Eruption dans la Meradalir (Islande) : parking et nouvelles recommandations // Eruption in Meradalir (Iceland): parking and new recommendations

L’éruption dans la Meradalir semble avoir adopté un rythme de croisière. Le Met Office islandais indique que l’éruption dans la Meradalir n’a pas montré de changements significatifs au cours des dernières heures. Le débit de la lave a diminué de près de moitié entre le 3 et le 4 août 2022. Dans les premières heures de l’éruption, il était de 32 mètres cubes par seconde, soit quatre à cinq fois plus qu’au début de l’éruption de 2021. Une autre mesure effectuée le 4 août a révélé que le débit de lave avait chuté à 18 mètres cubes par seconde. A noter que l’année dernière, le début de la rupture s’est produit à partir de plusieurs fissures qui se sont ouvertes jour après jour, alors qu’en 2022 une seule fissure s’est ouverte, du moins pour le moment.
La fissure éruptive active présente toujours une longueur d’une centaine de mètres et la quantité de gaz émise par l’éruption est stable depuis son début. Il y a peu d’activité sismique dans la région.

Bien que les autorités conseillent toujours à ceux qui ne sont pas des randonneurs expérimentés de ne pas se rendre sur le site de l’éruption, un nombre de plus en plus important de touristes ignorent ces recommandations. Beaucoup sont surpris de découvrir que le stationnement n’est pas gratuit et qu’une amende sera infligée à quiconque ne met pas la main au portefeuille
Lors de l’éruption du Fagradalsfjall l’année dernière, il y avait déjà un parking payant quotidien de 1000 ISK (environ 7,00 €) payable via le site Web ou l’application parka.is. Ceux qui ne paient pas sont passibles d’une amende de 4 750 ISK (environ 34,00 €).
Des panneaux sont apposés dans les deux parkings; ils indiquent qu’il y a un tarif journalier pour le stationnement. Un effort est fait actuellement pour améliorer la signalisation. Des caméras et horodateurs vont être installés sur les parkings, similaires à ceux que l’on trouve dans les parkings de la capitale.

L’éruption a lieu dans la vallée de Meradalir, plus à l’intérieur des terres que l’éruption de Fagradalsfjall l’année dernière. Le parcours vers le site est d’environ 17 kilomètres aller-retour et comprend un important dénivelé. Plusieurs personnes ont été blessées ces derniers jours; l’une a dû être évacué par hélicoptère avec une cheville cassée.
La police rappelle au public que le parcours est difficile et pas pour tout le monde. Les secouristes regrettent que de nombreux visiteurs n’apportent pas de lampes de poche.
Ceux qui visitent l’éruption doivent également être particulièrement conscients du risque lié aux gaz. Comme je l’ai déjà écrit, les autorités conseillent aux visiteurs d’éviter d’amener des enfants, qui sont plus sensibles aux gaz toxiques et risquent d’être incommodés car les gaz toxiques lourds s’accumulent près du sol.
La police rappelle également au public que la conduite hors piste est interdite sur le site, comme partout ailleurs en Islande. Plusieurs personnes ont été verbalisées pour ne pas avoir respecté l’interdiction en début de semaine.
Source : Iceland Review.

A titre personnel, j’ajouterai qu’il faut prendre en compte la météo très changeante en Islande. De bons vêtements de pluie sont fortement recommandés.

Les informations sur l’accès au site éruptif se trouvent à cette adresse :

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2022/08/05/islande-comment-acceder-a-leruption-iceland-how-to-reach-the-eruption/

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The eruption in Meradalir seems to have adopted a cruising speed. The Icelandic Met Office indicates that there have been no changes in the lava flow in the eruption at Meradalir in the past hours. The lava flow decreased by almost half between August 3rd and 4th. The average lava flow in the first hours of the eruption was 32 cubic metres per second, which is four to five times more than at the beginning of the eruption last year. Another measurement on August 4th showed lava flow had dropped to 18 cubic metres per second. It should be noted that last year, the start of the ruption occurred from several fissures which opened day after day, whereas in 2022 only one fissure has opened, at least for the moment.

The active eruptive fissure still appears to be about one hundred meters long and the amount of gas from the eruption remains the same from when it first started. There has been little seismic activity in the area recently.

Although authorities are still advising those who are not experienced hikers to refrain from visiting the eruption, an increasing number of tourists are making their way there. However, many may be surprised to discover that parking is not free and that a fine will be levied against anyone who doesn’t pay for it.

During last year’s Fagradalsfjall eruption, there was aleady a daily parking fee of ISK 1,000 (about €7,00) payable through the parka.is website or app. Those who don’t pay the fee are charged a fine of ISK 4,750 (about €34.00).

Signs are posted in the two parking lots indicating that there is a daily charge for parking. Work is underway to improve the posted signage. Cameras and automated charging systems are expected at the parking lots, similar to those found in capital-area parking garages.

The eruption is located in Meradalir valley, further inland from the Fagradalsfjall eruption that occurred on the Reykjanes peninsula last year. The hike to the site is around 17 kilometres long return and includes considerable elevation. Several people were injured while hiking there in the past days; one had to be evacuated by helicopter with a broken ankle.

The police reminds the public that the hike is difficult and not for everyone. Many visitors are not carrying flashlights.

Those who do visit the eruption also need to be particularly aware of the risk of gas poisoning. As I put it before, authorities advise visitors to avoid bringing children, who are more sensitive to toxic gases and more prone to poisoning, as heavy toxic gases collect closer to the ground.

The police also reminds the public that off-road driving is banned at the site, as everywhere else in Iceland. Several individuals were fined for off-road driving near the eruption earlier this week.

Source: Iceland Review.

I would add that visitors need to take into account the very changeable weather conditions in Iceland. Good rain gear is highly recommended.

Information about access to the eruptive site can be dound at this address:

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2022/08/05/islande-comment-acceder-a-leruption-iceland-how-to-reach-the-eruption/

Capture écran webcam

Le glacier d’Aletsch (Suisse) rend une épave d’avion

L’épave d’un avion qui s’est écrasé dans les Alpes suisses en 1968 a été découverte sur le glacier d’Aletsch (Valais suisse) plus de 54 ans après. Les restes de l’appareil sont apparus près des sommets de la Jungfrau et du Monch.

Les investigations ont permis de déterminer que les pièces proviennent de l’épave d’un Piper Cherokee, immatriculé HB-OYL, qui s’est écrasé à cet endroit le 30 juin 1968. A bord se trouvaient trois personnes originaires de Zurich dont les corps avaient été retrouvés à l’époque, mais pas l’épave. En effet,, il y a plus de cinquante ans, les moyens techniques pour récupérer une épave d’avion dans un terrain difficile étaient limités.

C’est un guide de haute montagne qui a découvert l’épave pendant une expédition dans le secteur. En raison du changement climatique et de la fonte du glacier, l’itinéraire a changé et passe désormais là où les morceaux d’avion ont été trouvés.

Source: Presse helvétique.

Le glacier d’Aletsch avec, au fond, la Jungfrau (Photo: C. Grandpey)

Une caution de 15 000 euros avant de grimper sur le Mont Blanc ?

Dans une note publiée le 16 juillet 2022, j’indiquais que les compagnies des guides de Chamonix et Saint-Gervais ont suspendu temporairement l’ascension du Mont Blanc par la voie normale en raison d’importantes chutes de pierres dans le couloir du Goûter, à plus de 3000 mètres d’altitude. En effet, en dégelant, le permafrost de roche n’assure plus la stabilité de la montagne et de fréquentes chutes de blocs se produisent. Le 22 juin, un alpiniste a trouvé la mort dans ces circonstances sous le couloir du Goûter.

Ce n’est pas la première fois que les guides suspendent l’ascension du Mont Blanc. De telles mesures ont déjà été prises sur de courtes périodes en 2018 ou en 2020, pour les mêmes raisons. C’est la preuve que le réchauffement climatique est particulièrement sévère en haute montagne. Ce qui était exceptionnel est en train de devenir banal.

Aucune interdiction d’ascension du Mont Blanc n’a été décrétée. C’est bien connu, la montagne, c’est la liberté…. quitte à se faire tuer! Le PGHM s’en tient à un message « de vigilance et de prudence ». La préfecture de Haute-Savoie a elle aussi lancé un appel à la prudence par voie de communiqué, recommandant aux alpinistes « de différer leur ascension momentanément ».

Le maire de Saint-Gervais, la commune où se dresse le Mont Blanc veut aller plus loin. Il suggère de faire verser une caution de 15 000 euros à chaque alpiniste qui voudrait s’affranchir des recommandations de prudence avant d’entamer l’ascension du Mont Blanc. Il espère ainsi décourager ceux qui veulent monter vers le toit de l’Europe « avec la mort dans le sac à dos ».

Pour justifier sa proposition,le premier magistrat rappelle que « le 30 juillet dernier cinq Roumains voulaient tenter l’ascension en shorts, baskets et chapeaux de paille. Il a fallu que le haut-parleur du PGHM leur intime l’ordre de faire demi-tour avant la traversée du couloir du Goûter. S’ils ont bien fait demi-tour, ils ont déclaré qu' »ils reviendraient le lendemain. »

D’après le maire, plusieurs dizaines de « pseudo-alpinistes »seraient prêts à jouer à la roulette russe. 50 ont été recensés par les gendarmes de haute montagne fin juillet.

C’est au vu de ces différents exemples que le maire de St Gervais propose le versement,d’une caution de 15 000 euros pour tout alpiniste empruntant cet été la voie normale située sur sa commune. Dans le détail, 10 000 euros correspondent au coût moyen d’un secours. Il faut ajouter 5 000 euros pour les frais d’obsèques. « Car il est inadmissible que ce soit le contribuable français qui supporte ces charges », explique encore l’édile.

« Il faut bien sûr lire cette proposition au second degré », a ensuite précisé le maire de Saint-Gervais qui salue la décision courageuse des guides de ne plus emprunter la voie normale d’accès au sommet du Mont Blanc au moins jusqu’au 15 août. Il en profite pour passer un message aux sociétés de remontées mécaniques desservant le massif du Mont-Blanc. Selon lui,  » il faudrait, en période de canicule, que ces sociétés s’entendent avec les communes pour fermer l’accès aux remontées mécaniques à certaines courses. »

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Dernière minute : Le vendredi 5 août, le maire de Saint-Gervais-les-Bains (Haute-Savoie), annonce la fermeture des refuges du Goûter et de Tête-Rousse jusqu’à nouvel ordre. Il vient de prendre un arrêté en concertation avec la préfecture et le président de la compagnie des guides de Saint-Gervais. Les pierres continuent de dévaler l’aiguille du Goûter, à tout moment et bien sûr sans prévenir, rendant la traversée du couloir du Goûter quasi mortelle. Comme je l’ai indiqué précédemment, les chutes de pierres rendent trop dangereuse l’ascension du Mont-Blanc par ce secteur.

Le 4 août au soir, 79 alpinistes, très majoritairement en provenance des pays de l’Est, se sont rendus au refuge du Goûter, en dépit des mises en garde des autorités.Selon le maire de St Gervais, ces gens jouent à la roulette russe et il ne veut pas être responsable d’une catastrophe humaine.

Source: Presse régionale.

Alpinistes au sommet du Mont Blanc (Photo: C. Grandpey)

Le glacier des Sources de l’Isère (Savoie)

L’une de mes randonnées préférées dans le Parc National de la Vanoise commence au Pont St Charles, dans l’un des virages du col de l’Iseran que j’ai eu l’occasion de grimper à vélo quand mes jambes étaient plus jeunes. Après s’être élevé au-dessus du parking, le sentier longe une gorge étroite au fond de laquelle coule la jeune rivière Isère qui prend sa source en Savoie. On aperçoit le glacier des Sources de l’Isère en avançant dans le vallon du Prariond, au milieu de la flore estivale et des marmottes. Le sentier fait ensuite gravir le Replat de la Grande Tête où l’on a de fortes chances d’être accompagné par les bouquetins. Un dernier coup de rein permet d’atteindre le col de la Galise qui marque la frontière entre la France et l’Italie, tout en offrant des vues sur le massif du Grand Paradis.

Aussi grandiose que soit ce décor, il subit de plein fouet les conséquences du réchauffement climatique. Le glacier des Sources de l’Isère n’est plus ce qu’il était et je l’ai vu se réduire comme peau de chagrin depuis les années 1980, quand j’ai parcouru le sentier de la Galise pour la première fois. Les scientifiques locaux expliquent qu’il y a plus de 150 ans, « le glacier allait à 900 mètres à l’aval. » En un siècle et demi, il a perdu 70 % de sa superficie. Au 19ème siècle, la vallée était entièrement occupée par la glace. Aujourd’hui, les dépôts morainiques sont la seule preuve de l’existence passée du glacier.

Cette fonte du glacier a inévitablement des conséquences pour la vie dans la vallée. Le réchauffement climatique ne doit pas se limiter au glacier des Sources de l’Isère. Il faut le considérer de manière plus globale. La fonte du glacier a des conséquences directes sur le cycle de l’eau.

En aval, à 1800 mètres d’altitude, le barrage de Tignes retient le cours de l’Isère et stocke près de 225 millions de mètres cubes d’eau. Au-dessus de cette retenue, le régime de l’eau est naturel, alimenté par la pluie et la neige; en revanche, derrière ce barrage, l’eau est contrôlée par l’homme pour l’irrigation des cultures et les activités touristiques.

A côté de cette retenue d’eau, plusieurs réserves collinaires ont été aménagées dans la montagne pour alimenter les enneigeurs sans toucher au réseau d’alimentation en eau potable. Pour que les canons puissent envoyer la neige sur les pistes, il faudra toutefois que la température en altitude soit suffisamment basse dans les prochaines années. Au vu de l’accélération du réchauffement climatique, c’est loin d’être gagné!

Dans le massif de la Tarentaise, entre Bourg-Saint-Maurice et Centron, où l’Isère continue sa traversée, des activités comme le rafting sont proposées aux touristes. Pour l’instant, elles ne sont pas encore impactées par le réchauffement climatique. Le niveau de l’eau reste élevé car les flux de la rivière sont maîtrisés. Des accords avec EDF garantissent d’avoir des débits d’eau constants à partir du 1er mai jusqu’au 30 septembre. Jusqu’à quand?

L’Isère avance ensuite sur 286 kilomètres. A Grenoble, elle rejoint le Drac pour se déverser ensuite dans le Rhône à quelques kilomètres au nord de Valence.

Source: France 3 Auvergne Rhône-Alpes.

Le glacier des Sources de l’Isère lors de ma dernière visite en septembre 2017 (Photos: C. Grandpey)