Eruption du Sakurajima (Japon) // Eruption of Sakurajima Volcano (Japan)

Selon l’Agence Météorologique du Japon, une puissante éruption explosive a secoué le cratère Showa du Sakurajima à 11h01 (heure locale) le 28 avril 2017. Elle a été suivie par plusieurs autres explosions de moindre intensité. C’est le premier événement d’une telle intensité depuis juillet 2016.
Selon le VAAC de Tokyo, le nuage de cendre généré par l’éruption a atteint une altitude de 4,3 km et s’est ensuite étiré vers le sud-est. D’autres explosions ne sont pas exclues dans les prochains jours.
Le niveau d’alerte volcanique est maintenu à 3, ce qui signifie que le volcan est actif et ne doit pas être approché.
Voici une vidéo de l’éruption:
https://youtu.be/EZhMPsaCtF0

—————————————

According to the Japan Meteorological Agency (JMA), a powerful explosive eruption occurred at the Showa crater of Sakurajima volcano at 11:01 (local time) on April 28th 2017. It was followed by several smaller eruptions. It is the first event of such strength since July 2016.

According to the Tokyo VAAC, the ash cloud produced by the eruption reached an altitude of 4.3 km and drifted southeast. More explosive eruptions might occur in the future.

The alert level is kept at 3, meaning the volcano is active and should not be approached.

Here is a video of the eruption:

https://youtu.be/EZhMPsaCtF0

Crédit photo: Wikipedia.

 

Les cheveux de Vénus au large d’El Hierro (Iles Canaries) // Venus’s Hair off El Hierro (Canary Islands)

Tout comme celles qui se produisent sur terre, les éruptions volcaniques sous-marines émettent de la lave et des gaz toxiques qui détruisent toute vie à proximité, des bactéries jusqu’aux poissons. En 2011, le volcan sous-marin Tagoro, au large des côtes de l’île d’El Hierro aux Canaries,  a connu une violente éruption qui a fait disparaître tous les animaux et les plantes à proximité. En 138 jours (entre octobre 2011 et mars 2012), l’éruption a remodelé plus de neuf kilomètres carrés de fond marin. Elle a laissé un cône qui s’élève du plancher océanique depuis une profondeur d’environ 363 mètres jusqu’à 89 mètres de la surface.
L’éruption a provoqué une forte augmentation de la température et de la turbidité de l’eau, une diminution de la concentration d’oxygène et une émission importante de dioxyde de carbone, ce qui a entraîné une diminution prononcée des producteurs primaires et une augmentation de la mortalité des poissons.
Deux ans après l’éruption, les scientifiques sont retournés sur le site pour effectuer des analyses géochimiques. Ils ont découvert qu’il était recouvert d’un épais tapis d’une bactérie capillaire nommée Thiolava veneris – ou Cheveux de Vénus – qui couvrait le fond marin sur un diamètre de plusieurs kilomètres.
Les chercheurs ont étudié cette nouvelle bactérie et ont constaté qu’elle pouvait prospérer dans l’environnement riche en soufre laissé par une éruption volcanique. La bactérie n’a pas besoin de nourriture pour survivre, mais elle est capable de décomposer l’oxygène et certaines formes d’azote pour récupérer l’énergie dont elle a besoin. Les scientifiques font remarquer que cette espèce remarquable constitue le point de départ de la renaissance des zones affectées par des catastrophes naturelles. Les pelouses de bactéries deviennent une source de nourriture pour les copépodes, petits crustacés qui attirent à leur tour les poissons.
À partir de leurs observations, les scientifiques ont conclu que les caractéristiques métaboliques particulières de la Thiolava veneris lui permettent de coloniser les fonds marins nouvellement formés suite à des éruptions volcaniques sous-marines isolées. Cela ouvre la voie au développement d’écosystèmes en phase initiale et, par la suite, à la subsistance des métazoaires et des niveaux trophiques supérieurs.
Source: Newsweek / The Daily Mail / The New Scientist.

——————————————–

Just like on land, underwater volcanic eruptions produce lava and toxic gases, destroying all life in their vicinity, from bacteria to fish. In 2011, the Tagoro submarine volcano located off the coast of El Hierro in the Canary Islands violently erupted, wiping out all the animals and plants in close range. In 138 days (from October 2011 to March 2012), the eruption reshaped more than nine square kilometres of the seafloor. It left a cone that raised from the seafloor from about 363 metres up to 89 metres of water depth.

The eruption led to an abrupt increase in water temperature and turbidity, a decrease of oxygen concentration and a massive release of carbon dioxide, causing a pronounced decrease of primary producers and increase in fish mortality.

Two years after the eruption, scientists returned to the site to carry out geochemical analyses. They discovered that the site of the eruption was covered in thick mats of a hair-like bacteria named Thiolava veneris – Venus’s Hair – that covered the seafloor over several kilometres in diameter.

The researchers studied the new bacteria and found that it can thrive in the sulphur-rich environment left by a volcanic eruption. The bacteria does not need food to survive, but instead can break down oxygen and some forms of nitrogen to glean energy. The scientists added this remarkable species acts as the starting point for the recovery of areas affected by natural disasters. The lawns of bacteria act as a food source for small animals called copepods, who in turn attract fish.

From their observations, the scientists concluded that the peculiar metabolic characteristics of the Venus’s hair microbial assemblage allows it to colonise the newly formed seabed resulting from isolated submarine volcanic eruptions. This paves the way for the development of early-stage ecosystems and the consequent subsistence of metazoans and higher trophic levels.

Source: Newsweek / The Daily Mail / The New Scientist.

El Hierro vue depuis l’espace (Source: NASA)

Matériaux émis par la dernière éruption (Source: AVCAN)

Etna (Sicile): Nouvel épisode éruptif // New eruptive activity

Depuis la soirée du 26 avril, on observe un nouvel épisode éruptif sur le Cratère SE de l’Etna. Après avoir culminé pendant la nuit, cette activité strombolienne et effusive semble marquer le pas (voir tremor)…jusqu’à la prochaine fois. Comme précédemment, la lave se dirige vers la Valle del Bove, sans aucune menace pour les zones habitées.

———————————–

Since the evening of April 26th, a new eruptive episode is taking place at Mt Etna’s SE Crater. After culminating during the night, this strombolian and effusive activity seems to be decreasing this morning (see eruptive tremor)….until the next time/ Like previously, lava is travelling towards the Valle del Bove but does not threaten populated areas.

L’éruption vue par la webcam L.A.V.E.

Le tremor semble marquer le pas ce matin (Source: INGV)

« Le Cri » d’Edvard Munch inspiré par le Krakatau? Pas si sûr! // Edvard Munch’s « The Scream » inspired by Krakatau Volcano? Not so sure!

‘Le Cri’ est l’une des peintures les plus célèbres au monde. C’est le nom donné à chacune des quatre versions d’une composition créée par l’artiste norvégien Edvard Munch entre 1893 et ​​1910. Le titre allemand donné par Munch à ces œuvres est Der Schrei der Natur (The Scream of Nature). La première version du « Cri » a été présentée en 1893. Elle dépeint un visage humain qui se tient la tête, visiblement horrifié, avec à l’arrière-plan un ciel tourmenté où dominent les couleurs jaune et orange.
Les nuages ​​aux teintes orangées que l’on peut voir dans le tableau ont été interprétés comme une métaphore de l’angoisse mentale ; ils ont été également liés à une éruption volcanique.  En 2004, les astronomes américains ont émis l’hypothèse selon laquelle Munch a peint un ciel fortement coloré par les particules émises par l’éruption volcanique du Krakatoa en 1883.

Le 24 avril 2017, lors d’une réunion de la European Geosciences Union à Vienne, des scientifiques ont proposé une interprétation différente. Ils ont émis l’hypothèse selon laquelle l’inspiration d’Edward Munch se trouve dans des nuages qui se forment parfois dans des zones froides de haute altitude. Le tableau de Munch représenterait des nuages ​​ »de nacre » (ou nuages nacrés) que l’on observe parfois au-dessus de la ville d’Oslo. De tels nuages apparaissent dans les régions très froides de la stratosphère inférieure à environ 15 – 25 km d’altitude et bien au-dessus des nuages ​​troposphériques. Ils présentent des couleurs très vives après le coucher du soleil et avant l’aube car à ces hauteurs ils sont encore éclairés par le soleil. Ils se forment lorsque le méthane présent dans l’atmosphère réagit avec l’ozone.
Selon les chercheurs présents à Vienne, une éruption volcanique ne produit pas des nuages en forme de «vague» comme ceux de l’œuvre de Munch. De plus, les couchers de soleil colorés produits par une éruption volcanique sont en général présents pendant plusieurs années après un tel événement, alors que le visage horrifié du tableau de Munch traduit de toute évidence une expérience ponctuelle, comme l’artiste l’a écrit dans son journal où l’on peut lire que « le ciel est devenu soudain rouge sang ».
On sait qu’il y avait des nuages ​​nacrés dans la région d’Oslo à la fin du 19ème siècle. Un scientifique a observé le phénomène et a écrit : « ils sont si beaux que l’on a l’impression d’être plongé dans un autre monde ». Des observations similaires de nuages ​​nacrés ont été effectuées dans le sud-est de la Norvège en 2014 et leur ressemblance frappante avec la peinture de Munch a été le point de départ des dernières recherches. Selon les chercheurs, « il n’est pas impossible qu’Edvard Munch ait été terrifié lorsque le ciel a soudain pris la teinte « rouge sang. » C’est donc probablement un épisode de nuages ​​de nacre qui constitue l’arrière-plan naturel du célèbre tableau ‘Le Cri’ ».
Source: Channelnewsasia.com

 ——————————————–

‘The Scream’ is one of the most famous paintings in the world. It is the popular name given to each of four versions of a composition created by the Norwegian artist Edvard Munch between 1893 and 1910. The German title Munch gave these works is Der Schrei der Natur (The Scream of Nature).The first version of « The Scream » was released in 1893. It depicts a dark humanlike figure clutching its head in apparent horror against the backdrop of a swirling, red-orange sky.

The orange-tinted clouds in the painting have alternatively been interpreted as a metaphor for mental anguish or a literal depiction of volcanic fallout. On April 24th 2017, scientists hypothesised that the Edward Munch’s inspiration may in fact have been rare clouds which form in cold places at high altitude.

In 2004, American astronomers theorised that Munch had painted a sky brightly coloured by particle pollution from the 1883 Krakatoa volcanic eruption. But the new paper, presented at a meeting of the European Geosciences Union in Vienna, said he more likely depicted a rare sighting of « mother-of-pearl » clouds over Oslo. Such nacreous clouds form in the very cold regions of the lower stratosphere some 15 – 25 km high and well above tropospheric clouds. They are so bright after sunset and before dawn because at those heights they are still sunlit. They are formed when methane in the atmosphere reacts with ozone.

According to the researchers in Vienna, a volcanic eruption does not account for the « waviness » of Munch’s clouds. Furthermore, volcano-tinted sunsets tend to be common for several years after an eruption, whereas Munch’s scary vision was seemingly a one-time experience, the way he described it in his journal. In his diary, Munch wrote of the sky « turning suddenly blood red ».

It is known that there were mother-of-pearl clouds in the Oslo area in the late 19th century. At least one scientist documented the phenomenon and wrote « they are so beautiful you could believe you are in another world. » Similar sightings of nacreous clouds over southeast Norway occurred in 2014, and their striking resemblance to Munch’s painting is what sparked the latest research. « Edvard Munch could well have been terrified when the sky all of a sudden turned ‘bloodish red’, » the researchers concluded. « Hence, there is a high probability that it was an event of mother-of-pearl clouds which was the background for Munch’s experience in nature, and for his iconic Scream. »

Source: Channelnewsasia.com

« Le Cri » d’Edvard Munch (Source: Wikipedia)

Nuages nacrés en Norvège (Source: Wikipedia)