Joe Biden suspend les baux de forage dans l’Arctic National Wildlife Refuge // Joe Biden suspends drilling leases in Arctic National Wildlife Refuge

Le 1er juin 2021, l’Administration Biden a suspendu les baux de forage pétrolier dans l’Arctic National Wildlife Refuge (ANWR), ce qui va à l’encontre d’une décision de la présidence Trump et qui confirme la volonté du président Biden de mettre ce fragile écosystème du nord de l’Alaska à l’abri de l’extraction de combustibles fossiles.

La décision met en place un processus qui pourrait mettre un terme aux forages dans l’une des plus vastes étendues de nature sauvage intacte aux Etats-Unis. C’est une région où vivent des oiseaux migrateurs, des caribous et des ours polaires.

Les écologistes américains sont bien sûr satisfaits de la décision mais appellent à la vigilance et réclament une interdiction permanente des forages dans l’Arctique. Ils expliquent que tant que les baux ne sont pas annulés (pour le moment ils ne sont que suspendus), ils restent une menace pour l’un des endroits les plus sauvages d’Amérique.

A l’opposé, les élus alaskiens sont furieux. La sénatrice Lisa Murkowski, une républicaine, a déclaré dans un communiqué que la suspension des baux était contraire à la loi fédérale parce que le Tax Cuts and Jobs Act (pilier d’une réforme fiscale aux Etats Unis) qui a été adopté par le Congrès sous contrôle républicain en 2017 a ordonné au Secrétaire à l’Intérieur de créer le programme de baux [pour le forage pétrolier].

D’autres élus ont qualifié cette décision d' »attaque contre l’économie de l’Alaska » et se sont engagés à « utiliser tous les moyens nécessaires pour faire annuler cet abus de pouvoir fédéral ».

En mai 2021, l’Agence Internationale de l’Energie a demandé aux gouvernements du monde entier de cesser immédiatement de donner le feu vert aux projets de combustibles fossiles s’ils ne veulent pas que la température moyenne de la planète dépasse 2 degrés Celsius par rapport aux niveaux préindustriels.

Cependant, la suspension des baux ne garantit pas le blocage des forages dans l’ANWR. L’administration Biden s’est seulement engagée à revoir les baux décidés par l’Administration Trump, et non à les annuler. Ce n’est que si le président juge que les baux ont été accordés illégalement qu’il pourra demander leur résiliation par la justice américaine.

Les groupes républicains pensent que la suspension des baux par M. Biden est probablement illégale. De plus, en l’état actuel des choses, la décision de Joe Biden de bloquer les forages dans l’Arctique pourrait être annulée par une future administration.

Le Refuge, qui couvre une superficie de 78 000 kilomètres carrés dans le nord-est de l’Alaska, était depuis longtemps interdit au développement pétrolier et gazier. Les Démocrates, les écologistes et certains groupes autochtones de l’Alaska avaient lutté avec succès pour le mettre à l’abri de la prospection. Mais le président Trump a fait ouvrir la Plaine côtière le long de Prudhoe Bay afin d’intensifier la production nationale de combustibles fossiles.

Les écologistes et les autochtones ont immédiatement attaqué en justice l’administration Trump, affirmant que la décision était illégale. Alors que la question était étudiée par les tribunaux, l’administration Trump a vite procédé à une vente de baux de forages début janvier, quelques semaines avant que Donald Trump quitte ses fonctions.

Comme je l’ai déjà écrit, ces baux n’ont pas rencontré un grand succès auprès des grandes compagnies pétrolières étant donné le coût élevé de la production de pétrole dans l’Arctique, la réduction d’utilisation des combustibles fossiles et l’impopularité des forages dans une zone aussi fragile.

Sous la pression des organisations environnementales et des groupes autochtones, les grandes banques s’étaient engagées à ne pas financer les forages dans le Refuge.

Cependant, si elle a mis un frein à l’exploitation pétrolière dans l’Arctique, l’administration Biden ne s’est pas opposé à tous les projets pétroliers. Le mois dernier, le Président s’est élevé contre la fermeture de l’oléoduc Dakota Access, pourtant âprement contesté, qui transporte environ 550 000 barils de pétrole par jour du Dakota du Nord vers l’Illinois. Dans le Wyoming, l’administration Biden a aussi donné le feu vert à 440 baux pétroliers et gaziers émis par l’Administration Trump sur des terres fédérales qui sont également l’habitat du tétras des armoises, du cerf mulet et de l’antilope d’Amérique.

Source : médias d’information américains.

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On June 1st, 2021, the Biden administration suspended oil drilling leases in the Arctic National Wildlife Refuge (ANWR), going against a move of the Trump presidency and confirming President Biden’s promise to protect the fragile Alaskan tundra from fossil fuel extraction.

The decision sets up a process that could halt drilling in one of the largest tracts of untouched wilderness in the United States, home to migrating waterfowl, caribou and polar bears.

Environmentalists are satisfied with the decision but called for a permanent ban on Arctic drilling. They explain that until the leases are cancelled, they will remain a threat to one of the wildest places left in America.

On the other side, Alaskan elected officials are furious. Senator Lisa Murkowski, a Republican, said in a statement that the suspension of leases was contrary to federal law because the Tax Cuts and Jobs Act that was passed by the Republican-controlled Congress in 2017 directed the interior secretary to create the leasing program.”

Other voices called the move an “assault on Alaska’s economy” and pledged to “use every means necessary to undo this egregious federal overreach.”

Last month, the International Energy Agency warned that governments around the globe must stop approving fossil fuel projects now if they want to prevent the pollution they produce from driving average global temperatures above 2 degrees Celsius compared with preindustrial levels.

However, the suspension of the leases alone does not guarantee that drilling will be blocked in the Arctic refuge. The administration has only committed to reviewing the Trump leases, not cancelling them. If it determines that the leases were granted illegally, it could then have legal grounds to cancel them.

Conservative groups contend that Mr. Biden’s suspension of the leases may be illegal. Policy experts also noted that any moves by Mr. Biden to block Arctic drilling could be undone by a future administration.

The refuge, 19 million acres in the northeastern part of the state, had long been off limits to oil and gas development, with Democrats, environmentalists and some Alaska Native groups successfully fighting efforts to open it. But President Trump made opening a portion of it, about 1.5 million acres along Prudhoe Bay that is known as the Coastal Plain, a centerpiece of his push to develop more domestic fossil fuel production.

Environmental groups and others immediately sued the Trump administration, saying the review was faulty. While the issue remained in the courts, the Trump administration went ahead with a lease sale in early January, just weeks before Mr. Trump left office.

A I put it before, there has been little interest in the leases from major oil companies, given the high cost of producing oil in the Arctic, the growing desire to reduce fossil fuel use, and the reputational risks of drilling in such a pristine area. After pressure from environmental organizations and Native groups, major banks had pledged not to finance any drilling efforts in the refuge.

However, the Biden administration did not oppose all projects about oil. Last month, Mr. Biden stood against shutting down the bitterly-contested Dakota Access pipeline, which is carrying about 550,000 barrels of oil daily from North Dakota to Illinois. And in Wyoming, the Biden administration defended 440 oil and gas leases issued by the Trump administration on federal land that is also the critical habitat of the sage grouse, mule deer and pronghorn.

Source: U.S. news media.

Source : ANWR

Islande : l’éruption continue et le champ de lave s’agrandit // Iceland : the eruption continues and the lava field is growing

L’éruption qui a commencé il y a plus de deux mois – le 19 mars 2021 – continue dans la Geldingadalir sur la péninsule de Reykjanes. Le tremor se maintient à un niveau élevé et personne n’est capable de prévoir quand l’éruption s’arrêtera. La photo ci-dessous montre que la colline d’observation qui était très prisée des touristes est sur le point d’être encerclée par la lave et de devenir un kipuka. Son accès a été fermé par la police le 30 mai pour empêcher les randonneurs de se faire piéger. La coulée de lave qui était sur le point de recouvrir le sentier s’est momentanément arrêtée, mais il y a de fortes chances pour que le sentier disparaisse à court terme.

Les volcanologues locaux expliquent que l’éruption commence à prendre la forme d’un volcan bouclier avec de très belles coulées cordées de lave fluide  pahoehoe. Les Islandais rappellent que le mot pahoehoe vient de la langue hawaïenne et du verbe hoe qui signifie « pagayer », car les pagaies provoquent des remous dans l’eau. Le bord de la lave dans les vallées de Meradalir est un mètre plus haut qu’avant.

La lave très fluide circule dans des tunnels dans lesquels elle conserve sa chaleur. Par endroits, la lave prend un très bel aspect argenté à cause du verre volcanique à sa surface. Le verre se forme lorsque le magma refroidit rapidement et peut prendre de nombreuses formes, avecdes roches qui miroitent au soleil ou des cheveux de Pele – nornahár (cheveux de sorcière) en islandais – eu encore des larmes de Pele.

Source : médias islandais

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The eruption in Geldingadalir began over two months ago on March 19th, 2021 and continues on the Reykjanes peninsula. The tremor is still intense and there is no way to predict when the eruption will stop. The photo below shows that the popular observation hill is about to be surrounded by lava and to become a kipuka. The hill was sealed off by the police on May 30th to prevent hikers from getting trapped. The lava flow that was about to close the hiking path has temporarily stopped, but the odds are that the trail will be covered in the short term.

Local volcanologists explain that the eruption is beginning to take the shape of a shield volcano with very nice ropy pahoehoe flows. We are reminded that the word pahoehoe comes from the Hawaiian language and from the verb hoe which means ‘to paddle,’ since paddles make swirls in the water.

The edge of the lava in Meradalir valleys is a metre higher than it used to be. The very fluid lava travels in tunnels in which it loses very little heat on its way.

In places, the lava takes up a very nice silvery appearance caused by the volcanic glass at its surface. The glass is formed when magma cools rapidly and can take many different forms, from shimmering rocks to Pele’s hair – nornahár (witches’ hair) in Icelandic – and Pele’s tears.

Source: Icelandic news media

Vue de la colline sur le point d’être totalement encerclée (Crédit photo: mbl.is/Einar Falur)

Activité sismique sur le Lo’ihi (Hawaii) // Seismic activity at Lo’ihi (Hawaii)

Un séisme de M 4.0 a été enregistré sous le Lō’ihi le 2 juin 2021 à 18h44. L’USGS indique que l’épicentre se trouvait à environ 41 km au sud-est de Nā’ālehu, sous le volcan sous-marin, à une profondeur de 11 km. Le séisme ne semble pas avoir eu d’effet sur le Kīlauea ou le Mauna Loa et aucun dégât significatif n’a été signalé.

Le Loihi est un volcan actif dont le sommet se trouve à environ 975 mètres sous la surface du Pacifique. La zone sommitale possède trois cratères et les scientifiques pensent que la chambre magmatique est peu profonde, juste sous la surface.

Le Loihi est rarement visité et aucune éruption n’a été observée, mais les chercheurs pensent que le volcan est le théâtre d’événements éruptifs explosifs et effusifs.

Des séismes sont enregistrés sur le Loihi depuis des décennies. Au cours de l’été 1996, il y a eu plus de 4 000 secousses, dont 300 supérieures à M 3.0 et 95 supérieures à M 4.0.

En 2020, l’USGS a signalé plus de 100 séismes sur le Loihi à la mi-mai. L’activité sismique a pu correspondre à une brève éruption ou au mouvement du magma à l’intérieur du volcan.

Il n’y a pas d’instruments de surveillance installés sur le volcan et les mesures sont effectuées à partir de stations sur la Grande Ile.

Il est probable que le Loihi percera un jour la surface de l’océan et deviendra une nouvelle île. Les scientifiques ne savent combien de temps cela prendra et dépend de l’activité éruptive. Ils pensent que cela pourrait se produire dans environ 200 000 ans. Prévision gratuite et sans le moindre risque !

Source : USGS/HVO.

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An M 4.0 earthquake located beneath the Lō‘ihi seamount occurred on June 2nd, 2021 at 6:44 p.m. USGS indicates the event was centered about 41 km southeast of Nā’ālehu, under Lō‘ihi seamount at a depth of 11 km. The earthquake had no apparent effect on Kīlauea or Mauna Loa volcanoes and no significant damage was reported.

Loihi is an active volcano with its summit about 975 metres below the surface of the Pacific. The summit area has three craters and scientists believe it has a shallow magma chamber just beneath the surface.

An eruption of the rarely visited volcano has never been observed, but researchers believe Loihi has explosive and effusive eruptive events.

Earthquakes have been recorded at Loihi for decades. In the summer of 1996, there were more than 4,000 earthquakes at the seamount, 300 of which were larger than M 3.0 and 95 larger than M 4.0.

Last year, USGS reported more than 100 earthquakes at Loihi in the middle of May. The earthquake activity could have represented a brief eruption or the movement of magma inside the volcano.

There are no monitoring instruments on the deep-water volcano and measurements are taken from stations on the Big Island.

Loihi is likely to one day break the surface of the ocean and become a new island. Scientists cannot predict how long that would take because it depends on the rate of eruption, but they say it could happen in about 200,000 years.

Source : USGS / HVO.

Source : USGS / HVO