Volcans du monde // Volcanoes of the world

  Voici quelques nouvelles de l’activité volcanique dans le monde depuis le dernier bulletin :

Il n’y a pas d’éruption en ce moment sur la péninsule de Reykjanes (Islande), mais un intense essaim sismique s’est produit ces derniers jours et une activité volcano-tectonique complexe affecte actuellement la région.

La dernière image InSAR, acquise le 31 octobre 2023, révèle 5 à 6 cm de mouvements de sol sur les 12 jours précédents, avec une inflation centrée juste au nord-ouest du mont Þorbjörn. Le même signal de mouvement du sol a été détecté par les stations GPS de la région à partir du 27 octobre. Les données GPS du 1er novembre indiquent que le mouvement du sol se poursuit dans la région. En analysant à la fois les observations sismiques, géodésiques et satellitaires, les scientifiques islandais ont conclu qu’une intrusion magmatique a lieu à environ 4 km de profondeur, juste au nord-ouest du mont Þorbjörn. À l’heure actuelle, rien n’indique que l’intrusion se rapproche de la surface.

Dans une mise à jour publiée le 2 novembre au soir, le Met Office indique que les données GPS des dernières 24 heures montrent que le soulèvement du sol se poursuit au même rythme dans la zone au nord-ouest du mont Þorbjörn. La sismicité reste soutenue; l’événement le plus significatif avait une magnitude de M3.7 à une profondeur d’environ 5 km. Une analyse plus détaillée des données GPS confirme qu’une intrusion magmatique est en formation à une profondeur de 4 à 5 km sous la zone au nord-ouest du Mt Þorbjörn. D’autres séismes sont à prévoir dans les prochains jours car l’intrusion magmatique génère des contraintes dans la région.

Source : Met Office.

 

Image InSAR de la péninsule de Reykjanes, du 19 au 31 octobre 2023. Le signal de déformation du sol le plus important est centré au nord-ouest du mont Þorbjörn.

Un nouvel essaim sismique est en cours ce matin du 3 novembre 2023, avec des événements atteid M 4,2, M 4,1 et M 3,5 avec des hypocentres à 3-4 km de profondeur dans la région de Grindavik. Le magma joue avec les nerfs des islandais. Tout le monde redoute une éruption dans le secteur du mont Þorbjörn, ç proximité de la centrale électrique de Svartensgi et du Lagon Bleu.

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Le Service géologique colombien (SGC) indique que le 25 octobre 2023, le volcan Puracé a connu une augmentation significative de l’activité sismique, avec des événements atteignant M 1,0 à des profondeurs comprises entre 1 et 4 km. Ces séismes ont coïncidé avec une augmentation du dégazage et des valeurs de CO2 toujours élevées. La plupart ont été détectés au sud-est du cratère.
La dernière éruption du Puracé a eu lieu le 29 mars 2022 avec un VEI 1.

 

Crédit photo : Wikipedia

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Le 29 octobre 2023, le KVERT indiquait que l’éruption explosive-effusive se poursuivait sur le Klyuchevskoi (Kamchatka), avec des nuages de cendres qui montaient jusqu’à 10 km au-dessus du niveau de la mer. La couleur de l’alerte aérienne était maintenue à l’Orange. Le volcan présentai une activité explosive de type strombolien. Les fontaines de lave pouvaient atteindre 500 m de hauteur et alimentaient les coulées de lave dans les ravines Apakhonchichsky et Kozyrevsky sur le versant sud du volcan.

L’activité a considérablement augmenté le 31 octobre,. La couleur de l’alerte aérienne est passée de l’Orange au Rouge. La colonne de cendres atteignait jusqu’à 14 km d’altitude. Cette hausse d’activité s’est accompagnée de puissantes fontaines de lave atteignant parfois plus de 500 m de hauteur. Elles ont fait s’édifier un cône de scories au sein du cratère principal.

Aucun blessé n’est à déploré, mais les écoles ont été fermées par précaution à Ust-Kamchatsk et à Klyuchy.

 

Crédit photo: KVERT

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Le PVMBG informe le public que l’activité sismique de l’Anak Krakatau (Indonésie) a augmenté le 28 octobre 2023, incitant les autorités indonésiennes à établir une zone d’exclusion de 5 km autour du cratère principal. Une hausse du tremor a également été enregistrée, ce qui correspond aux mouvements du magma et à l’évacuation des gaz volcaniques. De telles conditions pourraient conduire à des éruptions explosives, effusives ou les deux à la fois.
L’édifice volcanique connaît une phase d’inflation atteignant entre 15 et 50 microradians, ce qui indique une forte pression interne et confirme les données sismiques.
L’Anak Krakatau reste un sujet de préoccupation en raison de son activité continue depuis l’éruption de 2018 qui a radicalement modifié sa morphologie et déclenché un tsunami en décembre de la même année. Le niveau d’alerte est maintenu à 2.

Episode éruptif sur le Krakatau (Photo: C. Grandpey)

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Il n’y a toujours pas d’éruption sur le Kilauea (Hawaii). L’activité persiste au sud-sud-ouest du sommet, avec une légère diminution de la sismicité, en relation avec un événement intrusif qui a commencé début octobre. Le HVO indique que l’activité observée actuellement pourrait continuer à montrer des variations en fonction des changements dans l’arrivée de magma dans la zone. Le sommet du Kilauea montre toujours une forte inflation de sorte qu’une activité éruptive est possible dans les semaines ou mois à venir. Aucune activité particulière n’est observée le long de la zone de Rift Est et de la zone de Rift Sud-Ouest.

 

Carte montrant l’activité au sommet du Kīlauea. Les cercles jaunes indiquent les emplacements des séismes enregistrés par le HVO du 4 au 24 octobre 2023. Les franges colorées indiquent les zones de déformation du sol mesurées par satellite (InSAR) du 24 septembre au 10 octobre. Une dizaine de centimètres de soulèvement du sol ont été détectés au cours de cette période. Chaque cycle de couleur représente 1,5 cm de soulèvement du sol vers le satellite, en relation avec une intrusion magmatique. (Source : USGS)

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Au Pérou, la situation est globalement stable sur l’Ubinas et le Sabancaya. Le niveau d’alerte est maintenu à l’Orange pour les deux volcans.

Source : IGP.

Crédit photo: IGP

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Une hausse de l’activité sismique est observée sur le Mont St. Helens (État de Washington / USA) depuis le 15 juillet 2023, avec plus de 400 événements. Il s’agit de la plus forte augmentation de l’activité sismique depuis la fin de la dernière éruption en 2008. Aucun changement significatif n’a été observé dans les autres paramètres de surveillance et il n’y a aucun signe d’éruption imminente.
Le séisme le plus important avait une magnitude de M 2,4 le 27 août. La profondeur de ces événements sismiques variait entre 4 et 8 km sous le plancher du cratère. Cependant, aucune variation n’a été observée dans la déformation du sol, les gaz volcaniques ou leur température.
Le niveau d’alerte volcanique reste à Normal et la couleur de l’alerte aérienne reste au Vert.
Source : USGS.

Le dôme de lave du St Helens en septembre 2008 (Photo : C. Grandpey)

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L’activité reste globalement stable sur les autres volcans.

Ces informations ne sont pas exhaustives. Vous en trouverez d’autres (en anglais) en lisant le bulletin hebdomadaire de la Smithsonian Institution :
https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

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Here is some news of volcanic activity around the world since the last bulletin :

There is no eruption at the moment on the Reykjanes Peninsula (Iceland) bu there has been a significant seismic swarm in the past days and an episode of complex volcano-tectonic unrest is currently affecting the area.

The latest satellite radar image, acquired late on 31 October 2023, reveals 5 to 6 cm of ground movements over 12 days, centered just northwest of Mt. Þorbjörn. The same displacement signal is seen by GPS stations in the region, beginning on 27 October. The GPS results from 1 November indicated that ground displacements continue in the region. Combining seismic, geodetic, and satellite-based observations, Icelandic scientists infer that a volcanic intrusion is located at about 4 km depth just northwest of Mt. Þorbjörn. Presently, there are no indications that the volcanic intrusion is becoming shallower.

In an update released on November 2nd in the evening, the Met Office indicates that GPS data from the last 24 hours show that uplift continues at a similar rate in the area northwest of Mt. Þorbjörn. Seismicity is still sustaines; the largest event was M3.7 at a depth of about 5 km. More detailed analysis of recent GPS data confirms that a magma intrusion is forming at a depth of 4-5 km under the area northwest of Þorbjörn. More earthquakes are expected in the coming days because the magma intrusion causes increased tension in the area.

A new seismic swarm is underway this morning of November 3rd, 2023, with events reaching M 4.2, M 4.1 and M 3.5 with hypocenters at 3-4 km depth in the Grindavik region. The magma plays with the nerves of the Icelanders. Everyone fears an eruption in the area of Mount Þorbjörn, near the Svartensgi power station and the Blue Lagoon.

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The Colombian Geological Service (SGC) indicates that on October 25th, 2023, Puracé Volcano experienced a significant increase in seismic activity, with events up to M 1.0 at depths between 1 and 4 km. These quakes coincided with higher degassing levels and persistent high CO2 values.

The earthquakes were detected to the southeast of the crater.

The last eruption of Puracé Volcano was recorded on March 29th, 2022 with a VEI 1.

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On October 29th, 2023, KVERT indicated that the explosive-effusive eruption was continuing at Klyuchevskoi (Kamchatka), with ash clouds up to10 km above sea level. The Aviation Color Code remained at Orange. The volcano displayed explosive activity of the Strombolian type. Lava fountains could be as high as 500 m, feeding lava flows along the Apakhonchichsky and Kozyrevsky drainages on the southern slopes of the volcano.

Activity increased significantly on October 31st, prompting KVERT to raise the Aviation Color Code from Orange to Red. The ash column reached up to 14 km above sea level. This increased activity was characterized by violent lava fountaining at the summit, with jets of lava sometimes higher than 500 m, contributing to the construction of a growing cinder cone within the main crater.

There were no reports of injuries, but officials ordered schools in Ust-Kamchatsk and Klyuchy to close as a precaution.

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PVMBG informs the public that seismic activity at Anak Krakatau (Indonesia) increased on October 28th, 2023, prompting Indonesian authorities to set up a 5 km exclusion zone around the main crater. An increase in tremor signals has been recorded, showing the movement of magma and the exsolution of volcanic gases. Such conditions could lead to explosive, effusive, or combined forms of éruptions.

The volcano’s edifice is inflating, registering a range between 15 – 50 microradians. indicates an increased internal pressure, corroborating the seismic data.

Anak Krakatau remains a point of concern due to its continuous eruptive activity since its 2018 eruption, which dramatically altered its morphology and triggered a tsunami in December the same year. The alert level is kept at 2.

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There is still no eruption at Kilauea (Hawaii). Unrest is continuing to the south-southwest of the summit, with a slight decrease in seismicity, in association with an intrusive event that began in early October. HVO indicates that this unrest may continue to wax and wane with changes to the input of magma into the area. The summit of Kilauea remains at a high level of inflation and eruptive activity is possible in the coming weeks or months. No unusual activity has been noted along the East Rift Zone or the Southwest Rift Zone.

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In Peru, the situation is stable at Ubinas and Sabancaya volcanoes. The alert level is kept at Orange for both volcanoes.
Source: IGP.

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An increase in seismic activity has been observed at Mount St. Helens (Washington State / USA) since July 15th, 2023, with more than 400 earthquakes. It is the largest increase in earthquake rates since the last eruption ended in 2008. No significant changes have been observed in other monitoring parameters and there are no signs of an imminent eruption.

The most significant event had a magnitude of M 2.4 on August 27th. The depth of these seismic events ranged between 4 to 8 km below the crater floor. However, no alterations have been observed in ground deformation, volcanic gas, or thermal emissions.

The volcano Alert Level remains at Normal and the Aviation Color Code is still Green.

Source : USGS.

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Activity remains globally stable on other volcanoes.

This information is not exhaustive. You can find more by reading the Smithsonian Institution’s weekly report:

https://volcano.si.edu/reports_weekly.cfm

La fumée australienne fait le tour du monde // Australian smoke travels around the world

Selon la NASA, la fumée produite par les gigantesques incendies de végétation en Australie devrait faire le tour de la Terre. Grâce à ses nombreux satellites, la NASA a observé la trajectoire de la fumée et des aérosols en provenance des incendies australiens. Les conséquences ne se limitent pas à ce seul territoire. La fumée a actuellement un «impact spectaculaire» sur la Nouvelle-Zélande, avec de graves problèmes de qualité de l’air et un assombrissement de la neige au sommet des montagnes. Comme je l’ai indiqué précédemment, les célèbres glaciers néo-zélandais Fox et Franz Josef ont pris une teinte marron à cause de la fumée générée par les incendies en Australie.
Selon l’agence spatiale, la fumée a déjà effectué «la moitié du tour de la Terre» après avoir traversé l’Amérique du Sud où le ciel s’est voilé et où on a pu admirer des levers et couchers de soleil très colorés. On s’attend à ce que la fumée fasse au moins une fois le tour du globe, avant d’assombrir à nouveau le ciel australien.
Le phénomène peut être comparé aux nuages ​​de cendre émis par les volcans et qui sont entraînés par la rotation de la terre lors d’une éruption majeure. C’est ce qui a été observé en 1980 et 1991 lors des éruptions du mont St Helens (Etats-Unis) et du  Pinatubo (Philippines) avec un abaissement de la température de la Terre de quelques dixièmes de degrés. Plus spectaculaire encore, l’éruption du Laki en Islande en 1783 a eu des effets dévastateurs dans toute l’Europe, avec un hiver volcanique et la mort de milliers de personnes. Certains historiens sont même allés jusqu’à dire que le mécontentement provoqué par l’éruption (famines à cause des récoltes dévastées) a pu déclencher la Révolution française de 1789.
Source: NASA.

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According to NASA, the smoke from the ongoing bushfire crisis in Australia is expected to travel “full circuit” around the world. Using a fleet of satellites, NASA has been analyzing the smoke and aerosols coming from the fires blazing in Australia. They are not just causing devastation locally. The smoke is currently having a “dramatic impact” on neighbour country New Zealand, causing severe air quality issues and darkening mountaintop snow. Earlier this month, it was reported that the Fox and Franz Josef glaciers in New Zealand had turned brown as a result of the bushfires’ smoke.

According to the space agency, the smoke has already travelled “halfway around Earth” as it crossed South America, turning the skies hazy and causing colourful sunrises and sunsets. The smoke is expected to make at least on full circuit around the globe, returning once again to the skies over Australia.

The phenomenon can be compared with the ash clouds emitted by volcanoes which travel around the earth during major eruption. This was observed in 1980 and 1991 during the Mt St Helens and Mt Pinatubo eruptions when the Earth’s temperature decreased by a few tenths of degrees. More importantly, the 1783 eruption of Laki in Iceland had devastating effects all over Europe, causing a volcanic winter and the deaths of thousands of people. Some historians went as far as saying that the discontent caused by the eruption (famine because of ruined crops) may have triggered the French Revolution of 1789.

Source: NASA.

Images satellites des incendies et de la fumée qui s’en échappe, et qui s’évacue de manière spectaculaire au sud-est de l’Australie (Source: NASA)

Mont St Helens (Etat de Washington / Etats Unis) : Les risques liés au Spirit Lake // The risks linked to Spirit Lake

L’un des sites les plus intéressants et les plus visités du Mount St Helens National Monument est le Spirit Lake, avec tous les troncs d’arbres qui ont été propulsés à la surface du lac par le souffle de l’éruption du 18 mai 1980.
Trente-sept ans après cette éruption, les scientifiques, les ingénieurs, les gestionnaires du territoire, ainsi que les responsables de différentes institutions nationales et locales sont confrontés à un problème majeur créé par l’éruption: comment prévenir les inondations potentiellement dévastatrices que provoquerait un débordement du Spirit Lake.
Un nouveau rapport publié au cours de l’été 2017 par le Service Américain des Eaux et Forêts (USFS) décrit les dangers naturels – volcaniques, sismiques et hydrologiques – et les risques associés qui doivent être pris en compte pour gérer le niveau d’eau du Spirit Lake.
L’éruption de 1980 a provoqué un énorme glissement de terrain, avec un amas gigantesque de roches et de glace qui s’est précipité sur 22 kilomètres dans le lit de la North Fork Toutle River, remplissant la vallée d’une couche de matériaux d’environ 45 mètres d’épaisseur en une dizaine de minutes.
Une partie de ce glissement de terrain a terminé sa course dans le Spirit Lake. L’amas de matériaux a bloqué l’exutoire naturel du lac et élevé son niveau de 60 mètres. Dans le secteur entre Spirit Lake et la North Fork Toutle River à l’ouest, le dépôt de glissement de terrain atteint 190 mètres d’épaisseur!
Dépourvu d’exutoire, le niveau du lac montait avec chaque orage et au moment de la fonte de la neige au printemps. En août 1982, le niveau du lac a connu une hausse de 16 mètres supplémentaires. Au train où allaient les choses, on prévoyait que l’eau pourrait passer outre le blocage et provoquer une inondation catastrophique en 1985. Une telle inondation aurait probablement fait des victimes et provoqué des dégâts dans les localités en aval le long des rivières Toutle, Cowlitz et Columbia.
Pour prévenir ce risque d’inondation, le président Reagan, le 19 août 1982, a chargé l’Agence Fédérale en charge des Situations d’Urgence (FEMA) d’élaborer une stratégie pour prévenir la rupture de la digue retenant les eaux du Spirit Lake. Diverses solutions ont été proposées et étudiées et, au final, une installation de pompage temporaire a été mise en place pour abaisser et stabiliser le niveau du lac.
Quelques mois plus tard, les ingénieurs de l’armée américaine ont construit un tunnel de 2,5 km de long et de 3 mètres de diamètre à travers une paroi rocheuse sur le côté ouest de Spirit Lake pour permettre le déversement de l’eau dans la rivière North Fork Toutle. Le tunnel contrôle ainsi le niveau du lac depuis 1985.
Cependant, plusieurs réparations majeures et coûteuses dont dû être effectuées sur le tunnel en raison des dégâts provoqués par la pression de la roche qui l’entoure en 1995, 1996 et 2016. De nouvelles réparations sont prévues à l’avenir.
Lorsque des parties du tunnel sont en travaux, il est fermé pendant de nombreux mois. Les réparations ont toujours lieu pendant la saison des pluies d’hiver afin d’assurer un débit adéquat vers l’aval pour les poissons. Lorsque le tunnel est fermé, le niveau du lac monte et, au cours de chaque réparation, l’eau se rapproche de son niveau de sécurité maximum. De tels niveaux d’eau élevés suscitent des inquiétudes. Il suffirait que le lac s’élève de quelques mètres supplémentaires pour qu’il génère des très sérieux problèmes.
Pour répondre à cette préoccupation, un groupe de travail  incluant plusieurs institutions a évalué les risques liés au tunnel actuel et essayé de trouver des solutions alternatives. Le nouveau rapport résume ces risques potentiels, y compris ceux d’un chenal qui serait creusé juste sous le cratère du volcan, une option qui serait exposée à des événements volcaniques qui pourraient bloquer ou endommager le chenal. Il y aurait aussi la solution d’un tuyau enterré dans les dépôts de matériaux laissés par le glissement de terrain. On attend un autre rapport en provenance de l’Académie Nationale des Sciences. Il se concentrera sur un « cadre de travail pour la prise de décisions techniques liées à la gestion à long terme des risques liés au système Spirit Lake / Toutle River» et prendra en considération les « priorités régionales économiques, culturelles et sociétales ».
A l’heure actuelle, le Service Américain des Eaux et Forêts  n’a pris aucune décision concernant l’évacuation de l’eau du Spirit Lake. Le nouveau rapport aidera à prendre une décision au vu des risques volcaniques, sismiques et hydrologiques qui menacent chaque solution alternative, ainsi que les coûts sur le long terme.
Source: Hawaiian Volcano Observatory.

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One of the highlights of the Mount St Helens National Monument is Spirit Lake and all the tree trunks that were blown to its surface by the blast of may 18th 1980.

Thirty-seven years after the eruptions, scientists, engineers, land managers, and federal, state, and county officials are still grappling with a challenge created by the eruption: how to prevent potentially massive downstream flooding by the release of water from Spirit Lake.

A new report published during the summer 2017 by the U.S. Forest Service (USFS) describes the natural hazards – volcanic, seismic, and hydrologic – and risks associated to manage the water level of Spirit Lake.

The 1980 eruption began with an enormous landslide. It released a series of massive blocks of rock and ice that sped 22 kilometres down the North Fort Toutle River, filling the valley to an average of depth of about 45 metres in about 10 minutes.

Part of the landslide slammed into Spirit Lake, blocking its natural outlet and raising the lake level by 60 metres. In the area between Spirit Lake and the North Fork Toutle River to the west, the landslide deposit is as thick as 190 metres!

Without an outlet, the lake rose with each rainstorm and seasonal snowmelt. By August 1982, the lake level had risen another 16 metres. At that filling rate, water was projected to possibly breach the blockage and produce a catastrophic flood by 1985. Such a flood would likely lead to loss of life and extensive damage in communities downstream along the Toutle, Cowlitz and Columbia rivers.

To mitigate this potential flood hazard, President Reagan, on August 19th 1982, directed the Federal Emergency Management Agency (FEMA) to develop a strategy to prevent breaching of the landslide blockage. While various outlet alternatives were proposed and studied, a temporary pumping facility was installed to lower and stabilize the lake level.

Ultimately, the U.S. Army Corps of Engineers constructed a 2.5-km-long long, 3-metre diameter tunnel through a bedrock ridge on the west side of Spirit Lake to deliver its water back into the North Fork Toutle River. The tunnel has successfully controlled the lake level since 1985.

However, several major and costly repairs to the tunnel, owing to damage caused by surrounding rock squeezing it, were necessary in 1995, 1996 and 2016. Additional repairs are expected in the future.

When sections of the tunnel are repaired or upgraded, the tunnel is closed for many months. Repairs always happen during the winter rainy season to ensure adequate streamflow downstream for fish. With the tunnel closed, the lake level rises, and during each repair water has approached its maximum safe level. Such high water levels raise concern. If the lake rises only a few metres higher than it has during prior repairs, the consequences could be severe.

To address this concern, an interagency task force evaluated risks associated with the current tunnel and alternative outlets. The new report summarizes those potential risks, including those to an engineered open channel just below the volcano’s north-facing crater, an option exposed to volcanic events that could block or damage the channel, and a buried pipe through the chaotic landslide deposit. Another report is expected soon from the National Academy of Sciences. This report will focus on a “framework for technical decision making related to the long-term management of risks related to the Spirit Lake/Toutle River system” and take into consideration “regional economic, cultural and societal priorities.”

As yet, the USFS has not made any decisions regarding a new outlet strategy. The new reports will help inform such decisions given the volcanic, seismic and hydrologic hazards that threaten each alternative as well as the long-term costs.

Source : Hawaiian Volcano Observatory.

Photos: C. Grandpey

De petits essaims sismiques sous le Mont St Helens (Etats-Unis) // Small seismic swarms beneath Mt St Helens (United States)

drapeau-francaisEn moins d’une semaine à la fin du mois de novembre, quatre essaims sismiques incorporant plus de 120 événements ont été enregistrés sur le Mont St Helens. Bien que trop faible pour être ressentie par la population, cette sismicité révèle que le volcan se recharge probablement. Cependant, cette faible sismicité, ainsi que les autres épisodes sismiques observés depuis 2008, n’indiquent pas quand se produira la prochaine éruption.
Les derniers séismes ont été localisés entre 1,5 et 3 km sous la surface et la plupart avaient une magnitude de M 0,3 ou moins; Le plus significatif atteignait M 0.5.
Lors de l’ascension et du stockage du magma dans le système d’alimentation du volcan, les scientifiques pensent qu’il y a libération de gaz et de fluides qui se déplacent dans des fractures en y exerçant une pression et en les lubrifiant, ce qui provoque de petits séismes. Bien qu’on ne le voie pas, le volcan est probablement en train de gonfler discrètement. Les scientifiques de l’USGS n’ont pas détecté d’émissions de gaz anormales ou une augmentation de l’inflation du volcan depuis la dernière crise sismique.
Des épisodes sismiques similaires se sont produits pendant les périodes de recharge de la chambre magmatique entre 1986 et l’éruption de 2004; De petits essaims ont à nouveau été enregistrés peu de temps après l’éruption qui s’est terminée en 2008 et ils ont continué périodiquement par la suite. Plus récemment, des essaims sismiques ont été détectés entre mars et mai 2016.
Les scientifiques ne savent pas exactement comment est agencé le système d’alimentation du Mont St Helens, mais les différentes séquences sismiques donnent une image un peu plus claire de ce qui se passe sous la surface. En mesurant les variations de vitesse des ondes sismiques au cours de leur propagation à travers la terre, les chercheurs obtiennent une meilleure compréhension de la densité des roches et de l’emplacement des chambres magmatiques.
Source: The Seattle Times.

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drapeau-anglaisIn less than a week, four swarms of more than 120 earthquakes shook Mount St. Helens in late November. Although they were too small to be felt by the population, scientists say they reveal the volcano is likely recharging. However, this slight seismicity, and the other seismic episodes since 2008, do not indicate when the next eruption will be.

The last earthquakes occurred between 1.5 and 3 kilometres below the surface and most registered at M 0.3 or less; the largest was an M 0.5 event.

As magma comes into the volcano’s system and is stored, scientists think that it releases gases and fluids that travel up into cracks, pressurizing and lubricating them, and causing small quakes. Although it cannot be seen, the volcano is probably inflating subtly. USGS scientists have not detected any anomalous gases or increases in ground inflation since the earthquake swarm.

Similar seismic episodes occurred during recharge periods between 1986 and the 2004 eruption; the small earthquake clusters resumed shortly after the eruption ended in 2008 and have continued periodically. Most recently, swarm earthquakes were detected between March and May 2016.

Scientists don’t exactly know how the volcano’s plumbing is laid out, but the little earthquake clusters give them a slightly clearer picture of what is happening beneath the surface. By measuring how the speed of the seismic waves change as they move through the earth, researchers can better understand rock densities and where magma chambers are.

Source: The Seattle Times.

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Photo: C. Grandpey