Réchauffement climatique : Le syndrome de l’autruche

Lors de l’une de ses dernières présences à l’Assemblée Nationale, Nicolas Hulot avait déclaré à propos du réchauffement climatique « Tout le monde s’en fiche ! » Malgré la multiplication des événements extrêmes, y compris en France, avec inondations et vents tempétueux, il est encore impossible pour beaucoup de gens d’admettre qu’ils sont liés à un changement du climat.

Selon certains psychiatres, le cerveau serait la cause de ce déni du réchauffement climatique. Quand on parle à des personnes de quelque chose qui est un danger intangible, la réponse du cerveau est très souvent de s’enfuir, d’essayer de ne pas se confronter à ce danger pour lequel on n’a pas de réponse immédiate. Il s’agit d’un déni de réalité, également appelé « syndrome de l’autruche. » Cette réaction du cerveau s’expliquerait par la fait que cet organe préfère les bénéfices certains au moment présent plutôt qu’incertains dans le futur. Un scientifique norvégien parle d’une « lassitude de l’apocalypse ». À force de voir des catastrophes, notre esprit s’habitue, la peur et la culpabilité diminuent et à la fin on ne prête même plus attention quand on vous parle de fin du monde. Ce comportement est semblable à « l’accoutumance au risque » que j’avais évoquée dans mon livre Volcanecdotes dans un chapitre à propos d’une éruption de l’Etna.

Pour de nombreux experts, il faudrait donc changer la nature du débat en mettant en avant des exemples positifs du changement climatique, et à l’échelle humaine. Ce changement de méthode permettrait de dépasser cette passivité due au cerveau et faciliterait les changements de comportement. Il faut donc se réjouir, entre autres, de voir des journées exceptionnellement douces en décembre qui permettent de belles promenades, du manque de neige en montagne qui évite l’installation de remontées mécaniques qui pourrissent le paysage et de canons à neige qui gaspillent une eau précieuse. Appliquons la méthode Coué et répétons chaque matin au réveil : Tout va bien, tout va bien… !

Réflexions inspirées d’un article paru sur le site de la radio France Info.

Pas sûr que la méthode Coué fonctionne avec les ours polaires, l’une des espèces les plus menacées par le réchauffement climatique (Photo extraite du CD qui accompagne mon livre Glaciers en péril).

Pour se procurer le livre (15 euros avec les frais d’envoi), merci de me contacter par mail: grandpeyc@club-internet.fr

Anak Krakatau (Indonésie) : Tsunami ou pas tsunami ? Il faudrait savoir ! // Tsunami hazard, or no tsunami hazard ? Who is right ?

Il semble que les volcanologues soient en train de patauger dans les eaux du Détroit de la Sonde. Un jour, ils nous disent qu’un tsunami pourrait à nouveau être déclenché par l’Anak Krakatau. Quelques jours plus tard, ils racontent qu’un tel événement est peu probable!
Alors que la récente activité de l’Anak Kraktau a incité les autorités à élever le niveau d’alerte du volcan, le gouvernement indonésien affirme à présent que le changement de comportement de ce dernier ne constitue plus un risque de tsunami. Les éruptions stromboliennes ont été remplacées par des éruptions surtseyennes provoquées par l’interaction de la lave et de l’eau. Pendant les éruptions stromboliennes, les matériaux sont projetés par le cratère qui se trouve en hauteur, tandis que lors des éruptions surtseyennes, la lave qui entre en contact avec de l’eau provoque une fragmentation qui génère des panaches de cendre fine. Selon les volcanologues indonésiens, il est possible que la source de l’éruption soit maintenant proche de l’eau et un tel processus ne saurait déclencher un nouveau tsunami. La fragmentation de la lave donne naissance à des nuages ​​de cendre qui engloutissent le volcan et que le vent entraîne vers les zones voisines. De nombreuses photos de cette situation ont été publiées dans les journaux et les médias sociaux. Les personnes vivant dans les zones menacées par cette cendre ont été invitées à porter des masques et des lunettes de protection quand elles sortent de chez elles.

Source: The Jakarta Post.

———————————————–

It seems volcanologists are wading in the waters of the Sunda Strait. One day they tell us that a tsunami might again be triggered by Anak Krakatau. A few days later they say such an event is unlikely to happen!

While the recent activity at Anak Kraktau has prompted authorities to increase their alert level for the volcano, the Indonesian government now says that change in itself does not pose a tsunami risk. The volcanic activity has changed from previous Strombolian eruptions to Surtseyan-type ones caused by the interaction of lava and water, which can be more explosive. In Strombolian eruptions, volcanic material is emitted from the top crater, while in Surtseyan eruptions, flowing magma colliding with water causes fragmentation that results in jets of fine-grained ash. According to Indonesian volcanologists, there is a possibility that the source of the eruption is now close to the water and that such a process cannot trigger a new tsunami. The fragmentation also created ash clouds engulfing the volcano, which the wind then blew to nearby areas. Many photos of this situation were released in the newspapers and social media. People living in the areas affected by descending ash have been advised to wear face masks and eye protection outdoors.

Source : The Jakarta Post.

Panaches de cendre enveloppant l’île du Krakatau (Source: Presse indonésienne)

Sheveluch (Kamchatka) et Mayon (Philippines)

Très souvent, les gens me demandent s’il y a plus d’éruptions aujourd’hui que par le passé. Je leur explique qu’il n’y a pas plus d’éruptions, mais que l’information circule très rapidement avec les médias et Internet. Cela donne l’impression que plus de volcans sont actifs, ce qui n’est pas vrai. Cependant, il y a souvent des éruptions à travers le monde. Nous venons de voir ce qui se passe actuellement sur l’Etna en Sicile et sur l’Anak Krakatau en Indonésie.

Le KVERT indique qu’une forte activité explosive avec émissions de panaches gaz et de vapeur ainsi que de nuages de cendre se poursuit sur le Sheveluch au Kamchatka. La cendre monte jusqu’à 4-5 km d’altitude. Ce genre d’épisode explosif se produit assez fréquemment sur le volcan. La couleur de l’alerte aérienne est maintenue à Orange.

Aux Philippines, le PHIVOLCS indique que deux éruptions phréatiques ont été observées sur le Mayon le 27 décembre 2018, avec des panaches de cendre qui montaient jusqu’à 600 mètres au-dessus du cratère.
Les émissions de SO2 atteignaient 1943 tonnes par jour le 25 novembre 2018. Les instruments révèlent qu’une inflation persiste sur l’édifice volcanique par rapport au niveau de base établi en 2010.
Le niveau d’alerte du Mayon est maintenu à 2. L’accès est interdit à la zone de danger permanent de 6 km autour du volcan et à une zone de danger supplémentaire de 7 km dans les secteurs sud-sud-ouest à est-nord-est du volcan.

———————————————

Very often, people ask me if there are more eruptions today than in the past. I explain them that there are not more eruptions but that information travels very fast with the media and the Internet. This gives the impression more volcanoes are active, which is not true. However, there are often eruptions around the world. We have just seen what is currently happening on Mt Etna in Sicily and Anak Krakatau in Indonesia.

KVERT indicates that a strong gas and steam activity accompanied by ash emission continues at Sheveluch volcano in Kamchatka. The ash rises up to 4-5 km above sea level. This kind of explosive episode occurs quite frequently at the volcano whose aviation colour code is kept at Orange.

In the Philippines, PHIVOLCS indicates that two phreatic eruptions were observed at Mayon volcano on December 27th, 2018, with ash plumes that rose up to 600 metres above the crater.

SO2 emissions reached 1943 tonnes/day on November 25th, 2018. Instruments currently reveal that the volcanic edifice remains inflated relative to 2010 baselines.

The alert level for Mayon is kept at 2. Access is forbidden to a 6-km Permanent Danger Zone and a precautionary 7 km Extended Danger Zone in the south-southwest to east-northeast sectors of the volcano.

Exemple d’éruption explosive sur le Sheveluch (Crédit photo: KVERT)

Le Mayon peut être redoutable et déverser des coulées pyroclastiques destructrices (Crédit photo: Wikipedia)