Mt Paektu (frontière sino-coréenne) : Missiles et légendes // Mt Paektu (Border North Korea / China) : Missiles and legends

Dans plusieurs notes publiées à partir du mois de mars 2011, j’ai expliqué que le Mont Paektu (également écrit Baekdu) en Corée du Nord inquiétait les autorités.
Le Mont Paektu est sacré pour le peuple nord-coréen. Kim Il Sung, le père fondateur de la Corée du Nord moderne, s’est livré à la guérilla pour combattre les Japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Mt Paektu est aussi censé être le lieu de naissance de son fils, Kim Jong-il, qui lui succéda à la tête du pays. Les Nord Coréens font des pèlerinages sur la montagne, et les étudiants montent en chantant vers sommet.
Le Mont Paektu est un volcan endormi. Lorsqu’il s’est réveillé il y a environ mille ans, l’éruption dite « du Millénaire » (Millenium Eruption) a été l’un des événements volcaniques les plus violents de l’histoire humaine. Lorsque les scientifiques nord-coréens ont enregistré plusieurs essaims sismiques sous le volcan entre 2002 et 2005, ils furent tellement inquiets que les dirigeants ont décidé de contacter des volcanologues des États-Unis et de Grande-Bretagne, pays avec lesquels les relations n’étaient pourtant pas au beau fixe.

Pour célébrer son dernier lancement de missile, Kim Jong-Un, le leader actuel de la Corée du Nord a rendu visite au volcan sacré où son père, Kim Jong-il, était censé être né en 1942. Selon l’Agence de presse officielle de Corée du Nord, la visite de Kim Jong-Un au Mont Paektu a été pour lui l’occasion de méditer sur «les jours chargés d’émotion où il a réalisé une grande cause historique avec la naissance de la force nucléaire de son Etat, sans avoir hésité un seul instant».
La légende veut que Jong-il, le fils de Kim Il Sung, le fondateur de la Corée du Nord, soit né sur la montagne après l’apparition d’un double arc-en-ciel et d’une nouvelle étoile dans le ciel. En réalité, les archives révèlent que Jong-il est tout bêtement né en 1941 dans le village sibérien de Vyatskoye. Il est mort d’une crise cardiaque en 2011 après avoir piqué une colère monstre devant les défauts de construction d’une centrale électrique cruciale dans la province de Jagang. Selon l’agence de presse officielle de Corée du Nord, la mort de Jong-il a provoqué de multiples phénomènes paranormaux dans le pays, avec le craquement de la glace sur un lac célèbre « si fort que le craquement semblait ébranler le ciel et la terre ».
Les tensions entre la Corée du Nord et les États-Unis se sont intensifiées depuis le lancement du missile. Les États-Unis ont mené des exercices militaires conjoints avec la Corée du Sud près de la péninsule coréenne.

La Corée du Nord a également effectué plusieurs essais nucléaires à proximité du Mont Paektu. A une époque, on a craint que les secousses sismiques provoquées par les explosions déstabilisent le volcan et déclenchent une éruption.

 Source: Newsweek.

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In several notes starting in March 2011, I explained that Mt Paektu (also written Baekdu) in North Korea worries that authorities.

Mount Paektu is sacred to the North Korean people. It was the site where Kim Il Sung, the founding father of modern North Korea, used guerrilla tactics to fight the Japanese during World War II, and as the supposed birthplace of his son, Kim Jong-il, who succeeded him as the country’s leader. North Koreans make pilgrimages to the mountain, and students march up its summit singing songs.

However, Mount Paektu is only asleep. When it last awoke about a thousand years ago, the so-called Millenium Eruption unleashed one of the most violent volcanic events in recorded human history. And when North Korean scientists recorded a swarm of tiny earthquakes rumbling beneath the volcano from 2002 to 2005, they were so concerned that the country leaders eventually contacted the West for help. The result was a rare collaboration of scientists from North Korea and researchers from countries like the United States and Britain with which it has hostile relations.

In celebration of his most recent missile launch, supreme leader Kim Jong Un of North Korea visited the sacred volcano where his father, Kim Jong-il, was supposedly born in 1942. According to the Korean Central News Agency, a state-run media organ, Kim’s visit to Mount Paektu gave him a moment to reflect on the « emotion-charged days when he realized the great historic cause of completing the state nuclear force without yielding even a moment. »

Legend has it that Jong-il, son of Kim Il Sung, the founder of North Korea, was born on the mountain after a double rainbow and a new star appeared in the sky. But records show that Jong Il was born in the Siberian village of Vyatskoye in 1941. Jong Il died of a suspected heart attack in 2011 after reportedly raging over construction faults at a crucial power plant in Jagang Province. According to the Korean State Central News Agency, Jong Il’s death caused multiple paranormal activities in the country, including ice cracking on a famous lake « so loud, it seemed to shake the Heavens and the Earth. »
Tensions between North Korea and the U.S. have heightened since the launch, with the U.S. carrying out large-scale, joint military drills with South Korea near the Korean Peninsula.

North Korea also performed several nuclear tests close to Mt Paektu. It was feared that the quakes triggered by the explosions might destabilize and wake up the volcano.
Source: Newsweek.

Caldeira sommitale du Mt Paektu (Crédit photo : Wikipedia).

Öræfajökull (Islande / Iceland): Ralentissement de l’affaissement de la glace // The subsidence of the ice is slowing down

Les dernières photographies prises le 12 décembre 2017 montrent que l’affaissement de la glace dans la caldeira de l’Öræfajökull ralentit, ce qui laisse à penser que le volcan n’est pas sur le point d’entrer en éruption.
L’affaissement de la glace dans la caldeira de l’Öræfajökull s’est accentué d’environ 2-3 mètres depuis le dernier survol du glacier il y a deux semaines. Les volcanologues locaux pensent que la source de chaleur qui fait fondre la glace est en perte de vitesse ou que cette source de chaleur existait déjà avant sa découverte lors du premier survol. Cependant, ils ajoutent qu’une éruption pourrait tout de même se produire dans un proche avenir. L’activité sismique dans la région a ralenti au cours des derniers jours, sans toutefois cesser complètement

Les observations du volcan montrent que la puissance de la chaleur géothermale qui réside dans la caldeira de glace se situe entre 100 et 150 MW, ce qui correspond à la situation sur le Bárðarbunga. Compte tenu de la rapidité de l’affaissement, il est probable que l’eau qui s’est accumulée sous la caldeira pendant des semaines, voire des mois, a réussi à s’infiltrer et à s’évacuer.
Les mesures montrent que la dépression glaciaire dans la caldeira est presque circulaire avec un diamètre de 1200 à 1500 mètres là où elle est la plus profonde.

Source: Iceland Review.

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The latest photographs of Öræfajökull taken on December 12th 2017 show that the subsidence of the new “ice cauldron” is slowing down, which suggests that the volcano is not about to erupt.

The subsidence in the Öræfajökull caldera has deepened by around 2-3 metres since the last flight across the glacier some two weeks ago. Local scientists believe that either that geothermal heat is getting lower or that there had been ice melt from geothermal heat before the cauldron was spotted. However, they say that a volcanic eruption might all the same occur in the near future. Earthquakes in the area have been less frequent in the last few days but the course of events is still going on.

Findings show that the power of the geothermal heat in the ice cauldron is between 100 and 150 MW, which is similar to cauldrons at Bárðarbunga. Considering how fast the subsidence occurred, it is likely that water which had been collecting below it for weeks or even months had seeped forward.

Measurements show that the ice cauldron is almost circular with a diameter of 1200 – 1500 metres where it is deepest.

Source: Iceland Review.

Vue de la dépression glaciaire dans la caldeira de l’Öræfajökull (Source: mbl.is/RAX)

Hunga Tonga-Hunga Ha’apai (Royaume des Tonga / Pacifique Sud) : Histoire de la naissance d’une île // The birth of an island

Fin décembre 2014, un volcan sous-marin est entré en éruption dans le Royaume des Tonga (Pacifique Sud), avec des panaches de vapeur et de cendre, ainsi que des projections de matériaux. Les panaches de cendre sont montés jusqu’à 9 kilomètres dans le ciel, occasionnant des perturbations au trafic aérien. Quand la cendre a finalement cessé de retomber en janvier 2015, la nouvelle île et son sommet de 120 mètres de hauteur était bien installée entre deux îles plus anciennes, et les trois édifices purent être observés par les satellites.
On pensait généralement que la nouvelle île des Tonga, baptisée Hunga Tonga-Hunga Ha’apai, ne subsisterait que quelques mois. Selon une nouvelle étude de la NASA, on lui prévoit aujourd’hui une durée de vie de 6 à 30 ans.
Hunga Tonga-Hunga Ha’apai est la première île de ce type à sortir de l’océan et à persister depuis le début des observations satellitaires. Elle offre aux scientifiques depuis l’espace une image extraordinaire de son évolution depuis sa naissance. La nouvelle étude de la NASA offre un aperçu de sa longévité et de l’érosion qui façonne les nouvelles îles. Comprendre ces processus pourrait également fournir des informations intéressantes sur des structures similaires dans d’autres parties du système solaire, y compris la planète Mars.
L’île des Tonga est la troisième île volcanique « surtseyenne » à avoir émergé et persisté pendant plus de quelques mois au cours des 150 dernières années. (Surtsey a commencé à se former au cours d’une éruption explosive similaire au large des côtes islandaises en 1963.)
Depuis la naissance de l’île, son évolution a été suivie par des observations mensuelles à l’aide de radars et de capteurs optiques haute résolution, capables de voir à travers les nuages. Les scientifiques de la NASA ont utilisé les satellites pour observer l’île dès la fin de l’éruption. En utilisant cette imagerie, ils ont réalisé des cartes tridimensionnelles de la topographie de l’île, ont étudié les changements subis par son littoral, ainsi que son volume au-dessus du niveau de la mer.
L’équipe de chercheurs a proposé deux scénarios possibles concernant la durée de vie de la nouvelle île.  Le premier suppose une érosion accélérée par l’effet abrasif des vagues, ce qui déstabiliserait le cône de tuf en six ou sept ans, ne laissant qu’un pont terrestre entre les deux îles adjacentes plus anciennes. Le deuxième scénario suppose une vitesse d’érosion plus lente, ce qui préserverait le cône de tuf pendant environ 25-30 ans.
Les changements les plus spectaculaires de l’île ont eu lieu au cours des six premiers mois. Au début, la nouvelle île était de forme relativement ovale et rattachée à l’île voisine à l’ouest. Cependant, en avril 2015, l’analyse des images satellitaires a révélé que sa forme avait radicalement changé. En mai, le rebord sud-est de la paroi interne du cratère a été emporté par les vagues du Pacifique, exposant le lac de cratère aux assauts de l’océan. À ce stade, les scientifiques de la NASA ont pensé que ce pourrait être la mort de l’île. Ce ne fut pas le cas car en juin l’imagerie satellitaire a montré qu’une barre de sable s’était formée et fermait le cratère. L’île continua à évoluer et devint plus stable à la fin de l’année 2016.
La nouvelle île est perchée sur le bord nord d’une caldeira, au sommet d’un volcan sous-marin qui s’élève à près de 1400 mètres au-dessus du plancher océanique. Sous l’eau, la base du nouveau dôme volcanique qui a formé l’île s’étend à environ 1 kilomètre du rivage, jusqu’à l’intérieur du plancher de la grande caldeira qui présente un diamètre d’environ cinq kilomètres.
Source: NASA.

Le site web de la NASA présente deux vidéos montrant la naissance et l’évolution de Hunga Tonga-Hunga Ha’apai :
https://www.nasa.gov/feature/goddard/2017/nasa-shows-new-tongan-island-made-of-tuff-stuff-likely-to-persist-years

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In late December 2014, a submarine volcano in the South Pacific Kingdom of Tonga erupted, sending a violent stream of steam, ash and rock into the air. The ash plumes rose as high as 9 kilometres into the sky, diverting flights. When the ash finally settled in January 2015, a newborn island with a 120-metre summit nestled between two older islands – visible to satellites in space.

The newly formed Tongan island, unofficially known as Hunga Tonga-Hunga Ha’apai after its neighbours, was initially projected to last a few months. Now it has a 6- to 30-year lease on life, according to a new NASA study.

Hunga Tonga-Hunga Ha’apai is the first island of this type to erupt and persist in the modern satellite era, it gives scientists an unprecedented view from space of its early life and evolution. The new study offers insight into its longevity and the erosion that shapes new islands. Understanding these processes could also provide insights into similar features in other parts of the solar system, including Mars.

The Tongan island is the third “surtseyan” volcanic island in the last 150 years to emerge and persist for more than a few months. (Surtsey began forming during a similar kind of explosive eruption off the coast of Iceland in 1963.)

From the Tongan island’s beginning, it was tracked by monthly, high-resolution satellite observations, both with optical sensors and radar, which sees through clouds. NASA scientists directed satellites to observe the island as soon as the eruption ended. Using this imagery, the research team made three-dimensional maps of the island’s topography and studied its changing coastlines and volume above sea level.

The team has calculated two potential scenarios affecting its lifetime. The first is a case of accelerated erosion by wave abrasion, which would destabilize the tuff cone in six to seven years, leaving only a land-bridge between the two adjacent older islands. The second scenario presumes a slower erosion rate, which leaves the tuff cone intact for about 25-30 years.

The most dramatic changes to the island occurred in its first six months. Initially, the new island was relatively oval and attached to its neighbouring island to the west. However, by April 2015 analysis of satellite imagery found that its shape had changed dramatically. In May, the southeastern rim of the interior crater wall was washed over by the Pacific Ocean, opening the crater lake to the ocean. At this point NASA scientists thought this might be the end of the island. But by June, satellite imagery showed that a sandbar had formed, closing off the crater. While the island continued to evolve, it was more stable by late 2016.

The new island is perched on the north rim of a caldera on top of an underwater volcano that stands nearly 1,400 metres above the surrounding the sea floor. Underwater, the base of the new volcanic dome that formed the island extends about 1 kilometre from the shoreline into the floor of the larger caldera, which is about five kilometres across.

Source: NASA.

The NASA website offers two videos showing the birth and the evolution of Hunga Tonga-Hunga Ha’apai:

https://www.nasa.gov/feature/goddard/2017/nasa-shows-new-tongan-island-made-of-tuff-stuff-likely-to-persist-years

Vue de l’archipel des Tonga (Source: Wikipedia)

 Vue de Hunga Tonga-Hunga Ha’apai en juin 2017 (Crédit photo: NASA)

La douceur persiste dans l’Arctique // Mild weather persists in the Arctic

Alors que beaucoup de gens en France parlent d’une vague de froid à cause d’une chute de neige récente et de températures un peu basses pour un mois de décembre, Anchorage en Alaska traverse des journées plutôt chaudes. En milieu de matinée le 11 décembre 2017, la température au bureau du National Weather Service à Anchorage atteignait 7,7°C. Le record de température pour un 11 décembre dans la région d’Anchorage est de 8,3°C en 1985.
Dimanche dernier, la température atteignait déjà 7,7°C, le record pour cette date dans la région d’Anchorage.
C’est une dorsale de hautes pressions qui envoie actuellement de l’air chaud depuis la côte californienne et entraîne des températures supérieures à la normale. La température maximale enregistrée pour le mois de décembre dans la région d’Anchorage est de 8,8°C.
Pendant ce temps, la température à Dawson City, au cœur du Yukon canadien, est en moyenne de -10°C, ce qui est relativement élevé pour cette période de l’année.
Ce n’est pas une bonne nouvelle pour la glace de mer arctique. En novembre, la NOAA a indiqué que la mer des Tchouktches était largement dépourvue de glace au sud de 74°N et que les températures de surface de la mer restaient au-dessus du point de congélation. La NOAA a ajouté que jusqu’au mois de février, la mer des Tchouktches devrait connaître des conditions de glace de mer semblables à celles de l’hiver dernier. La banquise devrait se former lentement et rester relativement mobile pendant la majeure partie de l’hiver. La webcam installée à d’Utqiaġvik (anciennement Barrow), le point le plus septentrional de l’Alaska, montre que même à la mi-décembre, la mer est à peine à moitié couverte de glace de mer. Ce n’est pas une ionne nouvelle pour les ours polaires et les morses qui passent l’hiver sur cette glace.
Soiurces: Anchorage Daily News et NOAA.

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While many people in France speak of a cold wave because of a recent snowfall and temperatures e bit low for a month of December, Anchorage in Alaska is going through rather warm days. By mid-morning on December 11th 2017, the temperature at the National Weather Service office in Anchorage had reached 7.7°C. The record high temperature for December 11th in the Anchorage area is 8.3°C, set in 1985.

Last Sunday’s high temperature, also 7.7°C, broke the record for that date in the Anchorage area.

A high-pressure ridge is currently bringing higher temperatures in from the California coast. The highest temperature on record for the month of December in the Anchorage area is 8.8°C

Meantime, the temperature in Dawson City, in the heart of Canadian Yukon averages -10°C, which is quite high for this time of the year.

This is not good news for Arctic sea ice. In November, NOAA said that the Chukchi Sea remained mostly open south of 74°N with sea surface temperatures remaining above freezing. NOAA added that looking forward through February, the Chukchi Sea was expected to experience sea ice conditions similar to last winter with the ice pack slow to form and remaining relatively mobile through much of the winter. .   The webcam inUtqiaġvik, Alaska’s northernmost shore shows that even in mid-December, the sea remains mostly open and is only half-covered by sea ice. This is not good news for the polar bears and the walruses that spend the winter in this ice.

Soiurces: Anchorage Daily News & NOAA.

Photo: C. Grandpey