L’Arctique, une région de plus en plus stratégique // The Arctic, an increasingly strategic region

Avec la fonte des glaces dans l’Arctique, les tensions s’intensifient entre les superpuissances qui se disputent la région, et la Chine est l’une des plus agressives. Bien que la Chine n’ait aucune ouverture sur l’océan Arctique, le pays est déterminé à devenir un acteur majeur dans l’Arctique. Il cherche à acquérir des biens immobiliers, à participer à des projets d’infrastructures et à établir une présence permanente dans la région. La Chine se décrit déjà comme un « État quasi-arctique », même si Harbin, sa capitale régionale la plus septentrionale, se trouve à peu près à la même latitude que Venise en Italie.
L’Arctique est en passe de devenir l’une des régions les plus convoitées au monde. Pékin fait face à une concurrence féroce de la part de la Russie, de l’Europe, de l’Inde et des États-Unis. L’Arctique couvre seulement 4 % du globe terrestre, mais les puissances mondiales y voient un monde d’opportunités nouvelles grâce aux changements environnementaux. La fonte des glaces de l’Arctique facilite l’accès aux ressources naturelles de la région, telles que les minéraux, le pétrole et le gaz. Environ 30 % du gaz naturel inexploité se trouverait dans l’Arctique. De plus, l’Arctique ouvre la voie à de nouvelles routes commerciales maritimes, réduisant considérablement les temps de trajet entre l’Asie et l’Europe.
À l’intérieur du cercle polaire arctique, à l’extrême nord de la Norvège continentale, l’ancienne ville minière de Kirkenes ressemble aujourd’hui à une ville fantôme. Elle pourrait pourtant devenir le premier port d’escale européen pour un nombre important de porte-conteneurs en provenance d’Asie, en fonction de la vitesse de fonte des glaces polaires. La Chine est bien sûr intéressée, mais les autorités norvégiennes affirment vouloir nouer des relations avec la Chine, sans pour autant en dépendre.
L’approche agressive de la Chine commence à ne pas être appréciée dans l’Arctique européen. Les récentes tentatives de Pékin d’acquérir des ports maritimes en Norvège et en Suède, ainsi qu’un aéroport au Groenland, ont été repoussées.

Pendant ce temps, la Russie contrôle la moitié du littoral arctique et attire les investisseurs chinois. Les deux pays coopèrent également militairement dans l’Arctique. Les garde-côtes chinois sont entrés dans l’Arctique pour la première fois en octobre 2024, lors de manœuvres conjointes avec les forces russes. C’est comme si Pékin et Moscou observaient l’OTAN, qui a intensifié ses exercices dans l’Arctique. Tous les pays riverains de l’Arctique sont membres de l’OTAN, à l’exception de la Russie. La Finlande et la Suède ont adhéré à l’OTAN après l’invasion de l’Ukraine. Il faut noter que la Chine tient à ne pas s’aligner trop étroitement sur la Russie. Elle souhaite éviter les sanctions occidentales et continuer à commercer avec les puissances occidentales, à l’intérieur comme à l’extérieur de l’Arctique.
De son côté, Moscou dépend fortement de ses ressources naturelles dans la région, et la Russie courtise également d’autres investisseurs dans l’Arctique, dont les États-Unis. Le pays compte également sur son Arctique pour stocker des armes stratégiques, principalement sur la péninsule de Kola, qui regorge de capacités nucléaires et abrite sa légendaire Flotte du Nord. La Norvège et ses alliés de l’OTAN sont en alerte face à la présence de sous-marins espions et d’autres navires russes dans l’Arctique.
La Norvège est un important fournisseur de gaz naturel pour l’Europe, y compris le Royaume-Uni, notamment depuis l’imposition de sanctions sur les exportations russes suite à l’invasion de l’Ukraine. Moscou modernise ses capacités militaires dans l’Arctique. La Russie dispose d’une importante flotte de sous-marins espions et nucléaires. Passant inaperçus, ils pourraient potentiellement viser des capitales européennes avec leurs missiles et menacer les États-Unis.

Situé entre la Norvège continentale et le pôle Nord, l’archipel du Svalbard est au cœur de la lutte des puissances mondiales pour les ressources de l’Arctique. Le Svalbard est régi par un traité permettant aux ressortissants de tous les pays signataires d’y travailler sans visa. La plupart des bénéficiaires travaillent dans les mines, le tourisme et la recherche scientifique. Cela peut paraître une situation harmonieuse mais depuis l’invasion de l’Ukraine, on observe une montée du nationalisme dans certaines communautés. La montée de ces rivalités nationales dans l’Arctique n’est pas sans conséquences. Les communautés autochtones de la région, dont un peu plus de la moitié vivent dans l’Arctique russe, ont souvent le sentiment que les dirigeants ne reconnaissent pas les droits des peuples qui y vivent depuis longtemps. Elles accusent les pays européens d’utiliser la crise climatique » comme prétexte pour procéder à des extractions et envahir les terres autochtones. Il n’y a pas si longtemps, on entendait parler d’exceptionnalisme arctique, où les huit pays riverains de la région – le Canada, la Russie, les États-Unis, la Finlande, la Suède, la Norvège, le Danemark et l’Islande – ainsi que les représentants de six communautés autochtones arctiques et d’autres pays observateurs, dont la Chine et le Royaume-Uni, mettaient de côté leurs divergences politiques pour œuvrer ensemble à la protection et à la gouvernance de cette région du monde. Aujourd’hui, c’est différent. Les pays agissent de plus en plus égoïstement, dans leur propre intérêt.
Source : La BBC.

Source: Wikipedia

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With the melting of the ice in the Arctic, tensions rise among superpowers to scrap for a piece of the region, and China is one of the most aggressive. Although China has no open door onto the Arctic Ocean, the country is determined to be a big Arctic player. It’s been vying to buy real estate, get involved in infrastructure projects and hopes to establish a permanent regional presence. China already describes itself as a « near-Arctic state », even though its northernmost regional capital Harbin is on roughly the same latitude as Venice, Italy.

The Arctic is fast becoming one of the most hotly-contested parts of the world. Beijing faces stiff competition from Russia, Europe, India and the US.

The Arctic encompasses 4% of the globe, but global powers see a new world of opportunities opening up in the Arctic on the back of environmental changes. The melting ice in the Arctic makes it easier to access the region’s incredible natural resources – critical minerals, oil, and gas. Around 30% of untapped natural gas is said to be found in the Arctic. What’s more, the Arctic is opening up possibilities for new maritime trade routes, drastically reducing travel time between Asia and Europe.

Inside the Arctic Circle, at the northernmost point of mainland Norway, the former mining town of Kirkenes currently rather looks like a ghost town, but one can imagine the appeal of the possibility of becoming the first European port of call for masses of container ships from Asia, depending on how fast the polar ice continues to melt. China is of course interested but Norwegian authorities say that they want a relationship with China, but don’t want to be dependent on China.

China’s aggressive approach is beginning to be rejected across the European Arctic. Recent attempts by Beijing to buy into seaports in Norway and Sweden and an airport in Greenland, for example, were rebuffed.

Meantime, Russia controls half of the Arctic shoreline and it has been hoovering up Chinese investments. The two countries cooperate militarily in the Arctic too. China’s coastguard entered the Arctic for the first time in October 2024, in a joint patrol with Russian forces. It’s as if Beijing and Moscow are looking over at NATO, which has stepped up its exercises in the Arctic.Every country bordering the Arctic is a member of NATO except Russia. Finland and Sweden joined after the full-scale invasion of Ukraine. However, China is keen not to align itself too closely with Russia. It wants to avoid Western sanctions and to continue doing business with Western powers, inside and outside the Arctic.

On its side, Moscow relies heavily on its natural resources there. And it’s courting other Arctic investors too, including the US. Russia also relies on its Arctic to store strategic weapons – mainly on its Kola peninsula, which bristles with nuclear capabilities and is home to its legendary Northern Fleet. Norway and its NATO allies are on the alert for Russian spy submarines and other vessels in the Arctic.

Norway is a major supplier of natural gas to Europe, including the UK, especially since sanctions were imposed on Russian exports following its full-scale invasion of Ukraine. Moscow has been modernising its military capabilities in the Arctic. It has a serious fleet of spy and nuclear submarines. If they pass undetected, they could potentially target missiles at capitals across Europe and also threaten the US.

Located between mainland Norway and the North Pole, the Svalbard archipelago is at the heart of the scramble between global powers for Arctic resources. Svalbard is governed by a treaty allowing people from all countries that signed it to work there visa-free. Most are employed in mines, tourism and scientific research. That may sound harmonious, but since the full-scale invasion of Ukraine there has been a noticeable flexing of nationalist muscles in some communities here. The rising mood of national rivalries in the Arctic is not without consequences. Indigenous communities in the region, just over half of whom live in the Russian Arctic, often feel that there is a failure on the part of those in power to acknowledge the rights of the peoples who have long called the region home. They accuse European countries of using the climate crisis as an excuse to extract and invade indigenous lands.

Not long ago, one used to hear talk of Arctic exceptionalism, where the eight countries bordering the Arctic – Canada, Russia, the US, Finland, Sweden, Norway, Denmark and Iceland – along with representatives of six Arctic indigenous communities and other observer countries, including China and the UK, would put aside political differences to work together to protect and govern this incredible part of the world. Today is different. Countries increasingly act in their own interests.

Source : The BBC.

La nouvelle vie des ours polaires // The new life of polar bears

Avec la hausse des températures en Arctique, plus rapide qu’ailleurs dans le monde, la banquise disparaît, ce qui affecte le mode de vie des animaux de cette partie du monde. L’ours polaire est l’espèce la plus menacée. Avec le manque de glace, les plantigrades sont de plus en plus souvent obligés de vivre sur terre et de changer leur régime alimentaire. J’ai indiqué dans des articles précédents qu’ils se nourrissent d’oies polaires, par exemple. Une équipe de biologistes canadiens s’est rendue à Churchill, au Manitoba, surnommée la « capitale de l’ours polaire », en novembre 2018, où ils ont commencé une étude sur les ours polaires de la région.

Ours polaire (Photo: C. Grandpey)

Le projet des biologistes canadiens visait à « mieux comprendre comment le réchauffement climatique, la captivité et les altérations alimentaires affectent le microbiome intestinal, le régime alimentaire et la santé globale des plantigrades. » Pour ce faire, ils devaient recueillir, via leurs excréments, le microbiome fécal, c’est-à-dire les microbes qui digèrent la nourriture. Ce sont de bons indicateurs de la santé des ours polaires en captivité et dans leur milieu naturel. Il suffit ensuite de comparer les excréments de ces deux univers.
Les scientifiques ont également recueilli des échantillons d’algues sur le rivage dans les zones fréquentées par les ours. Les animaux se nourrissent avec un régime alimentaire à base de maquereau plus riche en protéines et d’algues qui compensent les changements de nourriture auxquels les ours polaires peuvent être confrontés en raison du réchauffement climatique. En effet, le déclin de la glace de mer arctique les oblige à rester sur terre sans accès à leur régime alimentaire traditionnel à base de mammifères marins.
L’équipe scientifique a constaté que les ours polaires en captivité, qui suivent un régime alimentaire riche en protéines pendant longtemps, présentent un microbiome fécal différent et plus diversifié que leurs homologues sauvages, probablement en raison de changements dans leur régime alimentaire et leur habitat.
L’étude révèle que la diminution de la couverture de glace de mer arctique et l’allongement des saisons sans glace réduisent la zone et la fenêtre de temps pendant laquelle les ours polaires peuvent rester sur les plateformes glaciaires. Cela incite certaines populations d’ours à rester plus longtemps sur terre pour y chasser les animaux, ce qui entraîne le passage d’un régime alimentaire riche en graisse de phoque à un régime pauvre en graisse et riche en protéines pendant une période prolongée. S’ils deviennent contraints de rester sur terre en raison d’un manque de glace de mer et doivent survivre grâce à des sources de nourriture terrestres, le régime alimentaire des ours polaires, et donc leur microbiome intestinal, changeront.
L’étude montre que « s’ils parviennent à s’adapter et à survivre, les ours polaires que nous connaissons aujourd’hui seront des animaux très différents ».
Source : Phys.org.

J’ai également expliqué dans des notes précédentes que les ours polaires qui se nourrissent de carcasses de baleines sur le littoral sont souvent amenés à partager leur nourriture avec les grizzlis et qu’une interaction se produit entre les deux espèces.

Grizzly (Photo: C. Grandpey)

Les os de baleines boréales près du village de Kaktovik sont devenus en automne des lieux de rencontre pour les ours polaires ainsi que pour quelques grizzlis en provenance de North Slope. Les os de baleines et la viande qui y subsiste constituent pour les ours une source de nourriture riche en graisse qui fait défaut sur la banquise.

Un résultat inattendu de cette cohabitation entre ours polaires et grizzlis est l’apparition d’une nouvelle espèce d’ours née de l’accouplement entre deux espèces pourtant séparées par 500 000 ans d’évolution. Son nom est encore incertain car cet animal reste extrêmement rare : pizzly, grolar, nanulak [ours polaire (nanuk) et grizzly (aklak)]. Cela fait longtemps que l’on sait que le grizzly et l’ours polaire sont biologiquement et génétiquement compatibles, cette hybridation s’étant déjà produite dans des zoos. En 2009, on comptait 17 individus connus, dont un frère et une sœur au zoo allemand d’Osnabrück.

 Nanulak (Crédit photo: France Info)

Pour certains scientifiques, cet hybride plus adapté au mode de vie terrestre pourrait remplacer l’ours polaire. Cependant, cette évolution ne se fera pas en quelques années. Selon les chercheurs, il faudra des centaines de générations pour que nous observions un authentique nouveau type d’ours.

Pour mieux connaître l’ours.  Commande du livre à grandpeyc@club-internet.fr

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With temperatures in the Arctic rising faster tah elsewhere in the world, sea ice is disappearing, which affects the way of life of the animals in that part of the world. Polar bears is the most threatened species. With the lack of ice, they are more and more often obliged to live on land and change their food diets. I indicated in previous posts that they feed on polar geese, for instance. A team of Canadian biologists travelled to Churchill, Manitoba, dubbed the « Capital of Polar Bears, »in November 2018 where they started a research on polar bears in the region.

The biologists’ project was aimed at « better understanding how global warming, captivity and food alterations affect the gut microbiome, diet, and overall health of the plantigrades. To do that, they needed to collect the fecal microbiome, i.e. microbes that digest food and are a good indicator of health of captive and wild polar bears and compare them. »

The scientists also needed to gather seaweed samples from the shore in areas frequented by bears. The animals are fed a higher protein mackerel-based diet and the seaweed compensates for the changes polar bears may face due to global warming, particularly as the decline in Arctic Sea ice forces them to remain onshore without access to their traditional marine mammal-based diet.

The scientific team found that the captive polar bears, who had been on a long-term high-protein diet, exhibited a more diverse and distinct fecal microbiome than their wild counterparts, likely due to dietary and habitat shifts.

The study reveals that shrinking Arctic Sea ice coverage and extended ice-free seasons reduce the area and window of time polar bears can spend on the ice platform. That is causing some populations to increase their land use to hunt for terrestrial animals, resulting in a switch from a fat-rich diet of seals to a low-fat, high protein diet for an extended period. Should they become landlocked due to a lack of sea ice and have to survive on terrestrial food sources, their diet and therefore gut microbiome will change.

The study shows that « if they are able to adapt and survive, the polar bears we know now will be very different animals. »

Source : Phys.org.

I also explained in previous posts that polar bears feeding on whale carcasses on the seashore are often led to share the food with grizzlies and that intraction occurs between the two species. The bowhead bone piles near the village of Kaktovik have become autumn gathering spots for polar bears and even some North Slope grizzlies. The piles give the bears a source of high-fat food that they are lacking on the ice.

An unexpected result of this cohabitation between polar bears and grizzlies is the appearance of a new species of bear born from the mating between two species separated by 500,000 years of evolution. Its name is still uncertain because this animal remains extremely rare: pizzly, grolar, nanulak [polar bear (nanuk) and grizzly bear (aklak)] … It has been known for a long time that grizzly and polar bears are biologically and genetically compatible as this hybridization already occurred in zoos. In 2009, there were 17 known individuals, including a brother and a sister in the German zoo of Osnabrück.
For some scientists, this more earth-friendly hybrid could replace the polar bear. However, this evolution will not happen in a few years. Researchers say it will take hundreds of generations to see an authentic new type of bear.

Réchauffement climatique et dérive polaire // Global warming and polar drift

Une nouvelle étude scientifique menée par des chercheurs du Federal Institute of Technology de Zurich et publiée dans la revue Geophysical Research Letters révèle que les pôles Nord et Sud de la Terre pourraient se déplacer de plus de 26 mètres d’ici 2100.
La fonte des glaces due au réchauffement climatique déplace ces pôles géographiques, ce qui pourrait affecter les vaisseaux spatiaux et la navigation par satellite. La hausse des températures fait fondre les glaciers et les calottes glaciaires, entraînant une redistribution de l’eau à l’échelle planétaire. Ce mouvement déplace l’axe de rotation de la Terre et déplace ses pôles.
Les chercheurs ont réalisé ces estimations après avoir étudié le mouvement des pôles terrestres et les impacts de la fonte des glaces. Ils ont présenté divers scénarios climatiques optimistes et pessimistes d’ici 2100. Le principal facteur de ce déplacement des pôles est la fonte des calottes glaciaires au Groenland, suivie de celle de l’Antarctique et des glaciers à travers le monde. Les scientifiques ajoutent que cet effet surpasse légèrement l’effet de l’ajustement isostatique glaciaire, qui a eu lieu après la fin de la dernière période glaciaire. Cela signifie que l’activité humaine a davantage déplacé le pôle que l’effet des périodes glaciaires.
Les conclusions des chercheurs sont importantes car elles démontrent les effets catastrophiques des activités humaines sur notre planète. Le réchauffement climatique d’origine anthropique amplifie les phénomènes météorologiques extrêmes et modifie la géographie et le mouvement de la Terre. Si les phénomènes météorologiques extrêmes ont toujours existé, la hausse globale des température les amplifie et les rend plus dangereux. Des études comme celle-ci contribuent à dissiper les idées reçues selon lesquelles la crise climatique ne serait pas réelle et ne nous impacterait pas actuellement.
Il existe des conséquences à plus grande échelle pour la sécurité et l’efficacité de la navigation par satellite et pour les engins spatiaux. Les scientifiques utilisent l’axe de rotation de la Terre comme point de référence pour cartographier la position d’un engin spatial. Avec le déplacement de cet axe au fil du temps, il pourrait être plus difficile de déterminer avec précision la position des engins spatiaux.
Dans leur étude, les chercheurs ont également souligné les préoccupations liées aux variations du niveau de la mer et à la déformation de la surface terrestre à cause des variations du mouvement des pôles.
Source : Live Science via Yahoo News.

Source : NASA/JPL-Caltech

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A new scientific study by Federal Institute of Technology Zurich researchers and published in Geophysical Research Letters reveals that Earth’s North and South Poles could shift by more than 26 meters by the year 2100.

Melting ice due to our planet’s overheating is moving these geographic poles, possibly affecting spacecraft and satellite navigation. Rising temperatures are melting glaciers and sheets of ice, causing water to be redistributed worldwide. This movement is shifting Earth’s axis of rotation and relocating its poles.

The researchers made these assessments after studying Earth’s polar motion and the impacts of melting ice. They examined various optimistic and pessimistic climatic scenarios between now and 2100. The primary factor in these shifts is melting ice sheets in Greenland, followed by ice melt in the Antarctic and global glaciers. The scientists add that this effect is somewhat surpassing the effect of glacial isostatic adjustment, which is the effect of solid Earth rebound after the termination of the last ice age. This means that what humans have done has somewhat shifted the pole more than the effect of ice ages.

The researchers’ findings are significant because they demonstrate the catastrophic effects of human activities on our planet. Human-induced global warming is supercharging extreme weather events and changing the geography and movement of Earth. While extreme weather events have always existed, rising global temperatures are making them more powerful and dangerous. Studies such as this help dispel myths that the climate crisis isn’t real or impacting us now.

There are also broader implications for the safety and efficiency of satellite and spacecraft navigation. Experts use Earth’s rotational axis as a reference point to map a spacecraft’s location. With the axis shifting over time, it could be more challenging to determine accurately where spacecraft are flying.

In their study, the researchers also noted the concerns of sea level changes and Earth’s surface deformation due to polar motion changes.

Source : Live Science via Yahoo News.

Réchauffement climatique : risque de propagation de maladies // Global warming : risk of spreading diseases

J’ai expliqué dans plusieurs notes sur ce blog que le dégel du pergélisol peut avoir des conséquences désastreuses pour les populations qui vivent dans la toundra, avec un risque de contamination par de nouvelles maladies. Selon l’Agence de protection de l’environnement (EPA), les températures du pergélisol en Alaska ont augmenté en moyenne de 0,3 °C par décennie entre 1978 et 2023. Le dégel du permafrost peut avoir des répercussions à l’échelle mondiale. Lorsque des microbes ne sont plus emprisonnés dans leur gangue de glace, ils commencent à consommer de la matière organique et générer des gaz comme le méthane et le dioxyde de carbone. Plus ces gaz – qui contribuent au réchauffement climatique – sont libérés dans notre atmosphère, plus ils risquent d’accentuer la hausse des températures et contribuer ainsi, à la fonte des glaces.
Une étude publiée dans la revue Science of the Total Environment en décembre 2024 prévient qu’avec l’accélération du réchauffement climatique dans la région, l’Arctique pourrait devenir un lieu de transmission de maladies de l’animal à l’homme. Les auteurs de l’étude expliquent qu’avec la fonte des glaces davantage de zoonoses seront amenés à se propager. Les zoonoses sont des maladies infectieuses transmissibles des animaux aux humains. Les chercheurs soulignent plusieurs facteurs qui font de l’Arctique une zone préoccupante en matière de zoonoses. La hausse des températures à l’échelle de la planète pourrait les lier les uns aux autres et les amplifier.
Avec la disparition des calottes glaciaires, les humains et la faune sauvage sont confrontés à des problèmes tels que l’élévation du niveau de la mer et les effets connexes de la perte d’habitat et de biodiversité. Ainsi, lorsque les espèces qui ont besoin de glace solide pour vivre, se reproduire et chasser perdent leurs territoires à cause de la fonte, leurs populations déclinent, ce qui a également des répercussions en aval de la chaîne alimentaire.
La perte d’habitat et de biodiversité peut également favoriser la propagation de maladies en augmentant les interactions entre les animaux et les humains. De plus, les scientifiques pensent que la perte de biodiversité peut signifier que les espèces restantes sont les plus résistantes et, par conséquent, celles qui sont le plus susceptibles de transmettre les maladies infectieuses.
Nous savons déjà que les effets de la fonte des glaces de l’Arctique se font sentir à l’échelle mondiale. Elle peut avoir un impact au niveau du climat, avec le potentiel de provoquer des phénomènes météorologiques extrêmes partout dans le monde. Les auteurs de l’étude ont écrit que « les habitants de l’Arctique sont souvent en contact étroit avec la faune sauvage et en dépendent pour leur subsistance ». Au final, les ressources alimentaires pourraient constituer une autre voie de transmission d’agents pathogènes, déjà favorisée par la perte d’habitat, la perte de biodiversité et le dégel du pergélisol.
L’étude souligne également que les maladies originaires de la région « ont un potentiel de propagation globale plus important que jamais ». Cela signifie que le monde entier pourrait être touché par une pandémie.
En conclusion, l’étude appelle à une intensification de la surveillance et de la protection de l’Arctique. Elle souligne l’importance d’intégrer les savoirs traditionnels autochtones. Les auteurs insistent également sur l’importance des campagnes de santé publique et de l’amélioration des infrastructures pour informer et soutenir les personnes susceptibles d’être touchées en premier.
Source : Science of The Total Environment, Volume 957, 20 décembre 2024, 176869.
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969724070268?via%3Dihub

 

Voies potentielles de transmission du parasite zoonotique Toxoplasma gondii dans l’Arctique, en mettant l’accent sur les espèces sauvages en liberté et l’environnement partagé (document issu de l’étude)

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I have explained in several posts that the thawing of the permafrost can have disastrous consequences for the populations that live in the tundra, with the risk of contamination by new diseases. According to the Environmental Protection Agency, permafrost temperatures in Alaska have increased at an average rate of 0.6°F (.3°C) per decade from 1978 to 2023. Thawing permafrost can affect the whole world more globally. When microbes newly unlocked from their deep freeze begin to consume organic matter, they can produce gases like methane and carbon dioxide. The more this heat-trapping pollution is released into our atmosphere, the more we are likely yo be confronted with the rising temperatures that cause ice melt in the first place.

A study published in the journal Science of the Total Environment in December 2024 warns that with the acceleration of global warming in the region, the Arctic could increasingly become the site of animal-to-human disease transfer. As the ice melts, the authors of the study explain that more zoonoses may spread. Zoonoses are infectious diseases that can be transmitted from animals to humans The researchers outline several factors that make the Arctic an area of concern when it comes to zoonoses. Rising global temperatures have the potential to connect and amplify them all.

As ice sheets disappear, humans and wildlife face issues like rising sea levels and the related effects of habitat and biodiversity loss. For example, when species that require solid ice on which to live, reproduce, and hunt lose their grounds to melting, their populations decline, with impacts further down the food chain too.

Habitat and biodiversity loss can also favour the spread of disease by increasing animal-human interactions. Additionally, scientists think that biodiversity loss can mean] that the species that remain are the most competent ones and, as such, the ones that are really good at transmitting infectious diseases.

We already know that the impacts of Arctic ice melt are felt globally. Melting ice can influence shifts in weather patterns, with the potential to cause extreme weather events everywhere.

The co-authors wrote in the study that « Arctic inhabitants are often in close contact with, and dependent on, wildlife for sustenance. » Food supplies could be another route of transmission for pathogens already given a leg up by habitat loss, biodiversity loss, and permafrost melting.

The study also notes that diseases originating in the region « have more potential to spread globally than ever before. » This means the whole world could be affected at the pandemic level.

In its conclusion, the study calls for more monitoring and protection in the Arctic, highlighting the importance of integrating traditional Indigenous knowledge. The authors also note the importance of public health campaigns and improved infrastructure to inform and support those who might be impacted first.

Source : Science of The Total Environment, Volume 957, 20 December 2024, 176869.

https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969724070268?via%3Dihub