Nouvelle alerte glaciaire (suite) // New glacial warning (continued)

Au cours de ma conférence « Glaciers en péril », j’explique que les glaciers de l’Antarctique fondent et que les scientifiques s’inquiètent particulièrement pour le glacier Thwaites, également appelé « Glacier de l’Apocalypse ». Le glacier représente une masse de glace de la taille de la Floride. Les chercheurs ont découvert de profondes fractures sous le glacier, ce qui accélère sa détérioration.
Afin d’examiner ce qui se passe sous le Thwaites, les scientifiques ont mis au point Icefin, un robot en forme de torpille qu’ils ont envoyé sous le glacier en janvier 2020. Les images ont révélé des crevasses et des fractures en forme d’escalier dans la glace et accélèrent son érosion. Les résultats de la mission scientifique ont été publiés dans la revue Nature.
Le glacier Thwaites, qui fait partie de la vaste calotte glaciaire de l’Antarctique occidental, est l’un des glaciers les plus instables au monde. À lui seul, il a le potentiel de faire monter le niveau de la mer de 60 centimètres. Il est étudié depuis des années et est considéré comme un indicateur du changement climatique.
Les scientifiques ont fait deux découvertes : 1) Les zones plates sous le glacier fondent plus lentement que prévu. 2) Les crevasses et les fractures en escalier fondent plus rapidement que prévu.
L’eau plus chaude de l’océan Austral pénètre dans les fractures et érode le glacier aux points faibles. L’érosion rapide au niveau des crevasses peut entraîner la désintégration du glacier plutôt que sa fonte.
Plus important encore, le glacier Thwaites constitue un barrage naturel qui retient d’autres glaciers de l’Antarctique occidental. Si ce barrage n’existe plus, les autres glaciers de la région suivront le même chemin que le Thwaites car ils sont interconnectés. .
Le robot Icefin a fourni aux chercheurs américains et britanniques les premières vues du dessous du glacier. Afin de voir ce qui se passe sous le glacier, les scientifiques ont foré à l’eau chaude un trou de 600 mètres de profondeur dans la glace au début de l’année 2020. Le robot a ensuite été envoyé à dans le trou de forage pour examiner la ligne d’ancrage du glacier, là où la glace est en contact avec le substrat rocheux.
Les images ont montré que, au fur et à mesure que l’eau de l’océan Austral se réchauffe, elle fait fondre la glace d’ancrage du glacier au fond de l’océan. Cela déclenche une réaction en chaîne : l’eau de mer fait fondre la face inférieure de la calotte glaciaire. En conséquence, la glace perd de sa masse et de son adhérence sur le plancher océanique. Les plates-formes glaciaires perdent leur capacité d’empêcher les glaciers situés en amont d’atteindre la mer, de sorte que le mouvement du glacier s’accélère et que de plus en plus de glace atteint la mer chaque année, ce qui entraîne une élévation de son niveau.
Des études antérieures avaient déjà fait état de la désintégration du glacier Thwaites. Une étude de 2021 a expliqué que les images satellites avaient découvert un plus grand nombre de fractures dans le glacier. Les chercheurs ont expliqué que le glacier se désintégrerait probablement dans cinq à 10 ans.
Source : médias d’information américains.

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During my conference « Glaciers at risk », I warn that Antarctica’s glaciers are melting and scientists worry particularly about the Thwaites Glacier, also called “Doomsday Glacier.” It is an an ice mass the size of Florida where researchers have discovered a deep cracks on the glacier’s underside ; they are accelerating the deterioration of the glacier.

In order to examine xhat is happening beneath Thwaites, scientists sent Icefin, a torpedo-shaped robot beneath the glacierr in January 2020. The images revealed crevasses and stair-like fractures in the ice that are speeding up erosion. The results of the scientific mission were published in the journal Nature.

The Thwaites Glacier, part of the vast West Antarctic Ice Sheet, is one of the world’s fastest-changing and most unstable glaciers. Alone, iIt has the potential to raise sea levels by 60 centimeters and has been studied for years as an indicator of climate change.

The studies revealed two discoveries: 1) The flat areas beneath the glacier are melting more slowly than expected. 2) The crevasses and stairs are melting more quickly than expected.

Warmer water from the Southern Ocean is entering the cracks and wearing down the glacier at weak points. The rapid pace of erosion caused by the crevasses may cause the glacier to fall apart rather than melt away.

Most important, the Thwaites Glacier is a natural dam to other ice in West Antarctica. If that ice is released into the oceans, the other glaciers in the region will follow the same path as they are interconnected. .

Icefin gave U.S. And U.K. researchers their first views of the glacier’s underside. Inorder to see what is happening beneath the glacier, scientists used hot water to bore a 600-meter-deep hole through the ice in early 2020. The robot was sent through the hole to examine the glacier’s grounding line, where ice is in contact with bedrock.

As ocean water warms, it melts the ice that attaches the sheet to the ocean floor. This starts a chain reaction : The ocean water melts the underside of the ice sheet. As a consequence, the ice loses its mass and its grip on the seabed. Smaller ice shelves lose the ability to block inland glaciers from reaching the sea, so that the movement of the glacier accelerates and more ice reaches the sea every year, causing the sea level to rise.

Previous studies had already chronicled the breakdown of the Thwaites Glacier. A 2021 study reported satellite images found more cracks in the glacier. Researchers predicted the glacier would probably collapse in five to 10 years.

Source : U.S. News media.

Source: British Antarctic Survey

La menace de l’Antarctique et du glacier Thwaites (suite) // The threat of Antarctica and the Thwaites Glacier (continued)

Au cours des derniers siècles, la calotte glaciaire de l’Antarctique était restée stable et pratiquement en équilibre jusque dans les années 1980. C’est alors que des changements ont commencé à se produire lentement.
Aujourd’hui, la situation est différente et inquiétante. Alors que l’air et l’océan se réchauffent autour du continent antarctique, des zones de calotte glaciaire qui étaient stables depuis des milliers d’années se fracturent, s’amincissent, fondent et, dans certains cas, disparaissent. Ces événements envoient au monde un très fort signal d’alerte : si une partie de la calotte glaciaire de l’Antarctique, même très petite, venait à disparaître dans la mer, l’impact sur les côtes dans monde serait sévère.
Regardez cette vidéo en accéléré montrant la perte de glace en Antarctique entre 2002 et 2020 :
https://youtu.be/AmSovbt5Bho
Pour comprendre ce qui se passe en ce moment en Antarctique, il faut regarder ce qui se passe sous la calotte glaciaire. Des données récentes fournies par des survols de la région et par des approches terrestres ont permis d’établir une sorte de carte du continent sous la glace. Celle carte révèle deux paysages très différents, séparés par la Chaîne Transantarctique.
Dans l’Antarctique de l’Est, le continent est accidenté et sillonné par plusieurs petites chaînes de montagnes. Certaines d’entre elles possèdent des vallées creusées par les tout premiers glaciers qui se sont formés en Antarctique il y a 30 millions d’années. La majeure partie du substrat rocheux de l’Antarctique de l’Est se trouve au-dessus du niveau de la mer.
Dans l’Antarctique occidental, le socle rocheux est très différent, avec des parties beaucoup plus profondes. Cette zone constituait autrefois le fond de l’océan, une région où le continent était étiré et divisé en blocs plus petits séparés par des fonds marins profonds. De grandes îles constituées de chaînes de montagnes volcaniques sont aujourd’hui reliées entre elles par l’épaisse couverture de glace. Toutefois, la glace de l’Antarctique occidental est plus chaude et se déplace plus rapidement.
Il y a à peine 120 000 ans, l’Antarctique occidental était probablement un océan. Il est important de le savoir car les températures actuelles se rapprochent rapidement des températures d’il y a des millions d’années. Si l’on prend en compte que la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental avait disparu dans le passé, la situation actuelle sous l’effet du réchauffement climatique devient particulièrement préoccupante.
Le glacier Thwaites se trouve sur la côte ouest de l’Antarctique. Son front de 120 km de large est le plus large sur Terre. Le glacier couvre une zone presque aussi grande que l’Idaho aux États-Unis. Les données satellites nous indiquent que le glacier est dans la première phase d’un recul de grande ampleur. Son épaisseur diminue parfois d’un mètre chaque année. D’énormes fractures se sont formées sur la côte, avec la libération de nombreux grands icebergs. Le glacier avance à raison de plus de 1,6 km par an. Cette vitesse a presque doublé au cours des trois dernières décennies.
Les premières mesures de l’épaisseur de la glace sous la surface de l’océan, à l’aide d’un écho-sondage radio, ont montré que le centre de l’Antarctique occidental repose sur un socle rocheux jusqu’à 2,5 km sous le niveau de la mer. La zone côtière est moins profonde, avec quelques montagnes et des zones plus élevés, mais on observe un vaste espace entre les montagnes près de la côte. C’est là que le glacier Thwaites rencontre la mer.
Le Thwaites n’avait pas beaucoup évolué depuis la première cartographie établie dans les années 1940. Lorsque le glacier a récemment commencé à reculer, les scientifiques ont tout d’abord pensé que c’était à cause d’un air plus chaud et de la fonte en surface. En fait, la cause des changements intervenus sur le Thwaites, telle qu’elle apparaît dans les données satellitaires, est difficilement décelable depuis la surface. Sous la glace, au point où la calotte glaciaire remonte vers la surface et commence à s’avancer au-dessus de l’océan pour former une plate-forme glaciaire, la cause du recul devient évidente : l’eau chaude de l’océan érode la base de la glace.
Il suffit de regarder cette vidéo en accéléré pour comprendre ce qui se passe sous le glacier Thwaites :
https://youtu.be/MR6-sgRqW0k
La plate-forme glaciaire retient la calotte et le glacier en amont. Mais la pression de cette glace brise lentement la plate-forme. Comme une planche qui se fend sous une pression trop forte, la plate-forme glaciaire développe d’énormes fractures. Lorsqu’elle cédera – la cartographie des fractures et la vitesse de progression du glacier montrent que c’est l’affaire de quelques années – la glace pourra s’écouler plus rapidement.
Selon les scientifiques qui étudient l’Antarctique occidental, cette partie du continent pourrait bientôt amorcer une fonte pluriséculaire qui ajoutera jusqu’à 3 mètres au niveau de la mer. Dans le processus, la vitesse d’élévation du niveau de la mer augmentera très vite et posera de gros problèmes aux populations vivant dans les villes côtières.

Source, Université du Colorado à Boulder, via The Conversation.

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For most of the past few centuries, the Antarctic ice sheet had been stable and had been nearly in balance until as recently as the 1980s. Then changes in the ice happened slowly.

Today, the situation is very different. As the surrounding air and ocean warm, areas of the Antarctic ice sheet that had been stable for thousands of years are breaking, thinning, melting, or in some cases collapsing. These events send the world send a powerful reminder : If even a small part of the Antarctic ice sheet were to completely crumble into the sea, the impact for the world’s coasts would be severe.

Just look at this time lapse video showing Antarctic ice mass loss between 2002 and 2020 :

https://youtu.be/AmSovbt5Bho

To understand what is currently happening in Antarctica, one needs to have a look at what is happening beneath the ice sheet. Recent data from hundreds of airplane and ground-based studies have given us a kind of map of the continent below the ice. It reveals two very different landscapes, divided by the Transantarctic Mountains.

In East Antarctica, the continent is rugged and furrowed, with several small mountain ranges. Some of these have alpine valleys, cut by the very first glaciers that formed on Antarctica 30 million years ago. Most of East Antarctica’s bedrock sits above sea level.

In West Antarctica the bedrock is far different, with parts that are far deeper. This area was once the ocean bottom, a region where the continent was stretched and broken into smaller blocks with deep seabed between. Large islands made of volcanic mountain ranges are linked together by the thick blanket of ice. But the ice here is warmer, and moving faster.

As recently as 120,000 years ago, this area was probably an open ocean. This is important because our climate today is fast approaching temperatures like those of a few million years ago. The realization that the West Antarctic ice sheet was gone in the past is the cause of great concern in the global warming era.

The Thwaites Glacier lies along West Antarctica’s coast. It is the widest glacier on Earth, at 120 km across, covering an area nearly as large as Idaho in the U.S. Satellite data tell us that the glacier is in the early stages of a large-scale retreat. The height of the surface has been dropping by up to one meter each year. Huge cracks have formed at the coast, and many large icebergs have been set adrift. The glacier is flowing at over 1.6 km per year, and this speed has nearly doubled in the past three decades.

Some of the first measurements of the ice depth, using radio echo-sounding, showed that the center of West Antarctica had bedrock up to 2.5 km below sea level. The coastal area was shallower, with a few mountains and some higher ground, but a wide gap between the mountains lay near the coast. This is where Thwaites Glacier meets the sea.

Until recently, Thwaites had not changed a lot since it was first mapped in the 1940s. When the glacier started to retreat, scientists thought it was a result of warmer air and surface melting. But the cause of the changes at Thwaites seen in satellite data is not so easy to spot from the surface. Beneath the ice, however, at the point where the ice sheet first lifts off the continent and begins to jut out over the ocean as a floating ice shelf, the cause of the retreat becomes evident. Here, warm ocean water is eroding the base of the ice.

Look at this time lapse video showing what is happening beneath the Thwaites Glacier :

https://youtu.be/MR6-sgRqW0k

The ice shelf is one of the restraining forces holding the ice sheet back. But pressure from the land ice is slowly breaking this ice plate. Like a board splintering under too much weight, it is developing huge cracks. When it gives way – mapping of the fractures and speed of flow suggests this is just a few years away – it will be another step that allows the ice to flow faster.

According to the scientsis who are studying West Antarctica, this part of the continent could soon begin a multicentury decline that would add up to 3 meters to sea level. In the process, the rate of sea level rise would increase severalfold, posing large challenges for people living in coastal cities. Source, University of Colorado Boulder, through The Conversation.

 

Carte montrant la perte de glace en Antarctique (Source : NASA)

Antarctique : la fonte rapide du glacier Thwaites inquiète les scientifiques // Antarctica : the rapid melting of the Thwaites Glacier worries scientists

C’est au tour de l’Antarctique de nous envoyer de mauvaises nouvelles. Le glacier Thwaites – également appelé Glacier de l’Apocalypse – fond plus rapidement que prévu. On sait depuis longtemps que la disparition de ce glacier, de la taille de la Floride, serait source de catastrophes dans le monde. Les scientifiques confirment ce que j’ai écrit à plusieurs reprises sur ce blog : ils s’attendent à ce que la fonte du glacier fasse monter le niveau global de la mer jusqu’à 3 mètres. Le Thwaites fond à un rythme rapide et les scientifiques pensent maintenant que sa fonte ne peut que s’accélérer dans les années à venir.
Le glacier Thwaites est le plus grand de la planète avec un front qui s’étire sur environ 130 km. La fonte rapide du glacier a inquiété les scientifiques pendant des années car ils savaient quelles conséquences un tel volume d’eau de fonte pourrait avoir sur les océans sur Terre.
Pour mieux prévoir l’avenir du glacier et la rapidité avec laquelle sa disparition pourrait se produire, les chercheurs ont examiné attentivement sa zone d’ancrage sur le plancher océanique, là où la glace du glacier quitte le fond de la mer et se transforme progressivement en une plate-forme flottante. Cette zone particulièrement importante a fourni des indications précieuses sur la vitesse de recul du glacier dans le passé. Aujourd’hui, elle fournit des indices sur l’avenir du Thwaites. Les résultats de l’étude ont été publiés dans Nature Geoscience le 5 septembre 2022.
En examinant 160 rides parallèles laissées par le glacier lors de son recul et de son déplacement le long du fond de l’océan, les scientifiques ont découvert que ces dernières années la vitesse de recul du glacier avait ralenti comparé au passé. Les scientifiques ont découvert qu’au cours d’une période de 5 mois et demi à un moment donné pendant les 200 dernières années, le glacier avait reculé de plus de 2,1 kilomètres par an ; c’est deux fois plus que de 1996 à 2009 et trois fois plus que de 2011 à 2017.
Bien que cela puisse sembler un signal positif, cela montre en fait que les choses pourraient bientôt s’accélérer. Selon l’étude, « des phases similaires de retrait rapide sont susceptibles de se produire dans un proche avenir ». On peut également lire que, selon les chercheurs, « le Thwaites ne tient plus qu’à un fil aujourd’hui. Il faut s’attendre attendre à de grands changements sur de brefs laps de temps à l’avenir, peut-être même d’une année sur l’autre, lorsque le glacier se retirera au-delà d’une nouvelle ride à faible profondeur sur son support au fond de l’océan. »
Plus le glacier s’amincira, moins il faudra de temps avant de voir un nouvel événement de fonte à grande échelle. Il y a à peine un an, les scientifiques ont déclaré que la plate-forme glaciaire devant le Thwaites, le dernier rempart qui l’empêche d’avancer dans l’océan et de fondre totalement, pourrait résister quelques années encore. Aujourd’hui ces mêmes scientifiques expliquent que la disparition de la plate-forme pourrait avoir lieu dans seulement cinq ans.
On a découvert pour la première fois en 2020 que de l’eau chaude océanique pénétrait sous le glacier dans sa zone d’ancrage. L’année précédente, les chercheurs avaient observé une énorme cavité, presque de a taille de Manhattan, sous le glacier.

Tout cela montre à quel point le glacier est fragile.
Source : médias d’information américains.

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More bad news is coming from Antarctica where the Thwaites Glacier – also called Doomsday Glacier – is melting faster than expected. It is well known that the loss of this glacier, the size of Florida, could wreak havoc on the world. Scientists confirm what I wrote several times before and expect it would raise global sea levels up to 3 metres. It is melting at a fast rate and scientists now say its collapse may only rapidly increase in the coming years.

The Thwaites Glacier is the widest on Earth with a front about 130 km long. The rapidly changing state of the glacier has alarmed scientists for years because of the global implications so much additional meltwater would have on the Earth’s oceans.

To better predict the glacier’s future and how soon its demise could occur, researchers took a closer look at the grounding zone, where the glacier’s ice transitions from its crutch on the sea floor to being a floating shelf. This « critical area » in front of the glacier provided historical data about the glacier’s past rates of retreat. today, it provides clues about Thwaites’ future. The results of the study were published in Nature Geoscience on September 5th, 2022.

Looking at 160 parallel ridges that the glacier created as it retreated and moved along the ocean floor, scientists found that the glacier’s recent rate of retreat is slower than what it had been at times in the past. Over the course of 5.5 months at some point in the last 200 years, scientists found that the glacier retreated at a rate of more than 2.1 kilometers a year; this is twice the distance it retreated from 1996 to 2009 and three times the rate from 2011 to 2017.

While that may seems to be a positive signal, it is actually a sign that things could soon accelerate. According to the study, « similar rapid retreat pulses are likely to occur in the near future. » One can also read that, according to the researchers, « Thwaites is really holding on today by its fingernails. We should expect to see big changes over small timescales in the future, even from one year to the next, once the glacier retreats beyond a shallow ridge in its bed. »

The more the glacier thins out, the shorter amount of time it will be before another amplified melting event, and recent observations of the glacier increase the probability that such an event could occur « in coming decades. »

Not even a year ago, scientists warned that Thwaites’ last ice shelf, the last barrier that prevents it from total collapse may only last a few more years. Today, they say that the final collapse could occur within as little as five years.

Warm water was first discovered beneath the glacier at its grounding zone in 2020. The year before, researchers also discovered a massive cavity nearly the size of Manhattan under the glacier. All this shows how fragile the glacier is.

Source: American news media.

Les glaciers Thwaites et Pine Island sont les plus vastes et les plus menaçants. S’ils ne sont plus retenus par leurs plate-formes glaciaires, ils prendront le chemin de l’océan. Les autres glaciers de la région feront de même car les systèmes glaciaires sont interconnectés.

 Image illustrant la sape de la base du glacier par l’eau de mer devenue plus chaude de l’Océan Austral (Source: BAS)

La glace de mer antarctique au plus bas // Antarctica’s sea ice at its lowest

Après avoir montré au début de l’année 2022 la plus faible étendue jamais observée pendant l’été austral, la glace de mer antarctique vient de battre un nouveau record de faiblesse pour l’hiver.
Le continent antarctique est entouré de glace flottante, qui gèle directement au contact de l’océan, ou par l’eau douce qui s’écoule des glaciers et des calottes glaciaires du continent. Chaque année, l’étendue de cette glace de mer augmente et diminue au rythme des saisons. Elle atteint son maximum à la fin septembre ou au début octobre, vers la fin de l’hiver austral. Elle fond ensuite et atteint son étendue minimale vers la fin de l’été austral, généralement en février ou mars. Entre 1979 et 2021, glace de mer antarctique en hiver a couvert jusqu’à 20 millions de kilomètres carrés (à peu près toute l’étendue de l’océan Austral), tandis qu’en été elle a diminué pour atteindre jusqu’à 2 millions de kilomètres carrés.
En 2022, du 8 février au 8 mars, l’étendue minimale est passée sous les 2 millions de km2 pour la première fois depuis qu’existent les relevés satellitaires. Un nouveau record de faible étendue a été établi le 25 février avec seulement 1,924 million de km2.
La glace de mer s’est étendue depuis cette date avec la chute des températures et l’arrivée de l’obscurité en Antarctique pendant l’hiver. Pourtant, depuis le 20 juin 2022, la veille du début de l’hiver austral, l’étendue de la glace de mer antarctique a établi des records quotidiens pour cette période de l’année.
Les chercheurs pensent connaître les causes de l’étendue exceptionnellement faible de la glace de mer antarctique en février et mars 2022. Dans une étude publiée en avril, ils ont mis en évidence une combinaison de facteurs, tels que les températures océaniques plus froides dans l’océan Pacifique équatorial en raison de La Niña, les températures chaudes de l’océan enregistrées ailleurs dans l’hémisphère sud et une cellule de basse pression atmosphérique au large de la côte ouest de l’Antarctique. Ensemble, ces facteurs ont créé un contexte météorologique qui a provoqué un flux de chaleur plus important depuis les latitudes inférieures vers le pôle sud, avec dans son sillage une plus grande réduction de la glace de mer.
L’Antarctique occidental ne connaît pas seulement une perte de glace de mer. Les glaciers de cette région du continent sont particulièrement vulnérables aux effets du réchauffement climatique. De nouvelles études ont révélé que les glaciers Thwaites et Pine Island, tous deux situés le long de la côte de la mer d’Amundsen, reculent actuellement à un rythme encore jamais observé au cours des 5 500 dernières années. Le risque de disparition du glacier Thwaites a incité les scientifiques à le surnommer Glacier de l’Apocalypse.
Comme je l’ai écrit dans des notes précédentes, le glacier Thwaites, avec le front le plus large au monde, contient suffisamment d’eau pour faire s’élever le niveau des océans d’environ 65 centimètres s’il devait disparaître dans la mer. Cependant, le plus grand danger vient de la relation du Thwaites avec les glaciers qui l’entourent. C’est le Thwaites qui les retient et leur permet de rester en place. De cette manière, il est connecté à la majeure partie de la calotte glaciaire de l’Antarctique occidental. Si le Thwaites devait disparaître complètement – un risque réel au cours de la prochaine décennie si nous ne modifions pas le cours du changement climatique – cela ouvrirait la voie aux glaciers qui l’entourent. Une telle catastrophe entraînerait une élévation du niveau de la mer de 3 à 4 mètres, déplaçant des millions de personnes qui vivent le long des côtes dans le monde entier.
Source : The Weather Network, Yahoo Actualités.

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After setting a new record for lowest summer extent earlier this year, Antarctic sea ice saw a new record low going into winter as well.

The Antarctic continent is surrounded by floating ice, either frozen directly from the ocean or due to fresh water flowing off the continent’s glaciers and ice sheets. Each year, the extent of that sea ice grows and shrinks with the seasons. It reaches a maximum extent sometime in late September or early October, towards the end of southern winter. It then melts away to a minimum extent towards the end of southern summer, typically in February or March. Between 1979 and 2021, Antarctic winter sea ice has covered as much as 20 million square kilometres (roughly the full extent of the Southern Ocean), while summer sea ice extent has shrunk down to as little as 2 million square kilometres.

In 2022, from February 8th to March 8th, the minimum fell below 2 million km2 for the first time in the satellite record. A new record low extent was set on February 25th of just 1.924 million km2.

The sea ice has been expanding since then, as temperatures drop and Antarctica is plunged into the darkness of winter. However, as of June 20th, the day before the start of southern winter, the Antarctic sea ice extent has been setting daily record lows for this time of the year.

Researchers now believe they know the reason for the exceptionally low Antarctic sea ice extent in February and March 2022. In a study published in April, they described a combination of factors, such as the cooler ocean temperatures across the equatorial Pacific Ocean due to La Niña, the warm ocean temperatures experienced elsewhere in the southern hemisphere, and a strong region of low atmospheric pressure off the coast of West Antarctica known as the Amundsen Sea Low. Together, these factors set up a weather pattern that caused more heat to flow from lower latitudes towards the south pole, resulting in more sea ice loss.

West Antarctica is experiencing more than just sea ice loss. Glaciers in that region of the continent have been particularly vulnerable to the effects of global warming. New research has found that the Thwaites and Pine Island glaciers, both located along the coast of the Amundsen Sea, are now retreating at a rate faster than anything seen in the past 5,500 years. The risk of the Thwaites Glacier collapsing has prompted scientists to nickname it the Doomsday Glacier.

As I put it in previous posts, Thwaites, the widest glacier in the world, contains enough water to raise ocean levels by around 65 centimetres if it were to collapse into the sea. The larger danger, though, comes from how Thwaites is tied to the glaciers around it, helping to pin them in place, and how it is connected to the larger mass of the West Antarctic Ice Sheet. If Thwaites were to completely collapse — a real risk in the next decade if we do not shift the course of climate change — it would clear a pathway for the surrounding glaciers to follow. This could drag the rest of the West Antarctic Ice Sheet along with it. Such a catastrophe would result in 3 to 4 metres of sea level rise, displacing millions of people from coastal communities around the world.

Source: The Weather Network, Yahoo News.

 

Ce graphique montre le cycle saisonnier de l’étendue de la glace de mer antarctique, en millions de kilomètres carrés, de 1979 jusqu’au 13 juillet 2022. La vue en médaillon montre la tendance des dernières semaines et met en évidence les étendues extrêmement faibles enregistrées depuis le 20 juin. ( Source: NSIDC)

 

Etendue de la glace de mer le 13 juillet 2022. La ligne orange montre l’étendue moyenne. La couleur bleue est plus ou moins intense selon la concentration de la glace de mer. La carte montre également l’emplacement des deux principaux glaciers de l’Antarctique. (NSIDC/NASA)