Il y a des scientifiques qui feraient mieux de se taire et de faire preuve d’un peu de modestie ! L’un d’eux, Warner Marzocchi – co-président de l’Organisation Mondiale des Observatoires Volcanologiques et chercheur à l’Institut Géophysique italien – vient de faire de superbes déclarations sur le site web du journal chinois People’s Daily Online.
Il a tout d’abord enfoncé des portes ouvertes en déclarant ce que tu le monde savait déjà, à savoir qu’ « il n’était pas anormal que deux séismes frappent le monde à deux mois d’intervalle, étant donné que les plaques qui composent la Terre sont en mouvement constant ». En conséquence, le séisme qui a dévasté Haiti « n’avait rien d’extraordinaire » et « il est raisonnable de prévoir [au Chili] un autre événement semblable à celui de samedi ».
Plus grave pour un scientifique de ce niveau, « il a écarté le risque qu’un séisme semblable puisse frapper l’Europe cette année ». Il a ajouté dans ce même article que « des séismes peuvent frapper des pays méditerranéens comme la Grèce, la Turquie, les Balkans et l’Italie, mais pas avec la même intensité que dans le Pacifique ».
Je pense qu’il serait bien de rappeler à ce monsieur que nous ne savons absolument pas, à l’heure actuelle, prévoir les séismes, pas plus d’ailleurs que les éruptions volcaniques, même si la science est un peu plus en avance dans ce dernier domaine. Personne ne sait où et quand se produira le prochain séisme et la prochaine éruption.
Il serait bien de lui rappeler aussi que les pays européens qu’il mentionne ont déjà été secoués par des séismes au moins aussi violents que celui de magnitude M7 qui a dévasté Haiti. Il faudrait lui indiquer que la Turquie a connu plusieurs événements supérieurs à M7, dont celui de décembre 1939 avec une magnitude de 7,8. Il faudrait aussi qu’il apprenne qu’un séisme de moindre amplitude peut avoir des conséquences désastreuses. En tant que citoyen italien, il devrait savoir, par exemple, que 2735 personnes sont mortes et plus de 7500 ont été blessées lors du séisme de M 6,9 qui a frappé Eboli (80 km au sud de Naples) en 1980 !
Il ne faut jamais dire qu’un événement naturel ne se produira jamais. La tempête qui vient de dévaster le littoral de Vendée et de Charente-Maritime en est un exemple flagrant. Jamais auparavant – du moins dans des temps historiques – la mer n’avait fracassé les digues et provoqué de telles inondations. Je connais bien cette région et je dois affirmer en toute honnêteté que je n’aurais pas quitté mon domicile à l’Aiguillon ou à la Faute-sur-Mer quand l’avis de tempête a été lancé. Je n’affirmerai jamais qu’un tel événement ne se reproduira pas, ici ou ailleurs !