Une fois encore, mon ami Boris Behncke (volcanologue à l’INGV de Catane) donne une explication très claire des fontaines de lave qui ont accompagné les derniers paroxysmes de l’Etna:
« Nos connaissances actuelles nous permettent de dire que ces épisodes sont le résultat de la transformation périodique en écume du magma qui se trouve dans le conduit, même s’il ne s’agit que d’une faible quantité de nouveau magma en provenance des profondeurs. Ce sont avant tout les gaz qui font le travail. Au départ, les gaz sont dissous dans le magma (comme le gaz carbonique dans une bouteille d’eau gazeuse ; tant qu’il est sous pression, on le voit pas car il appartient au liquide) et, quand le magma monte dans le conduit, les gaz subissent une décompression et se séparent de la roche en fusion en formant des bulles. Ces bulles ont tendance à s’élever plus vite que le magma qui les entoure et elles s’accumulent dans la partie supérieure de la colonne magmatique. Cette dernière est surmontée par un magma plus visqueux, plus froid, voire à l’état solide, de sorte que la plus grande partie des gaz n’arrive pas à s’échapper. Comme elles sont prisonnières, ces bulles de gaz s’accumulent en grand nombre, ce qui demande de plus en plus d’espace. Le résultat est la formation d’une sorte d’ « écume ou mousse » magmatique qui se développe rapidement en permettant aux gaz et à une petite partie du magma de s’échapper. C’est ce qui donne naissance à une fontaine de lave. L’écume de magma jaillit sous forme de scories (ou de ponce sur les volcans explosifs où la lave est plus riche en silice) mais sa proportion par rapport aux gaz qui s’échappent en même temps est de plus en plus faible. Donc, en admirant ces impressionnantes fontaines de lave très liquide et les colonnes de cendre noire qui les accompagnent, pensez aux énormes quantités de gaz (essentiellement de la vapeur d’eau ainsi que des quantités importantes de CO2 et de SO2) qui sont émises pendant le spectacle ! »
Once again, my friend Boris Behncke (volcano expert at the INGV of Catania) gives a very clear explanation of the lava fountains that accompanied Mount Etna’s last paroxysms:
“From what is understood today, these episodes are the result of the periodic foaming of magma in the conduit, even if not much new magma is furnished from depth. It’s the gas that does the trick mostly. Gas is originally dissolved in the magma (like carbon dioxide in a bottle of sparkling water, as long as it’s under pressure you don’t see it because it is actually *part* of the water), and as the magma rises, the gas decompresses and separates from the molten rock, forming bubbles. These bubbles tend to rise faster than the surrounding magma and accumulate in the upper part of the magma column, which is capped by more viscous, cooler or even solid magma, so much of the gas don’t escape. Instead, the bubbles become more and more and coalesce, requiring more and more space, and the result is that a sort of magma « foam » forms, which then rapidly expands, letting the gas and a minor fraction of magma escape. And that’s what makes a lava fountain. The magma foam comes out as scoriae (or, in more silica-rich, highly explosive eruptions, as pumice), but its proportion relative to the gas escaping simultaneously is vanishingly small. So if you think of those impressive fountains of liquid lava and towering columns of dark ash, consider what immense quantities of gas (foremost, water vapour, and then also some good quantities of carbon dioxide and sulphur dioxide) are released in such events!”
Fontaine de lave au Cratère SE (Crédit photo: Parco dell’Etna)