Islande : la lave n’a pas (encore) coupé la route côtière // Iceland : lava has not (yet) crossed the coastal road

7 heures : Comme je l’écrivais dans ma dernière note consacrée à l’éruption islandaise, l’information selon laquelle la route côtière aurait été coupée par la lave demandait confirmation. Pour le moment, il n’en est rien, comme on pouvait le voir hier soir les images de la webcam braquée vers la Meradalir.

Il semble qu’il y ait eu une confusion entre les mots « route » et « sentier » car la lave a effectivement recouvert le sentier A. L’éruption reste intense, avec des multiples coulées de surface, en sachant que la lave s’écoule aussi en tunnels.

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14 heures : Les médias islandais confirment ce que j’ai écrit ce matin. Suite à une hausse du débit éruptif, la lave émise par l’éruption a recouvert le sentier principal (Sentier A) vers 09h00 le 13 juin 2021 et a atteint la vallée de Nátthagi. Suite à cet événement, les autorités ont immédiatement fermé l’accès au volcan et effectué des recherches en hélicoptère pour s’assurer qu’aucune personne n’avait été bloquée. Heureusement, il n’est fait état d’aucun problème. En fonction du débit éruptif, la lave peut maintenant s’écouler de la Meradalir vers la Nátthagi et recouvrir le sentier en d’autres endroits. En conséquence, des travaux sont en cours pour élargir et améliorer le sentier B, comme cela avait été fait pour le sentier A. Si la lave décide de couler dans la vallée de Nátthaga, elle pourrait aussi recouvrir les deux sentiers à l’endroit où ils se séparent. Un troisième sentier serait alors nécessaire pour permettre un accès à l’éruption.

Pour résumer, le site SafeTravel.is explique que pour le moment, le sentier A est fermé. Le sentier B est ouvert mais il est plus long et plus difficile à parcourir que le sentier A. De bonnes chaussures et des bâtons de marche sont indispensables. La plupart du temps, il faut entre 3 à 4 heures pour parcourir le sentier (aller-retour) depuis le point de départ au niveau de la route.

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18 heures : A noter que ces dernières heures l’éruption semble avoir perdu de sa vigueur et le tremor réagit dans ce sens. On observe un abondant dégazage au niveau du cratère actif. Toute prévision serait hasardeuse. Il se peut que l’on se dirige vers la fin d l’éruption, mais il se peut aussi que l’éruption soit en train de reprendre son souffle et reparte de plus belle ensuite.

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20 heures : Les images fournies par l’une des webcams apportent des explications à l’évolution de l’éruption qui ne semble pas avoir perdu de sa vigueur si l’on en juge par les vagues qui secouent le lac de lave dans le cratère où le dégazage est impressionnant.. Il y a probablement eu des modifications dans le ou les conduits d’alimentation de l’éruption, avec un apport de lave plus large. En plus du lac, cette lave continue à s’écouler vers l’aval, majpritairement en tunnels. Une partie circule néanmoins en surface et certaines coulées avancent dans la vallée de Natthagha.

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7:00 am : As I put it in my last post about the Icelandic eruption, the information that the coastal road had been cut by lava needed confirmation. For the moment, has not, as could be seen last night on the images of the webcam aimed at Meradalir. There seems to have been some confusion between the words « road » and « trail » because lava did cover footpath A. The eruption remains intense, with multiple surface flows, and more lava flowing in tunnels.

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2:00 pm : The Icelandic news media are now confirming what I wrote this morning. Lava from the eruption ran over the main hiking trail (Trail A) at around 09.00 on June 13th, 2021 and travelled down into Nátthagi. The lava flowed over the path from the bottom of Geldingadalir after an increase in the flow rate.

Authorities responded to the breach of the path by closing access to the volcano and launching a helicopter search for anybody who might have become stranded. Fortunarely,nobody was found. .

Depending on the flow rate, lava may now flow from Meradalir into Nátthagi and run over the path in other locations. As a consequence, work is underway to expand and improve hiking trail B to the same standard as trail A was. If lava flows down Nátthaga, however, it could cover both paths at the point at which they separate. Then a third new path would be required to ensure access to the eruption.

To sum it up, the website SafeTravel.is explains that for the time being, Trail A is closed. Trail B is open but it is longer and more difficult to walk than Trail A. Good shoes and hiking poles are essential. Most people need 3-4 hours to walk the trail (return trip) from the starting point by the road.

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18:00 : It should be noted that in the past hours there has been a decline in the eruption, confirmed by the eruptive tremor. There is a lot of degassing at the active vent. No prediction is possible. The eruption may be coming to an end, but this can only be a pause, and it may start again with a new vigour later on.

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20:00 : The images provided by one of the webcams allow to better understand the evolution of the eruption which does not seem to have much declined, judging from the huge wave in the lava lake. where degassing is quite impressive. Changes probably occurred in the supply conduits of the eruption, with a wider lava supply. Beside the lake, lava keeps travelling downslope, mostly in tunnels, although surface flows can be seen in the Natthagha valley.

 

Réchauffement climatique : l’érosion de la côte aquitaine

Comme je l’ai indiqué à plusieurs reprises, l’érosion littorale provoquée par la hausse du niveau des océans suite au réchauffement climatique se produit au moment des tempêtes et est encore accentuée si ces événements extrêmes ont lieu quand les coefficients des marées sont élevés.

J’ai déjà mentionné la résidence Le Signal à Soulac-sur-Mer (Gironde) qui a dû être évacuée car elle était menacée par les assauts de l’océan. Edifié  en 1967 à 200 mètres du trait de côte, autrement dit la limite que les eaux pouvaient atteindre, l’immeuble a été évacué en 2014..

A Lacanau (Gironde), des enrochements ont été mis en place pour essayer de freiner les ardeurs des vagues qui, au cours des tempêtes et des grandes marées, viennent saper le littoral et le font reculer dangereusement. Lacanau est l’exemple parfait de la conséquence de la hausse des océans sous l’effet du réchauffement climatique. Beaucoup de scientifiques affirment que la ville est en sursis et recommandent sa relocalisation, au moins partielle, vers l’intérieur des terres.

En janvier 2019, la plage de la pointe du Cap Ferret (Gironde), qui fait face à la dune du Pilat, a dû être fermée en raison de l’accélération de l’érosion observée lors des tempêtes d’hiver. La pointe du cap a toujours été soumise à une forte érosion. Des travaux de restauration du cordon dunaire ont été entamés dès les années 1980, notamment par la végétalisation des dunes. Dans un communiqué, le Préfet de la région Nouvelle-Aquitaine estime que « l’accélération du phénomène d’érosion de la pointe du Cap Ferret est une réalité que personne ne peut désormais contester ».

Au fil des années, les assauts des tempêtes laissent des traces sur le littoral aquitain. Dans le département des Landes, les plages de Biscarrosse sont grignotées par l’océan. Un hôtel et plusieurs villas de la côte sont désormais interdits d’accès. Face à cette situation, les élus locaux tentent de ralentir le phénomène d’érosion.

Accrochées à la dune depuis le 19ème siècle, les villas jumelles de Biscarrosse sont aujourd’hui en danger. Les deux bâtisses et l’hôtel de la Plage qui se trouve à proximité menacent de s’écrouler à cause de l’érosion. Sous les coups de boutoir des vagues  lors des derniers coups de vent, la plage a baissé de presque 50 centimètres en 12 jours.

L’érosion est un phénomène naturel en hiver et la plage est censée se reformer durant l’été. Or, la dune recule en moyenne de deux mètres chaque année. L’avenir est donc très sombre..

Une solution provisoire est de recharger la plage avec du sable venu de plus loin, mais c’est une partie perdue d’avance. L’océan aura toujours le dessus.

Un peu plus au sud, dans le secteur d’Hossegor (Landes), le propriétaire d’un hôtel s’inquiète de voir la mer envahir la terrasse devant le bâtiment pendant les tempêtes et les marées de fort coefficient. Il m’a montré un blockhaus qui est arrivé dans la mer alors qu’il y a quelques années il se trouvait encore sur la terre ferme. Ce blockhaus appartient à une longue série ayant subi le même sort sur la côte atlantique.

Selon le dernier rapport de l’Observatoire de la Côte Aquitaine (OCA), « à l’horizon 2025, la superficie du littoral exposé à l’aléa d’érosion sur la côte sableuse s’élève à 10,9 km², soit près de 991 terrains de football. En 2050, 20,6 km² de littoral sableux seraient concernés, soit l’équivalent de 1873 terrains de football. »

Photos : C. Grandpey