La très longue série d’épisodes successifs de gonflement et de dégonflement du Kilauea a (momentanément ?) pris fin et on observe depuis le 10 août un gonflement quasi constant de l’édifice volcanique (voir graphique ci-dessous). En revanche, le réseau GPS n’enregistre ni extension ni contraction depuis la mi-juin, que ce soit au niveau du sommet ou du Pu’uo’o. La sismicité reste élevée, mais cela n’a rien d’exceptionnel ; on enregistre la fréquence habituelle de séismes sur l’ensemble du volcan.
Il est à noter que cette inflation régulière du Kilauea ne s’accompagne pas de modifications majeures de l’activité, que ce soit sans le pit crater de l’Halema’uma’u, sur le Pu’uO’o ou sur le pali et la plaine côtière. Sur ces derniers sites, l’activité se limite à l’apparition de coulées éphémères qui ne parcourent que de courtes distances car l’alimentation en amont (secteur du Pu’uO’o) n’est pas suffisante. En conséquence, le front des coulées se trouve actuellement à plus de 2 km de l’océan.
Personne ne sait comment la situation va évoluer. Il se peut que la phase actuelle d’inflation se termine brusquement et que l’on assiste à un brutal épisode de dégonflement. Il se peut aussi que la lave qui fait gonfler le volcan alimente abondamment le Pu’uO’o et y fasse apparaître un nouveau lac, tout en donnant une nouvelle vigueur aux coulées en aval. On peut aussi imaginer une sortie de lave ailleurs sur la zone de fractures (East ou West Rift Zone), comme cela se produit de temps à autre. Seule Madame Pele a la réponse et bien malin serait celui qui pourrait dire à quel endroit elle va à nouveau frapper du talon !
Avec l’aimable autorisation du HVO.