Islande : Une éruption difficile d’accès // Iceland : A hard-to-reach eruption

Malgré les mises en garde des autorités qui ont prévenu que le parcours vers le site de l’éruption est long et pas pour les personnes inexpérimentées ou mal préparées, des milliers de personnes sont allées assister au spectacle le 3 août 2022. Cela n’est pas vraiment surprenant. Contrairement à la précédente éruption qui s’est produite pendant la pandémie de COVID-19, la dernière a commencé au cœur des vacances d’été avec des foules de touristes en Islande.
Ce qui devait arriver est arrivé: deux personnes se sont blessées lors de la visite de l’éruption. L’une d’elles s’est fracturé la cheville et a dû être transportée à l’hôpital par un hélicoptère de la Garde côtière. Plusieurs autres personnes ont eu besoin d’aide en raison de blessures mineures.
L’éruption a lieu dans la vallée de Meradalir, plus à l’intérieur des terres que l’éruption du Fagradalsfjall l’année dernière. Le parcours vers le site est long d’environ 17 kilomètres aller-retour, avec un dénivelé important. Cela signifie que la randonnée est difficile et pas pour tout le monde.
La conduite hors piste est interdite sur le site, comme partout ailleurs en Islande. Plusieurs personnes ont été verbalisées pour ne pas avoir respecté l’interdiction près de l’éruption du 3 août. .
Les autorités islandaises mettent en garde contre la toxicité des gaz à proximité de l’éruption. Il est conseillé aux visiteurs d’éviter d’amener des enfants, qui sont plus sensibles aux gaz toxiques car ces derniers sont lourds et s’accumulent plus près du sol. Il en va de même pour les animaux domestiques tels que les chiens. Pendant les périodes de temps calme, les gaz s’accumuleront probablement dans les zones basses. Des équipements de mesure de gaz seront installés sur le site de l’éruption.

Source: Iceland Review.

Après le début de l’éruption, la sismicité a considérablement diminué sur la péninsule de Reykjanes, en raison de la libération de la pression souterraine. En regardant le tremor éruptif, on peut voir 1) que l’éruption était hautement probable depuis le 30 juillet. 2) Maintenant que la pression du début de l’éruption diminue, le tremor éruptif fait de même. Les fontaines de lave sont moins vigoureuses et la fracture active s’est réduite de moitié. La question est de savoir si l’éruption sera de courte durée ou durera des semaines ou des mois. Malheureusement, personne n’est en mesure d’y répondre.

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Despite authorities’ warnings that the hike to the eruption site is long and not for those who are inexperienced or unprepared, thousands visited the eruption on August 3rd, 2022. This does not come as a surprise. Conreary to the previoius eruption that occurred during the COVID-19 pandemic, the current one has strated at the heart of the summer holidays with crowds of tourists in Iceland.

Thus, it is not surprising that two people were injured while visiting the eruption. One broke an ankle and had to be transported to hospital by a Coast Guard helicopter. Several others visiting the site required assistance due to minor injuries.

The eruption is located in Meradalir valley, further inland than last year’s Fagradalsfjall eruption. The hike to the site is around 17 kilometres long return and includes considerable elevation. This means the hike is difficult and not for everyone.

Off-road driving is banned at the site, as everywhere else in Iceland. Several individuals were fined for off-road driving near the eruption on August 3rd. .

Icelandic authorities warn that those who do visit the eruption need to be particularly aware of the risk of gas poisoning. They advise visitors to avoid bringing children, who are more sensitive to toxic gases and more prone to poisoning, as heavy toxic gases collect closer to the ground. The same is true of pets such as dogs. During periods of calm weather, the gases will likely collect in low-lying areas. Gas measuring equipment will be installed at the eruption site.

Source: Iceland Review.

After the start of the eruption, seismicity significantly declined on the Reykjanes Peninsula, due to the release of underground pressure. Looking at the eruptive tremor, one can see 1) that the eruption was highly likely since July 30th. 2) Now that the pressure of the start of the eruption is declining, the eruptive tremor is decreasing too. The lava fountains are less vigorous. The size of the active fissure has been reduced by a half. The question is to know xhether the eruption will be short-lived or go on for weeks or months. Unfortunately, noboduy holds the answer.

Source: IMO

12 heures (GMT) : l’éruption se poursuite mais les spatter cones en amont sont inactifs (Capture écran webcam)

Eruption sur la péninsule de Reykjanes (suite) // Eruption on the Reykjanes Peninsula (continued)

Le gouvernement islandais a publié un communiqué concernant l’éruption en cours dans la Geldingadalir. On peut lire que:
« L’éruption fait suite à une activité sismique intense au cours des derniers jours. Elle est considérée comme relativement modeste et, en raison de son emplacement, la menace pour les zones habitées ou les infrastructures essentielles est faible. Cependant, il est possible qu’une pollution soit présente en raison des gaz. Il est donc déconseillé de visiter le site de l’éruption.
Actuellement, il n’y a eu aucune perturbation des vols à destination et en provenance de l’Islande et les couloirs des vols internationaux restent ouverts.
Le site de l’éruption est proche de celui de l’année dernière qui a duré environ six mois. Selon le Met Office islandais, la fissure se trouve dans la Meradalir, à environ 1,5 km au nord du mont Stóri-Hrútur. La zone se trouve dans le sud-ouest de l’Islande, à environ 15 km de l’aéroport international de Keflavik et à environ 25 km de l’agglomération de Reykjavík. »

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The Government of Iceland has issued an announcement regarding the volcanic eruption in Geldingadalir. It says:

« The eruption follows intense seismic activity over the past few days. It is considered to be relatively small and due to its location, there is low threat to populated areas or critical infrastructure. However, it is possible that pollution can be detected due to the gas release so people are advised against visiting the site of the eruption.

Currently, there have been no disruptions to flights to and from Iceland and international flight corridors remain open.

The site of the eruption is close to last year’s eruption that lasted for about six months. According to the Icelandic Met Office, the exact location of the fissure is in Meradalir about 1.5 km north of Mt. Stóri-Hrútur. The area is in southwest Iceland, about 15 km from Keflavik International Airport and about 25 km from the Reykjavík metropolitan area. « 

Capture d’écran de la webcam le 4 août 2022 au matin

Tourisme : attention! la Vallée de la Mort est quasiment inaccessible! Death Vanlley National Park almost inaccessible !

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la plupart des routes à l’intérieur du parc national de la Vallée de la Mort sont désormais fermées suite aux conditions météorologiques extrêmes qui ont provoqué des inondations soudaines ces derniers jours. Les fermetures comprennent des portions de la Highway 190, dela North Highway, de Lower Wildrose Road, de Dantes View, de Badwater Road et du 20 Mule Team Canyon. Le National Park Service (NPS) ajoute que toutes les routes non goudronnées sont impraticables.
En plus des fermetures, le NPS a également émis une alerte « météo extrême » pour le risque d’orages, avec recommandation de ne pas conduire sur des routes submergées ou couvertes de débris.
Le Parc a partagé une image sur sa page Facebook, montrant un véhicule qui a été emporté sur la Highway 190 à l’ouest de Stovepipe Wells où il est à moitié enfoui dans les débris.
Personne ne sait quand les routes seront rouvertes.
La région est depuis longtemps sujette aux intempéries. En 2015, un orage au mois d’octobre a fait tomber en cinq heures autant de pluie que pendant toute une année. Cela a provoqué la plus grande inondation de Scotty’s Castle depuis sa construction dans les années 1920. Le site et Bonnie Claire Road (Highway 267) sont restés fermés depuis cet événement et ne devraient pas rouvrir avant avril 2023.
Source : National Park Service.

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Surprising as it might seem, most of Death Valley National Park’s roads are now closed after extreme weather caused flash flooding in recent days. The closures include sections of Highway 190, North Highway, Lower Wildrose Road, Dantes View, Badwater Road, and 20 Mule Team Canyon. The National Park Service adds that all « unpaved roads are impassable. »

In addition to the closures, the NPS has also currently issued an « extreme weather » alert for the current « stormy » conditions, with the warning not to drive through any deep water or debris-covered roads.

The park has shared an image on its Facebook page of a vehicle swept off Highway 190 west of Stovepipe Wells that appears to be partially sunken into the debris.

There is no estimate on when the closed roads will be reopen.

The area has long been prone to severe weather, as a record-breaking October 2015 thunderstorm brought a typical year’s worth of rain in five hours, causing the largest flooding to the park’s Scotty’s Castle since it was built in the 1920s. Both the castle and Bonnie Claire Road (Highway 267) have remained closed since and are not expected to reopen before April 2023.

Source: National Park Service.

Bienvenue dans la Vallée de la Mort….quand il fait beau! (Photos: C. Grandpey)

La dure réalité du réchauffement climatique

Il y a quelques jours, en pleine canicule, j’écoutais un bulletin météo sur France Info et la présentatrice se réjouissait d’annoncer une journée de soleil sur la France. C’est tout juste si les températures approchant les 40°C (un nombre que Météo-France ne prononce que du bout des lèvres) devaient nous inquiéter. Ce genre de comportement est à rapprocher des réflexions que l’on entend dans la rue et que l’on peut lire sur les réseaux sociaux. « C’est normal qu’il fasse chaud, nous sommes en été ». Ou encore: »Il y a déjà eu des épisodes similaires dans le passé, ce la fait partie d’un cycle naturel. ».

Ce déni du réchauffement climatique a le don de m’énerver. Il suffit d’observer la répétition des vagues de chaleur depuis 1947 (début des mesures) pour se rendre compte que le réchauffement climatique n’est pas un fruit de l’imagination. Météo France a comptabilisé 45 vagues de chaleur depuis 1947. Sur les 35 dernières années, elles ont été 3 fois plus nombreuses que sur les 35 années précédentes. Depuis le milieu des années 1980, les records de chaleur sont systématiquement plus nombreux que les records de froid.

Afin de tenir compte de l’évolution galopante du réchauffement climatique, Météo-France a actualisé à la hausse ses «normales» saisonnières le 28 juin 2022. Sur la période 1991-2020, la nouvelle normale de température moyenne annuelle en France est de près de 12,97°C, en hausse d’un peu plus de 0,4°C par rapport à 1981-2010 (12,55°C).

Deux vagues de chaleur ont déjà été recensées rien que pour cet été 2022. Celle de la mi-juin est la plus précoce jamais enregistrée depuis le début des mesures et c’est aussi l’une des plus intenses. De nombreux records mensuels de température ont été battus, et même quelques records absolus.

Malgré ce bilan statistique qui ne laisse pas le moindre doute quant à la réalité du réchauffement climatique en France, c’est souvent la vague de chaleur de juin 1976 qui est citée pour tenter de démontrer que la canicule de juin 2022 n’avait rien d’exceptionnel. On essaye de se rassurer comme on peut. L’être humain n’aime pas trop se faire peur!

Il y a eu effectivement une vague de chaleur notable en 1976 et la sécheresse de l’époque a marqué les esprits. Toutefois, la comparaison entre 1976 et 2022 appelle plusieurs remarques. La vague de chaleur de 1976 s’est déroulée à un moment où la température globale était de -0,48°C sous la moyenne 1981-2010, soit environ 1°C de moins que celle de juin 2022. En France L’intensité de la vague de chaleur de 1976 fut moindre que celle de 2022, +4,8°C d’anomalie sur 7 jours, comparé à +5,7°C. Vous trouverez sur l’excellent site global-climat plusieurs cartes d’anomalies thermiques illustrant parfaitement la différence entre les canicules de 1976 et 2022.

https://global-climat.com/2022/08/03/retour-sur-les-vagues-de-chaleur-recentes-en-france/

Même si cette perspective est désagréable, les Français vont devoir admettre que, quel que soit le scénario d’émission de gaz à effet de serre envisagé, la fréquence et l’intensité des vagues de chaleur vont augmenter dans les prochaines décennies. Selon les climatologues, la fréquence des événements devrait doubler d’ici à 2050. En fin de siècle, en cas des émissions de gaz à effet de serre, ces événements pourraient être non seulement bien plus fréquents qu’aujourd’hui mais aussi beaucoup plus sévères et plus longs, avec une période d’occurrence étendue de la fin mai au début du mois d’octobre.

Les effets du réchauffement climatique ne sont pas près de s’estomper. Si par un coup de baguette magique – ce qui semble peu probable – nous mettions soudainement un terme aux émissions des gaz à effet de serre, il faudrait plusieurs décennies avant que l’atmosphère terrestre retrouve un semblant d’équilibre.

Désolé d’avoir gâché votre journée…