Les conclusions de l’Andean Glacier and Water Atlas [L’Atlas de l’eau et des glaciers andins] commandité par l’UNESCO et la fondation norvégienne GRID-Arendal confirment le mauvais état des glaciers de la Cordillère des Andes. Le rapport, publié le 6 décembre 2018 dans le cadre de la COP 24 de Katowice (Pologne) indique que si le recul se poursuit au rythme actuel (il a commencé dans les années 1950), certains glaciers de basse altitude des Andes tropicales pourraient perdre entre 78 et 97% de leur volume d’ici la fin du siècle, privant les populations de la région d’une partie de leurs ressources en eau.
Comme je l’ai écrit dans une note précédente, le seul glacier que compte encore le Venezuela devrait disparaître d’ici 2021.
Au Pérou, pays qui abrite le plus grand nombre de glaciers tropicaux du continent, ceux de la Cordillera Blanca ont nettement reculé au cours des dernières décennies. J’ai largement expliqué la situation dans ce pays dans un chapitre de mon dernier livre « Glaciers en péril » (voir vignette dans la colonne de droite de ce blog).
Un recul rapide des glaciers est également observé en Bolivie depuis les années 1980 et certains d’entre eux ont perdu près des deux tiers de leur masse.
Au Chili et en Argentine, le recul des glaciers de basse altitude situés en Patagonie et en Terre de Feu s’accélère.
En Colombie, il est probable que d’ici les années 2050, seuls subsisteront les glaciers situés sur les sommets les plus élevés.
En Equateur, le recul des glaciers est spectaculaire depuis une cinquantaine d’années.
Le problème, c’est que les eaux de fonte glaciaire constituent une ressource essentielle pour des millions de personnes, notamment pour les habitants des hauts plateaux andins de Bolivie, du Chili et du Pérou. Elles représentent environ 5% de l’approvisionnement en eau à Quito (Équateur), 61% à La Paz (Bolivie) et 67% à Huaraz (Pérou). Les années de sécheresse, cette proportion peut atteindre 15% à Quito, 85% à La Paz et 91% à Huaraz.
La situation est d’autant plus inquiétante que la température moyenne annuelle est en hausse dans la plupart des pays des Andes tropicales. Elle a augmenté d’environ 0,8°C au cours du siècle dernier et pourrait encore grimper de 2 à 5°C d’ici la fin du 21ème siècle. Selon les dernières estimations, la température pourrait augmenter de 1 à 7°C dans les Andes du sud, ce qui est énorme et fera inévitablement réagir les glaciers. .
Pour faire face aux défis de l’approvisionnement en eau des populations qui dépendent des glaciers, l’Andean Glacier and Water Atlas formule une série de recommandations à destination des décideurs de la région. Il prône notamment une meilleure intégration des données scientifiques dans la prise de décisions politiques, l’amélioration des infrastructures de surveillance des changements climatiques, la mise en œuvre d’une bonne gouvernance de l’eau ou encore le renforcement de la coordination entre les pays andins.
Source : notre-planète.info.
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The findings of the Andean Glacier and Water Atlas commissioned by UNESCO and the Norwegian GRID-Arendal Foundation confirm the poor state of the glaciers in the Andes Cordillera. The report, published on 6 December 2018, as part of COP 24 in Katowice, Poland, indicates that if glacier retreat continues at the current rate that began in the 1950s, some lowland glaciers in the tropical Andes could lose between 78 and 97% of their volume by the end of the century, depriving people in the region of some of their water resources.
As I put it in a previous post, the only glacier in Venezuela is expected to disappear by 2021.
In Peru, home to the largest number of tropical glaciers on the continent, the Cordillera Blanca glaciers have declined significantly in recent decades. I have largely developed the situation in this country in a chapter of my latest book « Glaciers en Péril. »
A rapid retreat of the glaciers has also been observed in Bolivia since the 1980s when some of them lost nearly two-thirds of their mass.
In Chile and Argentina, the retreat of lowland glaciers in Patagonia and Tierra del Fuego is accelerating.
In Colombia, it is likely that by the 2050s, only glaciers on the highest peaks will remain.
In Ecuador, the retreat of glaciers has been spectacular for about fifty years.
The problem is that glacial meltwater is an essential resource for millions of people, especially for the inhabitants of the Andean highlands of Bolivia, Chile and Peru. They represent about 5% of the water supply in Quito (Ecuador), 61% in La Paz (Bolivia) and 67% in Huaraz (Peru). In the years of drought, this proportion can reach 15% in Quito, 85% in La Paz and 91% in Huaraz.
The situation is all the more disturbing as the average annual temperature is rising in most countries of the tropical Andes where it increased by about 0.8°C during the last century and could still rise by 2 to 5°C by the end of the 21st century. According to the latest estimates, it could increase by 1 to 7°C in the southern Andes, which is quite significant and will inevitably make glaciers react.
To address the water supply challenges of glacier-dependent populations, the Andean Glacier and Water Atlas makes a series of recommendations for decision-makers in the region. It calls for better integration of scientific data into political decision-making, improvement of climate change monitoring infrastructures, implementation of good water governance and strengthening of coordination between Andean countries.
Source: notre-planète.info.
Vue de la Cordillera Blanca au Pérou (Crédit photo: NASA)