Dans son édition de dimanche, le Jakarta Post publie un article intéressant qui rejoint ma note intitulée « Merapi mon amour ». L’auteur indique que bon nombre de villageois refusent toujours de quitter leurs fermes sur les pentes du volcan, malgré les injonctions des autorités locales et malgré le risque de se faire anéantir par des nuées ardentes. Ainsi, dans le district de Boyolali, un paysan qui habite à seulement 9 km du Merapi déclare que sa femme et lui quittent le camp de réfugiés chaque matin pour aller nourrir leurs cinq vaches. Au début, ils payaient quelqu’un 5 dollars par jour pour s’occuper de leur bétail ; maintenant c’est impossible car ils n’ont plus d’argent et ils doivent effectuer cette tâche eux-mêmes.
La police fait remarquer que les autorités locales font tout leur possible pour essayer de convaincre ces villageois de quitter leurs fermes et de se mettre en sécurité dans les camps. Un policier déclare : « Il est de notre responsabilité d’assurer la sécurité mais, honnêtement, nous ne pouvons rien faire s’ils insistent pour rester ». Un autre ajoute : « Ceux qui refusent de fuir le font toujours pour les mêmes raisons ; ils ont peur que quelqu’un volent leurs vaches ou leurs biens dans leurs maisons ».
On a vu que la police et l’armée avaient procédé il y a quelques jours à des évacuations par la force dans des cas d’urgence extrême, mais c’est exceptionnel. En général, c’est le comportement que l’article vient de décrire qui prévaut au moment d’une éruption en Indonésie.
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Outre les villageois qui refusent de quitter leurs fermes, les « thrill-seekers » – autrement dit les amateurs de sensations fortes – sont un autre problème pour la police. Ce week-end, des centaines de personnes sont entrées dans la zone de sécurité mise en place autour du volcan en dépit des grondements et des nuages de cendre émis par ce dernier.
Il est très étonnant de lire dans le journal que la police « n’avait pas d’argument légal pour les en empêcher car la loi martiale n’a pas encore été décrétée » ! Toutes les excuses possibles sont données par ces personnes inconscientes. Ainsi, certaines prétendent avoir besoin de se rendre sur le campus de l’Université islamique d’Indonésie pour récupérer qui un diplôme, qui des archives, qui un ordinateur… !
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Beaucoup de gens quittent Yogyakarta (à une trentaine de kilomètres du Merapi) qui a été mise en état d’alerte car on craint que des coulées pyroclastiques ou des lahars viennent s’engouffrer dans le lit de la rivière Code qui traverse la ville. A cause des nombreux vols annulés hier dimanche, les gens qui fuyaient la ville s’entassaient dans les bus et les trains.
L’aéroport de Djakarta est à nouveau opérationnel aujourd’hui et le retour à la normale se fait progressivement.