Concentrations de CO2 toujours en hausse // CO2 concentrations still rising

Les concentrations de dioxyde de carbone ont encore augmenté en 2022. Les mesures effectuées par l’observatoire atmosphérique de la NOAA sur le Mauna Loa à Hawaii ont culminé pour 2022 à 420,99 parties par million (ppm) en mai, soit une augmentation de 1,8 ppm par rapport à 2021. C’est une concentration qui n’a pas été observée depuis des millions d’années. . Les scientifiques de la Scripps Institution of Oceanography, qui effectue des mesures indépendantes, arrivent à une moyenne mensuelle similaire avec 420,78 ppm.
Les concentrations de dioxyde de carbone sont aujourd’hui comparables à l’optimum climatique du Pliocène, il y a entre 4,1 et 4,5 millions d’années. Elles étaient alors proches ou supérieures à 400 parties par million. À cette époque, le niveau de la mer était entre 5 et 25 mètres plus haut qu’aujourd’hui, ce qui serait suffisant haut pour noyer bon nombre des plus grandes villes de la planète monde. Les températures étaient alors en moyenne de 7 degrés plus élevées qu’à l’époque préindustrielle, et des études indiquent que de grandes forêts occupaient la toundra arctique.
Le 30 décembre 2022, les concentrations de CO2 ont atteint 419,10 ppm contre 417,11 ppm ce même jour en 2021. La banquise, les glaciers…et les stations de ski ont bien du souci à se faire !
Source : NOAA.

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Carbon dioxide concentrations have still increased in 2022. The readings at NOAA’s Mauna Loa Atmospheric Observatory peaked for 2022 at 420.99 parts per million in May, an increase of 1.8 parts per million over 2021, pushing the atmosphere further into territory not seen for millions of years. Scientists at Scripps Institution of Oceanography, which maintains an independent record, calculated a similar monthly average of 420.78 parts per million.

Carbon dioxide levels are now comparable to the Pliocene Climatic Optimum, between 4.1 and 4.5 million years ago, when they were close to, or above 400 parts per million. During that time, sea levels were between 5 and 25 meters higher than today, high enough to drown many of the world’s largest modern cities. Temperatures then averaged 7 degrees higher than in pre-industrial times, and studies indicate that large forests occupied today’s Arctic tundra.

On December 30th, 2022, CO2 concentrations reached 419.10 ppm versus 417,11 ppm on that same day in 2021. Sea ice, glaciers…and ski resorts have a lot to worry about!

Source : NOAA.

Courbe de Keeling le 31 décembre 2022 et évolution sur un an

Les volcans et l’atmosphère infernale de Vénus // Volcanoes and Venus’ hellish atmosphere

Selon une étude publiée dans le Planetary Science Journal au début de l’année 2022, le volcanisme à grande échelle qui a recouvert de lave 80% de la surface de Vénus a probablement été le facteur décisif qui a fait passer la planète d’un monde humide et doux à une atmosphère sulfurique irrespirable.
La température de surface sur Vénus est d’environ 464 degrés Celsius, et il y a une pression de 90 atmosphères sous les nuages de dioxyde de carbone où se mêle l’acide sulfurique. Souvent considérée comme la « jumelle maléfique » de la Terre, Vénus est victime d’un effet de serre incontrôlable, probablement amplifié par la proximité de la planète avec le Soleil, ce qui signifie qu’elle reçoit plus de chaleur.
Cependant, il y a de plus en plus de preuves que Vénus a probablement été autrefois – et plus récemment qu’on le pense – un monde tempéré assez semblable à celui que nous connaissons sur Terre. Ce sont les scientifiques du Goddard Space Flight Center de la NASA dans le Maryland qui ont développé cette nouvelle approche de Vénus. Dans leur dernier article, ils affirment que c’est probablement le volcanisme de Vénus qui a chamboulé l’atmosphère de la planète en y envoyant de grandes quantités de dioxyde de carbone.
Dans les années 1990, le vaisseau spatial Magellan de la NASA a cartographié la surface de Vénus, invisible autrement car elle est obscurcie par l’atmosphère dense de la planète. La mission a découvert qu’une grande partie de la surface était recouverte de basalte d’origine volcanique. C’est le résultat de dizaines de milliers, voire de centaines de milliers d’années d’un volcanisme intense qui s’est produit à un moment donné au cours du dernier milliard d’années. En particulier, plusieurs de ces éruptions sont survenues en l’espace d’un million d’années, et chacune a recouvert de lave des centaines de milliers de kilomètres carrés. Ces éruptions ont probablement envahi l’atmosphère de Vénus d’une telle quantité de dioxyde de carbone qu’elle n’a pas pu l’absorber. Les océans existants se sont évaporés, ce qui a ajouté de l’humidité à l’atmosphère, et comme la vapeur d’eau est aussi un gaz à effet de serre, cela a accéléré l’effet de serre existant. Au fil du temps, l’eau s’est perdue dans l’espace, mais le dioxyde de carbone est resté et a donné naissance au monde inhospitalier qui existe aujourd’hui.
La fréquence à laquelle des événements volcaniques de grande ampleur se sont produits sur Terre, avec la formation de grandes provinces ignées, signifie que plusieurs de ces événements ont pu se produire sur Vénus en l’espace d’un million d’années. La Terre elle-même a connu des événements similaires, avec des « super-éruptions » qui ont entraîné des événements d’extinction de masse au cours des derniers 500 millions d’années. Par exemple, l’extinction massive de l’ère du Dévonien supérieur il y a 370 millions d’années a été attribuée par certains au super-volcanisme dans ce qui est aujourd’hui la Russie et la Sibérie, en même temps qu’à une autre éruption majeure en Australie. L’extinction massive du Trias-Jurassique est largement imputée à la formation de la plus grande des provinces ignées sur Terre, la Province Magmatique de l’Atlantique Central, il y a 200 millions d’années. Même la mort des dinosaures il y a 65 millions d’années peut avoir été causée à la fois par un astéroïde et par une super éruption dans les Trapps du Deccan en Inde.
Pour des raisons encore inconnues, des événements volcaniques semblables sur Vénus ont été beaucoup plus répandus et ont provoqué un effet de serre qui a transformé la planète. Dans le même temps sur Terre, le cycle carbone-silicate qui joue le rôle de thermostat naturel de la planète, avec échange du dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre entre le manteau et l’atmosphère pendant des millions d’années, a pu empêcher la Terre de devenir comme Vénus.
Deux futures missions de la NASA tenteront de répondre à certaines questions : la mission DAVINCI visant à étudier les gaz sur Vénus, sera suivie de VERITAS – Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography and Spectroscopy – au début des années 2030. La mission EnVision de l’Agence Spatiale Européenne devrait débuter dans les années 2030, tandis que la Chine a proposé une possible mission VOICE qui atteindrait Vénus en 2027 pour étudier l’atmosphère et la géologie de la planète. L’un des principaux objectifs de DAVINCI est d’étudier l’histoire de l’eau sur Vénus ainsi que le moment où elle a pu disparaître. Cela fournira un aperçu de la façon dont le climat de Vénus a changé au fil du temps.
Source : Space.com.

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According to a study published in the Planetary Science Journal early in 2022, massive global volcanism that covered 80% of Venus’ surface in lava may have been the deciding factor that transformed Venus from a wet and mild world into the suffocating, sulfuric planet that it is today.

The surface temperature on Venus is about 464 degrees Celsius, and there is a pressure of 90 atmospheres underneath the dense clouds of carbon dioxide laced with sulfuric acid. Often decried as Earth’s « evil twin, » Venus is a victim of a runaway greenhouse effect, probably amplified by Venus’ proximity with the Sun, which means it is receiving more heat.

However, there is growing evidence that Venus could have once been a temperate world somewhat similar to Earth, perhaps more recently than expected.

Scientists at NASA’s Goddard Space Flight Center in Maryland, have developed this new vision of Venus. In their latest paper, they argue that Venus’ volcanism could have ultimately been what pushed the planet over the edge by sending vast amounts of carbon dioxide billowing into Venus’ atmosphere.

In the 1990s, NASA’s Magellan spacecraft mapped the surface of Venus, which is otherwise obscured by the planet’s dense atmosphere, and found that much of the surface was covered in volcanic basalt rock. This is the result of tens of thousands, if not hundreds of thousands of years’ worth of massive volcanism that occurred at some point in the past billion years. In particular, several of these events coming in the space of a million years, and each covering hundreds of thousands of square kilometers in lava, could have endowed Venus’ atmosphere with so much carbon dioxide that the climate was unable to cope. Existing oceans boiled away, adding moisture to the atmosphere, and because water vapour is also a greenhouse gas, it accelerated the greenhouse effect. Over time, the water was lost to space, but the carbon dioxide, and the inhospitable world, remained.

The frequency with which massive volcanic events forming large igneous provinces have occurred on Earth implies that it is likely that several such events could have occurred on Venus within a million years. Earth itself has had some similar events, with « super-volcanoes » which have been connected to numerous mass-extinction events over the past half-a-billion years. For example, the Late Devonian era mass extinction 370 million years ago has been attributed by some to super-volcanism in what is now Russia and Siberia, as well as to a separate super-volcanic eruption in Australia. The Triassic–Jurassic mass extinction is widely blamed on the formation of the biggest of Earth’s large igneous provinces, the Central Atlantic Magmatic Province, 200 million years ago. Even the death of the dinosaurs 65 million years ago may have been caused both by an asteroid strike and super-volcanism in the Deccan Traps in India.

For unknown reasons, similar volcanic events on Venus were much more widespread and instigated a runaway greenhouse effect that transformed the planet. Meanwhile on Earth, the carbon-silicate cycle that acts as the planet’s natural thermostat, exchanging carbon dioxide and other greenhouse gases between the mantle and the atmosphere over millions of years, was able to prevent Earth from following the same path as Venus.

Two future NASA missions will endeavour to answer some of these questions. the DAVINCI mission aimed at studying gases on Venus, will be followed by VERITAS – Venus Emissivity, Radio Science, InSAR, Topography and Spectroscopy – in the early 2030s. The European Space Agency’s EnVision mission also targets launch sometime in the 2030s, while China has proposed a possible mission called VOICE that would reach Venus in 2027 to study the planet’s atmosphere and geology. A primary goal of DAVINCI is to narrow down the history of water on Venus and when it may have disappeared, providing more insight into how Venus’ climate has changed over time.

Source: Space.com.

Image composite de Vénus réalisée à partir des données fournies par les sondes Magellan et Pioneer Venus Orbiter (Source: NASA)

Reconstitution en trois dimensions du Maat Mons, l’un des principaux volcans sur Vénus avec ses quelque 8 km de hauteur (Source: NASA)

La COP27 fera-t-elle chuter le niveau de CO2 sur la planète? // Will COP27 help reduce CO2 on the planet?

Alors que la COP27 bat son plein en Égypte, on apprend que les émissions de CO2 produites par la consommation d’énergies fossiles vont atteindre un nouveau niveau record en 2022. Selon les scientifiques du Global Carbon Project. les émissions de CO2 d’origine fossile « devraient augmenter de 1% par rapport à 2021, pour atteindre 36,6 milliards de tonnes, soit un peu plus que les niveaux de 2019 avant la COVID-19 ». Cette hausse est portée principalement par l’utilisation du pétrole (+2,2%) avec la reprise du trafic aérien, et du charbon (+1%).

L’équipe du Global Carbon Project calcule chaque année les émissions de CO2, ainsi que le « budget carbone » restant, autrement dit la limite supérieure de dioxyde de carbone émis permettant de rester sous une température mondiale donnée. Cette température est en effet liée à la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Or, cette concentration a augmenté de 51% depuis le début de l’ère industrielle. Au rythme actuel de « dépense » du budget carbone, il ne reste qu’une chance sur deux d’atteindre en 2030 l’objectif de contenir le réchauffement à 1,5°C tel qu’il a été défini par la COP21 de Paris. Selon les chercheurs, il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre baissent de 45% d’ici 2030 pour avoir une chance de parvenir à cet objectif. A 30 ans, il y a une chance sur deux de tenir l’objectif moins ambitieux de +2°C, et à 18 ans pour +1,7°C. Or, avec près de +1,2°C de réchauffement déjà enregistré, les catastrophes climatiques se multiplient à travers le monde : canicules, sécheresses, inondations ou méga-feux…

Il faut toutefois noter que l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre issues des énergies fossiles est en baisse. Elle est passée d’environ 3% par an dans les années 2000 à 0,5% par an sur la dernière décennie.

Parmi les plus grands pollueurs mondiaux, c’est en Inde que le rebond des émissions fossiles sera le plus fort en 2022. On enregistre une augmentation de 6% en raison principalement de la consommation de charbon accompagnant la forte reprise économique.

Les Etats-Unis enregistrent une hausse de +1,5%.

La Chine, qui devrait finir à -0,9%, a connu une forte baisse en début d’année avec les confinements liés à la politique zéro-Covid et la crise du bâtiment.

L’Union européenne, plongée dans la crise énergétique par l’invasion de l’Ukraine, devrait enregistrer -0,8%, les émissions liées au gaz s’effondrant de 10% et celles liées au charbon bondissant de 6,7%, contre +0,9% pour le pétrole.

Source: médias français.

Comme on vient de l’expliquer, les émissions de CO2 produites par la consommation d’énergies fossiles vont atteindre en 2022 un nouveau niveau record, Ce qui est encore plus inquiétant que les émissions de CO2, ce sont les concentrations de ce gaz dans l’atmosphère. Elles apparaissent sur la Courbe de Keeling, tracée d’après les mesures effectuées sur le Mauna Loa, un volcan qui culmine à 4200 m d’altitude à Hawaii.

En ce moment, les concentrations de CO2 atteignent elles aussi un niveau très élevé : 416,22 ppm le 9 novembre 2022. Il y a un an, elles atteignaient déjà 414,8 ppm à la même époque.

Si les émissions de CO2 ont chuté pendant la pandémie de COVID – ce que les médias n’ont pas manqué de nous signaler – les concentrations de ce gaz n’ont absolument pas fléchi. Cela montre que, même si les émissions devaient chuter brusquement, comme par un coup de baguette magique, il faudrait attendre plusieurs décennies avant que l’atmosphère commence à se purifier.

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While COP27 is going on in Egypt, we are told that CO2 emissions produced by the consumption of fossil fuels will reach a new record level in 2022. According to scientists from the Global Carbon Project. fossil-based CO2 emissions are « expected to increase by 1% from 2021, to 36.6 billion tonnes, slightly above 2019 levels before COVID-19 ». This increase is mainly driven by the use of oil (+2.2%) with the resumption of air traffic, and coal (+1%).
The Global Carbon Project team calculates CO2 emissions each year, as well as the remaining « carbon budget », in other words the upper limit of carbon dioxide emitted to remain below a given global temperature. This temperature is in fact linked to the concentration of CO2 in the atmosphere. However, this concentration has increased by 51% since the beginning of the industrial era. At the current rate of « spending » of the carbon budget, there is only a one in two chance of reaching the 2030 objective of limiting global warming to 1.5°C as defined by COP21 in Paris. . According to the researchers, greenhouse gas emissions would have to fall by 45% by 2030 to have a chance of achieving this objective. At 30%, there is a one in two chance of meeting the less ambitious target of +2°C, and at 18% for +1.7°C. However, with nearly +1.2°C of warming already recorded, climatic disasters are multiplying around the world: heat waves, droughts, floods or mega-fires…
However, it should be noted that the increase in greenhouse gas emissions from fossil fuels is decreasing. It went from about 3% per year in the 2000s to 0.5% per year over the last decade.
Among the world’s biggest polluters, the rebound in fossil emissions will be strongest in India in 2022. There is a 6% increase, mainly due to coal consumption accompanying the strong economic recovery.
The United States recorded an increase of +1.5%.
China, which is expected to end at -0.9%, experienced a sharp drop at the start of the year with the confinements linked to the zero-Covid policy and the construction crisis.
The European Union, plunged into energy crisis by the invasion of Ukraine, is expected to register -0.8%, with gas-related emissions collapsing by 10% and coal-related emissions jumping by 6.7%, against +0.9% for oil.
Source: French news media.

As just explained, CO2 emissions produced by the consumption of fossil fuels will reach a new record level in 2022. What is even more worrying than CO2 emissions are the concentrations of this gas in the atmosphere. They appear on the Keeling Curve, drawn according to measurements made on Mauna Loa, a volcano which culminates at 4200 m above sea level in Hawaii.
At the moment, CO2 concentrations are reaching a very high level: 416.22 ppm on November 9th, 2022. A year ago, they already reached 414.8 ppm at the same time.
While CO2 emissions have fallen during the COVID pandemic – something the media has been telling us about – concentrations of this gas have not dropped at all. This shows that, even if emissions were to fall suddenly, as if by the wave of a magic wand, it would be several decades before the atmosphere began to clear up.

Concentrations de CO2 le 9 novembre 2022 au sommet du Mauna Loa (Source: Scripps Institution)

Concentrations record de méthane dans l’atmosphère // Record methane concentrations in the atmosphere

Quand on parle de gaz à effet de serre on pense avant tout au dioxyde de carbone (CO2), le gaz carbonique dont les concentrations sont en hausse constante dans l’atmosphère. Je diffuse régulièrement les relevés effectués en haut du Mauna Loa à Hawaii ainsi que la Courbe de Keeling qui les accompagne.

A côté du dioxyde de carbone, le méthane (CH4) contribue largement au réchauffement climatique. La National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) vient d’indiquer que la concentration atmosphérique de méthane a atteint un nouveau record et que l’augmentation de ce gaz dans l’atmosphère a été de 17 ppb (parties par milliard), soit la plus forte hausse annuelle enregistrée depuis le début des mesures en 1983. En 2020, l’augmentation était de 15 ppb, et constituait déjà un record.

On peut lire sur l’excellent site web global-climat que le méthane est généré par la production, le transport et l’utilisation de combustibles fossiles, mais aussi par la décomposition des matières organiques dans les zones humides et comme sous-produit de la digestion des ruminants dans l’agriculture. Sans oublier les quantités phénoménales liées au dégel du pergélisol arctique. L’une des principales sources d’émissions de méthane d’origine humaine est l’industrie pétrolière et gazière.

La durée de vie du méthane dans l’atmosphère est beaucoup plus courte que celle du dioxyde de carbone – une dizaine d’années pour le CH4 contre une centaine pour le CO2 – mais le méthane est environ 25 fois plus puissant que le dioxyde de carbone pour piéger la chaleur dans l’atmosphère. Ainsi, sur une échelle de 20 ans, l’effet de réchauffement du CH4 est environ 80 fois fois supérieur à celui du CO2.

Lors de la COP26 à Glasgow en 2021, les participants se sont mis d’accord sur une promesse de réduction des émissions de méthane de 30 % d’ici à 2030. Promesse oui, mais non contraignante!

On estime qu’environ 30 % du méthane provient de la production de combustibles fossiles. La réduction des émissions de méthane pourrait contribuer à réduire plus rapidement le réchauffement climatique qu’une stratégie basée uniquement sur le dioxyde de carbone.

Pendant ce temps, les niveaux de dioxyde de carbone ont continué à augmenter à des taux historiquement élevés. Selon la NOAA, la moyenne mondiale de la concentration de dioxyde de carbone en surface en 2021 était de 414,7 ppm, soit une augmentation de 2,66 ppm par rapport à la moyenne de 2020. Si l’on combine les émissions de CO2 à celles du méthane (CH4) et du protoxyde d’azote (NO2), on se rend vite compte que les émissions globales de gaz à effet de serre provenant de l’énergie ont atteint un niveau record en 2021.

Les sources biologiques de méthane – telles que les zones humides – sont un facteur important d’augmentation du méthane depuis 2006. A cela s’ajoute l’accélération du dégel du pergélisol qui continue à accroître l’étendue de ces zones humides. Cette situation est préoccupante car elle pourrait signaler une boucle de rétroaction causée par une augmentation des pluies sur les zones humides tropicales, qui à son tour génère encore plus de méthane, un cycle qui échapperait largement au contrôle de l’homme.

En outre, les émissions globales de méthane du secteur de l’énergie sont massivement sous-déclarées. L’Agence Internationale de l’Energie estimait en février 2022 qu’elles sont supérieures d’environ 70 % à la quantité officiellement déclarée par les gouvernements nationaux.

L’Engagement mondial en matière de méthane, lancé en novembre par plus de 110 pays lors de la conférence COP26 à Glasgow, a marqué un important pas en avant. Il y a tout de même un bémol : sur les cinq pays ayant les émissions de méthane les plus importantes de leurs secteurs énergétiques – la Chine, la Russie, les États-Unis, l’Iran et l’Inde – seuls les États-Unis font partie de l’Engagement.

Source : global-climat.

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When we talk about greenhouse gases, we think above all of carbon dioxide (CO2) whose concentrations are constantly rising in the atmosphere. I regularly release the readings taken on Mauna Loa in Hawaii as well as the Keeling Curve that accompanies them.
Alongside carbon dioxide, methane (CH4) contributes significantly to global warming. The National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) has just indicated that the atmospheric concentration of methane has reached a new record and that the increase in this gas in the atmosphere has been 17 ppb (parts per billion), the most significant annual increase recorded since the beginning of the measurements in 1983. In 2020, the increase was 15 ppb, and was already a record.
We can read on the excellent global-climat website that methane is generated by the production, transport and use of fossil fuels, but also by the decomposition of organic matter in wetlands and is a by-product of digestion of ruminants in agriculture. Not to mention the huge quantities linked to the thawing of the Arctic permafrost. One of the main sources of man-made methane emissions is the oil and gas industry.
The lifetime of methane in the atmosphere is much shorter than that of carbon dioxide – about ten years for CH4 compared to a hundred for CO2 – but methane is about 25 times more potent than carbon dioxide to trap heat in the atmosphere. Thus, on a 20-year scale, the warming effect of CH4 is about 80 times greater than that of CO2.
At COP26 in Glasgow in 2021, participants agreed on a promise to reduce methane emissions by 30% by 2030. A promise OK, but not binding!
It is estimated that around 30% of methane comes from the production of fossil fuels. Reducing methane emissions could help reduce global warming faster than a strategy based on carbon dioxide alone.
Meanwhile, carbon dioxide levels have continued to rise at historically high rates. According to NOAA, the global average surface carbon dioxide concentration in 2021 was 414.7 ppm, an increase of 2.66 ppm from the 2020 average. If we combine CO2 emissions to those of methane (CH4) and nitrous oxide (NO2), we quickly realize that global greenhouse gas emissions from energy have reached a record level in 2021.
Biological sources of methane – such as wetlands – have been a major contributor to the increase in methane since 2006. Added to this is the acceleration of permafrost thawing which continues to increase the extent of these wetlands. This situation is concerning because it could signal a feedback loop caused by increased rainfall over tropical wetlands, which in turn generates even more methane, a cycle that is largely beyond human control.
In addition, overall methane emissions from the energy sector are massively underreported. The International Energy Agency estimated in February 2022 that they are about 70% higher than the amount officially declared by national governments.
The Global Methane Commitment, launched in November by more than 110 countries at the COP26 conference in Glasgow, marked an important step forward. There is still a downside: of the five countries with the highest methane emissions from their energy sectors – China, Russia, the United States, Iran and India – only the United States are part of the Commitment.
Source: global-climat.

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Evolution des concentrations de CH4 et de CO2 dans l’atmosphère : des courbes qui font froid dans le dos!