Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion)

L’éruption du Piton de la Fournaise poursuit son petit bonhomme de chemin. La stabilité du tremor montre qu’elle devrait se poursuivre encore quelque temps, même si l’activité éruptive n’est pas très intense. Sur les dernières 36 heures, les débits de surface fluctuaient entre seulement 2,5 et 13 mètres cubes par seconde. En conséquence, le front de coulée ne progresse pas ou très peu depuis le 21 février. L’édifice volcanique ne se déforme plus.

Source : OVPF.

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The eruption of Piton de la Fournaise continues in a stable way. The stability of the tremor shows that it is likely to continue for some time, even if eruptive activity is not very intense. Over the last 36 hours, the lava output fluctuated between only 2.5 and 13 cubic metres per second. As a result, the lava flow front has no longer moved forward, or very little, since February 21st. No deformation of the volcanic edifice has been observed.
Source: OVPF.

Source: OVPF

Quand la mer monte… // When the sea rises

Je viens d’effectuer un bref séjour sur la côte atlantique, histoire de profiter du temps exceptionnellement beau et chaud qui règne actuellement sur la région. J’adore l’océan en dehors des périodes touristiques quand on peut faire une halte où l’on veut, sans rencontrer la famille braillard à chaque coin de sentier de randonnée.

Février, c’est aussi l’époque où les mimosas sont en fleur et embaument le paysage. J’avais choisi de me rendre sur le littoral ces derniers jours car le coefficient de marée se situait autour de 115, ce qui permettait de voir jusqu’où montait la mer par temps calme – il n’y avait pas de vent – et imaginer quel effet érosif elle peut avoir sur les plages au moment des tempêtes.

La situation est inquiétante et, comme je l’ai indiqué dans une note précédente, le Préfet de la région Nouvelle-Aquitaine a été contraint de promukguer des décrets d’interdiction d’accès à certaines portions du littoral, en particulier au Cap Ferret, entre « Chez Hortense » et la Plage de la Pointe.

En parcourant la côte, on comprend facilement ce qui va se passe dans les prochaines années avec la hausse prévue du niveau de l’océan. Les photos que j’ai eu l’occasion de prendre ne laissent pas le moindre doute. En plus, cette partie du littoral atlantique est soumise à de très forts courants, ce qui n’arrange rien. Il suffit de voir à quelle distance de la côte se trouvent les blockhaus datant de la Sonde Guerre mondiale.

Les employés de l’Office National des Forêts font tout leur possible pour protéger les dunes , en particulier en plantant des oyas et en demandant aux visiteurs de respecter la forêt, mais on sait parfaitement qu’à la fin, c’est l’océan qui aura le dernier mot…

Dans son rapport de 2016, l’Observatoire de la Côte Aquitaine prévoit un recul de la côte sableuse de respectivement 20 et 50 mètres en 2025 et 2050. Le précédent rapport de 2011 avançait un taux d’érosion du trait de côte de 1 à 3 mètres par an sur la côte sableuse. Aujourd’hui, la dernière actualisation conclut à une hausse globale de ces valeurs et fait état de reculs moyens de 2,5 mètres par an en Gironde et de 1,70 m par an dans les Landes. Sur la côte sableuse (de la Pointe du Médoc à l’embouchure de l’Adour), l’érosion chronique ainsi estimée est de l’ordre d’en moyenne 20 et 50 mètres respectivement pour les horizons 2025 et 2050. Il faut ajouter à cela un recul lié à un événement majeur en général de l’ordre de 20 mètres.

A l’horizon 2025, la superficie du littoral sableux exposé à l’aléa érosion s’élève à 10,9 km2, soit près de 991 terrains de football. En 2050, 20,6 km2 de littoral sableux seraient concernés, soit l’équivalent de 1873 terrains de football.

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I have just had a short stay on the Atlantic coast, enough to enjoy the exceptionally fine and warm weather that currently prevails in the region. I love the ocean outside tourist periods when you can make a stop where you want, without meeting boisterous families at every corner of a hiking trail.
February is also the time when mimosas are in bloom and perfume the landscape. I had chosen to go to the coast in recent days because the tidal coefficient was around 115, which made it possible to see how far the sea rises in calm weather – there was no wind – and imagine what erosive effect it can have on beaches during storms.
The situation is worrying and, as I indicated in a previous note, the Prefect of Nouvelle Aquitaine was forced to promote decrees prohibiting access to certain parts of the coast, in particular at Cap Ferret, between « Chez Hortense » and Plage de la Pointe.
While walking along the coast, it is easy to understand what will happen in the coming years with the expected rise in the level of the ocean. The photos I had the opportunity to take leave no doubt. In addition, this part of the Atlantic coastline is subject to very strong currents, which does not help. It suffices to see how far from the coast are the blockhouses dating from World War II.
National Forestry Office employees do their utmost to protect the dunes, especially by planting oyas and asking visitors to respect the forest, but we know perfectly well that in the end, the ocean will have the last word…
In its 2016 report, the Observatoire de la Côte d’Aquitaine predicts that the sandy coast will shrink by 20 and 50 metres respectively in 2025 and 2050. The previous report of 2011 predicted an erosion rate of the coastline between 1 and 3 metres per year on the sandy coast. Today, the latest update concludes with an overall increase in these values ​​and reports average retreats of 2.5 metres per year in the Gironde and 1.70 metres per year in the Landes. On the sandy coast (from the Pointe du Médoc to the mouthestuary of the Adour), the estimated chronic erosion is of the order of 20 and 50 metres on the 2025 and 2050 horizons, respectively. One should add another retreat related to a major event, in general of the order of 20 metres.
By 2025, the area of ​​the sandy coast exposed to erosion hazard is likely to amount to 10.9 square kilometres, or nearly 991 football fields. In 2050, 20.6 square kilometres of sandy coastline will be involved, the equivalent of 1873 football fields.

La côte souffre….

Les oyas essayent de retarder l’échéance…

Les blockhaus ont quitté leurs ancrages…

Les interdictions sont de plus en plus nombreuses…

Photos: C. Grandpey

Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion): Photos et nouvelles de l’éruption

Christian Holveck vient de m’envoyer de nouvelles superbes photos de l’éruption depuis sa reprise le 19 février 2019. Avec tous mes remerciements.

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L’éruption se poursuit avec un tremor relativement stable. On n’enregistre pas de déformation de l’édifice volcanique. Le débit de lave en surface est compris entre 2,5 et 15 mètres cube par seconde. Le volume de lave émis depuis la reprise de l’activité le 19 février est comprise entre 1 et 3 millions de mètres cubes. Comme on peut le voir sur la carte ci-dessous, le contour de la coulée a légèrement évolué même si sa propagation est lente. Le cône éruptif continue à s’édifier et il est occupé par un lac de lave d’où s’échappent des éjectas lors de l’explosion de bulles arrivant en surface. Une coulée, bien canalisée s’échappe du cône. Après 1 kilomètre de long et 200 mètres de dénivelé, la coulée de scinde en deux bras. Le premier, le plus au sud, s’arrête à 1350 m d’altitude, le second vers 1300 m. Le bras le plus long a parcouru une distance de 1900 mètres depuis la bouche éruptive et est encore à 4,3 km de la route et 5,3 km de l’Océan.

Source : OVPF.

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The eruption continues with a relatively stable tremor. No deformation of the volcanic structure has been recorded. The output of the surface lava flow is between 2.5 and 15 cubic metres per second. The volume of lava emitted since the resumption of activity on February 19th is between 1 and 3 million cubic metres. As can be seen on the map below, the contour of the flow has slightly changed even if its propagation is slow. The eruptive cone continues to grow, with a lava lake ejecting material when bubbles come to the surface. A well channelled flow is coming out of the cone. After a length of one kilometre and 200 metres of vertical drop, the lava splits in two branches. The former and more southerly branch stops at 1350 m a.s.l., the second at 1300 m. The longest branch has travelled a distance of 1900 metres from the eruptive vent and is still 4.3 km from the road and 5.3 km from the ocean.
Source: OVPF.

Vue de la trajectoire empruntée par les coulées depuis le 18 février 2019 (Source: OVPF)

 

Volcans du monde // Volcanoes around the world

Voici quelques nouvelles de volcans à travers le monde:

Comme je l’ai écrit précédemment, un regain d’activité a été observé sur le Poás (Costa Rica), avec des panaches de gaz et de cendres s’élevant jusqu’à 1 km au-dessus du cratère. Il est fait état de retombées de cendre dans les zones sous le vent. Pour des raisons de sécurité, le parc national a été fermé au public.
Source: OVSICORI.

Depuis le début du mois de janvier, des émissions de cendres ont été observées de façon intermittente, principalement au niveau du Cratère Nord-Est de l’Etna (Sicile) et plus sporadiquement de la Bocca Nuova, ce qui a entraîné la fermeture temporaire de l’aéroport de Catane (voir mes précédentes notes sur ce volcan). Les premières analyses de la cendre ont montré qu’elle ne contenait pas de matériaux juvéniles.
Source: INGV.

Selon le VSI, un bref événement explosif a été enregistré sur l’ Anak Krakatau (Indonésie) le 14 février 2019, bien que les conditions météorologiques aient empêché une bonne observation de l’événement. Au cours des jours suivants, des panaches de gaz et de vapeurse sont élevés à une cinquantaine de mètres au-dessus du volcan dont le sommet s’élève maintenant à 155 mètres au-dessus du niveau de la mer. Le niveau d’alerte reste à 3 (sur une échelle de 1 à 4) . Il est demandé aux habitants et aux visiteurs de rester en dehors de la zone de danger de rayon de 5 km du cratère. Cependant, il semble que certaines agences de voyages aient organisé des excursions et aient débarquésur le volcan.

Des émissions de vapeur et de gaz sont toujours observées sur le Popocatépetl (Mexique). Une activité strombolienne a parfois lieu dans le cratère, avec des matériaux incandescents éjectés jusqu’à 1,5 km sur les flancs du volcan. Le CENAPRED indique qu’un nouveau dôme de lave de 200 mètres de diamètre s’est formé dans le cratère. Il pourrait être la cause d’explosions beaucoup plus violentes. Le niveau d’alerte reste à la couleur Jaune, Phase 2.
Source: CENAPRED.

Le Merapi (Indonésie) est toujours très actif. Le BPPTKG a enregistré six coulées pyroclastiques dans la seule matinée du 18 février 2019. Elles ont parcouru une distance maximale d’un kilomètre vers la rivière Gendol. . Les séismes déclenchés par les avalanches ont duré de 12 à 92 secondes.
Le volume du dôme de lave sommital reste relativement stable par rapport aux semaines précédentes, avec un volume de 461 000 mètres cubes et une croissance de 1300 mètres cubes par jour.
Il est demandé aux habitants d’éviter toute activité dans un rayon de trois kilomètres du sommet du Merapi.
Source: Antara News.

La reprise de l’activité éruptive le 19 février 2019 au Piton de la Fournaise (Ile de la Réunion) se poursuit. Après une baisse de son intensité, le tremor éruptif s’est stabilisé. Aucune déformation significative n’a été observée sur la zone sommitale. Les coulées de lave progressent de manière discontinue. Le front de coulée principal a franchi la rupture de pente des Grandes Pentes.

Source : OVPF.

La situation éruptive est stable sur le Sabancaya (Pérou). On observe actuellement une vingtaine d’explosions par jour. Elles génèrent des panaches de cendre qui montent jusqu’à 3000 mètres de hauteur. Aucune déformation significative de l’édifice volcanique n’a été observée.

Source : INGEMMET, IGP.

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Here is some news from volcanoes around the world.

As I put it before, new activity has been observed at Poás (Costa Rica), with gas and ash plumes rising as high as 1 km, with ashfall in downwind areas. For safety reasons, the National Park was closed to the public.
Source: OVSICORI.

Since the beginning of January ash emissions have intermittently been rising mainly from Mount Etna’s Northeast Crater (NEC) and more sporadically from Bocca Nuova, forcing the temporary closure of Catania Airport (see my previous posts about this volcano). Preliminary assessments of some of the ash deposits showed they contained no juvenile material.
Source: INGV.

According to VSI, a brief explosive event at Anak Krakatau (Indonesia) was recorded on 14 February, 2019 though weather conditions prevented clear views of the event. During the next days, diffuse white plumes rose 50 meres above the summit which now rises 155 metres above sea level. The alert level remains at 3 (on a scale of 1-4), and residents are warned to remain outside of the 5-km radius hazard zone from the crater. However, it seems some travel agencies have organised trips and landed on the volcano.

Steam-and-gas emissions are still observed at Popocatépetl (Mexico). Strombolian activity occasionally occurs within the crater, with incandescent material being ejected as far as 1.5 km onto the flanks. Ashfall has been reported in downwind areas. CENAPRED indicates that a new lava dome about 200 metres in diameter has formed within the crater, which might trigger more violent explosions. The Alert Level remains at Yellow, Phase Two.
Source: CENAPRED.

Mount Merapi (Indonesia) is still quite active,. The Geological Disaster Research and Technology Development Center (BPPTKG) recorded six pyroclastic flows in the sole morning of February 18th, 2019. They travelled a maximum distance of one kilometre towards the River Gendol. Earthquakes triggered by the avalanches had durations ranging from 12 to 92 seconds. The volume of the summit lava dome was still relatively stable as compared with the data taken a week before when its volume reached 461,000 cubic metres, with a growth rate of 1,300 cubic metres per day. Residents are urged to avoid all activities within a three-kilometre radius from Mount Merapi`s peak.
Source: Antara News.

The resumption of eruptive activity on February 19th, 2019 at Piton de la Fournaise (Reunion Island) continues. After a drop in intensity, the eruptive tremor has stabilized. No significant deformation has been observed in the summit area. Lava flows progress in a discontinuous way. The main lava front has crossed the slope break of the Great Slopes.
Source: OVPF.

The eruptive situation is stable on Sabancaya (Peru). There are currently about twenty explosions per day. They generate ash plumes that rise up to 3000 metres above the crater. No significant deformation of the volcanic edifice has been observed.
Source: INGEMMET, IGP.

Situation éruptive du Sabancaya (Source: INGEMMET, IGP)