Ile de Pâques (Chili) : des moai… et du plastique // Easter Island (Chile) : moai… and plastic

Bien qu’elle soit volcanique, l’île de Pâques – Rapa Nui – et ses moai, les statues monolithiques érigées il y a des milliers d’années, ne m’ont jamais fasciné. Pas plus que les alignements de menhirs de Carnac en France. Je n’ai jamais eu envie de visiter l’île, mais je peux comprendre que beaucoup de gens pensent différemment.
Un nouveau moai a été découvert sur l’île le 21 février 2023, dans le lit d’un lac de cratère asséché, par une équipe de scientifiques de trois universités chiliennes. Selon la communauté indigène locale, « ce moai a un grand potentiel pour les études scientifiques et naturelles ; c’est une découverte vraiment unique car c’est la première fois qu’un moai est découvert à l’intérieur d’une lagune qui a commencé à s’assécher en 2018 dans un cratère de Rano Raraku. » Selon les habitants, pendant les 200 ou 300 dernières années, l’eau dans la lagune avait trois mètres de profondeur, ce qui signifie qu’aucun être humain n’aurait pu y déposer le moai à cette époque.
Comme je l’ai expliqué dans une note (le 8 octobre 2022), plusieurs moai ont été abîmés par les flammes lors d’un incendie de végétation sur l’île.
Les moai sont des blocs de pierre avec des visages allongés et sans jambes, sculptés dans du tuf du volcan Rano Raraku. La statue récemment découverte mesure 1,60 mètre de haut. Elle a été retrouvée allongée sur le côté et regardant le ciel. Il n’est actuellement pas prévu de retirer le moai de son emplacement.
Le volcan Rano Raraku et ses Moai sont classés au patrimoine mondial de l’Unesco. L’île de Pâques a longtemps été habitée par des Polynésiens, avant que le Chili ne l’annexe en 1888.

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Les milliers de touristes qui visitent l’île de Pâques sont sûrement fascinés par les moai, mais ils ne se rendent probablement pas compte de la pollution plastique qui affecte l’île. Les touristes ne sont pas responsables de cette pollution ; les courants de l’océan Pacifique sont les véritables coupables. Ils déposent des monticules de déchets plastiques sur les rivages et ces déchets se fondent dans les écosystèmes océaniques.
Un « vortex de déchets » – une masse tourbillonnante de déchets qui flotte à la surface du Pacifique Sud – alimente sans cesse l’île en détritus de toutes sortes. Ce n’est que récemment que ce vortex a envahi l’île de Pâques et, selon les habitants, depuis environ 25 ans, la situation est « désastreuse ». Des macro et microparticules de plastique envahissent les rivages et cohabitent avec les poissons. Pire encore, la population de l’île de Pâques est très peu importante et ne pollue pas. Une grande partie du plastique est générée de l’extérieur, en particulier par les bateaux de pêche, et la petite communauté est incapable de se débarrasser de déchets dont elle n’est pas responsable.
Cette pollution plastique a des effets dévastateurs sur les habitants et les animaux de l’île de Pâques. Les créatures marines peuvent confondre le plastique avec des méduses, les ingérer, s’étouffer et mourir de faim. Le plastique peut aussi s’accumuler dans leurs organes. Le plastique se retrouve alors chez les habitants de l’île qui mangent poissons et des fruits de mer. Les analyses ont révélé que le sang de beaucoup d’entre eux était contaminé par le plastique.
L’île de Pâques est une victime collatérale du gaspillage de notre société, et le problème n’est pas près de disparaître..
Source : médias d’information internationaux.

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Although it is volcanic,I have never been fascinated with Easter Island – Rapa Nui and its moai, the monolithic statues that were erected thousands of years ago. To my eyes, they look like the menhirs in Carnac in France. I have never felt like visiting the island, but I can understand many people may thinnk differently.

A new moai was found on February 21st, 2023 by a team of scientific volunteers from three Chilean universities in the bed of a dry lake in a volcano crater on the island. According to the local Indegeneous community,“this moai has great potential for scientific and natural studies ; it’s a really unique discovery as it’s the first time that that a moai has been discovered inside a laguna that began drying up in 2018 in a Rano Raraku crater.” For at least the last 200 or 300 years, the laguna was three metres deep, meaning no human being could have left the moai there in that time.

As I put it in a previous post (October 8th, 2022), several moai in that area suffered charring in a forest fire on the island.
The moai are carved stone figures with elongated faces and no legs that were mostly quarried from tuff at the Rano Raraku volcano. The statue that was recently found is 1.60 metres tall and was found lying down on its side looking at the sky. There are currently no plans to remove the moai from where it is.

The Rano Raraku volcano and its Moai are a Unesco world heritage site. Easter Island was long inhabited by Polynesian people, before Chile annexed it in 1888.

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The thousands of tourists who visit Easter Island may be fascinated with the moai, but they are probably unaware of the plastic pollution that is affecting the island. The tourists are not responsible for this pollution ; the currents in the Pacific Ocean are the culprits. They wash mounds of plastic waste onto the shores and blend into ocean ecosystems.

A nearby “trash vortex”–a swirling mass of garbage floating in the South Pacific–incessantly feeds waste to the island. It is only recently that this vortex has inundated Easter Island with trash, but the change within the last 25 years has been “disastrous,” according to inhabitants. Macro- and microparticles of plastic overrun the shores, invade the beaches, and swim with the fishes. Worst of all, because Easter Island’s population is minute, much of the plastic is generated externally, particularly by fishing boats, and the small community is unable to keep up with incoming trash for which they are not responsible.

This plastic pollution has devastating effects on the people and animals of Easter Island. Marine creatures can mistake plastic for jellyfish, ingest them and choke, starve, or accumulate plastics in their systems. The plastic then finds itself into the island’s inhabitants who eat seafood. Many have tested positive for blood contaminated by plastics.

Easter Island is a collateral victim of our wasteful society, and the problem shows no sign of abating.

Source : International news media.

Source : Encyclopedia Britannica

Crédit photo: Wikipedia

La triste vie des ours polaires // The sad life of polar bears

Avec la fonte de la glace de mer dans l’Arctique, les ours polaires affamés se tournent vers les dépotoirs pour se remplir l’estomac. Une équipe de scientifiques canadiens et américains explique que les déchets sont devenus une menace pour les populations d’ours polaires car les animaux deviennent de plus en plus dépendants des décharges à proximité des zones habitées. Cela conduit à des conflits parfois mortels avec la population.
Selon le rapport, scientifique publié dans la revue Oryx, « les ours et les déchets sont une mauvaise association, nous le savons déjà du point de vue de l’ours brun et de l’ours noir, et maintenant c’est un problème qui se développe avec les ours polaires ».
Les ours polaires dépendent de la glace de mer pour chasser les phoques. Mais avec le réchauffement de l’Arctique qui est quatre fois plus rapide qu’ailleurs dans le monde, la glace de mer fond plus tôt en été et gèle plus tard en automne. Cela oblige les ours à passer plus de temps à terre, loin de leurs proies naturelles. En conséquence, les animaux se rassemblent maintenant en grand nombre autour de dépotoirs à ciel ouvert ou autour des tas d’os de baleine laissés par les chasseurs Inuit près de Kaktovik, en Alaska.
Le rapport explique qu’un tel comportement présente des risques. Les autorités locales en charge de la faune tuent parois des ours par souci de sécurité publique. Par ailleurs, la consommation de déchets peut rendre les ours malades. Les emballages sont souvent congelés dans les restes de nourriture, de sorte que les ours polaires finissent par ingurgiter du plastique et d’autres produits non comestibles. Cela peut provoquer des blocages intestinaux mortels. Les ours ne sont bien sûr pas conscients de tous les effets négatifs de l’ingestion du plastique et des maladies et toxines auxquelles ils sont probablement exposés dans une décharge.
Les scientifiques préviennent que la situation risque de s’aggraver. Les populations humaines augmentent dans l’Arctique. Celle du Nunavut, au Canada, où vivent des milliers d’ours polaires, devrait croître de près de 40 % d’ici 2043.
L’amélioration de la gestion des déchets est un véritable défi pour les zones habitées loin de tout. Le sol est souvent gelé, ce qui rend difficile l’enfouissement des déchets. De plus, leur évacuation par camion coûte cher. Un financement fédéral sera nécessaire pour régler le problème.
Il y a un autre aspect du problème. Lorsque les ours polaires viennent chercher de la nourriture sur les carcasses de baleines de Kaktovik, ils rencontrent des grizzlis qui cherchent aussi de la nourriture. Un résultat inattendu de cette cohabitation entre ours polaires et grizzlis est l’apparition d’une nouvelle espèce d’ours née de l’accouplement entre deux espèces pourtant séparées par 500 000 ans d’évolution. Son nom est encore incertain car cet animal reste extrêmement rare : pizzly, grolar, nanulak [ours polaire (nanuk) et grizzly (aklak)]. J’ai rédigé une note à ce sujet le 22 janvier 2019.

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/01/22/quand-grizzlis-et-ours-polaires-se-rencontrent-when-grizzlies-and-polar-bears-go-together/

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With the retreat of the sea ice in the Arctic, hungry polar bears are turning to garbage dumps to fill their stomachs. A team of Canadian and U.S. scientists warns that trash poses an emerging threat to already-vulnerable polar bear populations as the animals become more reliant on landfills near northern communities. This is leading to deadly conflicts with people.

According to the report, published in the journal Oryx, « bears and garbage are a bad association, We know that very well from a brown bear and black bear perspective, and now it’s an issue developing with polar bears. »

Polar bears rely on sea ice to hunt seals. But with the Arctic warming four times faster than the rest of the world, sea ice is melting out earlier in the summer and freezing up later in autumn. This forces bears to spend more time ashore, away from their natural prey. As a consequence, the animals are now gathering en masse around open dumps in places in the Arctic and sub-Arctic, in particular around the.whale bone piles left over from Inuit hunts near Kaktovik, Alaska.

The report explains that such behaviour is risky. Local wildlife managers may kill bears out of concern for public safety. And consuming garbage can make bears sick. Wrappers are often frozen into food scraps so polar bears end up eating plastic and other non-edible materials. This can cause fatal blockages. Bears don’t realise all the negatives that come with plastic ingestion and the diseases and toxins they are likely exposed to in a landfill.

Scientists warn the situation is likely to get worse. Human populations are increasing in the Arctic. Nunavut, Canada, where thousands of polar bears live,is expected to grow nearly 40% by 2043.

Improving waste management remains a challenge for remote communities. The ground is often frozen, making it hard to bury garbage. And trucking it out is expensive. Federal funding will be required to fix the problem.

There is another aspect to the problem. When polar bears come to find food at the whale carcasses of Kaktovik, they meet grizzlies that are looking for food too. An unexpected result of this cohabitation between polar bears and grizzlies is the appearance of a new species of bear born from the mating between two species separated by 500,000 years of evolution. Its name is still uncertain because this animal remains extremely rare: pizzly, grolar, nanulak [polar bear (nanuk) and grizzly bear (aklak)] … I wrote a post about this topic on January 22nd, 2019.

https://claudegrandpeyvolcansetglaciers.com/2019/01/22/quand-grizzlis-et-ours-polaires-se-rencontrent-when-grizzlies-and-polar-bears-go-together/

Source: Yahoo News.

Nanulak, résultat de l’accouplement d’un ours polaire avec un grizzly (Crédit photo: France Info)

Du plastique jusqu’en Antarctique ! // Plastic as far as Antarctica !

Cela fait longtemps que les écologistes et les scientifiques le répètent : les plastiques ont envahi notre planète et se retrouvent partout, des rivières jusqu’aux océans, et des vallées jusqu’au sommet des montagnes. Des particules de plastique ont même été prélevées à haute altitude dans l’Himalaya. Jusqu’à ces derniers temps, l’Antarctique semblait épargné par l’invasion plastique, mais ce n’est plus vrai.
Des chercheurs de l’Université de Canterbury (Nouvelle-Zélande) ont pour la première fois découvert des microplastiques – de minuscules particules pouvant être ingérées – dans la neige fraîchement tombée de l’Antarctique. La découverte vient s’ajouter à des études récentes sur ce type de plastique qui peut être si petit qu’il est invisible à l’œil nu. Les microplastiques peuvent provenir de la décomposition de morceaux de plastique plus gros; ils peuvent aussi être produits pour créer, par exemple,une texture granuleuse dans le dentifrice et les crèmes solaires.
Les scientifiques de Canterbury ont recueilli des échantillons sur 19 sites en Antarctique, y compris le long de la plate-forme glaciaire de Ross, et ont trouvé des microplastiques dans chaque échantillon prélevé. Les chercheurs ont dénombré en moyenne 29 particules par litre de neige fondue.
Les chercheurs ont identifié 13 types de plastiques différents, le plus courant étant le polyéthylène téréphtalate (PET), un type de plastique fréquemment utilisé dans la fabrication de bouteilles de boissons, d’emballages alimentaires et de tissus. Le PET a été trouvé dans 79 % des échantillons. Cette découverte met en évidence l’étendue de la pollution plastique jusque dans les régions les plus reculées du monde.
Début 2022, des recherches ont révélé pour la première fois des traces de plastique dans le sang d’êtres humains. Les impacts sur le long terme ne sont pas encore connus. Malheureusement, l’utilisation des plastiques dans le monde semble peu susceptible de diminuer. Les derniers chiffres révèlent que la production de plastique devrait quadrupler d’ici 2050.
En y réfléchissant bien, on se rend vite compte que les plastiques sont présents dans l’air que l’on respire ou digérés lors de la consommation de poissons et d’autres aliments. Une étude réalisée en 2019 par la World Wildlife Federation a révélé que les humains mangent ou inhalent environ 2 000 minuscules particules de plastique chaque semaine. Beaucoup sont ingérées à partir d’eau en bouteille et d’eau du robinet.
Il faut savoir aussi que les microplastiques sont susceptibles d’augmenter l’impact du réchauffement climatique. Les champs de neige, les calottes glaciaires et les glaciers du monde entier fondent déjà rapidement, et les scientifiques expliquent que les microplastiques de couleur foncée qui se déposent sur la neige et la glace peuvent aggraver les choses en absorbant la lumière du soleil et en entravant l’albédo, l’aptitude de la surface immaculée des étendues de neige, des champs de glace et des glaciers à réfléchir une grande partie de la lumière du soleil. D’autres particules nocives telles que le carbone noir se déposent sur les champs de glace et les glaciers de l’Himalaya, ce qui accélère leur fonte.
Source : Market Watch.

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Environmentalists ansd scientists have warned us for a long time that plastics have invaded our planet and can be found everywhhere,from the erivers to the seas, from the roads to the mountains. Plastic particles have even been found high up in the Himalayas. Up to now, Antarctica seemed to have been spared by the plastic invasion, but this is no longer true.

Researchers at the University of Canterbury (New Zealand) have for the first time found microplastics — tiny particles that can be ingested — in freshly fallen Antarctic snow. The discovery joins a small collection of recent research on this type of plastic, which can be so small it is invisible to the naked eye and is derived both from the breakdown of larger plastic pieces or is produced this small to create grit in toothpaste and sunscreens, for instance.

The Canterbury scientists collected samples from 19 sites in Antarctica, including along the Ross Ice Shelf, and found microplastics in every single sample taken. The researchers found an average of 29 particles per liter of melted snow.

The research team identified 13 different types of plastics and the most common was polyethylene terephthalate (PET), a common type of plastic used in making drink bottles, food packaging and fabrics. PET was found in 79% of the samples. The discovery highlights the extent of plastic pollution into even the most remote regions of the world.

Research earlier this year found evidence of plastic in the bloodstream of humans for the first time. What long-lasting impacts can be expected is not yet known. Unfortunately, the use of plastics around the world seems unlikely to decline. The latest figures reveal that plastic production is expected to quadruple by 2050.

Thinking over it, plastics are known to be inhaled from the air or digested when eating fish, for instance, and other food. A 2019 study by the World Wildlife Federation revealed that humans eat or breathe in about 2,000 tiny plastic particles each week. Many are ingested from bottled and tap water.

Microplastics may also be increasing the impact of global warming. Snowfields, ice caps and glaciers around the world are already melting fast, and scientists say dark-colored microplastics deposited on them can make things worse by absorbing sunlight and enhancing local heating.

Clean snowpacks, icefields and glaciers can reflect much of the sunlight, but other polluting particles such as black carbon have also been found on icefields and glaciers of the Himalayas — and scientists say they accelerate the melting there.

Source: MarketWatch.

Surface immaculée de la banquise? Peut-être pas autant qu’on pourrait le penser ! (Photo: C. Grandpey)

L’Océan Arctique, la poubelle de la planète // The Arctic Ocean, the garbage dump of the planet

Une étude dont les résultats ont été publiés en avril 2017 dans la revue Science Advances démontre qu’une grande partie du plastique déversé par notre société dans les océans de la planète termine sa course dans les eaux de l’Océan Arctique sous l’influence du puissant système de courants qui l’entraînent dans les mers à l’est du Groenland et au nord de la Scandinavie. L’étude a été réalisée par des chercheurs d’universités de huit pays: Danemark, France, Japon, Pays-Bas, Arabie saoudite, Espagne, Royaume-Uni et États-Unis.
En 2013, dans le cadre d’une circumnavigation de sept mois dans l’Océan Arctique, les scientifiques ont observé un grand nombre de petits morceaux de plastique dans les mers du Groenland et de Barents, là même où la branche terminale du Gulf Stream achemine les eaux de l’Atlantique vers le nord. Les chercheurs affirment que ce n’est que le début de la migration du plastique vers les eaux de l’Arctique car il n’y a qu’une soixantaine d’années que nous utilisons le plastique industriellement ; son utilisation et sa production n’ont fait qu’augmenter depuis. Les chercheurs estiment qu’environ 300 milliards de petits morceaux de plastique sont en suspension dans les eaux de l’Arctique en ce moment, et ils sont probablement en dessous de la vérité. Ils pensent qu’il y a encore davantage de plastique sur les fonds marins.
Plusieurs facteurs confirment l’idée que le plastique est entré dans les eaux de l’Arctique par l’intermédiaire des courants océaniques plutôt que par la pollution locale. Tout d’abord, l’Arctique a une très faible population qui ne contribue guère à la présence d’autant de déchets. Comme il faut beaucoup de temps au plastique pour parcourir le monde grâce aux courants océaniques, l’étude conclut que les déchets actuels proviennent en grande partie d’Amérique du Nord et d’Europe où ils ont été déversés dans l’Océan Atlantique. En outre, l’aspect altéré du plastique et la petite taille des morceaux laissent supposer qu’il a parcouru les mers pendant des décennies en se décomposant en cours de route. Les auteurs de l’étude n’ont pas trouvé beaucoup de plastique dans l’Océan Arctique au-delà des mers du Groenland et de Barents, ce qui confirme que les courants sont responsables de sa présence. Le plastique s’est accumulé là où les eaux atlantiques qui se dirigent vers le nord plongent dans les profondeurs de l’Arctique. Les mers du Groenland et de Barents contiennent 95 pour cent du plastique de l’Arctique. La mer de Barents est une zone de pêche importante pour le cabillaud, le haddock, le hareng et d’autres espèces. Une question cruciale sera de savoir dans quelles proportions le plastique affecte ces poissons.
Le système de circulation des eaux de l’Atlantique – responsable de ce transport du plastique – fait partie d’un système océanique « thermohalique » beaucoup plus vaste, basé sur la température et la teneur en sel des océans et dans lequel les eaux froides et salées plongent dans l’Atlantique Nord avant de revenir vers le sud à des profondeurs importantes.
Dans la mesure où notre société déverse actuellement 8 millions de tonnes de plastique dans l’océan chaque année, il est extrêmement important de comprendre comment les courants répartissent ce plastique à l’échelle de la planète. Dans des études scientifiques précédentes, les chercheurs ont constaté que le plastique se déplace lentement dans les océans du monde mais tend à s’attarder dans cinq courants océaniques circulaires dans les océans subtropicaux des hémisphères nord et sud. Un de ces courants se trouve dans l’Atlantique, et il se dirige vers l’Arctique !
Alors que l’Arctique devient de plus en plus accessible en raison de la fonte de la glace liée au changement climatique, on craint que davantage de plastique arrive dans cette région du globe en raison de l’ouverture de nouveaux couloirs de circulation pour les navires. On risque fort de trouver de plus en plus de plastique dans les courants de surface.
Source: The Washington Post.

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A study whose results were published in April 2017 in the journal Science Advances demonstrates that drifts of floating plastic that humans have dumped into the world’s oceans are flowing into the waters of the Arctic as a result of a powerful system of currents that deposits waste in the icy seas east of Greenland and north of Scandinavia. The study was performed by researchers from universities in eight nations: Denmark, France, Japan, the Netherlands, Saudi Arabia, Spain, the United Kingdom and the United States.

In 2013, as part of a seven-month circumnavigation of the Arctic Ocean, scientists documented a profusion of tiny pieces of plastic in the Greenland and Barents seas, where the final limb of the Gulf Stream system delivers Atlantic waters northward. The researchers say this is just the beginning of the plastic migration to Arctic water as it has only been about 60 years since we started using plastic industrially, and the usage and the production has been increasing ever since. So, most of the plastic that we have disposed in the ocean is still now in transit to the Arctic. The researchers estimate that about 300 billion pieces of tiny plastic are suspended in the Arctic waters right now, although the amount could be higher. And they think there is even more plastic on the seafloor.

Several factors support the idea that the plastic entered these waters via ocean currents rather than local pollution. First, the Arctic has a very small population that is unlikely to directly contribute so much waste. Because it takes such a long time for plastic to travel across the world in ocean currents, the study concludes that the current waste is largely the work of North Americans and Europeans, who dumped it in the Atlantic. Also, the aged and weathered state of the plastic, and the tiny size of the pieces found, suggested that it had travelled the seas for decades, breaking down along the way. The study didn’t find much plastic in the rest of the Arctic Ocean beyond the Greenland and Barents seas, also suggesting that currents were to blame. The plastic had accumulated where the northward-flowing Atlantic waters plunge into the Arctic depths. The Greenland and Barents seas contain 95 percent of the Arctic’s plastic. The Barents Sea happens to be a major fishery for cod, haddock, herring and other species. A key question will be how the plastic is affecting these animals.

The ocean circulation system in the Atlantic responsible for this plastic transport is part of a far larger « thermohaline » ocean system driven by the temperature and salt content of oceans. It is also often called an « overturning » circulation because cold, salty waters sink in the North Atlantic and travel back southward at deep ocean depths.

As humans now put 8 million tons of plastic in the ocean annually, learning how such currents affect the plastic’s global distribution is a key scientific focus. Researchers previously found that plastic slowly travels the world’s oceans but tends to linger in five circular ocean currents in the subtropical oceans in both the northern and southern hemispheres. One of those currents is located in the Atlantic, which then feeds the Arctic.

As the Arctic becomes more accessible because of ice melt linked to climate change, it is feared more plastic could wash in due to the opening of passageways for vessels and plastics in surface currents.

Source: The Washington Post.

Allons-nous continuer à souiller l’Arctique? (Photo: C. Grandpey)