La fonte des glaciers déclenche-t-elle des éruptions volcaniques ? // Does glacier melting trigger volcanic eruptions ?

Voici une nouvelle qui tend à devenir à la mode dans le monde scientifique. Avec la fonte des glaciers, les volcans jusqu’alors cachés sous une épaisse couche de glace pourraient devenir plus actifs à l’avenir.

Dans une nouvelle étude présentée à la conférence internationale de géochimie Goldschmidt début juillet 2025, des chercheurs de l’Université du Wisconsin-Madison ont analysé six volcans du sud du Chili afin d’étudier l’influence du recul des calottes glaciaires qui les recouvrent sur leur comportement éruptif passé.
Grâce à de nouvelles méthodes de datation à l’argon et d’analyse des cristaux de glace, ils ont découvert qu’au plus fort de la dernière période glaciaire, il y a environ 20 000 ans, une épaisse couche de glace avait entraîné une diminution de l’activité volcanique, ce qui avait permis à un immense réservoir de magma de s’accumuler à 9 à 14 kilomètres de profondeur.
Par la suite, la fin de la période glaciaire a entraîné un recul rapide des calottes glaciaires. La perte soudaine de poids de la glace a permis aux gaz contenus dans le magma de se dilater, ouvrant la voie à des éruptions explosives provenant de volcans nouvellement formés.

Aujourd’hui, les scientifiques expliquent qu’un scénario similaire pourrait se produire en raison du réchauffement climatique. Selon l’auteur principal de l’étude, « les glaciers ont tendance à réduire l’activité éruptive des volcans situés en dessous d’eux. Toutefois, à mesure qu’ils reculent sous l’effet du changement climatique, nos résultats montrent que ces volcans entrent en éruption plus fréquemment et de manière plus explosive.»
Des scientifiques ont précédemment constaté que la fonte des glaciers pouvait accroître l’activité volcanique en observant ce phénomène en Islande, mais d’autres régions du monde pourraient également être menacées. L’auteur principal de l’étude a également déclaré : « Notre étude montre que ce phénomène ne se limite pas à l’Islande, où une augmentation du volcanisme a été observée, mais pourrait également se produire en Antarctique.

La condition essentielle pour une intensification de l’explosivité est la présence initiale d’une couche glaciaire très épaisse recouvrant une chambre magmatique. Le point de déclenchement se situe lorsque les glaciers commencent à reculer, libérant ainsi la pression, ce qui se produit actuellement dans des régions comme l’Antarctique. D’autres régions continentales, comme certaines parties de l’Amérique du Nord, de la Nouvelle-Zélande et de la Russie, méritent désormais une attention scientifique plus soutenue. »
Si les volcans sous-glaciaires devaient entrer en éruption plus fréquemment, l’étude prévient que sur le long terme, leurs éruptions pourraient favoriser le réchauffement climatique en raison de l’accumulation de gaz à effet de serre. On aurait alors affaire à une boucle de rétroaction positive dans laquelle la fonte des glaciers déclencherait des éruptions ; celles-ci pourraient à leur tour contribuer à un réchauffement de l’atmosphère et une accélération de leur fonte.»
Source : Yahoo News.

Schéma illustrant le rebond isostatique suite à la fonte des calottes glaciaires

Au cours de ma conférence « Glaciers en péril », j’explique que nous n’avons pas suffisamment de recul pour affirmer que la fonte des glaciers pourrait favoriser des éruptions plus fréquentes des volcans qui se trouvent sous eux. L’accélération du réchauffement climatique a commencé dans les années 1970 et, depuis cette période, aucune éruption en Islande ne peut être directement liée à une fonte des glaciers causée par la hausse des températures. Par exemple, le Katla, un volcan situé sous le Myrdalsjökull, est entré en éruption pour la dernière fois en 1918 et n’a montré aucun véritable signe de réveil depuis cette date. Certains volcanologues disent que « le volcan est en retard » dans son processus éruptif. L’éruption de l’Eyjafjallajökull en 2010 n’a jamais été clairement liée au réchauffement climatique. Aux États-Unis, les glaciers fondent sur le mont Rainier et aucune éruption n’a été observée au cours des dernières décennies.

 

Le Katla (Islande) et le mont Rainier (États Unis n’ont pas (encore) réagi à la fonte des glaciers qui les recouvrent (Photos : C. Grandpey)

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Here is a piece of news that tends to become trendy in the world of science. With the melting of glaciers, the volcanoes that up to now were hidden beneath a thick layer of ice might become more active in the furure.

In a new study presented at the Goldschmidt international geochemistry conference in early July 2025, researchers from the University of Wisconsin-Madison analyzed six volcanoes in southern Chile to study how retreating ice sheets may have influenced past volcanic behaviour.

Using advanced argon dating and crystal analysis methods, they found that around the peak of the last ice age, around 20,000 years ago, a thick ice cover subdued volcanic activity, allowing a huge reservoir of magma to accumulate 9 to 14 kilometers below the surface.

However, the end of the ice age led the ice sheets to retreat rapidly. The sudden loss of ice weight allowed gases in the magma to expand, setting the stage for explosive eruptions from newly formed volcanoes.

Today, scientists are warning that a similar scenario could unfold because of global warming. According to the lead author of the study, « glaciers tend to suppress the volume of eruptions from the volcanoes beneath them. But as they retreat due to climate change, our findings suggest these volcanoes go on to erupt more frequently and more explosively. »

Scientists previously found that melting glaciers could increase volcanic activity by observing the phenomenon in Iceland. However, other places in the world could also be at risk. The lead author of the study also declared : »Our study suggests this phenomenon isn’t limited to Iceland, where increased volcanicity has been observed, but could also occur in Antarctica. The key requirement for increased explosivity is initially having a very thick glacial coverage over a magma chamber, and the trigger point is when these glaciers start to retreat, releasing pressure, which is currently happening in places like Antarctica. Other continental regions, like parts of North America, New Zealand and Russia, also now warrant closer scientific attention. »

Should subglacial volcanoes erupt more frequently, the study warns that in the long term eruptions themselves could contribute to « long-term global warming because of a buildup of greenhouse gases. This would crearte a positive feedback loop, where melting glaciers trigger eruptions, and the eruptions in turn could contribute to further warming and melting. »

Source : Yahoo News.

During my conference « Glaciers at risk », I explain that we don’t have enough perspective to assert that glacier melting may favour more frequent eruptions of the volcanoes that lie beneath them. The acceleration of global warming started in the 1970s and since that period, there have not been eruptions in Iceland that can be directly linked to glacier melting caused by rising temperatures. For instance, Katla, a volcano beneath Myrdalsjökull last erupted in 1918 and has shown no sign of reawakening since then. Some volcanologists say it is ‘overdue’ The 2010 eruption of Eyjafjallajökull has never really been clearly linked to climate channge. In the U.S., glaciers are melting on Mount Rainier and no eruption has been observed recently.

Rebond isostatique et éruptions en Antarctique ? // Isostatic rebound and eruptions in Antarctica ?

À la fin du documentaire consacré au « Réveil des volcans d’Europe » (France 5 le 7 avril 2025), Jamy Gourmaud aborde le sujet du rebond isostatique en Antarctique.

Le rebond isostatique est un phénomène que l’on peut rapprocher du bradyséisme qui affecte les Champs Phlégréens en Italie. À Pouzolles, le sol subit des variations de niveau au gré des phases de gonflement et de dégonflement de la chambre magmatique qui se trouve sous cette région. S’agissant des glaciers, avec leur fonte leur masse diminue, ce qui pourrait favoriser la poussée du magma qui sommeille sous la surface de la Terre ; on aurait affaire à une sorte de bradyséisme glaciaire.

Traces du bradyséisme sur le temple de Sérapis à Pouzzoles (Photo: C. Grandpey)

Plusieurs scientifiques ont évoqué le rebond isostatique à propos de l’Islande. Le documentaire diffusé le 7 avril nous explique que le soulèvement du substrat rocheux pourrait également se produire en Antarctique et favoriser le déclenchement d’éruptions sur le Continent blanc.
En étudiant l’interaction entre le volcanisme et la glaciation au cours des 150 000 dernières années, des scientifiques américains et allemands ont déterminé – dans une étude publiée début 2025 – que que le rebond isostatique pourrait augmenter la fréquence et l’intensité de l’activité volcanique dans le système de rift antarctique occidental (West Antarctic Rift System – WARS). Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Geochemistry, Geophysics, Geosystems.
Comme l’a précisé Jamy Gourmaud, l’une des zones volcaniques les plus actives au monde, la région de WARS abrite plus de 130 volcans, dont beaucoup sont situés le long de la côte ouest de l’Antarctique. Si certains de ces volcans, comme le mont Erebus, sont visibles, beaucoup d’autres se cachent sous une épaisse couche de glace, une couche qui s’amincit et recule lentement.

Sommet de l’Erebus (Crédit photo: Wikipedia)

Les auteurs de l’étude ont analysé la « dynamique interne » du système d’alimentation magmatique dans la région en concevant un modèle de chambre magmatique thermomécanique et en simulant diverses baisses de pression causées par la déglaciation. L’étude a également examiné comment ce changement de pression faisait augmenter la taille de la chambre magmatique tout en impactant l’émission des substances volatiles. Après avoir effectué plus de 4 000 simulations, ils ont découvert que plus la chambre magmatique était grande, plus elle était impactée par le retrait des glaciers qui la surmontent.
Pour tester leurs conclusions, les chercheurs ont également exploré l’impact de la déglaciation dans les Andes, qui s’est produite il y a environ 18 000 à 35 000 ans. Ils ont trouvé des preuves d’une augmentation du volcanisme pendant la déglaciation au cours du dernier maximum glaciaire. La réduction de poids due à la fonte de la glace au-dessus permet également à l’eau dissoute et au dioxyde de carbone de former des bulles de gaz, ce qui provoque une accumulation de pression dans la chambre magmatique et peut éventuellement déclencher une éruption. »
Source : Populatr Mechanics via Yahoo News.

Comme je l’explique au cours de ma conférence « Volcans et Risques volcaniques », cette approche du rebond isostatique en milieu glaciaire est intéressante, mais nous ne disposons pas de suffisamment de recul dans le temps pour la valider. Le réchauffement climatique a vraiment commencé à s’accélérer dans les années 1970 et depuis cette époque, aucune éruption n’a été provoquée par un rebond isostatique. Les prochaines générations continueront ces observations et pourront affirmer si oui ou non la fonte des glaciers en milieu volcanique peut contribuer au déclenchement des éruptions.

La prochaine éruption du Katla (Islande) sera-t-elle provoquée par le rebond isostatique (Photo: C. Grandpey)

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At the end of the documentary about « The Awakening of Europe’s Volcanoes, » Jamy Gourmaud tackles the topic of isostatic rebound in Antarctica.
Isostatic rebound is a phenomenon similar to the bradyseism that affects the Phlegraean Fields in Italy. In Pouzolles, the ground undergoes fluctuations according to the swelling and deflation of the magma chamber beneath the region. As glaciers melt, their mass decreases, which could promote the upwelling of magma lying dormant beneath the Earth’s surface; this would be a kind of glacial bradyseism.
Several scientists have mentioned isostatic rebound in connection with Iceland. The documentary released on April 7 explains that the uplift of the bedrock could also occur in Antarctica and trigger eruptions on the White Continent.

Studying the interplay between volcanism and glaciation over the past 150 thousand years, scientists from the U.S. and Germany determined that the isostatic rebound could increase the frequency and intensity of volcanoes in the West Antarctic Rift System (WARS). The results of the study were published in the journal Geochemistry, Geophysics, Geosystems.

One of the most volcanically active areas of the world, WARS is home to more than an estimated 130 volcanoes, many of which are located along Antarctica’s western coast. While some of these volcanoes, such as Mount Erebus, are visible, many more are hidden away beneath a deep sheet of ice, a sheet that is slowly thinning and retreating.

The authors of the study analyzed the“internal dynamics” of the magma plumbing system in the region by designing a thermomechanical magma chamber model and simulated various pressure decreases caused by deglaciation. The study also investigated how this change in pressure increased the size of the magma chamber while also impacting the expulsion of volatiles. After running more than 4,000 simulations, they found that the larger the magma chamber, the more impacted it was by retreating glaciers overhead.

To test their findings, the researchers also explored the impact of deglaciation in the Andes Mountains, which occurred around 18,000 to 35,000 years ago. They found evidence of increased volcanism during deglaciation during the Last Glacial Maximum. The reduced weight from the melting ice above also allows dissolved water and carbon dioxide to form gas bubbles, which causes pressure to build up in the magma chamber and may eventually trigger an eruption.”

Source : Populatr Mechanics via Yahoo News.

As I explain in my lecture « Volcanoes and Volcanic Risks, » this approach to isostatic rebound in a glacial environment is interesting, but we don’t have enough time to validate it. Global warming really started to accelerate in the 1970s, and since then, no eruption has been triggered by isostatic rebound. Future generations will continue these observations and will be able to determine whether or not the melting of glaciers in a volcanic environment can contribute to triggering eruptions.

Verdissement et rebond isostatique en Antarctique // Greening and isostatic rebound in Antarctica

La nouvelle n’est pas vraiment une surprise. Avec le réchauffement climatique, l’Antarctique verdit à un rythme effréné. C’est ce que confirme une étude récente réalisée pa des scientifiques britanniques et publiée dans la revue Nature Geoscience. Elle montre que la couverture végétale sur la Péninsule Antarctique a plus que décuplé au cours des quatre dernières décennies. La surface occupée par la végétation sur la péninsule est passée de 28 kilomètres carrés en 1986 à près de 370 kilomètres carrés en 2021.
L’étude rappelle que « l’Antarctique a connu des hausses de température importantes au cours des 60 dernières années, avec un niveau de réchauffement plus élevé en Antarctique occidental et sur la Péninsule Antarctique et beaucoup plus rapide que le réchauffement global de la planète ».
Les températures sur la péninsule ont augmenté de plus de 2,7°C depuis 1950, une hausse bien plus importante que celle observée ailleurs dans le monde. Les épisodes de chaleur extrême deviennent de plus en plus fréquents dans la région.
L’étude explique que le verdissement de l’Antarctique va se poursuivre, avec le risque d’arrivée d’espèces non indigènes et invasives, souvent introduites par des touristes, des scientifiques ou d’autres visiteurs du continent.
La nouvelle étude a utilisé des images satellites pour prouver qu’une tendance au verdissement à travers la péninsule Antarctique se produit et s’intensifie.
Source : USA Today via Yahoo News.

Image satellite de Robert Island montrant le développement de la végétation sur la Péninsule Antarctique

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Parallèlement au verdissement, les glaciers et les calottes glaciaires fondent et de nombreux scientifiques se demandent si le rebond isostatique pourrait contribuer à déclencher une activité volcanique. Une nouvelle étude révèle que le réchauffement climatique pourrait accélérer le volcanisme en Antarctique Une ‘étude identique a été réalisée en Islande il y a quelques années, mais nous ne disposons pas de suffisamment de recul géologique pour confirmer cette hypothèse.
En étudiant l’interaction entre le volcanisme et la glaciation au cours des 150 000 dernières années, des scientifiques américains et allemands ont déterminé que le rebond isostatique pourrait augmenter la fréquence et l’intensité de l’activité volcanique dans le système de rift antarctique occidental (West Antarctic Rift System – WARS). Les résultats de l’étude ont été publiés dans la revue Geochemistry, Geophysics, Geosystems.
L’une des zones volcaniques les plus actives au monde, la région de WARS abrite plus de 130 volcans, dont beaucoup sont situés le long de la côte ouest de l’Antarctique. Si certains de ces volcans, comme le mont Erebus, sont visibles, beaucoup d’autres se cachent sous une épaisse couche de glace, une couche qui s’amincit et recule lentement.
Les auteurs de l’étude ont analysé la « dynamique interne » du système d’alimentation magmatique dans la région en concevant un modèle de chambre magmatique thermomécanique et en simulant diverses baisses de pression causées par la déglaciation. L’étude a également examiné comment ce changement de pression faisait augmener la taille de la chambre magmatique tout en impactant l’émission des substances volatiles. Après avoir effectué plus de 4 000 simulations, ils ont découvert que plus la chambre magmatique était grande, plus elle était impactée par le retrait des glaciers qui la surmontent.
Pour tester leurs conclusions, les chercheurs ont également exploré l’impact de la déglaciation dans les Andes, qui s’est produite il y a environ 18 000 à 35 000 ans. Ils ont trouvé des preuves d’une augmentation du volcanisme pendant la déglaciation au cours du dernier maximum glaciaire.
On peut lire dans l’étude que « à mesure que la glace fond, la réduction de poids sur le volcan permet au magma de se dilater et d’exercer une pression sur la roche environnante, ce qui peut faciliter les éruptions. La réduction de poids due à la fonte de la glace au-dessus permet également à l’eau dissoute et au dioxyde de carbone de former des bulles de gaz, ce qui provoque une accumulation de pression dans la chambre magmatique et peut éventuellement déclencher une éruption. »
Source : Populatr Mechanics via Yahoo News.

Sommet de l’Erebus (Crédit photo: Wikipedia)

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The piece of news does not really come as a surprise. With global warming, Antarctica is « greening » at a dramatic rate. It was confirmed by a recent study by British scientists, published in the journal Nature Geoscience, which showed that vegetation cover across the Antarctic Peninsula has increased more than tenfold over the last four decades. Greening on the Antarctic Peninsula increased from 28 square kilometers in 1986 to nearly 370 square kilometers in 2021.

The study reminds us that « Antarctica has experienced significant increases in temperature over the past 60 years, with rates of warming highest in the West Antarctic and Antarctic Peninsula regions and occurring much faster than global average warming. »

Temperatures on the peninsula have risen by more than 2.7°C since 1950, a much bigger increase than seen elsewhere in the world, with extreme heat events becoming increasingly frequent in the region.

The research suggests the of greening in Antarctica will continue to increase, with the risk of non-native and invasive species arriving, possibly carried by tourists, scientists or other visitors to the continent.

The new research used satellite images to determine that a greening trend across the Antarctic Peninsula is occuring and increasing.

Source : USA Today via Yahoo News.

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Together with the greening, glaciers and icecaps are melting and many scientists wonder whether the isostatic rebound might trigger volcanic activity. A new study suggests that global warming could accelerate volcanism in Antarctica This kind of study aw made in Iceland a few years ago, but w’ell need more geological observations to confirm this hypothesis.

Studying the interplay between volcanism and glaciation over the past 150 thousand years, scientists from the U.S. and Germany determined that the isostatic rebound could increase the frequency and intensity of volcanoes in the West Antarctic Rift System (WARS). The results of the study were published in the journal Geochemistry, Geophysics, Geosystems.

One of the most volcanically active areas of the world, WARS is home to more than an estimated 130 volcanoes, many of which are located along Antarctica’s western coast. While some of these volcanoes, such as Mount Erebus, are visible, many more are hidden away beneath a deep sheet of ice, a sheet that is slowly thinning and retreating.

The authors of the study analyzed the“internal dynamics” of the magma plumbing system in the region by designing a thermomechanical magma chamber model and simulated various pressure decreases caused by deglaciation. The study also investigated how this change in pressure increased the size of the magma chamber while also impacting the expulsion of volatiles. After running more than 4,000 simulations, they found that the larger the magma chamber, the more impacted it was by retreating glaciers overhead.

To test their findings, the researchers also explored the impact of deglaciation in the Andes Mountains, which occurred around 18,000 to 35,000 years ago. They found evidence of increased volcanism during deglaciation during the Last Glacial Maximum.

One can read in the study that “as the ice melts away, the reduced weight on the volcano allows the magma to expand, applying pressure upon the surrounding rock that may facilitate eruptions. The reduced weight from the melting ice above also allows dissolved water and carbon dioxide to form gas bubbles, which causes pressure to build up in the magma chamber and may eventually trigger an eruption.”

Source : Populatr Mechanics via Yahoo News.

La croissance de l’Everest, une histoire de rebond isostatique // Isostatic rebound is causing Mt Everest to grow

L’Everest (8849 mètres) est la plus haute montagne sur Terre. Depuis longtemps, les scientifiques se demandent pourquoi il se détache autant de la chaîne himalayenne, culminant presque 250 mètres au-dessus du K2, le deuxième plus haut sommet de l’Himalaya. C’est une anomalie car les deux plus hauts sommets suivants, le Kangchenjunga et le Lhotse, se tiennent en 120 mètres seulement.

Des chercheurs de l’University College London en Angleterre pensent avoir éclairci ce mystère. Dans la revue Nature Geoscience, ils attribuent cette situation au rebond isostatique. Ce phénomène survient lorsqu’une partie de la croûte terrestre perd de la masse et s’élève parce que la pression du manteau liquide en dessous d’elle est supérieure à celle de la force de gravité. Je l’ai expliqué à propos de l’Islande où l’allègement de la masse glaciaire fait se soulever le substrat rocheux. Certains scientifiques pensent que ce rebond isostatique pourrait favoriser l’ascension du magma sous les volcans, avec des éruptions plus fréquentes, mais nous ne disposons pas de suffisamment de recul pour l’affirmer. Le processus est, bien sûr, très lent, à raison de quelques millimètres par an mais, selon les scientifiques, il a fait grandir l’Everest de 15 à 50 mètres au cours des 89 000 dernières années.

La perte de masse à l’origine de ce rebond isostatique est à chercher du côté de la rivière Arun qui coule à environ 75 kilomètres l’est de l’Everest et se jette dans le système fluvial Kosi. Au fil des millénaires, l’Arun a creusé une gorge considérable le long de ses rives, emportant des milliards de tonnes de terre et de sédiments. Cela s’explique par sa topographie. En amont, la rivière coule vers l’est à haute altitude dans une vallée plate. Elle s’oriente ensuite brusquement vers le sud en prenant le nom de rivière Kosi. Elle perd alors de l’altitude et la pente devient plus abrupte. Cette topographie unique, révélatrice d’un état instable, est probablement liée à la hauteur extrême de l’Everest. Au final, le rebond isostatique soulève les montagnes plus vite que l’érosion les élime.

Le phénomène ne touche pas uniquement l’Everest, mais aussi notamment le Lhotse et le Makalu, respectivement quatrième et cinquième plus hauts sommets du monde. Les GPS montrent que tous grandissent d’environ deux millimètres par an.

Source : Daily Telegraph, Futura Science.

Crédit photo: Wikipedia

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Mount Everest (8,849 meters) is the tallest mountain on Earth. Scientists have long wondered why it stands out so much from the Himalayan range, towering almost 250 meters above K2, the second highest peak in the Himalayas. This is an anomaly because the next two highest peaks, Kangchenjunga and Lhotse, are only 120 meters away.
Researchers at University College London in England think they have solved this mystery. In the journal Nature Geoscience, they attribute this situation to isostatic rebound. This phenomenon occurs when a part of the Earth’s crust loses mass and rises because the pressure of the liquid mantle below it is greater than that of the force of gravity. I explained this in relation to Iceland, where the lightening of the glacial mass causes the bedrock to rise. Some scientists say it might favour the rise of magma in volcanoes, but this has not been proved yet. The process is, of course, very slow, at a rate of a few millimeters per year, but scientists estimate that it has caused Everest to grow by 15 to 50 meters over the past 89,000 years.
The mass loss that caused this isostatic rebound is the Arun River, which flows about 75 kilometers east of Everest and turns into the Kosi River system. Over the millennia, the Arun has carved a considerable gorge along its banks, carrying billions of tons of soil and sediment. This is due to its topography. Upstream, the river flows east at high altitude in a flat valley. It then turns sharply south, taking the name of Kosi River. It then loses altitude and becomes steeper. This unique topography, indicative of an unstable state, is probably linked to Everest’s extreme height. Ultimately, isostatic rebound lifts mountains faster than erosion wears them away.
The phenomenon does not only affect Mt Everest, but also notably Lhotse and Makalu, respectively the fourth and fifth highest peaks in the world. GPS shows that all are growing by about two millimeters per year.
Source: Daily Telegraph, Futura Science.