Réchauffement climatique : inondations catastrophiques à Bali et à Florès // Global Warming : catastrophic floods in Bali and Flores

Les îles indonésiennes de Bali et de Florès font partie des destinations volcaniques les plus recherchées par les touristes. Il est vrai que ces îles sont magnifiques. La réputation des rizières de Bali n’est plus à faire. À Florès, le volcan Kelimutu, dénommé Montagne des Esprits, est connu pour la couleur de ces trois lacs : turquoise, brun et noir. Un aussi grand nombre de visiteurs présente inévitablement des problèmes et le surtourisme peut générer des catastrophes.

Photo: C. Grandpey

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Ainsi, le 9 septembre 2025, de fortes pluies se sont abattues sur Bali et sur Flores, avec pour conséquences des crues soudaines, des glissements de terrain et la rupture de digues. Le bilan humain est lourd : 23 morts sur les deux îles, plusieurs personnes sont toujours portées disparues et des centaines d’habitants ont dû être déplacés. Les infrastructures ont aussi été fortement touchées : routes inondées ou coupées, accès aux aéroports perturbés, habitations et commerces submergés, coupures d’électricité et d’eau dans certaines zones.

Le gouvernement indonésien a envoyé des équipes de secours pour distribuer de la nourriture et des vêtements, ainsi que pour reloger les habitants sinistrés. Les opérations sur le terrain ont été rendues difficiles par l’énorme quantité de matériaux, notamment des tonnes de déchets plastiques, charriés par les inondations à Bali et Flores.

Crédit photo: AFP

Depuis des années, ces deux îles connaissent une montée en puissance de leur fréquentation touristique, avec plus de 6 millions de visiteurs par an. Les conséquences environnementales sont énormes. Les rizières, qui m’avaient émerveillé dans les années 1990 et qui permettent d’absorber l’eau, sont remplacées par des hôtels et des villas. En plus, la gestion des déchets est plus qu’aléatoire. Par exemple, près de 33 000 tonnes de déchets plastiques sont mal gérées chaque année à Bali. D’après les autorités, ce sont ces détritus qui ont bouché les systèmes de drainage et entraîné des débordements d’eau incontrôlables.

À ces problèmes viennent s’ajouter les effets du réchauffement climatique. L’Indonésie a toujours été sujette aux crues soudaines et aux glissements de terrain, mais le réchauffement climatique augmente l’intensité des tempêtes,avec des pluies plus abondantes et des rafales plus violentes. À noter que les inondations à Bali et Flores ont eu lieu début septembre alors que la saison des pluies n’est attendue qu’en novembre dans l’archipel. Cette situation montre l’importance des dérèglements et les conséquences dramatiques qu’ils entraînent.

Au moment des inondations, les touristes présents sur place ont été mis en sécurité et ont eu pour recommandation officielle de suivre les alertes météorologiques, d’éviter les zones inondées ou à risque, et de se renseigner avant de se déplacer. À plus long terme, c’est la réputation de ces deux îles qui va en pâtir. En effet les images, très impressionnantes, des dégâts peuvent inquiéter les voyageurs potentiels qui savent désormais que même la saison sèche peut connaître des catastrophes climatiques.

Au final, les inondations à Bali et Flores montrent clairement que le risque lié au climat est réel. Ce n’est pas une simple catastrophe momentanée : c’est un signal fort que les destinations touristiques, surtout celles dépendantes de la nature, des infrastructures sensibles et des saisons, doivent intégrer la résilience climatique dans leurs stratégies touristiques.

Source : presse internationale.

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The Indonesian islands of Bali and Flores are among the most popular destinations among tourists. It’s true that these islands are magnificent. The reputation of Bali’s rice paddies is well-established. In Flores, Kelimutu volcano, known as Spirit Mountain, is known for the color of its three lakes: turquoise, brown, and black. Such a large number of visitors inevitably presents problems, and overtourism can lead to disasters.
For example, on September 9, 2025, heavy rains fell on Bali and Flores, resulting in flash floods, landslides, and dike failures. The human toll was high: 23 deaths on the two islands, several people are still missing, and hundreds of residents have been displaced. Infrastructure has also been severely affected: flooded or cut roads, disrupted access to airports, submerged homes and businesses, and power and water outages in some areas.
The Indonesian government has sent relief teams to distribute food and clothing, as well as to relocate affected residents. Operations on the ground have been made difficult by the enormous quantity of materials, including tons of plastic waste, carried by the floods in Bali and Flores.
For years, the two islands have seen a surge in tourism, with more than 6 million visitors per year. The environmental consequences are enormous. The rice fields, which amazed me in the 1990s and which help absorb water, are being replaced by hotels and villas. Moreover, waste management is more than haphazard. For example, nearly 33,000 tons of plastic waste are mismanaged each year in Bali. According to authorities, it was this debris that clogged drainage systems and caused uncontrollable overflows.
Adding to these problems are the effects of global warming. Indonesia has always been prone to flash floods and landslides, but global warming is increasing the intensity of storms, with heavier rains and more violent gusts. It should be noted that the floods in Bali and Flores occurred in early September, while the rainy season is not expected until November in the archipelago. This situation highlights the extent of the disruptions and the dramatic consequences they cause.
At the time of the floods, tourists on site were taken to safety and were officially advised to follow weather warnings, avoid flooded or at-risk areas, and seek information before traveling. In the longer term, the reputation of these two islands will suffer. Indeed, the shocking images of the damage may worry potential travelers, who now know that even the dry season can experience climate-related disasters.
Ultimately, the floods in Bali and Flores clearly demonstrate that climate-related risks are real. This is not just a temporary disaster: it’s a strong signal that tourist destinations, especially those dependent on nature, sensitive infrastructure, and the seasons, must integrate climate resilience into their tourism strategies.
Source: international press.

Santorin (Grèce) : séismes et tourisme // Santorini (Greece) : earthquakes and tourism

La sismicité reste intense dans la mer Égée, en particulier au NE de Santorin. L’île grecque d’Anafi a été placée en état d’urgence le 13 février 2025 en raison d’une intense activité sismique. Elle devient ainsi la troisième île de la mer Égée à se trouver dans cette situation après Amorgos et Santorin. La déclaration d’urgence permet aux autorités grecques de mobiliser les ressources plus efficacement.

Les scientifiques se posent des tas de questions sur la cause possible des essaims qui ne semblent pas liés à une activité volcanique. Les séismes sont fréquents dans la région, mais c’est leur fréquence et leur intensité qui interpelle et suscite une inquiétude parmi la population de Santorin où de nombreuses personnes ont quitté l’île. Les autorités redoutent des secousses plus importantes qui pourraient potentiellement déclencher un tsunami.
Le récent essaim sismique a été comparé au puissant séisme d’Amorgos en 1956, avec un tsunami qui a coûté la vie à 54 personnes et détruit des villages entiers. Pour l’instant, les scientifiques excluent une répétition du séisme de 1956. Les chercheurs expliquent que les secousses actuelles sont le résultat de phénomènes tectoniques plutôt que d’une activité volcanique. De plus, les sismologues notent que les séismes se produisent dans une petite zone, ce qui ne correspond pas au schéma classique d’une séquence avec une secousse principale suivie de répliques.
La sismicité actuelle ne semble pas provenir de Santorin. Elle est plutôt liée à un processus tectonique dont l’évolution est difficile à prévoir. Il pourrait s’atténuer ou s’intensifier.

Les séismes dans la région sont le résultat de mouvements tectoniques dans la mer Égée. La plaque égéenne se déplace d’environ 30 mm par an vers le sud-ouest. La profonde fosse hellénique au sud et à l’ouest de la Grèce, où un ancien morceau de croûte océanique s’enfonce dans le manteau, est connue pour provoquer une activité sismique. La pression continue due à ce mouvement déchire la Grèce en donnant naissance à des zones de faille et des formations volcaniques dans la région.

Il est à craindre que la sismicité en mer Égée ait un impact négatif sur le tourisme. Le mois de février marque le début officieux de la saison touristique à Santorin. C’est le moment où les premiers bateaux de croisière arrivent, et les vacances de Pâques approchent. Toutefois, avec des milliers de séismes qui secouent l’île depuis janvier et les scientifiques incapables de dire quand ils prendront fin, on craint que le tourisme, l’industrie la plus importante de l’île, ne soit confrontée à une année difficile. Il y a eu récemment des annulations et l’incertitude de la situation n’encourage pas les gens à venir en Grèce.
Même si les touristes ne choisissent pas d’aller ailleurs cette année, les hôtels sont confrontés à la perspective de ne pas avoir suffisamment de personnel pour servir leurs clients cet été. Santorin dépend fortement des travailleurs saisonniers en provenance d’autres régions de Grèce et de l’étranger. Ils aident la population permanente d’un peu plus de 15 000 habitants à servir des dizaines de milliers de touristes sur l’île chaque jour en haute saison. Le problème, c’est que les récents événements ont contraint certains saisonniers à reconsidérer leurs options pour cet été.
De plus, ce n’est pas seulement en été que l’île a besoin de main-d’œuvre temporaire. C’est vers la fin de l’hiver que les ouvriers du bâtiment sont nécessaires pour rénover les hôtels avant l’été. Ces travaux ont été interrompus en raison de problèmes de sécurité liés aux séismes, et les hôteliers font pression sur le gouvernement pour qu’il continue de payer la majeure partie des salaires jusqu’à ce que les travaux puissent reprendre.
Santorin représente environ 2,5 % du produit intérieur brut (PIB) de la Grèce en générant environ 5,9 milliards d’euros par an. Les hôteliers signalent une baisse des réservations et les professionnels du secteur avertissent que si la situation persiste pendant encore un mois, l’impact sera significatif et inquiétant.
Lors d’une visite sur l’île le 7 février 2025, le Premier ministre grec a reconnu l’importance de protéger la réputation de Santorin. Cependant, si les secousses se poursuivent encore longtemps, il n’est pas exclu que les autorités retardent l’ouverture des hôtels et des entreprises.
Source : BBC News.

Voici une animation montrant l’activité sismique dans la région Santorin-Amorgos entre le 27 janvier et le 12 février 2025 :

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Voici maintenant la répartition de la sismicité en fonction de la magnitude des événements (à gauche) et dans le temps (à droite) entre le 27 janvier et le 14 février 2025. Les graphiques tendent à montrer que le pic de l’activité sismique est derrière nous, mais la prudence reste de mise [Source : CSEM / EMSC].

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Seismicity is still elevated in the Aegean Sea, especially NE of Santorini. The Greek island of Anafi was placed under a state of emergency on February 13, 2025, due to ongoing intense seismic activity. This makes it the third island in the Aegean Sea to receive this designation following Amorgos and Santorini. The emergency declaration enables Greek authorities to mobilize resources more efficiently.

Scientists are asking questions about the swarms that do not sdeem to be related to any volcanic activity. However, though earthquakes are common in the region, the frequency and intensity of the recent events have caused widespread concern among the population of Santorini, with many people leaving the island. Authorities have noted the risk of larger tremors that could potentially trigger a tsunami.

The recent earthquake swarm has drawn comparisons to the Great Amorgos Earthquake of 1956, with a deadly tsunami that claimed the lives of 54 people and destroyed entire villages. For the time being, experts have ruled out a repeat of the 1956 earthquake. Researchers explain that the current quakes are a result of tectonic shifts rather than volcanic activity. Moreover, seismologists note that the quakes are occurring in a small area, which doesn’t fit the typical pattern of a mainshock-aftershock sequence.

Santorini is not believed to be the source of the current earthquakes. The quakes are instead related to a tectonic process that is difficult to predict and could either taper off or escalate further. The region’s earthquakes are a result of tectonic movement in the Aegean Sea. The Aegean plate is undergoing extension, as it is moving about 30 mm per year to the southwest. The deep Hellenic Trench to the south and west of Greece, where an ancient piece of oceanic crust is descending into the mantle, is known for causing seismic activity. The ongoing stress from this movement is pulling Greece apart, leading to fault zones and volcanic formations in the region.

It is feared that the seismicity in the Aegean Sea will have a negative impact on tourism. February marks the unofficial start of the tourist season in the Santorini. It is the moment when the first cruise ships are due to arrive and the Easter holidays approach. But with thousands of earthquakes shaking the island since January and experts unable to say when they will end, there are fears that the island’s most important industry could be facing a difficult year. There have been recent cancellations and the uncertainty of the situation will not help.

Even if tourists don’t choose to go elsewhere this year, hotels still face the prospect of not having enough staff to serve their guests this summer. Santorini relies heavily on seasonal workers from other parts of Greece and abroad, who help the permanent population of just over 15,000 to serve tens of thousands of tourists on the island each day in peak season. But the recent events have forced some workers to reconsider their options this summer.

It is not only in summer that the island requires a temporary workforce. Now is the time that construction workers are needed to refurbish hotels ahead of the summer. That work has ground to a halt because of safety concerns over the quakes, and hotel owners are pushing for the government to continue paying most of their salary until work can start again.

Santorini accounts for around 2.5% of Greece’s gross domestic product (GDP), generating an estimated €5.9bn annually. Hoteliers are reporting a decline in bookings and industry professionals warn that if the situation persists for another month, the impact on businesses could be severe.

During a visit to the island on Friday, the Greek Prime Minister acknowledged the importance of protecting Santorini’s reputation. However, if the tremors continue much longer, the authorities may have to delay opening hotels and businesses.

Source : BBC News.

Réchauffement climatique : les Chutes Victoria à nouveau presque à sec ! // Global warming : hardly any water at Victoria Falls !

Les Chutes Victoria, un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO et symbole de l’Afrique, sont de plus en plus menacées par la sécheresse qui frappe le Zimbabwe, le Malawi et la Zambie depuis des années.
Depuis des décennies, les chutes, où le fleuve Zambèze fait une chute de 100 mètres dans une faille, constituent un spectacle qui attire des millions de touristes au Zimbabwe et en Zambie.
Le problème, c’est que la pire sécheresse depuis un siècle a réduit le débit des chutes à un filet d’eau. Les autorités locales craignent que le réchauffement climatique ne mette fin à l’une des principales attractions touristiques de la région. Alors que le débit ralentit généralement pendant la saison sèche, cette année, le niveau des eaux a baissé de façon sans précédent. L’impact sur le tourisme est immédiat. Les gens peuvent voir sur Internet que les chutes sont taries et ils ne vont pas les voir.

Source: presse internationale

L’Afrique australe souffre de certaines des pires conséquences du réchauffement climatique : les robinets sont à sec et quelque 45 millions de personnes ont besoin d’aide alimentaire en raison des mauvaises récoltes. Le Zimbabwe et la Zambie ont subi des coupures de courant car ils dépendent fortement de l’énergie hydroélectrique produite par le barrage de Kariba, situé sur le fleuve Zambèze, en aval des chutes.
Les données de la Zambezi River Authority montrent que le débit d’eau est à son plus bas niveau depuis 1995, et bien en dessous de la moyenne sur le long terme. Le président zambien a déclaré : « C’est un rappel brutal des effets du changement climatique sur notre environnement ».
Les scientifiques sont toutefois prudents lorsqu’il s’agit de dire que le réchauffement climatique est responsable du manque d’eau dans les chutes, car leur niveau varie toujours selon les saisons. Ils rappellent que l’étude du climat s’étend sur des décennies, et non sur des années particulières. Il est parfois difficile d’attribuer la responsabilité du réchauffement climatique, car les sécheresses ont toujours eu lieu. Pourtant, ces mêmes scientifiques ont observé que le réchauffement climatique retarde la mousson, concentre les pluies en événements plus importants pendant lesquels l’eau est beaucoup plus difficile à stocker, et entraîne une saison sèche beaucoup plus longue. Les périodes de sécheresse deviennent également plus fréquentes dans cette partie du monde. Il est donc probable que le réchauffement climatique ait un impact. La dernière sécheresse dans la région remonte à seulement trois ans. À mesure que le fleuve se réchauffe, 437 millions de mètres cubes d’eau s’évaporent chaque seconde.

Les conséquences du manque d’eau dans les rivières s’étendent au-delà de l’environnement naturel. La baisse du niveau des eaux des rivières qui alimentent les chutes entraîne la disparition des poissons dont les communautés locales ont besoin pour nourrir leurs familles et gagner leur vie.

Actuellement, plus de 20 millions de personnes en Afrique australe sont aux prises avec une grave crise alimentaire due à la sécheresse provoquée par El Niño. La situation s’est aggravée au point que, le 3 avril 2024, le Zimbabwe a déclaré l’état de calamité et a demandé 2 milliards de dollars pour faire face à la crise alimentaire. Le Malawi et la Zambie se trouvent également dans une situation difficile et ont lancé un appel urgent à l’aide de la communauté mondiale pour lutter contre la crise. La sécheresse des Chutes Victoria n’est qu’une des nombreuses conséquences visibles de la crise.

Source : presse internationale.

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Victoria Falls, a well-known UNESCO World Heritage Site and symbol of Africa, is increasingly under threat due to the drought that has affected Zimbabwe, Malawi and Zambia for years.

For decades Victoria Falls, where southern Africa’s Zambezi river cascade down 100 metres into a gash in the earth, have drawn millions of holidaymakers to Zimbabwe and Zambia for their stunning views.

But the worst drought in a century has slowed the waterfalls to a trickle, fuelling fears that global warming could kill one of the region’s biggest tourist attractions. While they typically slow down during the dry season, officials say this year has brought an unprecedented decline in water levels. The impact on tourism is immediate. People can see on the Internet that the falls are low and they don’t travel to the Falls.

Southern Africa is suffering from some of its worst effects of global warming, with taps running dry and some 45 million people in need of food aid amid crop failures. Zimbabwe and Zambia have suffered power cuts as they are heavily reliant on hydropower from plants at the Kariba Dam which is on the Zambezi river downstream of the waterfalls.

Data from the Zambezi River Authority shows water flow at its lowest since 1995, and well under the long term average. Said the Zambian President :  » It is a stark reminder of what climate change is doing to our environment ».

However, scientists are cautious about categorically blaming global warming as there is always seasonal variation in levels. They say that climate science deals in decades, not particular years, It is sometimes difficult to say that global warming is responsible because droughts have always occurred. Yet, they have observed that global warming is delaying the monsoon, concentrating rain in bigger events which are then much harder to store, and a much longer, excruciating dry season. Dry spells are also becoming more frequent in this part os the world, so it is likely that global warming is having an impact. The last drought in the region was only three years ago. As the river gets hotter, 437 million cubic metres of water are evaporating every second.

The consequences of water shortages in rivers extend beyond the natural environment. The decline in the water levels of the rivers that feed the falls is causing the disappearance of fish that local communities need to feed their families and earn a living.
Currently, more than 20 million people in Southern Africa are facing a severe food crisis due to the El Niño-induced drought. The situation has worsened to the point that on 3 April 2024, Zimbabwe declared a state of calamity and requested $2 billion to address the food crisis. Malawi and Zambia are also in dire straits and have issued an urgent appeal for help from the global community to combat the crisis. The Victoria Falls drought is just one of the many visible consequences of the crisis.

Source : international news media.

Yellowstone : la Morning Glory Pool et le tourisme de masse // The Morning Yellow Pool and mass tourism

En lisant la presse américaine ces derniers temps, on apprend que l’un des sites les plus emblématiques du Parc national de Yellowstone a été profondément et définitivement modifié par les touristes. La Morning Glory Pool, une source thermale autrefois d’un bleu éclatant, située dans l’Upper Geyser Basin, pas très loin du Vieux Fidèle, a été transformée au fil des ans par les visiteurs qui y ont jeté des objets.
Il paraît que la Morning Glory Pool fascinait les premiers visiteurs du parc avec ses eaux bleues cristallines. Tirant son nom de la Morning Glory, autrement dit l’ipomée bleue dont les fleurs s’ouvrent le matin, puis évoluent en couleur tout au long de la journée avant de se fermer ou de se faner le soir, elle attirait les foules pendant les premières années du Parc de Yellowstone. Beaucoup la décrivaient comme une source sans fond et d’une beauté époustouflante.

Une source d’un bleu éclatant (Crédit photo: Wikipedia

Avec l’arrivée du tourisme de masse, la situation de la Morning Glory Pool s’est vite dégradée. Les visiteurs ont commencé à y jeter des objets. Des pièces de monnaie, des déchets et toutes sortes de débris ont commencé à s’accumuler dans le bassin. À l’époque (Yellowstone est devenu le premier parc national le 1er mars 1872), les parcs nationaux n’étaient pas encore reconnus comme des zones de conservation et de nombreux touristes considéraient la Morning Glory Pool comme un puits à souhaits. La tradition qui consistait à jeter des pièces de monnaie dans les plans d’eau a eu un impact catastrophique sur l’écosystème de la source.
En 1991, les rangers ont participé à un projet de nettoyage de la Morning Glory Pool. Ils ont retiré avec précaution des centaines d’objets étrangers afin de lui redonner sa beauté d’origine. Une fois le niveau de l’eau abaissé, un ouvrier, attaché par un harnais d’escalade, a soigneusement récupéré les objets à l’aide d’un filet à long manche. C’est ainsi qu’ont été collectés des milliers de pièces de monnaie ainsi que des objets métalliques ressemblant à des pièces détachées pour voitures. Les rangers ont également trouvé de nombreuses pierres qui n’appartenaient pas à ce site, et des chapeaux probablement emportés par le vent avant d’atterrir dans la source.

La Morning Glory Pool en 2004 (Crédit photo: Wikipedia)

Malheureusement, les dégâts causés à la Morning Glory Pool étaient irréversibles. Au fil des ans, les débris accumulés ont bloqué l’alimentation naturelle de la source, ce qui a fait baisser la température de l’eau et favorisé le développement de bactéries. Selon le scientifique en charge de l’Observatoire Volcanologique de Yellowstone, le changement de température a fait pâlir la couleur bleue emblématique de la source. En effet, les bassins hydrothermaux les plus chauds ont tendance à être d’un bleu éclatant tandis que les plus froids sont en général plus colorées, car les bactéries peuvent s’y développer. C’est ce qui explique la couleur de la Morning Glory Pool aujourd’hui. Elle n’a plus l’eau bleue et cristalline d’autrefois. Sa partie la plus profonde est verte et vire au jaune sur les bords. La source ne ressemble plus à ce qu’elle était dans les années 1880. Malgré cela, elle continue d’attirer des foules de visiteurs. Ceux qui, comme moi, ne l’ont pas connue dans les années 1880 la trouvent tout de même très belle au 21ème siècle.
Aujourd’hui, les rangers font remarquer que le comportement du public dans le Parc National de Yellowstone s’est considérablement amélioré. Très peu de visiteurs jettent des pièces de monnaie dans les sources hydrothermales. Globalement, les gens sont beaucoup plus respectueux de cette merveille de la Nature.
Source : Différents organes de presse américains.

La Morning Glory Pool aujourd’hui (Photo: C. Grandpey)

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When reading the American press these days, we learn that one of Yellowstone National Park’s most iconic attractions has been permanently changed by tourists. The Morning Glory Pool, a once-pristine, brilliant blue thermal feature in the park’s Upper Geyser Basin has been transformed over the years as visitors have thrown things into its waters.

Historically, Morning Glory Pool dazzled early park visitors with its crystal-clear blue waters. Named after the vibrant Morning Glory flower, it was a key attraction in Yellowstone’s early days, described by many as bottomless and stunningly beautiful.

However, with the arrival of mass tourism, visitors began throwing objects into it. Coins, trash and random debris began accumulating in the pool. At the time, national parks were not widely recognized as conservation areas, and many tourists treated Morning Glory like a wishing well. The tradition of tossing coins into bodies of water, while often seen as harmless, had a damaging impact on the pool’s ecosystem.

Park rangers participated in a rare project to clean the Morning Glory Pool in 1991. They painstakingly removed hundreds of foreign objects from its depths in an effort to restore its original beauty. A worker, secured in a climbing harness, carefully retrieved items with a long-handled net, a meticulous process aimed at protecting both the fragile geothermal structure and the people involved.

The rangers found thousands of coins together with metal parts that looked like car parts chucked into the bottom of the pool. There were also a lot of rocks that didn’t belong to the pool, and some hats that probably had blown off people’s heads and landed in the pool.

Unfortunately, the damage to the Morning Glory Pool was already done. Over the years, the accumulated debris blocked its natural thermal flow, reducing the water temperature and allowing bacterial growth to flourish. According to the scientist in charge of the Yellowstone Volcano Observatory, the temperature shift caused the pool’s iconic blue color to fade. Hotter pools tend to be a brilliant blue, and cooler pools can be more colorful since bacteria can grow there.

Today, the Morning Glory Pool no longer resembles the clear, blue marvel it once was. Its deepest parts are green, transitioning to yellow around the edges,a stark contrast to the deep blue recorded in the 1880s.

Despite stricter conservation measures and increased public awareness, the effects of early vandalism still linger. Still, public behaviour in the park has improved significantly. Very few visitors throw coins in Yellowstone’s thermal pools today. It looks as if people are much more respectful than they were in my early days.

Source : U.S. News media.