L’Observatoire Volcanologique de Yellowstone // Yellowstone Volcano Observatory

drapeau-francaisAu cours de son mois de sensibilisation à l’activité volcanique, l’USGS a consacré plusieurs articles aux observatoires gérés par cette institution. Le dernier en date est celui de Yellowstone. Contrairement à ses homologues, le Yellowstone Volcano Observatory (YVO) est un observatoire « virtuel », ce qui signifie qu’il n’y a pas de bâtiment à l’intérieur du Parc. [NDLR :Il y a quelques années, un bureau existait encore sur le site des Mammoth Hot Springs, mais il est vide actuellement.]
L’Observatoire de Yellowstone a été fondée en 2001 pour une meilleure surveillance de l’activité volcanique et sismique dans le Parc National. Il s’est agrandi en 2013, année où il a regroupé huit institutions: les trois premiers partenaires (l’USGS, le National Park Service et l’Université de l’Utah), des universités et des laboratoires géologiques du Montana, du Wyoming et de l’Idaho, ainsi que l’UNAVCO dont la spécialité est l’étude de la déformation des sols. Cette approche collaborative permet de mieux contrôler les processus et les risques géologiques sur les volcans actifs.
Ces différents partenaires se partagent les tâches d’installation et de maintenance des équipements dans la région de Yellowstone. Ainsi, l’Université de l’Utah s’occupe du réseau sismique, l’UNAVCO gère le réseau GPS et d’autres données de déformation, tandis que l’USGS contrôle les températures et les fluides hydrothermaux dans le parc national [NDLR : C’est dans ce cadre que j’ai collaboré aux contrôle des températures dans le Parc il y a quelques années]. Les données  satellitaires et GPS renseignent sur les déformations de la caldeira de Yellowstone tandis que les stations sismiques contrôlent les milliers de séismes enregistrés chaque année dans le Parc. Au cours des dernières décennies, on a pu observer que la caldeira se soulevait et s’abaissait de plusieurs centimètres par an, souvent avec l’apparition d’une sismicité intense.
Une période de déformation spectaculaire s’est produite en 2013-2014, lorsque le Norris Geyser Basin a commencé à se soulever de plusieurs centimètres par an. Le phénomène a duré jusqu’au 30 mars 2014, jour où un séisme de M 4.8 a été enregistré ; c’était l’événement le plus significatif dans la région depuis 1980!
Immédiatement après ce séisme, l’inflation a cessé et le sol s’est abaissé. Les scientifiques pensent que l’inflation a été causée par l’accumulation de fluides sous le Norris Geyser Basin. Le séisme a marqué l’évacuation d’un bouchon dans le système hydrothermal, ce qui a permis aux fluides accumulés de s’évacuer et au sol de s’abaisser.
Il convient de noter que cette même zone a recommencé à se soulever au début de l’année 2016, mais de façon moins spectaculaire qu’en 2014. Au cours des derniers mois, l’inflation a considérablement ralenti et aucun séisme significatif n’a été observé en 2016.

Outre le travail d’observation dans le Parc, l’Observatoire de Yellowstone est également responsable du suivi de l’activité volcanique dans le Montana, le Wyoming, l’Utah, le Colorado, le Nouveau Mexique et l’Arizona. Tous ces Etats possèdent des volcans qui sont entrés en éruption au cours des derniers millénaires, comme le Sunset Crater en Arizona, qui s’est manifesté en 1085 de notre ère.
Des informations erronées sont parfois diffusées par les médias. En avril 2014, des touristes ont vu courir un troupeau de bisons [scène fréquente dans le Parc !] qui semblaient en proie à la panique. La nouvelle s’est répandue qu’ils sentaient venir une éruption, ce qui, bien sûr, était complètement faux!

http://www.ajc.com/news/national/buffalo-running-from-yellowstone-feared-sign-pending-eruption/g5459ZGAVaHng9Tdyy9aTO/

En juillet de la même année, on a vu fondre le goudron d’une route dans le Parc, événement qui a donné naissance à une foule d’articles dans la presse, certains d’entre eux affirmant qu’une éruption était sur le point de se produire!
https://youtu.be/GHTpQ8xsOSI

Vous obtiendrez des informations fiables sur l’activité volcanique dans le Parc National de Yellowstone en cliquant sur ce lien:
Https://volcanoes.usgs.gov/volcanoes/yellowstone/

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drapeau-anglaisDuring its Volcano Awareness Month, USGS dedicated several articles to the observatories it manages. The last one was about Yellowstone. Unlike the other USGS volcano observatories, the Yellowstone Volcano Observatory (YVO) is a “virtual” observatory, meaning that there is no physical building.

YVO was founded in 2001 to strengthen the monitoring of volcanic and earthquake activity in the Yellowstone National Park region. It was expanded in 2013 into a consortium of eight organizations: the original three partners (USGS, National Park Service, and University of Utah), plus universities and state geological surveys in Montana, Wyoming, and Idaho, and UNAVCO (a consortium specializing in the study of ground deformation). This collaborative approach to volcano observation ensures better study and monitoring of active geologic processes and hazards.

The YVO consortium shares the task of establishing and maintaining equipment in the Yellowstone region. For example, the University of Utah operates the Yellowstone seismic network, UNAVCO works with GPS and other deformation data, and the USGS uses temperature and stream gages to track changes in hydrothermal activity throughout the National Park. GPS and satellite radar data indicate deformation of the Yellowstone caldera, and ground-based seismic stations monitor the occurrence of thousands of earthquakes in any given year. Over the past several decades, the caldera has been observed to rise and fall by several centimetres per year, often accompanied by intense seismicity.

A recent spectacular period of deformation occurred in 2013–2014, when the Norris Geyser Basin began to uplift suddenly by several centimetres per year. The uplift lasted until March 30th, 2014, when an M 4.8 earthquake occurred, the largest earthquake in the region since 1980!

Immediately thereafter, the region began subsiding. Scientists believe that the uplift was caused by fluid accumulation beneath the Norris area. The earthquake represented the breaking of a seal in the hydrothermal system, which allowed the accumulated fluid to drain away and the ground to subside.

It’s worth noting that the same region began uplifting again in early 2016, although the rate was slightly less than that in 2014. In the last few months, the rate of uplift has slowed considerably. No strong earthquakes have occurred in the region thus far.

Although Yellowstone is clearly the focus of YVO’s monitoring and research efforts, the observatory is also responsible for tracking volcanic activity in Montana, Wyoming, Utah, Colorado, New Mexico, and Arizona. Each of these states is home to volcanoes that have erupted within the past few thousand years, like Sunset Crater in Arizona, which erupted in 1085 A.D.

 Incorrect news is sometimes spread by the media. In April 2014, tourists could see a herd of buffaloes that seemed to be running in a panic. News spread that they were sensing an eruption, which, of course, was completely wrong! http://www.ajc.com/news/national/buffalo-running-from-yellowstone-feared-sign-pending-eruption/g5459ZGAVaHng9Tdyy9aTO/

In July of the same year, a road was seen melting in the Park, which triggered a stream of articles in the press, some of them asserting that an eruption was about to occur!

https://youtu.be/GHTpQ8xsOSI

You will get reliable news about volcanic activity in Yellowstone National Park by clicking on this link:

https://volcanoes.usgs.gov/volcanoes/yellowstone/

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Norris Geyser Basin, l’une des zones les plus chaudes de Yellowstone.

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Scène de la vie quotidienne à Yellowstone…

(Photos: C. Grandpey)

 

Bogoslof (Iles Aléoutiennes / Alaska)

drapeau-francaisDans une dernière mise à jour (2 février 2017), l’AVO indiquait que le Bogoslof restait bien actif. Il se trouve «dans un état imprévisible» et de nouvelles explosions avec des nuages de cendre s’élevant à haute altitude peuvent se produire à tout moment. C’est ce qui se passe au moment où je diffuse cette note. Un nouvel épisode éruptif est en cours, semblable aux précédents
Voici quelques informations supplémentaires sur ce volcan des Iles Aléoutiennes.
L’Ile Bogoslof est apparue après une éruption sous-marine en 1796. Castle Rock, un bouchon de lave laissé par cette éruption, se dresse sur le côté sud-ouest de l’île. En 1883, le Bogoslof est de nouveau entré en éruption avec la formation d’un dôme de lave. Le dôme faisait jadis partie de l’île, mais il a été entamé par l’érosion et il ne reste plus aujourd’hui qu’un pilier rocheux à 600 mètres de la côte.
Bogoslof Island couvre 69 hectares avec son point le plus élevé 147 mètres au-dessus du niveau de la mer. En fait, cette île minuscule est le sommet d’un volcan sous-marin dont les pentes descendent à 1650 mètres de profondeur et reposent sur le plancher de la Mer de Béring.
La première éruption avec émission de cendre a eu lieu le 14 décembre 2016. Une surface de 8 000 mètres carrés sur le côté est de l’île a disparu au cours de cet événement. Depuis la mi-décembre, le volcan s’est manifesté à plus de vingt reprises. Il a émis des panaches renfermant des cristaux de glace et des fragments de roches qui sont parfois montés à plus de 6 000 mètres d’altitude. Les pilotes d’aéronefs ont dû les esquiver entre l’Amérique du Nord et l’Asie. Les contrôleurs aériens sont informés quand une éruption se déclenche. Jusqu’à présent, le Bogoslof n’a causé aucune interruption majeure du trafic aérien. Les vols ont été légèrement déviés au-dessus ou autour des nuages de cendre. Au cours des dernières années, des éruptions majeures ont contraint les compagnies aériennes à annuler des vols
L’activité explosive du Bogoslof est en partie due à l’interaction du magma avec l’eau de mer. Les nuages de cendre pourraient devenir monnaie courante en 2017 car certaines éruptions du passé ont duré plusieurs mois.
Source: ABC News.

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drapeau-anglaisIn its latest update (February 2nd 2017), AVO indicated that although no eruptive activity was currently detected on Bogoslof, elevated unrest continued. The volcano is “in an unpredictable condition” and additional explosions producing high-altitude volcanic clouds could occur at any time. This is what is happening while I am releasing this post, with an eruptive event which is similar to the previous ones.

Here is a little more information about this volcano of the Aleutians.

Bogoslof Island appeared after an underwater eruption in 1796. Castle Rock, a lava plug left by that eruption, stands on the island’s southwest side. In 1883, Bogoslof erupted again and created a lava dome. The dome was once part of the island but because of erosion, now stands as a rock pillar 600 metres off shore.

Bogoslof Island covers 69 hectares with its highest point 147 metres above sea level. Actually, the tiny island is the summit of an active, underwater volcano that extends down 1650 metres, with its base on the floor of the Bering Sea.

The first confirmed ash emission occurred on December 14th 2016. 8,000 square metres on the island’s east side disappeared in the eruptions. Since mid-December, the volcano has erupted more than two dozen times, sending up clouds of ice crystals and rock fragments, sometimes higher than 6,000 metres, that airliners must dodge as they fly between North America and Asia. Air traffic controllers receive an advisory after eruptions. Bogoslof so far has caused no major interruptions. Flights have been slightly rerouted above or around ash clouds. In past years, major eruptions have led airlines to cancel flights

The explosiveness is partly due to the volcano magma’s interaction with seawater, and the ash clouds could be a regular feature in 2017 as some of the previous, historical eruptions have lasted many months.

Source : ABC News.

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Image montrant la morphologie du Bogoslof à la fin du mois de janvier 2017.

(Source : AVO)