Essaim sismique sur la Péninsule de Reykjanes (suite) // Seismic swarm on the Reykjanes Peninsula (continued)

La nuit a encore été agitée sur la péninsule de Reykjanes avec plusieurs séismes d’une magnitude supérieure à M 3,0 et 4 événements supérieurs à M 4,0 (4,1; 4,8; 4,2; 4,5) . Les hypocentres des secousses les plus fortes ont été localisés entre 1 km et 3,5 km de profondeur. Cette superficialité explique pourquoi ils ont été ressentis par la population. La plupart des séismes les plus significatifs avaient les épicentres au NNE de Krysuvik. Au fur et à mesure que les jours s’écoulent, il semble de plus en plus probable que cette sismicité ait avant tout une origine tectonique avec des événements qui sont dispersés sue une bonne distance le long de l’épine dorsale de la péninsule. Affaire à suivre malgré tout.

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The night was again restless on the Reykjanes peninsula with several earthquakes with a magnitude greater than M 3.0 and 4 events greater than M 4.0 (4.1; 4.8; 4.2; 4.5) . The hypocenters of the strongest tremors were located between 1 km and 3.5 km deep. This superficiality explains why they were felt by the population. Most of the most significant earthquakes had epicentres NNE of Krysuvik. As the days go by, it seems more and more likely that this seismicity has primarily a tectonic origin with events that are scattered over a good distance along the backbone of the peninsula.

Source: IMO

Le dégel du permafrost de roche et ses conséquences dans les Alpes (1ère partie : les mesures)

Un article paru dans la Revue de Géographie Alpine analyse l’impact du dégel du permafrost sur le massif alpins Vous trouverez l’intégralité de l’étude, ainsi que de nombreuses illustrations, en cliquant sur ce lien: https://journals.openedition.org/rga/2806

Avec le réchauffement climatique, les Alpes sont fragilisées. Les glaciers reculent et disparaissent. Les parois rocheuses s’effondrent, mettant en danger la vie des alpinistes qui s’y aventurent. Ces effondrements sont dus au dégel (on ne parle pas de fonte) du permafrost de roche qui assure la cohésion et donc la stabilité. des masses rocheuses. Les mesures disponibles depuis 2009 montrent une augmentation des températures du permafrost, à la fois liée à un réchauffement atmosphérique et à un enneigement conséquent ces derniers hivers.

En France, les premières études reconnaissant la présence de permafrost et son rôle sur les environnements alpins remontent au début des années 1980. Un regain d’intérêt pour ce sujet a eu lieu à partir de 2003. L’étendue potentielle du permafrost dans les Alpes françaises est estimée selon les auteurs entre 700 et 1500 km², soit 10 à 20 % des terrains situés au-dessus de 2000 m d’altitude.

Afin de mesurer le régime thermique du sol sous la couche active, des forages ont été effectués depuis 2009 à l’aide de chaînes de capteurs de température mesurant en continu dans trois contextes géologiques différents: le domaine des Deux-Alpes, l’Aiguille du Midi et le glacier rocheux de Bellecombe. Je vous invite à consulter les relevés en allant sur le site mentionné plus haut.

Les forages étant des installations coûteuses, le suivi du permafrost en montagne est donc complété par des mesures de température réalisées en continu par des enregistreurs placés en subsurface (1-5 cm) dans le rocher ou les formations superficielles (10-50 cm). Depuis 2005, neuf capteurs enregistrant la température entre 3 et 55 cm de profondeur ont été installés dans les faces nord, est, sud et ouest du Piton Central de l’Aiguille du Midi. En plus des forages, douze capteurs de surface sont disponibles pour caractériser la distribution de la température.

S’agissant des glaciers rocheux, en octobre 2003, sept enregistreurs autonomes de température ont été placés à quelques dizaines de centimètres sous la surface du glacier de Laurichard, abrités du rayonnement solaire direct. Les enregistrements font clairement ressortir le rôle majeur de l’enneigement sur le régime thermique de surface, et la variabilité du régime thermique hivernal. Ainsi, des hivers à enneigement abondant et précoce se traduisent par un refroidissement hivernal moindre. A l’inverse, des hivers peu neigeux favorisent la perte de chaleur du sol et donc le refroidissement en profondeur.

L’Aiguille du Midi (Photo: C. Grandpey)