La lave à Kapoho Bay: La fin d’une époque // Lava in Kapoho Bay: The end of a period

En l’espace de trois jours, des centaines de maisons, de fermes et de locations de vacances à Kapoho ont été ensevelies sous une coulée de lave impitoyable qui a bouleversé des vies et effacé de la carte toute une zone habitée de la Grande Ile. Les tide pools, célèbres pour le snorkelling, et la douceur de la baie ne sont plus que des souvenirs pour ceux qui les appréciaient et dont je fais partie.
Ce n’est pas la première fois que la Lower East Rift Zone est envahie par la lave. Le District de Puna a déjà connu cette mésaventure, en particulier à Kalapana il y a plus de vingt ans et, à Kapoho en 1960.
Le 6 juin au soir, la quasi-totalité des 500 habitations de Vacationland et de Kapoho Beach Lots avaient été détruites, ce qui est beaucoup plus que lors de l’éruption du Pu’uO’o / Kupaianaha, qui avait détruit 215 structures entre 1983 et la fin de l’éruption il y a un mois. En ce moment, il ne reste que quelques maisons dans la partie nord de Kapoho Bay.
La coulée de lave émise par la Fracture n° 8 présente une longueur de 13 kilomètres et continue d’entrer dans l’océan après avoir rempli Kapoho Bay. Le front de lave se situe maintenant à 1,3 kilomètre de l’ancien littoral.
Le nombre officiel de maisons détruites par l’éruption dans les Leilani Estates depuis le 3 mai reste à 130. Ce nombre inclut les maisons détruites à Leilani et dans les Lanipuna Gardens mais ne prend pas en compte celles détruites à Kapoho.
En termes de superficie totale couverte par la lave, les 35 années d’éruption du Pu’uO’o / Kupaianaha restent nettement en tête avec 145 kilomètres carrés. Jusqu’à présent, l’éruption actuelle a couvert 21 kilomètres carrés.
Source: Hawaii Tribune Herald.

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In the course of three days, hundreds of homes, farms and vacation rentals in Kapoho became buried under a relentless lava flow that turned lives upside down and erased an entire community from the map, leaving its tide pools and gentle as simple memories to those who cherished them and I am one of them.

This is not the first time the Lower East Rift Zone has been invaded by lava. The scene had played out in Puna before, especially in Kalapana more than two decades ago and, before that, in the village of Kapoho in 1960.

By June 6th in the evening, nearly all of the estimated 500 residences in Vacationland and Kapoho Beach Lots had been destroyed, easily outpacing destruction from the Pu’uO’o/Kupaianaha eruption, which claimed 215 structures from 1983 until its end a month ago. Only a few homes on the north side of Kapoho Bay remained.

The lava flow spewed by Fissure 8 is now 13 kilometres long and continues to flow into the ocean after filling in Kapoho Bay. Lava now extends 1.3 kilometres from the former shoreline.

The official count of homes lost to the current eruption that started on May 3rd in the Leilani Estates remains at 130. That number includes homes lost in Leilani and Lanipuna Gardens but does not include those destroyed in Kapoho.

In terms of total land covered, the 35-year Pu’uO’o/Kupaianaha eruption remains on top with 145 square kilometres; the current eruption has covered 21 square kilometres so far.

Source : Hawaii Tribune Herald.

Nouvelle carte de l’éruption mise en ligne par l’USGS le 6 juin 2018

 

Kilauea (Hawaii) Les risques d’une vie sur un volcan actif // Kilauea (Hawaii) : The risks of living on an active volcano

Cela fait 35 ans que le Kilauea est en éruption, plus précisément depuis le 3 janvier 1983 quand le Pu’uO’o s’est réveillé de manière spectaculaire. Le volcan occupe toute la partie sud-est de l’île d’Hawaï. Malgré cela, les habitants des Leilani Estates, bien que vivant dans la zone de danger n°1, une zone menacée par les coulées de lave, se sont souvent trouvés à plusieurs kilomètres du danger.
Cependant, les dernières décennies ont montré que quelque chose était en train de changer, que le danger se rapprochait, et que l’activité éruptive pourrait débarquer un jour ou l’autre dans la subdivision des Leilani Estates. Pendant 30 ans, la lave avait choisi de couler dans le secteur de Kalapana. Puis, en 2014, des coulées ont failli couper en deux la bourgade de Pahoa, ce qui a révélé un changement dans le comportement du volcan. Kalapana est un village construit sur un champ de lave à environ 15 kilomètres au sud-ouest des Leilani Estates, tandis que Pahoa n’est qu’à environ 3 kilomètres au nord de la subdivision.
On a recensé trois coulées de lave dans le secteur des Leilani Estates depuis 1790. L’éruption la plus récente a eu lieu en 1955, avant la construction des subdivisions dans la région. Le volcan s’était fait oublier, jusqu’à ce que sa dernière éruption oblige les habitants à fuir.
La construction des Leilani Estates a été approuvée en 1960, et quelque 1600 personnes vivent dans la subdivision aujourd’hui. C’est une zone majoritairement rurale où les maisons ont des prix relativement abordables, contrairement à celles beaucoup plus chères sur les îles d’Oahu et Maui. Malgré la situation de la subdivision dans une zone où les coulées de lave présentent un risque élevé sur la Grande Ile d’Hawaii, il n’y a pas de restrictions de construction. Aujourd’hui, les habitants croisent les doigts pour que leurs habitations soient épargnées par la lave, mais 26 d’entre elles ont déjà été détruites…

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Kilauea Volcano has been erupting almost continuously for 35 years, with the Pu’uO’o eruption starting on January 3rd 1983. The volcano takes up the entire southeast portion of the island of Hawaii. Despite this situation, residents of Leilani Estates – though living in Hazard Zone 1, an area most at risk from lava flows – have often been several kilometres away from danger.

However, the past decades showed that something could change and that eruptive activity could occur some day or other in the subdivision. For the last 30 years, lava had been flowing down to Kalapana. Then in 2014, it almost cut Pahoa in half, which revealed a change in the volcano’s behaviour. Kalapana is a small town resting on top of a lava field about 15 kilometres southwest of Leilani Estates. Pahoa, much closer, is only about 3 kilometres to the north.

There have been three lava flows in the Leilani Estates area since 1790. The most recent eruption near the Leilani Estates area was in 1955, before subdivisions were built in the area. The volcano had long been dormant, until its eruption forced villagers in the area to flee.

The construction of Leilani Estates was approved in 1960, and about 1,600 people live in the neighbourhood today. It is a rural area that has offered relatively affordable homes, in contrast with Hawaii’s more expensive real estate on Oahu and Maui. Despite the neighborhood’s position in an area where lava flows are most likely to occur on the island, there are no building restrictions. Today, the residents are crossing their fingers, with the hope that their houses will be spared by the lava, but 26 of them have already been destroyed…

Sud-est de la Grande Ile avec les Leilani Estates (Source: Google Maps)

Les séismes lents du Kilauea (Hawaii) // Kilauea Volcano’s slow earthquakes (Hawaii)

Périodiquement, des séismes sont enregistrés sur le flanc sud du Kilauea et le HVO les attribue au glissement lent de l’édifice volcanique dans l’Océan Pacifique. Le dernier événement de ce type a eu lieu en octobre 2015 et, auparavant, en mai 2012, février 2010 et juin 2007.
Ces séismes de glissement lent se produisent lorsqu’une faille commence à glisser, mais si lentement que le phénomène prend plusieurs jours au lieu de quelques secondes dans le cas d’un tremblement de terre classique. Sur le Kilauea, les séismes lents se produisent sur la faille de décollement presque horizontale qui se trouve sous le flanc sud du volcan, à une profondeur de 6 à 8 km. C’est cette même faille qui a été responsable du séisme de magnitude M 7,7 à Kalapana en 1975. Cependant, les séismes lents ne produisent pas d’ondes sismiques et donc pas de fortes secousses destructrices comme un séisme classique. Ils permettent d’évacuer une partie de la contrainte qui s’est accumulée sur la faille.
Au cours d’un séisme lent, le flanc sud du Kilauea avance en général d’environ 3 cm vers l’océan. L’événement s’étale sur 2 ou 3 jours, et présente les mêmes caractéristiques qu’un séisme de magnitude M 6.0. Le réseau GPS du HVO montre que le flanc sud avance régulièrement vers la mer d’environ 6 cm chaque année. Les événements de glissement lent du Kilauea ont tendance à se produire uniformément dans le temps; en particulier, ceux postérieurs à 2005 qui ont eu lieu tous les deux ans et demi, à trois mois près. Ils ont été provoqués chaque fois par un glissement sur la même section de la faille et présentent la même magnitude.
Les séismes lents du Kilauea sont des exemples de « séismes types», autrement dit des événements à répétition, de magnitude et de localisation identiques, qui correspondent à une rupture la même section de la faille. Au début, la notion de « séisme type » a été avancée dans l’espoir qu’elle pourrait permettre de prévoir les séismes classiques, les plus destructeurs. Cette idée a fait suite à l’observation d’une série de séismes qui semblaient se produire tous les 22 ans près de la ville de Parkfield en Californie. Après les séismes de 1857, 1881, 1901, 1922, 1934 et 1966, tous de magnitude M 6.0 sur le même section de la faille de San Andreas, les scientifiques avaient prédit que le prochain séisme se produirait en 1988. En fait, le séisme de Parkfield n’a pas eu lieu avant 2004, soit 16 ans après la date prévue. Cependant, même si l’hypothèse de « séisme type » n’a pas permis de prévoir un séisme classique, elle est utile pour prévoir des « séismes lents » partout dans le monde. De tels événements, récurrents et prévisibles, affectent la zone de subduction de Cascadia au large des Etats de Washington et de l’Oregon. Cette faille génère tous les 15 mois des glissements lents équivalant à un séisme de magnitude M 6. Au Japon, sur la zone de subduction le long de la fosse de Nankai, des glissements importants se produisent environ tous les 7 ans et correspondent à des séismes de magnitude M 7,0.
Dans la mesure où l’événement de glissement lent le plus récent sur le Kilauea s’est produit en octobre 2015 et que les « séismes lents » ont une périodicité de 2,5 ans (à 3 mois près), le HVO pense que le prochain pourrait être enregistré d’ici août 2018, mais aucune secousse ne sera ressentie par la population. .
Source: USGS / HVO.

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Occasionally, earthquakes are recorded on the southern flank of Kilauea Volcano and HVO attributes them to the slow sliding of the volcanic edifice into the Pacific Ocean. The last slip event was in October 2015, and before then, in May 2012, February 2010, and June 2007.

Slow slip events are sometimes called “slow earthquakes.” They happen when a fault begins sliding, just like in a regular earthquake, but so slowly that it takes several days to finish instead of several seconds. At Kilauea, slow earthquakes occur on the nearly flat-lying décollement fault that underlies the volcano’s south flank at a depth of 6-8 km. This is the same fault that was responsible for the M 7.7 Kalapana earthquake in 1975. However, slow earthquakes produce no seismic waves and, therefore, none of the damaging shaking of a regular earthquake. They help relieve a small amount of stress on the fault.

During a slow earthquake, the south flank usually surges seaward by about 3 cm. This additional motion occurs over 2-3 days, and is about the same amount that would happen in a regular M 6.0 earthquake. HVO’s GPS monitoring network shows that the south flank moves steadily seaward about 6 cm every year. Kilauea slow slip events tend to occur evenly in time; in particular, events after 2005 have occurred every 2.5 years, give or take 3 months. They are also caused by slip on the same section of the fault every time and tend to be about the same size.

Kilauea slow slip events are examples of so-called “characteristic” earthquakes, a series of several earthquakes of similar magnitude and location, which indicates that they are breaking the exact same part of the fault again and again. The characteristic earthquake hypothesis was originally developed in hope that it could predict regular, and possibly damaging, earthquakes. This idea emerged from observations of a series of earthquakes that seemed to strike about every 22 years near the town of Parkfield, California. After earthquakes in 1857, 1881, 1901, 1922, 1934, and 1966, all of which occurred as M 6.0 events in the same part of the San Andreas Fault, scientists predicted the next earthquake would occur in 1988. As it turned out, the next Parkfield earthquake did not occur until 2004, 16 years after the predicted date. However, even though the characteristic earthquake hypothesis was not successful at predicting a regular earthquake, it has been useful for forecasting the occurrence of slow slip events around the world. Locations where recurring, predictable slow slip events happen include the Cascadia Subduction zone offshore of Washington and Oregon. This fault produces slow slip events equivalent to an M 6.7 earthquake every 15 months. In Japan, on the subduction zone along the Nankai Trough, major slow slip events occur approximately every 7 years and are equivalent to M 7.0 earthquakes!

Because the most recent slow slip event on Kilauea happened in October 2015, and the events have a recurrence time of 2.5 years (give or take 3 months), HVO can forecast that the next one might occur between now and August 2018. But there won’t be any shaking that could be easily felt by individuals.

Source: USGS / HVO.

Sur le schéma ci-dessus, les flèches noires montrent l’intensité des séismes lents (voir échelle en bas du schéma), ainsi que leur orientation telle qu’elle a été enregistrée par le réseau GPS du HVO en octobre 2015. Les couleurs font référence à la topographie, depuis le niveau de la mer (en vert) jusqu’à 1200 m d’altitude (en marron). L’océan est en bleu. (Source : HVO)

Nouvelles coulées de lave sur le Kilauea (Hawaii) // New lava flows on Kilauea Volcano (Hawaii)

Une nouvelle vidéo réalisée par la compagnie Paradise Helicopters montre une très importante sortie de lave juste au-dessus du pali, avec de nombreuses coulées en aval. La vidéo a été tournée le 2 mars, donc bien avant l’essaim sismique enregistré le 5 mars sur la partie supérieure de l’East Rift Zone.
La lave continue d’entrer dans l’océan par le fameux « firehose » à Kamokuna. Les nouvelles coulées de lave sur et au-dessus du Pali, ainsi que quelques autres plus modestes sur la plaine côtière, ont absorbé une bonne partie de la lave qui entrait dans l’océan, mais la coulée principale reste bien alimentée et continue de déverser des tonnes de lave dans le Pacifique. Les explosions continuent de secouer la falaise littorale qui reste fracturée et dangereusement instable.
En raison des nuages de gaz qui entravaient la visibilité pendant le vol, le lac de lave dans le Pu’O’o était à peine visible mais il est toujours bien présent et continue d’alimenter la coulée 61g.

La vidéo est accessible à cette adresse :

https://youtu.be/eHcyEeU1ZtM

Source : Big Island Now.

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A new Paradise Helicopters video shows that a huge new outbreak just above the Pali is sending many lava streams downslope. The video was shot on March 2nd, well before the seismic swarm that was recorded on Kilauea’s Upper Rift Zone on March 5th .

Lava is still entering the ocean in a single firehose lava stream at Kamokuna. The numerous new surface flows both on and above the Pali and a few on the coastal flats have taken a good deal of the lava from the ocean entry, but the main flow continues dumping tons of lava into the Pacific Ocean. Explosions continue to rock the coastline, which remains cracked and dangerously unstable.

Because of the large amount of gas clouds, the lava lake within Pu’O’o was hardly visible but it is still there and keeps feeding the 61g flow.

The video can be seen at this address:

https://youtu.be/eHcyEeU1ZtM

Source : Big Island Now.