La Réunion, île mystérieuse

A voir absolument si vous avez la chance de vous trouver sur l’île de la Réunion.

La Cité du Volcan accueille Christian Holveck – dont nous avons eu l’occasion de voir les superbes photos d’éruptions – pour une toute nouvelle exposition visible pour la première fois.

L’île de la Réunion est ici à découvrir sous un jour inhabituel, en noir et blanc, avec une touche d’infrarouge.

« La Réunion, île mystérieuse » exposition du 1er avril au 31 décembre 2023, Cité du Volcan, Bourg-Murat, Ile de la Réunion (lundi 13 h / 17h et du mardi au dimanche 9h30 / 17h).

Volcans du monde // Volcanoes of the world

Voici quelques informations sur l’activité volcanique dans le monde.

MAGMA Indonesia indique que l’activité du Lewotolo (Petites Iles de la Sonde / Indonésie) s’est intensifiée les 25 et 26 mars. Des fontaines de lave ont été observées ; elles jaillissaient à plusieurs centaines de mètres au-dessus du cratère. La colonne de cendres s’élevait à environ 700 m au-dessus du sommet.
Cette activité intense s’est poursuivie le 27 mars, avec deux explosions d’une belle intensité qui ont envoyé des colonnes de cendres à environ 750 mètres au-dessus du cratère.
Le niveau d’alerte reste à 2 (sur une échelle de 1 à 4), et le public est invité à rester à 2 km du cratère sommital. La couleur de l’alerte aérienne est actuellement à l’Orange.
Le Lewotolo est entré en éruption le 26 novembre 2020, pour la première fois depuis 2012.

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En Sicile, l’activité du Stromboli (voir ma note du 25 mars 2023) a diminué et la lave ne coule plus le long de la Sciara del Fuoco. Une activité modérée de spattering persiste dans le secteur du Cratère Nord.
Source : INGV

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L’Anak Krakatau (Indonésie) vient de connaître une hausse d’activité avec quatre éruptions intenses entre la fin de journée du 27 mars et la matinée du 28 mars 2023.
La première éruption le 27 mars, a produit une colonne de cendres d’environ 800 m de hauteur.
La deuxième éruption a eu lieu aux premières heures du 28 mars et a généré un panache de cendres qui a atteint 2 000 m au-dessus du sommet du volcan.
L’éruption suivante a eu lieu à 05h21 (UTC) le 28 mars, la colonne de cendres a atteint une hauteur de 2 500 m.
La quatrième éruption a eu lieu à 08h13 (UTC) le même jour. Le panache de cendres a atteint une hauteur d’environ 1 500 m.
Le niveau d’alerte pour Anak Krakatau reste à 3 (sur une échelle de 1 à 4). La couleur de l’alerte aérienne rest maintenue à Orange. Le public est prié de rester à au moins 5 km du cratère.
Source : Magma Indonesia.

Séquence éruptive sur l’Anak Krakatau le 28 mars 2023.

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Le KVERT indique qu’une série d’explosions a été observée sur le Bezymianny (Kamtchatka) le 29 mars 2023. Selon le VAAC de Tokyo, le panache de cendres a atteint 6 km au-dessus du niveau de la mer avant de s’étirer vers l’est.
La couleur de l’alerte aérienne est passée du Jaune à l’Orange car cette activité pourrait affecter les vols internationaux et les aéronefs volant à basse altitude.

La dernière éruption notable du Bezymianny a eu lieu en octobre 2022.

La couleur de l’alerte aérienne reste également à l’Orange sur le Sheveluch et l’Ebeko.

Source: KVERT

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L’activité est stable sur le Sabancaya (Pérou). On enregistre en moyenne une trentaine d’explosions chaque jour. Elles émettent des panaches de cendre qui montent jusqu’à 1, 7 km au-dessus du sommet.

Source : IGP.

Source: IGP

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Une inflation sur le flanc ouest de l’Asamayama (Honshu / Japon) a commencé à être détectée le 15 mars 2023, et le nombre de séismes volcaniques peu profonds a augmenté le 21 mars. Le 22 mars, la JMA a relevé le niveau d’alerte à 2 (sur une échelle de 1 à 5) et a averti le public que de petites éruptions pouvaient affecter des zones à moins de 500 m du cratère.
Source : JMA.

Crédit photo: Wikipedia

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L’amplitude du tremor volcanique avait augmenté sur l’ Asosan (Kyushu / Japon) en décembre 2022 et janvier 2023, incitant la JMA à relever le niveau d’alerte à 2. L’amplitude a fluctué à des niveaux élevés pendant quelques semaines, puis a diminué en février et mars. Les émissions de SO2 dépassaient 1 000 tonnes par jour en décembre 2022 et ont ensuite diminué à la mi-janvier. Le niveau d’alerte a été abaissé à 1 le 23 mars 2023.
Source : JMA.

Crédit photo: F. Gueffier

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Les données sismiques montrent qu’une courte éruption s’est produite sur l’Ulawun (Papouasie-Nouvelle-Guinée) le 28 mars 2023. Un observateur local a signalé de petites retombées de cendres dans les zones au nord-ouest du volcan. Selon le VAAC de Darwin, un panache de cendres était visible sur une image satellite ; il se dirigeait vers l’ouest à 3,4 km d’altitude. Il s’est ensuite dissipé.
Source : Observatoire Volcanologique de Rabaul (RVO).

Crédit photo: Wikipedia

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Le volcan sous-marin Ahyi (Iles Mariannes / États-Unis) reste bien actif. Une zone d’eau décolorée est observé sur les images satellites à haute résolution. Cependant, aucune observation n’indique que l’activité a percé la surface de l’océan.
La couleur de l’alerte aérienne reste Jaune (niveau 2 sur 4) et le niveau d’alerte volcanique reste à Advisory (surveillance conseillée).
Source : USGS.

Source: USGS

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Au Guatemala, le complexe de dômes de lave du Santiaguito reste très actif. La plupart du temps un dégazage constant génère des panaches de gaz qui s’étirent vers le sud et le sud-ouest. L’incandescence du dôme et en bordure des coulées de lave est souvent visible de nuit. Une coulée de lave est active sur 4,3 km sur le flanc SO dans les ravines San Isidro et Zanjón Seco. L’activité du dôme de lave se caractérise par des explosions et des avalanches, ainsi que de petites coulées pyroclastiques. Des explosions faibles à modérées génèrent chaque jour des panaches de cendres jusqu’à 1 km au-dessus du cratère, tandis que des avalanches de matériaux dévalent plusieurs flancs.
Source : INSIVUMEH.

Sommet du Santiaguito (Photo: C. Grandpey)

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans.

Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous en trouverez d’autres (en anglais) en lisant le bulletin hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news about volcanic activity around the world.

MAGMA Indonesia indicates that activity at Lewotolo (Lesser Sunda Islands / Indonesia) intensified on March 25th – 26th. Lava fountains were observed rising several hundred meters above the crater. The ash column rose about 700 m above the summit.

Intense activity continued on March 27th, with two more vigorous explosion that sent ash column about 750 meters above the crater.

The Alert Level remains at 2 (on a scale of 1 – 4), and the public is asked to stay 2 km away from the summit crater. The Aviation Color Code is currently at Orange.

Lewotolo started erupting on November 26th, 2020, for the first time since 2012.

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In Sicily, activity at Stromboli (see my post of March 25th, 2023) has subsided and lava is no longer flowing along the Sciara del Fuoco. A moderate activiy of spattering is persisting in the North Crater area.

Source : INGV

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Anak Krakatau (Indonesia) experienced an increase in activity with four intense eruptions from late March 27th to early March 28th, 2023.

The first eruption, late on March 27th, produced an ash column about 800 m high.

The second eruption took place in the early hours of March 28th and generated an ash plume that reached 2 000 m above the summit of the volcano.

The next eruption took place at 05:21 (UTC) on March 28th, with the ash column reached a height of 2 500 m.

The fourth eruption took place at 08:13 (UTC) on that same day. The ash plume reached a height of about 1 500 m.

The Alert Level for Anak Krakatau remains at 3 (on a scale of 1-4). The Aviation Color Code is at Orange. The public is asked to stay at least 5 km away from the crater.

Source : Magma Indonesia.

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KVERT indicates that a series of explosions took place at Bezymianny (Kamchatka) on March 29th, 2023. According to the Tokyo VAAC, the ash plume reached 6 km above sea level before drifting east.

The Aviation Color Code was raised from Yellow to Orange as this activity could affect international and low-flying aircraft. The last notable eruption at the volcano took place in October 2022.

The Aviation Color Code is Orange for Sheveluch and Ebeko too.

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Activity is stable at Sabancaya (Peru). An average of thirty explosions are recorded each day. They emit ash plumes plumes that rise up to 1.7 km above the summit.
Source: IGP.

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Inflation on Asamayama’s W flank (Honshu / Japan) began to be detected on March 15th, 2023, and the number of shallow volcanic earthquakes increased on March 21st. On March 22nd, JMA raised the Alert Level to 2 (on a scale of 1-5) and warned the public that very small eruptions may impact areas within 500 m of the crater.

Source : JMA.

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The amplitude of the volcanic tremor at Asosan (Kyushu / Japan) had increased in December 2022, and January 2023, prompting JMA to raise the Alert Level to 2. The amplitude fluctuated at high levels for a few weeks, and then decreased in February and March. SO2 emissions had exceeded 1,000 tons per day in December 2022 and later declined by mid-January. The Alert Level was lowered to 1 on March 23rd, 2023..

Source: JMA.

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Seismic data show that a short eruption occurred at Ulawun (Papua New Guinea) on March28th, 2023. A local volcano observer reported minor ashfall in areas to the NW. According to the Darwin VAAC, an ash plume was visible in a satellite image drifting W at 3.4 km a.s.l. It then dissipated.

Source: Rabaul Volcano Observatory (RVO).

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Unrest continues at Ahyi Seamount (Mariana Islands / USA). A plume of discolored water is observed in high-resolution satellite images. However, no observations indicate that activity has breached the ocean surface.

The Aviation Color Code remains at Yellow (level 2 out of 4) and the Volcano Alert Level remains at Advisory.

Source: USGS.

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In Guatemala, the Santiaguito lava dome complex remains highly active. On most days steady degassing from the dome produces gas plumes that drift S and SW. Incandescence from the dome and along lava flow margins is visible most nights. A lava flow is active over 4.3 km down the SW flank in the San Isidro and Zanjón Seco drainages. Activity from the lava dome includes explosions and avalanches, and small pyroclastic flows. Daily weak to moderate explosions generate ash plumes up to 1 km above the crater, and avalanches travel down multiple flanks.

Source : INSIVUMEH.

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Activity remains globally stable on other volcanoes.

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

Le Mont Garibaldi (Canada) un volcan éteint ? // Is Mt Garibaldi (Canada) an extinct volcano ?

La Smithsonian Institution explique qu’au Canada, le mont Garibaldi est un stratovolcan dacitique du Pléistocène coiffé d’un complexe de dômes de lave. La dernière activité a formé l’Opal Cone sur le flanc SE ainsi que la coulée de lave de Ring Creek qui a rempli une vallée glaciaire sur le flanc sud. Cette éruption a eu lieu il y a environ 10 000 ans, avec un VEI 3.
Aujourd’hui, pour les communautés autochtones locales, le Mont Garibaldi est un symbole de solidité et de force. Il est sacré car il fournit aux familles un endroit assez haut et solide pour mettre les canots à l’abri en cas de grande inondation.
Dans un récent article paru dans le Canadian Journal of Earth Sciences, une géologue canadienne décrit les risques volcaniques potentiels pour la région entre Squamish et Whistler, notamment les coulées de lave, les coulées pyroclastiques et les lahars.
Une telle mise en garde peut sembler inutile car on sait que la dernière éruption du mont Garibaldi remonte à environ 10 000 ans. Il ne faudrait toutefois pas oublier que le système volcanique du Garibaldi fait partie de la Chaîne des Cascades, qui s’étend du sud-ouest de la Colombie-Britannique jusqu’au nord de la Californie, en passant par les États de Washington et d’Oregon. Les stratovolcans du sud de la Colombie-Britannique présentant un potentiel d’éruptions explosives comprennent le mont Garibaldi, le mont Meager et le champ volcanique du mont Cayley qui s’étend du Pemberton Icefield à la rivière Squamish. La Chaîne des Cascades comprend aussi le mont St. Helens dont l’éruption de 1980 a causé d’énormes dégâts et tué 57 personnes.
La géologue canadienne ne sous-entend pas qu’une éruption du mont Garibaldi est imminente, mais elle pense que le système volcanique mérite qu’on y accorde davantage d’attention car la région a aujourd’hui une plus grande densité de population et parce que « l’activité volcanique reste en grande partie imprévisible ». Le Garibaldi est un volcan potentiellement actif ; il n’est pas mort. Une éruption majeure pourrait affecter les quelque 40 000 habitants de Pemberton, Whistler et Squamish, et couper la Highway 99. Une meilleure évaluation des risques et une meilleure surveillance volcanique pourraient permettre aux populations de se préparer à des événements volcaniques.
En ce qui concerne la surveillance volcanique, le Canada est en retard par rapport aux autres pays. Elle est quasi inexistante, en partie parce que priorité est donnée à la surveillance sismique sur la côte ouest où l’on redoute un méga tremblement de terre. La surveillance des volcans nécessiterait des capteurs sismiques suffisamment sensibles pour détecter les épisodes de tremor et les essaims sismiques qui pourraient indiquer les mouvements du magma et des gaz liés à l’activité volcanique.
S’agissant du mont Garibaldi, un volcan qui n’a montré aucune activité pendant 10 000 ans est considéré comme éteint, mais la nature peut réserver des surprises. Il ne faudrait pas oublier qu’un cône de scories – Opal Cone – sur le flanc sud-est du mont Garibaldi est entré en éruption il y a environ 2 400 ans et a affecté la région sur 20 km autour le la source. Deux mille ans, c’est il y a très longtemps à l’échelle humaine, mais à l’échelle géologique, c’est hier.
Le ministre en charge de la Gestion des urgences a déclaré aux médias canadiens qu’« il sait que plusieurs volcans ont un potentiel d’activité future, y compris le mont Garibaldi. De nouvelles stations de détection précoce des séismes sont installées en Colombie-Britannique pour permettre à la province de répondre plus efficacement aux catastrophes et aux situations d’urgence. »
Source : médias d’information canadiens.

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The Smithsonian Institution explains that in Canada Mount Garibaldi is a Pleistocene dacitic stratovolcano capped by a lava dome complex. The final activity formed the Opal Cone on the SE flank and the Ring Creek lava flow, which filled a glaciated valley on the South flank about 10,000 years ago, with a VEI 3.

Today, Mt Garibaldi is towering above Howe Sound. For local native communities it is a symbol of solidity and strength, and is sacred for giving families a place high and solid enough to anchor their canoes during the great flood.

In a recent article in the Canadian Journal of Earth Sciences, a Canadian geologist outlines potential volcanic hazards for the Squamish-to-Whistler region, including voluminous lava flows, pyroclastic flows and lahars.

This warning may seem pointless as geological evidence shows the last eruption of Mount Garibaldi was about 10,000 years ago. But the Garibaldi volcanic system is part of the Cascade Volcanic Arc, extending from southwestern British Columbia (B.C.). through Washington state and Oregon to Northern California. Southern B.C.’s stratovolcanoes, with potential for explosive eruptions, include Mount Garibaldi, Mount Meager and the Mount Cayley volcanic field that stretches from the Pemberton Icefield to the Squamish River. The Cascade Arc includes Mount St. Helens whose explosion in 1980 caused large-scale damage and killed 57 people.

The Canadian geologist is not suggesting that an eruption of Mt Garibaldi is imminent, but she argues that the volcanic system deserves more study, because the region has become more populous and because “volcanic activity remains largely unpredictable.” Garibaldi is a potentially active volcano. It is not dead. A major eruption could affect the 40,000 or so residents of Pemberton, Whistler and Squamish, cut off Highway 99. Better assessment and monitoring could help the communities be better prepared for volcanic events.

As far as volcanoes are concerned, Canada’s monitoring lags behind other nations. It is almost non-existent, in part because seismic monitoring on the West Coast is focused on measuring for a mega quake off the coast. Volcano monitoring would require networks of seismic monitors sensitive enough to detect tremors and seismic swarms that may indicate the movement of magma and gases connected to volcanic activity.

As for just how active Mount Garibaldi is, or could be, if a volcano has shown no activity for 10,000 years, it is considered extinct. But nature can pull surprises. One should not forget that a cinder cone on the southeast flank of Mount Garibaldi, erupted some 2,400 years ago, spewing lava for 20 km. Two thousand years might seem like a long time ago, but on the geological scale, it is yesterday.

The Emergency Management and Climate Readiness Ministry told Canadian news media that « it’s aware of several volcanoes that have the potential for future activity, including Mount Garibaldi, and that more early quake sensor stations are being installed in B.C. to help the province respond more effectively to disaster and emergency situations. »

Source : Canadian news media.

Photos: C. Grandpey

La fonte des glaces perturbe l’axe de la Terre // Ice melting disturbs Earth’s axis

Depuis 1980, les pôles nord et sud de la Terre ont dérivé d’environ 3,90 mètres. Les pôles sont l’endroit où la surface de notre planète croise son axe de rotation, une ligne invisible qui passe par le centre de la masse de la Terre, et autour de laquelle elle tourne. Cependant, les emplacements géographiques des pôles ne sont pas fixes : lorsque l’axe de la Terre se déplace, les pôles font de même.
Une étude publiée en mars 2021 a révélé que l’axe de la Terre a commencé à se déplacer de manière significative en 1995, ce qui a accéléré le mouvement des pôles et changé sa direction. La cause de ce changement était la fonte des glaciers. En effet, la fonte des glaces, en particulier la calotte glaciaire du Groenland et de nombreux glaciers dans le monde, modifie la répartition de la masse de la Terre
Si l’on prend en compte des milliers d’années d’observation, on se rend compte que l’axe de la Terre pointe dans une seule direction : vers l’étoile polaire, également connue sous le nom de Polaris. Toutefois, les astronomes ont vite compris que ce n’était pas toujours le cas. Parfois, l’axe pointe vers une autre étoile, hésite, puis revient à l’étoile polaire.
La Terre n’est pas une boule statique. Le noyau en fusion peut se déplacer, avec un mouvement de flux et de reflux. La croûte peut se contracter ou se dilater, selon ce qui se trouve au-dessus. On peut comparer la Terre à une toupie : si le poids de la toupie est uniformément réparti, elle tourne parfaitement, sans aucune oscillation d’un côté ou de l’autre. Mais si une partie du poids de la toupie se déplace d’un côté ou de l’autre, cela modifie le centre de sa masse et son axe de rotation. Elle se met à pencher vers le côté le plus lourd lorsqu’elle tourne. La même chose se produit avec la Terre lorsque le poids se déplace d’une zone à une autre.
Parfois, des changements dans la répartition de la roche en fusion dans le noyau externe de la Terre peuvent modifier la répartition de la masse de la planète. De plus, la façon dont l’eau est répartie à la surface de la Terre joue également un rôle important.
Ainsi, lorsque le réchauffement climatique a provoqué une énorme fonte des glaciers dans les régions polaires de la planète et que cette eau a rejoint l’océan, le poids de cette eau s’est réparti sur une zone différente. Cette redistribution est le principal moteur de la dérive polaire observée par les scientifiques au cours des dernières décennies.
La tendance a commencé vers 1995. Avant le milieu des années 1990, les données satellitaires montraient que les pôles se déplaçaient lentement vers le sud. Ensuite, ils ont tourné à gauche et ont commencé à se déplacer vers l’est à un rythme accéléré, à raison d’environ 0,25 centimètre par an. La vitesse moyenne de dérive des pôles entre 1995 et 2020 était 17 fois plus rapide que celle de 1981 à 1995.
Cette accélération va de pair avec l’accélération de la fonte autour des pôles nord et sud. Elle a été provoquée par la hausse des températures de surface et des océans de la planète. Le Groenland a perdu plus de 4,2 billions de tonnes de glace depuis 1992, ce qui a fait monter le niveau de la mer d’un centimètre. Le rythme de cette fonte a été multiplié par sept, passant de 36 milliards de tonnes par an dans les années 1990 à 280 milliards de tonnes par an au cours de la dernière décennie.
La fonte des glaciers de l’Antarctique s’accélère également. Dans les années 1980, l’Antarctique perdait 40 milliards de tonnes de glace par an. Au cours de la dernière décennie, ce nombre est passé à une moyenne de 252 milliards de tonnes par an.
L’étude de 2021 montre que les changements dans la quantité d’eau douce stockée sous terre affectent également la dérive polaire. Une fois que les humains ont pompé cette eau souterraine à la surface pour l’utiliser comme eau potable ou pour l’agriculture, elle finit par se déverser dans les rivières et les océans, redistribuant le poids de l’eau à la surface de la Terre. Près de 20 000 milliards de tonnes d’eau souterraine ont été extraites de la Terre depuis les années 1950.
L’axe de rotation de la Terre ne se déplace pas régulièrement dans une direction. En un an, il peut également se déplacer d’avant en arrière. Ces variations sont influencées par « tout ce qui se passe à la surface de la planète » au fil des décennies. Il est donc difficile de dire exactement ce qui a causé les variations dans la position de l’axe.
Dans une étude publiée en 2016, les chercheurs ont pu retracer un déplacement «interannuel» de l’axe dû aux pluies et sécheresses extrêmes. Un sol extrêmement gorgé d’eau est très lourd, alors qu’une sécheresse extrême peut soudainement rendre le sol très léger. C’est suffisant pour modifier la position de l’axe de la Terre,même si ce n’est que très légèrement.
L’axe de rotation de la Terre n’est pas vertical de haut en bas comme les axes de Mercure ou de Jupiter ; il présente une inclinaison de 23,5 degrés. C’est pourquoi les hémisphères nord et sud reçoivent des quantités variables de lumière solaire à différents moments de l’année. C’est aussi pourquoi nous avons des saisons.
Le changement récent de l’axe de la Terre n’affectera pas notre vie quotidienne, mais il pourrait légèrement modifier la durée de nos journées. La Terre met un peu moins de 24 heures pour effectuer une rotation. Le mouvement de son axe, et donc de ses pôles, pourrait ajouter des millisecondes à ce temps de rotation, allongeant un peu nos journées. Cependant, il n’y a aucune raison de s’inquiéter car l’amplitude du changement d’axe de rotation est vraiment faible. Le changement d’heure deux fois dans l’année est certainement plus perturbateur !
Source : Business Insider via Yahoo Actualités.

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Since 1980, Earth’s north and south poles have drifted about 3.90 meters. The poles are where the planet’s surface intersects with its axis of rotation, the invisible line running through the center of Earth’s mass, which it spins around. However, the poles’ geographic locations are not fixed: As the Earth’s axis moves, so do the poles.

A study published in March 2021 found that Earth’s axis started shifting drastically in 1995, speeding the movement of the poles and changing its direction. The culprit behind that shift was melting glaciers. Indeed, melting ice, especially in the Greenland ice sheet and many glaciers around the globe, changes how Earth’s weight is distributed

If one averages out thousands of years of observation the Earth’s axis points in a single direction — toward the North Star, also known as Polaris. But astronomers quickly realized that was not always the case. Sometimes, the axis would point at another star, wobble around, then come back to the North Star.

The Earth is not a static ball. Its molten core can shift, ebb and flow. Its crust can squish and expand, depending on what’s laying on top of it. One can compare the Earth with a spinning top: If the top’s weight is evenly distributed, it will whirl perfectly, without any wobbling to one side or another. But if some of the weight happens to shift to one side or the other, it changes the top’s center of mass and axis of rotation, leading it to lean toward the heavier side as it spins. The same thing happens to the Earth when weight moves from one area to another.

Sometimes, changes in the distribution of molten rock in Earth’s outer core can alter how the planet’s mass is distributed. The way water is distributed on Earth’s surface also plays a big role.

So when climate change caused a huge melt of glaciers in the planet’s polar regions and that water joined the ocean, the weight of that water got spread across a different area. That redistribution is the main driver of the polar drift scientists have observed in the past few decades.

The trend started around 1995. Before the mid-1990s, satellite data showed that the poles were moving slowly south. Then, they turned left and started shifting to the east at an accelerated rate, moving by about 0.25 centimeters per year. The poles’ average drift speed between 1995 and 2020 was 17 times faster than that from 1981 to 1995.

That acceleration aligns with accelerated melting around the north and south poles, which has been driven by the planet’s rising surface and ocean temperatures. Greenland has lost more than 4.2 trillion tons of ice since 1992, which has raised global sea levels by one centimeter. The rate of that melt increased sevenfold, from 36 billion tons per year in the 1990s to 280 billion tons per year in the past decade.

Antarctica’s glacial melting is also speeding up. In the 1980s, Antarctica lost 40 billion tons of ice annually. In the past decade, that number jumped to an average of 252 billion tons per year.

The 2021 study suggested that changes in how much fresh water is stored underground affect polar drift, too. Once humans pump that groundwater to the surface for use as drinking water or for agriculture, it eventually flows into rivers and oceans, redistributing that water weight to Earth’s surface. Nearly 20 trillion tons of groundwater have been pumped out of the Earth since the 1950s.

The spin axis of the Earth does not move steadily in one direction. Within a year it may also wiggle back and forth. These wiggles are influenced by a combination of « everything that’s happening on the planet » over decades. That makes it difficult to tell exactly what has caused a big shift in the axis.

In a 2016 study, researchers were able to trace back an « interannual » wiggle to extreme rain and droughts. Extremely waterlogged soil is very heavy, whereas an extreme drought can suddenly make the soil very light. This is enough to knock the Earth off its axis, although slightly.

Earth’s axis of rotation is not straight up and down like the axes of Mercury or Jupiter, but tilted at an angle of 23.5 degrees. That’s why the northern and southern hemispheres get varying amounts of sunlight at different times of the year. This why we have seasons.

The recent change to Earth’s axis won’t affect our everyday lives, but it could slightly tweak the length of our days. Earth takes just under 24 hours to complete one rotation. But the movement of its axis, and therefore its poles, could add milliseconds to that spin time, making our days a tiny bit longer. However, there is no reason to panic as the magnitude of the spin axis change is really small. The time change twice a year is certainly more disruptive!

Source : Business Insider via Yahoo News.

 

La Terre, une belle mais fragile planète (Source : NASA)