Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques informations sur l’activité volcanique dans le monde.

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Après six ans de fermeture, le refuge Brunek, situé à 1 450 mètres d’altitude sur le versant nord de l’Etna (Sicile), rouvre ses portes. C’est un lieu emblématique et très apprécié des passionnés de montagne.
La première version du refuge avait été construite en 1950. On l’appelait alors la « Maison des Français. »

En 1986, le refuge a été reconstruit grâce à un financement régional et rebaptisé Brunek, du nom de l’entreprise qui a supervisé sa rénovation.

De 1987 à 2019, la gestion a été assurée par la société Stel. Mais il y a six ans, la municipalité de Linguaglossa, propriétaire du site, a résilié la concession pour non-paiement de loyer.
En 2023, la municipalité de Linguaglossa a obtenu 58 000 € de financement de l’Office régional du tourisme pour la réhabilitation du refuge. Une fois les travaux terminés, elle a lancé un appel d’offres.

Le refuge, désormais aux mains de trois gestionnaires devrait rouvrir demain samedi 20 décembre 2025.

Source : La Sicilia.

 

Photo : C. Grandpey

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Toujours en Sicile, l’activité éruptive se poursuit sur le Stromboli à partir de cinq bouches dans la zone Nord, dans la partie supérieure de la Sciara del Fuoco, et d’au moins deux bouches dans la zone Centre-Sud sur la terrasse cratèrique. Les bouches de la zone N produisent des explosions de faible à moyenne intensité à un rythme de 10 à 21 événements par heure, avec projection de lapilli et de bombes à moins de 150 m de hauteur. Des explosions de faible à moyenne intensité projettent des téphras à partir de deux bouches dans la zone C-S à un rythme de 0 à 3 événements par heure. Le niveau d’alerte reste à la couleur Jaune (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).
Source : INGV.

Source: INGV

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L’éruption sommitale du Kīlauea (Hawaï) est en pause. Une lueur intermittente est visible dans la bouche sud, avec, de temps à autre, des pics de tremor indiquant un mouvement de piston par les gaz à l’intérieur de la bouche. Le début de l’Épisode 39 est prévu entre le 22 et le 27 décembre 2025.
Source : HVO.

Courbe Kilauea

Souvenir de l’Épisode 38

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Selon l’agence Copernicus, des images satellites récentes montrent que l’éruption sur Barren Island (Inde) se poursuit, avec des coulées de lave sur le flanc ouest du volcan. Les images acquises les 2, 5, 10 et 15 décembre montraient que la partie inférieure des coulées était chaude et active. Des anomalies thermiques au-dessus de deux bouches sommitales ont également été identifiées sur ces images.

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Le PHIVOLCS indique que l’activité se poursuit sur le Mayon (Philippines). Le réseau sismique enregistre des événements causés par des chutes de blocs ou d’origine volcanique. Les émissions de SO₂ s’élèvent en moyenne à 307 tonnes par jour. Le niveau d’alerte reste à 1 (sur une échelle de 0 à 5).

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Le Service géologique colombien (SGC) indique qu’une activité éruptive est toujours observée sur le Puracé (Colombie). La sismicité est marquée par de brefs épisodes de trémor, des signaux longue période (LP) indiquant des mouvements de fluides, et des périodes de trémor continu. La sismicité se situe à moins de 1 km de profondeur et est liée aux mouvements internes de gaz ainsi qu’aux émissions en surface. Des séismes indiquant une fracturation de roches ont été localisés à moins de 3 km du cratère, à des profondeurs de 1 à 3 km. Des émissions de gaz et de cendres s’élèvent à 700-800 m au-dessus du sommet. Des températures élevées sont toujours détectées dans la zone du cratère et sont probablement associées aux émissions de gaz à haute température. De faibles retombées de cendres et une légère odeur de soufre sont parfois signalées dans plusieurs localités. Le niveau d’alerte reste Orange (niveau 2 sur une échelle de quatre couleurs).

Source: Servicio Geologico Colombiano (SGC)

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En Indonésie, l’activité éruptive se poursuit sur le Semeru, avec des événements enregistrés par le réseau sismique. Des panaches de vapeur et de cendres sont observés presque quotidiennement jusqu’à 1 100 m au-dessus du sommet. Une incandescence au sommet et sur le flanc sud-est est parfois visible la nuit sur les images des webcams. Le niveau d’alerte reste à 3 et le public est prié de se tenir à au moins 5 km du sommet dans toutes les directions, et à 13 km du sommet sur le flanc sud-est le long de la vallée de la Kobokan, et à 500 m des berges de cette rivière jusqu’à 17 km au sud-est du sommet, en raison des risques de coulées pyroclastiques et de lahars lors de fortes pluies.

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Toujours en Indonésie, dans l’ouest de Sumatra, une hausse de la sismicité est signalée sur le Talang depuis septembre 2024, et des événements sismiques indiquant des mouvements de magma sont observés depuis début décembre 2025. Du 1er au 9 décembre 2025, la sismicité a été marquée par 101 séismes VT, deux séismes ressentis d’intensité I à III sur l’échelle de Mercalli et 14 séismes tectoniques profonds. Un séisme tectonique (M 4,7) survenu le 10 décembre a été localisé à environ 222 km au nord ; il a été suivi, au cours des six heures suivantes, par 227 séismes VT. Le même jour, le niveau d’alerte a été relevé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) et il a été demandé aux visiteurs et aux touristes de se tenir à au moins 2 km du cratère Sud et du cratère principal. Le PVMBG précise que le Talang se trouve dans la zone centrale de grande faille de subduction de Sumatra et est donc soumis à l’activité tectonique.

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Le niveau d’alerte reste inchangé à 2 (sur une échelle de 1 à 4) pour le Dukono, l’Ibu, le Lewotolok et le Marapi, et à 3 pour le Merapi.

Source : PVMBG.

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Aucune information récente significative n’est signalée concernant le Piton de la Fournaise (La Réunion). La crise sismique du 5 décembre a été de courte durée, mais a alerté l’Observatoire et la Préfecture qui ont craint une éruption imminente. Cependant, rien ne s’est produit et, après avoir été fermé, l’Enclos a rouvert au public.
L’OVPF insiste néanmoins sur la nécessité de rester vigilant, car la sismicité et le lent gonflement de la zone sommitale persistent. « Ceci suggère une mise en pression du réservoir magmatique superficiel. Ce processus de pressurisation du réservoir superficiel peut durer plusieurs jours à plusieurs semaines avant la rupture du toit du réservoir, donnant ainsi lieu à une injection de magma vers la surface et potentiellement à une éruption, mais peut également s’arrêter sans donner lieu – à brève échéance – à une éruption. »

Tout est possible mais personne ne sait…

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans mentionnés dans les bulletins précédents « Volcans du monde ».
Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous pourrez en obtenir d’autres en lisant le rapport hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is the latest news about volcanic activity around the world.

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After a six-year closure, the Brunek refuge, located at an altitude of 1,450 meters on the northern slope of Mount Etna (Sicily), is reopening. It is an iconic and much-loved spot for mountain enthusiasts.
The first version of the refuge was built in 1950. It was then called the « House of the French. »
In 1986, the refuge was rebuilt thanks to regional funding and renamed Brunek, after the company that oversaw its renovation.
From 1987 to 2019, management was handled by the Stel company. But six years ago, the municipality of Linguaglossa, which owns the site, terminated the concession for non-payment of rent.
In 2023, the municipality of Linguaglossa obtained €58,000 in funding from the Regional Tourism Office for the rehabilitation of the refuge. Once the renovations were completed, it launched a call for tenders.
The shelter, now managed by three operators, is expected to reopen tomorrow Saturday, December 20, 2025.
Source: La Sicilia.

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Still in Sicily, eruptive activity continues at Stromboli from five vents in Area N within the upper part of the Sciara del Fuoco, and from at least two vents in Area C-S (South-Central Crater) on the crater terrace. The vents in Area N produce low- to medium-intensity explosions at a rate of 10-21 per hour, ejecting lapilli and bombs less than 150 m above the vents. Low- to medium-intensity explosions eject tephra from two vents in Area C-S at a rate of 0-3 times per hour. The Alert Level remains at Yellow (level 2 on a four-level scale).

Source : INGV.

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The summit eruption at Kīlauea (Hawaii) is paused. Intermittent glow can be seen in the south vent accompanied by tremor spikes indicative of gas pistoning. The onset of Episode 39 is likely to occur between December 22 and 27.

Source : HVO.

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According to the Copernicus agency, recent satellite images showed that the eruption on Barren Island (India) is going on, with lava flows on the orth flank of the volcano Satellite images acquired on 2, 5, 10, and 15 December showed that the lower half of the flows were hot and active. Thermal anomalies over two vents at the summit were also identified in the images.

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The PHIVOLCS indicates that activity continues at Mayon (Philippines). The seismic network is recording events caused by rockfalls or volcanic earthquakes. SO2 emissions average 307 tonnes per day. The Alert Level remains at 1 (on a 0-5 scale).

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The Servicio Geologico Colombiano (SGC) indicates that eruptive activity is still observed at Puracé (Colombia). Seismicity is characterized by brief episodes of tremor, long-period signals indicating fluid movement, and periods of continuous tremor. The seismicity is located at depths less than 1 km and is related to internal movement of gases as well as emissions. Earthquakes indicating rock fracturing are located within 3 km of the crater at depths of 1-3 km. Gas-and-ash emissions can be seen rising 700-800 m above the summit. Elevated temperatures in the crater area continue to be detected and are possibly associated with the emissions of hot gases. Minor ashfall and a weak sulfur odor are sometimes reported in several communities. The Alert Level remains at Orange (the second level on a four-color scale).

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In Indonesia, eruptive activity continues at Semeru with daily events recorded by the seismic network. Steam and ash ash plumes are observed almost daily rising up to1,100 m above the summit. Incandescence at the summit on the upper SE flank can sometimes be seen at night in webcam images. The Alert Level remains at 3 and the public is asked to stay at least 5 km away from the summit in all directions, and 13 km from the summit on the SE flank along the Kobokan drainage, and 500 m from the banks of the Kobokan drainage as far as 17 km SE of the summit because of the risks of pyroclastic flows and lahars during periods of heavy rain.

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Still in Indonesia, in western Sumatra, increased seismicity has been reported at Talang since September 2024, and seismic events indicative of magma movement since early December 2025. During 1-9 December 2025 seismicity was characterized by 101 VT earthquakes, two felt earthquakes ranging I-III on the Modified Mercalli Intensity scale (MMI), and 14 deep tectonic earthquakes. A tectonic earthquake (M 4.7) on 10 December was located about 222 km N; this was followed over about the next six hours by 227 VT earthquakes. On that same day, the Alert Level was raised to 2 (on a scale of 1-4) and visitors and tourists were askd to stay away 2 km from both South Crater and Main Crater. PVMBG specifies that Talang is located along the central zone of the active Great Sumatran Fault and influenced by tectonic activity.

Source : PVMBG.

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The alert level remains unchanged at 2 (on a scale 1-4) for Dukono, Ibu, Lewotolok, Marapi, and at 3 for Merapi.

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Eruptive activity continues at Stromboli (Sicily) from five vents in Area N within the upper part of the Sciara del Fuoco, and from at least two vents in Area C-S (South-Central Crater) on the crater terrace. The vents in Area N produce low- to medium-intensity explosions at a rate of 10-21 per hour, ejecting lapilli and bombs less than 150 m above the vents. Low- to medium-intensity explosions eject tephra from two vents in Area C-S at a rate of 0-3 times per hour. The Alert Level remains at Yellow (level 2 on a four-level scale).

Source : INGV.

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No significant recent news from Piton de la Fournaise (Reunion Island). The seismic crisis of December 5th was short-lived but alerted both the Observatory onand the Prefecture for fear of an imminen eruption. However nothing happened ans after being closed to the public, the Enclos was opened again.

However the OVPF insists that one should remain cautious because seismicity and the slow inflation of the summit area continue. This suggests pressurization of the shallow magma reservoir. This pressurization process can last from several days to several weeks before the reservoir roof ruptures, resulting in magma being injected towards the surface and potentially triggering an eruption, but it can also stop without leading to an eruption in the short term.

Anything is possible, but nobody knows for sure…

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Activity remains globally stable on other volcanoes mentioned in the previous bulletins « Volcanoes of the world ».

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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La société des records et des extrêmes // The society of records and extremes

Au 21ème siècle, notre société est friande de records et d’extrêmes. Un psychologue pourrait sans doute nous expliquer pourquoi. Peut-être certaines personnes ont-elles besoin de se rassurer en démontrant qu’elles ont accompli un exploit. Quoi qu’il en soit, le Livre Guinness des Records montre qu’ils existent dans des domaines très variés, certains paraissant un peu ridicules. Il convient de préciser que pour être homologué, un record doit être officiellement validé et, si nécessaire, mesuré à l’aide d’instruments fiables.
En ce qui concerne la Nature, on peut citer quelques exemples de records liés aux sons, aux fontaines de lave, aux vagues océaniques ou encore à la vitesse du vent. Nous allons les examiner.

Dans un article précédent, j’expliquais que le son le plus fort jamais entendu a probablement été produit lors de l’éruption du Hunga Tonga-Hunga Ha’apai en 2022. Le bruit a dépassé celui de l’explosion du Krakatau en 1883. J’ai écrit « probablement » car aucun instrument fiable n’a mesuré le bruit à la source même de l’éruption.

Crédit photo: NASA

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On dit souvent que la plus haute fontaine de lave au monde a été observée lors de l’éruption du Kīlauea Iki en novembre-décembre 1959. Elle atteignait 580 m au-dessus de la bouche éruptive.

Crédit photo : Service des parcs nationaux

Cependant, d’autres volcans ont été plus performants. Des fontaines bien plus hautes ont été observées lors de l’éruption de l’Etna (Sicile) le 12 janvier 2011 (600 à 800 mètres de hauteur) et surtout lors de l’éruption du 23 novembre 2013, où elles ont atteint 2,8 km de hauteur. Ces estimations ont été réalisées par l’INGV à partir des images fournies par les webcams.

Bien que cela ne soit pas officiel, on estime que les fontaines de lave lors de l’éruption du Vésuve en 1779 ont atteint des hauteurs de 3 000 mètres.

Selon le Livre Guinness des Records, « la plus haute fontaine de lave volcanique jamais enregistrée mesurait 1 600 mètres (5 250 pieds) de hauteur. Elle a jailli lors de l’éruption du volcan Izu-Ōshima, au Japon, en novembre 1986. » Il semblerait donc que l’Etna ait fait mieux depuis, sans que cela apparaisse dans le Livre Guinness.

Éruption de l’Izu-Ōshima en 1986 (Source: JMA)

La variabilité de ces chiffres montre qu’il existe une grande incertitude quant au record mondial des fontaines de lave.

À titre de comparaison, les fontaines de lave lors de l’Épisode 38 de l’éruption du Kilauea ont été mesurées à 370 mètres, soit plus haut que la tour Eiffel à Paris.

Image webcam

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Lors des tempêtes en mer, les marins signalent d’énormes vagues capables de menacer, voire de faire chavirer les navires. Parfois appelées « vagues scélérates », elles peuvent être destructrices. Bien qu’elles aient été observées, personne n’est parvenu à les mesurer de façon précise depuis les navires.
Les vagues scélérates sont des vagues exceptionnellement hautes et imprévisibles qui peuvent surgir soudainement en haute mer. Également appelées murs d’eau, elles sont disproportionnées par rapport aux conditions marines environnantes. Contrairement aux tsunamis, qui sont générés par des perturbations sous-marines telles que les séismes, les vagues scélérates semblent résulter de la combinaison de plusieurs vagues plus petites qui, sous l’effet de diverses conditions océaniques, associent leurs énergies en une seule vague d’une puissance exceptionnelle.
La plus haute vague scélérate jamais enregistrée (Vague Draupner) mesurait 25,60 mètres de haut et a été détectée par une plateforme pétrolière norvégienne en mer du Nord en 1995. Les chercheurs qui ont étudié cette vague ont constaté qu’elle s’était produite dans des conditions de mer relativement difficiles, caractérisées par des vents forts et des vagues de grande hauteur, ce qui a probablement contribué à sa formation extrême.

Il convient de noter que d’autres vagues scélérates ont pu se produire sans être détectées dans les océans du monde.

Crédit photo: Wikipedia

S’agissant des vagues océaniques, on les associe souvent au surf. Teahupo’o, à Tahiti, est célèbre pour ses vagues puissantes qui peuvent atteindre 6 mètres de haut. Des vagues similaires sont observées à Banzai Pipeline, à Hawaï. La plus grande vague jamais surfée a été enregistrée à Nazaré, au Portugal, avec une hauteur de 26,21 mètres.

En 1959, dans la baie de Lituya, en Alaska, un glissement de terrain a déclenché la plus grande vague jamais enregistrée, mesurant 524 mètres de hauteur. De la même manière, le tsunami de 2004 dans l’océan Indien a engendré des vagues de plus de 30 mètres de haut, causant des morts et d’importants dégâts. Cependant, ces deux événements n’étaient pas dus à la mer ou à l’océan proprement dits. Ils ont été provoqués par des facteurs extérieurs.

Glissement de terrain et vague de Lituya (Source : Fritz et al. 2001)

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Lors des tempêtes et des ouragans, les vents peuvent atteindre des vitesses très élevées.

En 1934, un vent violent a balayé l’observatoire du Mont Washington, dans le New Hampshire, avec des rafales de 372 km/h.

En 2017, l’ouragan Irma a semé la destruction sur son passage, arrachant des toits et déracinant des arbres avec des vents dépassant les 298 km/h. Les records varient selon le lieu, la cause et les instruments de mesure.

D’après l’OMM, le vent de surface le plus fort jamais enregistré a atteint 407 km/h (253 mph). Cette vitesse a été mesurée à Barrow Island (Australie) par une station météorologique automatique lors du passage du cyclone tropical Olivia, le 10 avril 1996. L’OMM utilise uniquement les vitesses enregistrées par les instruments, et non des estimations ou des calculs.

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À noter que les vents les plus violents du système solaire soufflent sur Neptune à une vitesse de 1770 km/h (1 100 mph) selon la NASA, 2100 km/h selon d’autres sources.

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In the 21st century, our society is fond of records and extremes. A psychologist would probably explain why. Maybe some people need to reassure themselves by showing they have performed a feat of strength. Anyway, the Guinness Book of World Records shows that they exist in a variety of domains, some of them looking a bit ridiculous. It should be added that to be registered, a record should be officially ratified, and if necessarry measured by reliable instruments.

As far as Nature is concerned, we can mention a few of them about sounds, lava fountains, ocean waves or wind speed.

In a previous post, I explained that the loudest sound was probably produced during the 2022 eruption of the Hunga Tonga-Hunga Ha’apai eruption, surpassing the noise emitted by the 1883 explosion f Krakatau. I wrote probably because there was no reliable instrument to measure the noise at the source.

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It is often said that the tallest lava fountain in the world was observed during the November-December 1959 Kīlauea Iki eruption. They reached 580 m above the vent.

However, much taller fountains were observed during Mount Etna‘s 12 January 2011 eruption (600-800 meters high) and above all during the eruption of 23 November 2013 when they reached 2.8 km high. The estimates were made by the INGV from the images provided by the webcams.

While not official, it is believed that lava fountains during Mt. Vesuvius‘ 1779 eruption reached heights of 3,000 meters. I

According to the Guinness Book of World Records, « the tallest volcanic fire fountain ever recorded measured 1,600 m (5,250 ft) in height. It occurred during the eruption of the Izu-Ōshima volcano, Japan in November 1986. »

These different figures show that there is a lot of uncertainty about the world record of lava fountains.

As a comparison, the lava fountains during Episode 38 of the Kilauea eruption were measured at 370 meters, higher than the Eiffel Tower in Paris.

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During the storms at sea, sailors report huge waves able to threaten or even capsize the ships. Sometimes called « rogue waves », they can be destructive. Although they have been seen, nobody was really able to measure them.

In 1959 in Lituya Bay, Alaska, a landslide triggered the largest wave ever recorded with 524 meters. In the same way, the tsunami in the Indian Ocean in 2004 triggered waves more than 30 meters high that caused deaths and damage. However, both events were not caused by the sea or the ocean itself.

Rogue waves are an unusually large and unexpected wave that can appear suddenly in the open ocean, posing significant dangers to ships. Also referred to as walls of water, they are disproportionately tall and steep, compared to the surrounding sea conditions. Unlike tsunamis, which are generated by underwater disturbances like earthquakes, rogue waves seem to arise due to the merging of several smaller waves, which, due to various oceanic conditions, combine their energies into a single, exceptionally powerful wave.

The highest rogue wave ever recorded measured 25.60 meters in height and was detected by a Norwegian oil platform in the North Sea in 1995. Researchers studying this wave noted that it occurred in a relatively harsh sea state, characterized by strong winds and significant wave heights, which likely contributed to its extreme formation.

It should be noted that other rogue waves may have occured unnoticed in the world’s oceans.

As far as ocean waves are concerned, they are often mentioned about surf. Teahupo’o, Tahiti, is famous for its powerful waves that may be 6 meters high and draw experienced surfurs. Similar waves are observed at Banzai Pipeline, Hawaii. The biggest wave ever surfed was recorded in Nazaré, Portugal, with a height of 26.21 meters.

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During storms and hurricanes the winds can reach very high speeds.

In 1934, a « Big Wind » whipped the Mount Washington Observatory in New Hampshire at 231 mph (372 km/h).

In 2017, Hurricane Irma left a path of destruction, blowing off roofs and uprooting trees with winds over 185 mph (298 km/h).

There are different records depending on where the wind occurred, what created it, and which instrument measured it. According to WMO, the strongest recorded surface wind is 253 mph (407 km/h). That wind was measured at Barrow Island (Australia), by an automated weather station during Tropical Cyclone Olivia on April 10, 1996. WMO uses only speeds recorded by instruments, not estimates or calculations.

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It can be added that the strongest winds in the solar system are on Neptune, where they blow at 1,100 mph (1,770 km/h), according to NASA, and even 2,100 km/h, according to other sources.

Une belle exposition à Catane // Una bella mostra a Catania

Si, par hasard, vous passez à Catane ces prochains jours, n’hésitez pas à visiter l’exposition consacrée, avec des photos d’époque, à l’éruption de l’Etna en 1950-1951.

En 1950 a eu lieu l’une des plus importantes éruptions du 20ème siècle sur l’Etna. Des terres cultivées ont été recouvertes par la lave et des maisons isolées ont été détruites. L’événement a duré environ un an à partir du 25 novembre 1950, quand une bouche éruptive s’est ouverte sur le flanc est du volcan. Il s’est terminé le 2 décembre 1951 sans avoir affecté aucune zone habitée.
Une première fracture s’est ouverte à une altitude de 2800 m d’altitude et s’est progressivement étendue jusqu’à une altitude de 2250 m. Elle a donné naissance à des centres explosifs dans sa patie supérieure et une seule bouche effusive à plus basse altitude.
Les coulées de lave sont descendues jusqu’à une altitude de 800 m et ont couvert une superficie de 10,5 km². Le volume total de matériaux émis est estimé à environ 630000 m³. La seule quantité de lave est estimée à 171 millions de m³, avec une épaisseur moyenne d’un peu plus de 15 mètres. Les bourgade de Milo et Zafferana Etnea ont été menacées, mais finalement épargnées.

Voici une vidéo montrant l’éruption de 1950 :

https://youtu.be/NJ0GHE1yJp4

L’éruption de 1950-1951 est le thème d’une exposition de photos prises par Fosco Maraini, le célèbre photographe, anthropologue, orientaliste, écrivain et passionné de montagne, qui a suivi cette éruption. Organisée par l ‘INGV, l’exposition présente cinquante photographies prises lors de cet événement. Elles seront exposées à Catane, au Palazzo Biscari, dans le cadre de l’exposition « Nevefuocoghiacciozolfolava », dont le vernissage aura lieu le 4 décembre à 17h30.
Le journal La Sicilia explique à ses lecteurs que « les cinquante images constituent un précieux témoignage d’une mémoire collective, d’une histoire de résistance. Elles témoignent de l’amour et de la lutte ancestrale entre l’homme et l’Etna. L’objectif du photographe ne se contente pas de saisir la force de la nature, mais se concentre avant tout sur les hommes et les femmes qui, une fois de plus, faisaient face à une éruption. » Pour l’exposition, les trois commissaires qui l’ont mise sur pied ont également retrouvé le documentaire original tourné par Maraini au début des années 1950, « Etna Mareneve », aux images extraordinaires pour l’époque, dans lequel l’auteur exprime son émerveillement face à « ce géant de neige, de feu, de glace, de soufre et de lave », comme l’indique le titre de l’exposition.
L’exposition sera ouverte au public à Catane le 4 décembre 2025, puis du 9 décembre au 6 janvier 2026 dans la salle Parlatoio du Palazzo Platamone. À l’occasion du vernissage, un catalogue gratuit sera distribué. L’initiative a été organisée en collaboration avec la municipalité de Catane et avec le soutien de la Fondation Alinari pour la photographie, du Gabinetto Vieusseux de Florence, du Musée national de la montagne du Club alpin italien (CAI) de Turin et du journal catanais « La Sicilia », qui a fourni — grâce à ses archives historiques numériques — les pages et articles publiés pendant l’éruption de 1950-51. En dehors de la photo illustrant cette note, vous trouverez sur le site web du journal plusieurs autres clichés de l’éruption de 1950-51.

Source : La Sicilia.


Una delle foto della mostra (Fosco Maraini)

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Se, per caso, vi trovate a Catania nei prossimi giorni, non esitate a visitare la mostra dedicata, con foto d’epoca, all’eruzione dell’Etna del 1950-1951.

Nel 1950, c’è stata sull’Etna l’Etna una delle eruzioni più significative del XX secolo. I terreni agricoli sono stati ricoperti di lava e alcune case isolate sono state distrutte. L’evento ha durato circa un anno, a partire dal 25 novembre 1950, quando si è aperta una bocca eruttiva sul fianco orientale del vulcano. Si è finita il 2 dicembre 1951, senza distruggere alcun centro abitato.
Una fessura iniziale si è aperta a quota 2.800 metri e si è estesa gradualmente fino a 2.250 metri. Ha prodotto centri esplosivi nel suo tratto superiore e un’unica bocca effusiva a quota inferiore.
Le colate laviche sono scese fino a quota 800 metri e hanno ricoperto un’area di 10,5 chilometri quadrati. Il volume totale del materiale espulso è stimato in circa 630.000 metri cubi. La sola colata lavica è stimata in 171 milioni di metri cubi, con uno spessore medio di poco superiore ai 15 metri. Le città di Milo e Zafferana Etnea furono minacciate, ma alla fine furono risparmiate.

Ecco un video che mostra l’eruzione del 1950:
https://youtu.be/NJ0GHE1yJp4

L’eruzione del 1950-1951 è oggetto di una mostra fotografica con delle foto fatte da Fosco Maraini, il celebre e raffinato fotografo, antropologo, orientalista, scrittore e appassionato di montagna, che seguì l’eruzione dell’Etna del 1950-51. La mostra presenta cinquanta fotografie di quell’evento. Saranno esposte a Catania, a Palazzo Biscari, dove il 4 dicembre, alle 17.30, si inaugura la mostra “Nevefuocoghiacciozolfolava”, organizzata dall’Istituto Nazionale di Geofisica e Vulcanologia (INGV).

Il giornale La Sicilia spiega che « i 50 scatti di Maraini sono testimonianza preziosa di una memoria collettiva, di una storia di resistenza. Testimonianza dell’amore e della lotta antica tra l’uomo e l’Etna. L’obiettivo del fotografo non afferra solo la forza della natura, ma si sofferma soprattutto sugli uomini e le donne che affrontavano ancora una volta un’eruzione. »

I tre curatori che hanno organizzato la mostra hanno anche recuperato il documentario originale girato da Maraini agli inizi degli anni Cinquanta, “Etna mareneve”, con immagini straordinarie per l’epoca, in cui l’autore esprime il suo stupore di fronte a un gigante fatto di neve, fuoco, ghiaccio, zolfo e lava, come si intitola appunto la mostra.

La mostra sarà visitabile a Catania il 4 dicembre a Palazzo Biscari, e dal 9 dicembre 2025 al 6 gennaio 2026 nella Sala Parlatoio di Palazzo Platamone. Durante l’inaugurazione sarà distribuito gratuitamente un catalogo. L’iniziativa è stata realizzata in collaborazione con il Comune di Catania e con il contributo della Fondazione Alinari per la Fotografia, del Gabinetto Vieusseux di Firenze, del Museo Nazionale della Montagna del Cai di Torino e del quotidiano La Sicilia di Catania che ha fornito – grazie all’archivio storico digitale – le pagine e gli articoli pubblicati durante l’eruzione del 1950-51. Oltre alla foto che illustra il mio articolo, sul sito web del giornale troverete numerose altre immagini dell’eruzione del 1950-51.

Sirgente : La Sicilia.

Ça bouge un peu à la Réunion…et beaucoup en Sicile !

L’OVPF constate depuis la mi-septembre une légère hausse de la sismicité sous le massif du Piton de la Fournaise (Île de la Réunion). Cette activité ne signifie pas forcément une éruption prochaine, mais elle sort un peu de la léthargie observée ces derniers mois.

Depuis la mi-septembre 2025, l’activité est observée à une vingtaine de kilomètres de profondeur sous la région des Plaines. Elle semble traduire une réactivation de la zone de transfert profonde, « potentiellement liée à des mouvements de magma en profondeur ou à une pressurisation accrue dans les conduits internes du Piton de la Fournaise », selon l’Observatoire.

De plus, depuis le 22 novembre 2025, on enregistre également une augmentation modérée de la sismicité sous la zone sommitale. Les instruments ont d’abord détecté une sismicité profonde (4 – 5 km) sous la bordure nord du cratère Dolomieu. Ces séismes sont de très faible magnitude (M<0.4), et la hausse actuelle reste limitée, bien en dessous de ce qui avait été observé dans cette zone lors des réactivations profondes de 1998 et 2015.
À partir du 24 novembre, cette activité profonde s’est accompagnée de l’apparition de plusieurs événements longue-période (LP), puis, à partir du 26 novembre, d’une légère hausse de la sismicité plus superficielle, vers 2 km de profondeur sous le sommet, au-dessus du réservoir magmatique superficiel, avec 16 événements enregistrés sur la journée.
L’OVPF explique qu’à l’heure actuelle cette hausse modérée de la sismicité, associée à l’absence de déformation significative du sol et à l’absence de changement notable dans les émissions de CO2 ne traduit probablement pas une réalimentation majeure du réservoir magmatique superficiel.

Photo: C. Grandpey

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En Sicile, la polémique autour des Crateri Silvestri ferait sûrement, à elle seule, s’agiter les sismomètres. Il y a quelques semaines, j’ai écrit une note à propos du droit d’entrée de 5 euros imposé aux visiteurs par Russo Morosoli, le soi-disant propriétaire des cratères, une situation déjà critiquée par beaucoup

Selon un dernier rebondissement de l’affaire, l’accès aux cratères se fait sur un terrain qui, en réalité, n’appartient pas à Russo Morosoli. Mais à Davide Biondi, pharmacien de profession, qui possède avec ses frères les parcelles 69 et 70 qui correspondent à l’entrée des sentiers des Monti Silvestri. Pr, c’est là que le groupe Russo Morosoli a installé sa camionnette de paiement qui est en service depuis début octobre.

L’affaire a rapidement pris une tournure juridique. Munis des documents du cadastre, Biondi et ses frères ont aussitôt contacté leurs avocats et adressé deux mises en demeure à la société de Russo Morosoli. On peut lire dans un document signé par les frères Biondi « que votre société exerce une activité économique sur notre terrain, exigeant un droit d’entrée de cinq euros par personne des touristes et randonneurs, ainsi que de toute personne souhaitant accéder au sentier situé sur le flanc ouest des cratères, au nord de la route départementale. Ils ont installé une barrière mobile composée de poteaux reliés par une barrière sur notre propriété et ont employé une personne, également sur notre terrain, pour contrôler les visiteurs et vérifier l’achat des billets. » Selon les frères Biondi, « cette activité, exercée sur notre terrain sans notre autorisation, constitue une violation de nos droits de propriété et est illégale. » Ce document inclut une mise en demeure formelle de cesser les activités et de retirer tout ce qui a été installé, avec le risque d’être poursuivi en justice, mais aussi de se voir réclamer des dommages et intérêts pour le préjudice subi et à venir.

De plus, selon la famille Biondi se trouvait également sur leurs terres l’autel de la Madonna della Neve, englouti par l’éruption de 1983 et déplacé, des années plus tard, près du refuge Sapienza. le pharmacien ajoute donc : « L’accès aux cratères doit absolument rester libre. Quant à l’argent récolté pour accéder aux cratères, il devrait servir à remettre l’autel à son emplacement d’origine.

Selon le journal La Sicilia dont l’article sert de support à cette note, c’est un coup dur pour l’histoire des cratères de Silvestri, dont la controverse repose entièrement sur l’exercice du droit de propriété privée. Or, ce sont précisément ces droits que le groupe Russo Morosoli revendique dès la première ligne de son communiqué officiel : « Nous avons acquis les cratères de Silvestri en 1997 suite à la faillite de la société Montenero.» Un jugement sur lequel les frères Biondi ont désormais leur mot à dire.

Il ne reste plus qu’à attendre le prochain numéro de cette farce à la mode sicilienne…

Source : La Sicilia.

Photo: C. Grandpey