a eu lieu l’une des plus importantes éruptions du 20ème siècle sur l’Etna. Des terres cultivées ont été recouvertes par la lave et des maisons isolées ont été détruites. L’événement a duré environ un an à partir du 25 novembre 1950, quand une bouche éruptive s’est ouverte sur le flanc est du volcan. Il s’est terminé le 2 décembre 1951 sans avoir affecté aucune zone habitée.
Une première fracture s’est ouverte à une altitude de 2800 m d’altitude et s’est progressivement étendue jusqu’à une altitude de 2250 m. Elle a donné naissance à des centres explosifs dans sa patie supérieure et une seule bouche effusive à plus basse altitude.
Les coulées de lave sont descendues jusqu’à une altitude de 800 m et ont couvert une superficie de 10,5 km². Le volume total de matériaux émis est estimé à environ 630000 m³. La seule quantité de lave est estimée à 171 millions de m³, avec une épaisseur moyenne d’un peu plus de 15 mètres. Les bourgade de Milo et Zafferana Etnea ont été menacées, mais finalement épargnées.

Voici une vidéo montrant l’éruption de 1950 :

https://youtu.be/NJ0GHE1yJp4

L’éruption de 1950-1951 est le thème d’une exposition de photos prises par Fosco Maraini, le célèbre photographe, anthropologue, orientaliste, écrivain et passionné de montagne, qui a suivi cette éruption. Organisée par l ‘INGV, l’exposition présente cinquante photographies prises lors de cet événement. Elles seront exposées à Catane, au Palazzo Biscari, dans le cadre de l’exposition « Nevefuocoghiacciozolfolava », dont le vernissage aura lieu le 4 décembre à 17h30.
Le journal La Sicilia explique à ses lecteurs que « les cinquante images constituent un précieux témoignage d’une mémoire collective, d’une histoire de résistance. Elles témoignent de l’amour et de la lutte ancestrale entre l’homme et l’Etna. L’objectif du photographe ne se contente pas de saisir la force de la nature, mais se concentre avant tout sur les hommes et les femmes qui, une fois de plus, faisaient face à une éruption. » Pour l’exposition, les trois commissaires qui l’ont mise sur pied ont également retrouvé le documentaire original tourné par Maraini au début des années 1950, « Etna Mareneve », aux images extraordinaires pour l’époque, dans lequel l’auteur exprime son émerveillement face à « ce géant de neige, de feu, de glace, de soufre et de lave », comme l’indique le titre de l’exposition.
L’exposition sera ouverte au public à Catane le 4 décembre 2025, puis du 9 décembre au 6 janvier 2026 dans la salle Parlatoio du Palazzo Platamone. À l’occasion du vernissage, un catalogue gratuit sera distribué. L’initiative a été organisée en collaboration avec la municipalité de Catane et avec le soutien de la Fondation Alinari pour la photographie, du Gabinetto Vieusseux de Florence, du Musée national de la montagne du Club alpin italien (CAI) de Turin et du journal catanais « La Sicilia », qui a fourni — grâce à ses archives historiques numériques — les pages et articles publiés pendant l’éruption de 1950-51. En dehors de la photo illustrant cette note, vous trouverez sur le site web du journal plusieurs autres clichés de l’éruption de 1950-51.

Source : La Sicilia.


Una delle foto della mostra (Fosco Maraini)

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Se, per caso, vi trovate a Catania nei prossimi giorni, non esitate a visitare la mostra dedicata, con foto d’epoca, all’eruzione dell’Etna del 1950-1951.

Nel 1950, c’è stata sull’Etna l’Etna una delle eruzioni più significative del XX secolo. I terreni agricoli sono stati ricoperti di lava e alcune case isolate sono state distrutte. L’evento ha durato circa un anno, a partire dal 25 novembre 1950, quando si è aperta una bocca eruttiva sul fianco orientale del vulcano. Si è finita il 2 dicembre 1951, senza distruggere alcun centro abitato.
Una fessura iniziale si è aperta a quota 2.800 metri e si è estesa gradualmente fino a 2.250 metri. Ha prodotto centri esplosivi nel suo tratto superiore e un’unica bocca effusiva a quota inferiore.
Le colate laviche sono scese fino a quota 800 metri e hanno ricoperto un’area di 10,5 chilometri quadrati. Il volume totale del materiale espulso è stimato in circa 630.000 metri cubi. La sola colata lavica è stimata in 171 milioni di metri cubi, con uno spessore medio di poco superiore ai 15 metri. Le città di Milo e Zafferana Etnea furono minacciate, ma alla fine furono risparmiate.

Ecco un video che mostra l’eruzione del 1950:
https://youtu.be/NJ0GHE1yJp4

L’eruzione del 1950-1951 è oggetto di una mostra fotografica con delle foto fatte da Fosco Maraini, il celebre e raffinato fotografo, antropologo, orientalista, scrittore e appassionato di montagna, che seguì l’eruzione dell’Etna del 1950-51. La mostra presenta cinquanta fotografie di quell’evento. Saranno esposte a Catania, a Palazzo Biscari, dove il 4 dicembre, alle 17.30, si inaugura la mostra “Nevefuocoghiacciozolfolava”, organizzata dall’Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia (INGV).

Il giornale La Sicilia spiega che « i 50 scatti di Maraini sono testimonianza preziosa di una memoria collettiva, di una storia di resistenza. Testimonianza dell’amore e della lotta antica tra l’uomo e l’Etna. L’obiettivo del fotografo non afferra solo la forza della natura, ma si sofferma soprattutto sugli uomini e le donne che affrontavano ancora una volta un’eruzione. »

I tre curatori che hanno organizzato la mostra hanno anche recuperato il documentario originale girato da Maraini agli inizi degli anni Cinquanta, “Etna mareneve”, con immagini straordinarie per l’epoca, in cui l’autore esprime il suo stupore di fronte a un gigante fatto di neve, fuoco, ghiaccio, zolfo e lava, come si intitola appunto la mostra.

La mostra sarà visitabile a Catania il 4 dicembre a Palazzo Biscari, e dal 9 dicembre 2025 al 6 gennaio 2026 nella Sala Parlatoio di Palazzo Platamone. Durante l’inaugurazione sarà distribuito gratuitamente un catalogo. L’iniziativa è stata realizzata in collaborazione con il Comune di Catania e con il contributo della Fondazione Alinari per la Fotografia, del Gabinetto Vieusseux di Firenze, del Museo Nazionale della Montagna del Cai di Torino e del quotidiano La Sicilia di Catania che ha fornito – grazie all’archivio storico digitale – le pagine e gli articoli pubblicati durante l’eruzione del 1950-51. Oltre alla foto che illustra il mio articolo, sul sito web del giornale troverete numerose altre immagini dell’eruzione del 1950-51.

Sirgente : La Sicilia.