L’Épisode éruptif 14 du Kilauea (Hawaï) // Eruptive episode 14 of Kilauea Volcano (Hawaii)

L’épisode 14 de l’éruption du Kilauea a été l’un des plus spectaculaires de la série. Le HVO a fourni des informations plus détaillées sur cet événement, dont la source se situait dans deux bouches situées dans la partie occidentale du cratère de l’Halema’uma’u, comme le montre cette carte :

L’épisode éruptif a été précédé de petites coulées de lave bien dégazée, émises le 19 mars vers 9h30 par les deux bouches actives décrites lors des épisodes précédents. Des fontaines en dôme, de hauteur modeste, alternaient avec de brefs épisodes de reflux à l’intérieur de la bouche nord toutes les 5 à 10 minutes, intervalle qui a diminué progressivement. Les fontaines atteignaient une dizaine de mètres de haut et jaillissaient au cœur d’un petit lac de lave de 65 mètres sur 45 mètres, dont le niveau s’abaissait d’environ 2 à 3 mètres lors de chaque reflux à l’intérieur de la bouche La taille des fontaines a ensuite augmenté significativement vers 2h du matin le 20 mars, atteignant 15 à 30 mètres de hauteur.

À 6 h 30 le 20 mars, la bouche sud a commencé à émettre des fontaines de lave en continu, rejointe par la bouche nord à 6 h 50. À 7 h 15, les fontaines atteignaient une hauteur de 120 à 180 mètres (et non 300 mètres comme on a pu le lire) et la lave a recouvert plus de la moitié du plancher du cratère.

L’épisode 14 s’est terminé à 13 h 49 (heure locale) le 20 mars, lorsque les fontaines de la bouche sud ont cessé. Les fontaines de la bouche nord avaient cessé 11 minutes plus tôt. Au final, les coulées de lave de cet épisode ont recouvert environ 75 % du plancher du cratère. L’épisode 14 a duré 28 heures et 23 minutes, les 7 dernières heures et 19 minutes étant constituées de fontaines qui atteignaient 180 mètres de haut, principalement au niveau de la bouche sud.

La déflation sommitale a atteint environ 6 microradians au cours de cet épisode. Elle a été très rapide au début, mais a ralenti à 7 h 46 au moment des épisodes de reflux de la lave dans la bouche nord. La fin de l’éruption a coïncidé avec un passage rapide de la déflation à l’inflation au sommet du Kilauea et une diminution de l’intensité des secousses sismiques.
Les émissions de SO2 atteignaient 1 200 tonnes par jour le 18 mars, ce qui est la norme pendant les pauses éruptives. Les scientifiques du HVO pensent que les émissions de SO2 atteignaient entre 20 000 et 50 000 tonnes par jour pendant les épisodes de fontaines de lave les plus intenses.
Les fontaines ont également produit des téphras tels que les cheveux de Pelé, qui peuvent être transportés par le vent sur de longues distances. La présence de brume volcanique – ou vog – est probable sur l’île.

Photo: C. Grandpey

Le niveau d’alerte volcanique du Kīlauea reste à Watch (Vigilance) et la couleur de l’alerte aérienne est maintenue à l’Orange.

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Episode 14 of the Kilauea eruption was one of the most spectacular of the series. HVO has given more detailed information about thhis event whose source was located in two vents in Halema’uma’u Crater, as can be seen on this map :

The eruptive episode was preceded by small, degassed lava flows that were emitted on March 19th around 9 :30 am by the two vents that were active during the previous episodes. Cyclic low dome fountains alternated with short drainbacks in the north vent every 5-10 minutes with the interval decreasing over time.  Maximum dome fountains were 10 meters high and occurred within a 65 by 45 meter lava pond that dropped about 2-3 meters during each drainback event within the north vent. The size of the dome fountains increased significantly around 2:00 a.m. on March 20th with fountain heights reaching 15-30 m.

At 6:30 a.m. the south vent started to fountain continuously and was joined by the north vent at 6:50 a.m.  By 7:15 a.m. fountains reached heights of 120-180 meters and lava was covering more than half of the crater floor.

Episode 14 ended at 1:49 p.m. HST on March 20th when fountaining at the south vent stopped. Fountains from the north vent ceased 11 minutes earlier. Lava flows from this episode covered about 75% of the floor of the crater floor. Episode 14 lasted 28 hours and 23 minutes with the last 7 hours and 19 minutes consisting of fountains up to 180 meters high, predominantly from the south vent.

Deflationary tilt at the summit recorded about 6 microradians lost during this episode. Initial deflation was very rapid, but slowed at 7:46 a.m. when north vent fountains dropped back into the cone and became intermittent. The end of the eruption was coincident with a rapid change from deflation to inflation at the summit and a decrease in seismic tremor intensity.

An SO2 emission rate of 1,200 tons per day was measured on March 18th, which is a typical rate for eruption pauses. Emissions of SO2 during the current high fountains were probably in the 20,000 to 50,000 tonnes per day range based on past measurements.  The fountains also produced tephra such as Pele’s hair that can be transported long distances downwind from the vents. Vog is also likely on the island.

The Kīlauea Volcano Alert Level remains at Watch and the Aviation Color Code is kept at Orange.

Vent d’inquiétude sur les Champs Phlégréens (Campanie / Italie)

À la mi-février, plus de 500 séismes ont été enregistrés en trois jours dans les Champs Phlégréens. Il n’est donc pas surprenant que la population de la région se soit rendue en grand nombre à Monteruscello pour la réunion organisée par la Protection civile et à laquelle ont participé les maires de Naples, Pouzzoles et Bacoli, mais aussi le préfet. Il y avait tellement de monde au siège de la Protection civile qu’un écran géant a dû être installé à l’extérieur pour permettre à chacun de suivre les débats.

Le ton est vite monté et l’ambiance de la réunion a été ‘à la napolitaine’ ! Les citoyens ont exprimé leur inquiétude et leur méfiance à l’égard des institutions, dont les réponses n’ont pas toujours semblé à la hauteur des événements. Il a été reproché aux autorités d’avoir fait passer l’alerte du Jaune à l’Orange alors qu’aucun changement significatif n’est apparu, et il n’y a pas non plus d’éruption imminente. Dixit un participant à la réunion : « Bien sûr, il y a eu une augmentation des secousses, certaines même fortes, mais c’est la nature même du territoire. Ceux qui ne veulent pas de secousses doivent aller vivre ailleurs, car c’est comme ça depuis des millénaires et cela continuera d’être comme ça pendant des millénaires ».
Certains citoyens ont accusé le maire de Pouzzoles de dépenser trop d’argent dans les festivals et les fêtes de rue et pas assez dans la prévention des risques sismiques. Il y a aussi ceux qui se sont plaints de la mauvaise communication des autorités ; à cet effet, Mauro Di Vito, de l’Osservatorio Vesuviano, a invité tout le monde à consulter le site iononrischio.it.

Il a été répondu à ceux qui soulignaient le manque de voies d’évacuation qu’il faudrait quelques années pour les construire.

L’évacuation de Pouzzoles et des autres localités des Champs Phlégréens, avec leurs rues étroites, ne sera pas chose facile (Photo: C. Grandpey)

Ensuite, il y a ceux qui ont demandé des nouvelles concernant les remboursements suite aux dommages à leurs maisons lors des séismes de mai 2024.

Dans la confusion générale, Mauro Di Vito a tenté d’expliquer ce qui se passe, avec le soulèvement du sol qui provoque la sismicité. Il a ajouté que la zone est surveillée 24 heures sur 24. Cependant, plusieurs citoyens qui habitent dans le secteur entre Naples et Pouzzoles, se sont plaints de l’abandon des institutions.
Un fait inquiétant ressort de la réunion. Au-delà des activités institutionnelles et de quelques communications éparses, l’impression est que trop peu est encore fait et que la population des Campi Flegrei est encore mal informée pour faire face à tout type de crise.

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S’agissant de l’activité observée sur le terrain dans les Champs Phlégréens, les autorités s’inquiètent des effets possibles sur la santé humaine des énormes quantités de dioxyde de carbone (CO2) émises quotidiennement, à raison d’environ 5 000 tonnes par jour. Une réunion s’est tenue à la préfecture de Naples, à laquelle ont participé les autorités sanitaires locales, les services de prévention, les maires de la zone phlégréenne, la Protection civile et les responsables de l’Observatoire du Vésuve, sous la coordination du préfet. La réunion a permis d’élaborer des stratégies d’intervention pour éviter les risques pour la population.

Dans les Champs Phlégréens, depuis le début de la crise bradysismique des dernières années, on a observé une augmentation de certains paramètres dans les gaz émis, notamment dans les zones d’Agnano-Pisciarelli et de la Solfatara. Au cours des sept dernières années, les émissions de dioxyde de soufre (SO2) ont été multipliées par cinq, tandis que le CO2 a atteint en moyenne 5 000 tonnes par jour.

Fumerolle de Pisciarelli (Crédit photo: INGV)

L’alerte concernant les concentrations de CO2 dans certaines zones des Champs Phlégréens a été donnée en temps réel par l’Observatoire du Vésuve après que la détection de concentrations de dioxyde de carbone bien supérieures à la moyenne dans certaines zones. La réunion en Préfecture a décidé d’adopter des mesures pour protéger la santé des habitants. Comme on le sait, le CO2 a tendance à se concentrer dans les espaces clos, particulièrement les sous-sols et en général les endroits mal ventilés. Suite à cette réunion, le commandement des pompiers effectuera des inspections immédiates dans les bâtiments publics (écoles, hôpitaux et maisons de retraite) pour évaluer la présence éventuelle de dioxyde de carbone. Les maires concernés adopteront rapidement les ordonnances qui prévoient les exigences de sécurité pour les bâtiments publics et les habitations privées de la zone concernée. La table préfectorale se réunira régulièrement pour suivre chaque évolution du dossier.

Source : presse italienne.

Forte inflation et risque d’éruption sur le Kanlaon (Philippines) // High inflation and risk of eruption on Kanlaon (Philippines)

Les instruments qui surveillent la déformation du sol sur le Kanlaon enregistrent une forte inflation sur le flanc Est du volcan depuis le 10 janvier 2025. Les mesures montrent une augmentation soudaine du soulèvement dans cette zone et indiquent une hausse de la pression dans la partie supérieure du conduit magmatique à une altitude de 1 056 m. Cette situation correspond à celle observée avant l’éruption du 9 décembre 2024. Selon le PHIVOLCS, les mouvements du sol reflètent l’activité au sein du système volcanique tout en mettant en évidence un conduit magmatique actif à faible profondeur.
Les mesures de SO2 du 10 janvier atteignaient en moyenne 5 763 tonnes/jour, ce qui correspond aux émissions moyennes depuis l’éruption du 3 juin 2024, mais une baisse significative à 2 029 tonnes/jour a été enregistrée le 9 janvier. Le PHIVOLCS a observé des émissions semblables avant les éruptions passées, y compris l’événement de décembre 2024.
L’Institut rappelle au public que le niveau d’alerte 3 est maintenu sur le Kanlaon. « Il existe actuellement un fort risque d’éruptions explosives soudaines susceptibles de mettre en danger les zones habitées qui sont exposées à des risques volcaniques potentiellement mortels. » Le public est invité à rester à l’écart de la zone de danger de 6 km de rayon autour du volcan.
Source : PHIVOLCS.

Les mesures de déformation à 1 056 m d’altitude sur le flanc Est montrent une hausse très nette du soulèvement de la zone depuis le 10 janvier 2025 , comme on peut le voir dans l’encadré en pointillé rouge. (Source : PHIVOLCS)

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Ground deformation monitoring instruments on Kanlaon have recorded sharp inflation in the volcano’s eastern flank since January 10th, 2025. The measurements revealed a sudden tilt increase and indicated pressurization within the upper magma conduit at an elevation of 1 056 m. The observation aligns with similar patterns observed before the eruption on December 9th, 2024. According to PHIVOLCS, the ground movements reflect activity within the volcanic system while pointing to an active shallow magma conduit.

SO2 measurements on January 10th averaged 5 763 tonnes/day, close to average emissions since the June 3rd, 2024 eruption, but a significant drop to 2 029 tonnes/day was recorded on January 9th.  PHIVOLCS noted that similar emissions preceded past eruptions including the December 2024 event.

The Institute reminds the public that public that Alert Level 3 is raised over Kanlaon Volcano. “There is presently an increased chance for sudden explosive eruptions to occur and endanger communities at risk with life-threatening volcanic hazards.” The public is urged to stay clear of the 6 km radius danger zone around the volcano.

Et si une super éruption se produisait aujourd’hui ? // What if a super eruption occurred today ?

Dans la conclusion de ma conférence « Volcans et risques volcaniques », j’explique que ce que je crains le plus aujourd’hui, c’est l’éruption d’un super volcan, autrement dit une éruption qui produirait plus de 1 000 kilomètres cubes de matériaux. Il existe des exemples de telles éruptions dans le passé : Long Valley et Yellowstone aux États-Unis, Taupo en Nouvelle-Zélande ou Toba en Indonésie. Sans aller aussi loin dans le volume de matériaux émis, une éruption comme celle du Tambora en 1815 serait une catastrophe pour notre société moderne.

Image satellite de la région du Toba (Source: NASA)

L’éruption du Tambora en avril 1815 est la plus puissante observée dans l’histoire moderne. Elle a atteint le niveau 7 sur l’indice d’explosivité volcanique (VEI). Les panaches éruptifs ont atteint une altitude de plus de 40 kilomètres. L’éruption a expulsé 100 kilomètres cubes de cendres, de ponces et d’aérosols ainsi que 60 mégatonnes de soufre. Avec les aérosols de SO2 dans l’atmosphère, moins de lumière solaire a atteint la surface de la Terre, et l’année 1816 a été appelée « l’année sans été » car la température moyenne de la planète a diminué de 0,53 °C. L’éruption initiale a tué 10 000 habitants. Les décès régionaux dus à la famine et aux maladies ont totalisé 80 000 personnes. La production agricole a été réduite et la famine a frappé le monde. Une pandémie de choléra a balayé le monde, faisant d’innombrables victimes.

Timbre indonésien commémorant les 200 ans de l’éruption de 1815.

Des siècles plus tard, la menace d’une éruption similaire reste présente. Les scientifiques affirment qu’une éruption majeure est inévitable, la seule question est de savoir quand elle se produira.
Selon un climatologue de l’Université de Genève, les preuves géologiques indiquent une probabilité de un sur six qu’une éruption volcanique dévastatrice se produise au cours de ce siècle. Cette fois, cependant, les conséquences seraient bien plus graves qu’en 1815. Le monde est désormais beaucoup plus peuplé et aux prises avec une crise climatique qui s’aggrave. Le climatologue a déclaré que l’humanité ne dispose actuellement d’aucun plan spécifique pour faire face à un événement aussi catastrophique.
Les éruptions volcaniques libèrent un mélange de matériaux et de gaz, notamment du dioxyde de carbone (CO2), qui réchauffe la planète. Cependant, la quantité de dioxyde de carbone émise par les volcans est nettement inférieure à celle produite par les activités humaines telles que la combustion de combustibles fossiles. Si le dioxyde de carbone est une préoccupation, les scientifiques se concentrent davantage sur l’impact d’un autre gaz volcanique : le dioxyde de soufre (SO2). Une puissante éruption volcanique peut éjecter du dioxyde de soufre de la basse atmosphère (la troposphère) vers la haute atmosphère (la stratosphère). Dans la stratosphère, le SO2 se transforme en minuscules particules d’aérosol qui renvoient la lumière du soleil dans l’espace, ce qui refroidit la Terre. Ces particules peuvent persister dans l’atmosphère pendant plusieurs années, comme on l’a vu à l’occasion de l’éruption du Pinatubo en 1991.
À l’heure actuelle, une éruption volcanique majeure présenterait des risques importants à court et à long terme. Environ 800 millions de personnes vivent à proximité de volcans actifs et sont confrontées à des conséquences potentiellement dévastatrices, y compris la destruction de villes entières. Par exemple, les Champs Phlégréens près de Naples, en Italie, pourraient constituer une menace grave pour le million d’habitants qui vivent autour du site volcanique.
Même une légère baisse de la température globale d’un degré Celsius peut avoir de graves conséquences régionales. Parmi les impacts, il y aurait des perturbations dans l’agriculture, une augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes et des perturbations sociétales à grande échelle. On imagine facilement l’impact qu’aurait une éruption du Yellowstone sur les Grandes Plaines des États Unis, le grenier à blé de ce pays.
Une éruption majeure, similaire à celle du Tambora, pourrait entraîner des pertes économiques de plus de 3,6 billions de dollars au cours de la première année de l’éruption. Contrairement à ce que pensent certains scientifiques, l’effet de refroidissement temporaire d’une éruption volcanique n’atténuerait pas les impacts permanents du réchauffement climatique. La planète finirait par revenir à sa tendance de réchauffement d’avant l’éruption.
Le site de la prochaine éruption majeure reste un mystère ; elle est susceptible de se produire n’importe où sur Terre. Les zones particulièrement exposées comprennent les régions volcaniques actives comme l’Indonésie et le Parc national de Yellowstone aux États-Unis.

Une chose est sûre: l’homme n’est pas en mesure d’empêcher ces méga éruptions. Certes, grâce aux progrès de la technologie, nous sommes mieux armés pour prévoir le déclenchement d’un tel événement. Une nouvelle éruption de la Montagne Pelée (Martinique) sera forcément moins meurtrière, mais la Montagne Pelée n’arrive pas à la cheville du Yellowstone en matière de puissance volcanique.

Prévoir une éruption ne signifie pas être capable d’y faire face. La surveillance de l’activité volcanique est essentielle, mais il faut voir plus loin. Les scientifiques nous expliquent qu’il faudrait planifier une telle catastrophe, mettre en place des plans d’évacuation des populations, ainsi que des protocoles de crise pour garantir un approvisionnement en nourriture et en eau potable. De telles mesures devraient être envisagées à l’échelle mondiale, en coordonnant les efforts entre les États. Quand on voit l’inefficacité des COP pour lutter contre le réchauffement climatique, la partie est loin d’être gagnée en matière de gestion d’une éruption cataclysmale.

Source : Interesting Engineering via Yahoo News.

Yellowstone site de la prochaine super éruption? (Photo: C. Grandpey)

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In the conclusion of my conference « Volcanoes and volcanic hazards », I explain that what I fear most today is the eruption of a supervolcano. This means an eruption that produced more than 1,000cubic kilometers of materials. We have examples of such eruptions in the past : Long Valley and Yellowstone in the United States, Taupo in New Zealand, or Toba in Indonesia. Without going that far, an eruption like Tambora in 1815 would be a disaster for our modern society.

The Tambora eruption in April of 1815 is the largest observed eruption in recorded history. It reached level 7 on the volcanic explosivity index (VEI). Plumes from the eruption eached an altitude of more than 40 kilometers. The eruption expelled 100 cubic kilometers of ash, pumice, and aerosols into the air along with 60 megatons of sulfur. With the SO2 aerosols in the atmosphere,less sunlight reached Earth’s surface, and the year 1816 was called the “year without a summer” because the average global temperature was reduced by 0.53° C. The initial eruption killed 10,000 locals. Regional deaths due to starvation and disease totaled 80,000 people. In agriculture, crop production failed, and famine gripped the world. A cholera pandemic swept across the globe, claiming countless lives.

Centuries later, the threat of another similar eruption looms. Scientists assert that a massive eruption is inevitable, the question is solely when it will occur.

According to a climate expert at the University of Geneva, geological evidence indicates a 1-in-6 probability of a devastating volcanic eruption occurring within this century. This time, however, the consequences would be far more dire than in 1815. The world is now significantly more populated and grappling with the escalating climate crisis. The climatologist stated that humanity currently lacks any specific plan to address such a catastrophic event.

Volcanic eruptions release a mixture of materials, including planet-warming carbon dioxide (CO2). However, the amount of carbon dioxide emitted by volcanoes is significantly less than that produced by human activities such as burning fossil fuels. While carbon dioxide is a concern, scientists are more focused on the impact of another volcanic gas: sulfur dioxide (SO2). A powerful volcanic eruption can eject sulfur dioxide from the lower atmosphere (the troposphere) into the upper atmosphere (the stratosphere). Up in the stratosphere, SO2 turns into tiny aerosol particles that bounce sunlight back out into space, which makes the Earth cooler. These particles can persist in the atmosphere for several years.

In today’s time, a massive volcanic eruption would pose significant immediate and long-term risks. Roughly 800 million people reside within proximity to active volcanoes, facing the potential for devastating consequences, including the destruction of entire cities. For instance, the Phlegraean Fields near Naples, Italy, show signs of activity and could pose a severe threat to the one million inhabitants around the volcanic site.

Even a minor global temperature drop of 1 degree Celsius can have severe regional consequences. These impacts could include disruptions to agriculture, increased extreme weather events, and widespread societal disruption

A major eruption, similar to Tambora, could result in economic losses of over $3.6 trillion in the first year of the eruption. Contrary to what some scientists think, the temporary cooling effect of a volcanic eruption would not mitigate the ongoing impacts of global warming. The planet would eventually return to its pre-eruption warming trend.

The location of the next massive eruption remains uncertain, with the potential for it to occur anywhere on Earth. Areas of particular concern include volcanically active regions like Indonesia and Yellowstone National Park in the US.

One thing is certain: we are not able to prevent these mega eruptions. Of course, thanks to advances in technology, we are better equipped to predict the triggering of such an event. A new eruption of Mount Pelée (Martinique) will necessarily be less deadly, but Mount Pelée does not come close to Yellowstone in terms of volcanic power.

Predicting an eruption does not mean being able to deal with it. Monitoring volcanic activity is essential, but we should look further ahead. Scientists tell us that we should plan for such a disaster, put in place population evacuation plans, as well as crisis protocols to guarantee a supply of food and drinking water. Such measures should be considered on a global scale, by coordinating efforts between States. When we see the ineffectiveness of the COPs in combating global warming, the game is far from won in terms of managing a cataclysmal eruption.

Source : Interesting Engineering via Yahoo News.