Le risque sismique en Californie du Sud // The seismic risk in Southern California

La Californie du Sud, où se trouve Los Angeles, est une zone hautement sismique où plusieurs séismes ont été enregistrés ces dernières semaines. On peut se demander si le choix de Los Angeles pour les Jeux olympiques d’été de 2028 était raisonnable. Dans un remarquable article, le site The Watchers met en lumière le contexte géologique de la région.

Un séisme de magnitude M5,2 a frappé le comté de San Diego le 14 avril 2025. Il s’est produit le long de la zone de faille d’Elsinore, une importante faille décrochante en Californie du Sud, capable de déclencher des séismes de magnitude M7,8. La faille se situe à proximité de zones densément peuplées, notamment Los Angeles, Long Beach et Riverside, et le fait qu’elle soit restée inactive pendant longtemps pourrait faire redouter un événement sismique majeur.

Le séisme de magnitude M5,2 n’a causé ni blessés ni dégâts majeurs, mais il a rappelé le potentiel de la faille d’Elsinore à générer des séismes beaucoup plus importants. En effet, la faille fait partie d’un système complexe capable de provoquer des ruptures en cascade, avec des secousses pouvant affecter des millions de personnes.

Vue de la zone de faille d’Elsinore (Source :Southern California Earthquake Data Center – SCEDC)

La zone de faille d’Elsinore s’étend sur environ 180 km à travers la Californie du Sud, parallèlement à la faille de San Andreas et fait partie du système de failles de San Andreas. Elle coupe les Peninsular Ranges et passe à proximité de plusieurs grands centres urbains, ce qui en fait un risque sismique important.

La faille d’Elsinore (Source : NASA, ISS)

Selon le Centre de données sismiques de Californie du Sud (SCEDC), la faille glisse à raison d’environ 4 mm par an, ce qui génère une accumulation progressive de contraintes tectoniques. Bien que relativement calme ces dernières décennies, cette lente accumulation d’énergie contribue au risque sismique sur le long terme. Selon les sismologues californiens, un séisme débuterait sur la faille d’Elsinore et se propagerait sur la faille de Whittier. Ce processus enverrait une énergie considérable dans le bassin de Los Angeles, avec pour conséquence un des scénarios sismiques les plus dangereux.
Selon un modèle développé par l’USGS, un séisme de magnitude M7,8 le long du système Elsinore-Whittier pourrait provoquer de violentes secousses sur une vaste région. La faille d’Elsinore a été relativement calme historiquement. L’événement le plus important s’est produit le 15 mai 1910, près de la Temescal Valley, avec une magnitude estimée à M6. Ce séisme a causé des dégâts minimes.
La faille s’étire vers le sud-est jusqu’au Mexique où elle rejoint la faille de Laguna Salada. Le 23 février 1892, la faille de Laguna Salada a connu un séisme important, estimé entre M7,1 et 7,3. Cet événement a causé des dégâts dans le nord de la Basse-Californie et le sud de la Californie.
Plusieurs villes comme Torrance, Santa Monica et West Hollywood ont pris des mesures pour renforcer leurs bâtiments contre les séismes. Toutefois, à Los Angeles, les bâtiments à ossature métallique ne font toujours pas l’objet d’un programme de rénovation obligatoire, une lacune qui suscite des inquiétudes quant à la capacité de la ville à faire face au prochain puissant séisme.
Ces dernières années, seuls deux séismes d’une magnitude supérieure à M5,0 se sont produits dans les comtés de Los Angeles et d’Orange : un séisme de magnitude M5,1 en 2014 près de Brea et un séisme de magnitude M5,4 en 2008 près de Chino Hills. Le séisme de 2014 a causé 2,5 millions de dollars de dégâts, tandis que celui de 2008 a eu un impact minime.
Le fort risque sismique en Californie est dû à la situation géographique de cet État, à la limite de plaques tectoniques. La plaque Pacifique, où se trouvent des villes comme San Diego, Los Angeles et Santa Barbara, se déplace lentement vers le nord-ouest, tandis que la plaque nord-américaine, avec San Francisco, la Central valley et Big Bear Lake, se déplace dans la direction opposée. Ce mouvement fait s’accumuler les contraintes au fil du temps, et elles finissent par se libérer sous forme de séismes pouvant être destructeurs.
Croisons les doigts pour qu’aucun séisme majeur ne provoque de catastrophe pendant les Jeux de 2028…

Source : The Watchers.

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Southern California – the region that includes Los Angeles – is a highly seismic zone where several earthquakes have been recorded in the past weeks. One can wonder whether of Los Angeles for ther 2028 Summer Olympic Games was a cautious one. In a remarkable article, The Watchers website highlights the geological context of the region.

An M5.2 earthquake struck San Diego County on April 14th, 2025. It occurred along the Elsinore Fault Zone, a major strike-slip fault in Southern California capable of producing earthquakes up to M7.8. The fault runs near densely populated areas including Los Angeles, Long Beach, and Riverside, and its long period of limited activity may indicate an increased potential for a significant seismic event.

The M5.2 earthquake caused no injuries or major damage, but it drew renewed attention to the Elsinore Fault’s potential to generate much larger earthquakes. While historically quiet, the fault forms part of a complex system capable of producing cascading ruptures that could impact millions.

The Elsinore Fault Zone extends about 180 km through Southern California, running parallel to the San Andreas Fault and forming part of the broader San Andreas fault system. It cuts through the Peninsular Ranges and passes near several major population centers, making it a significant seismic hazard.

According to the Southern California Earthquake Data Center (SCEDC), the fault has a slip rate of approximately 4 mm per year, indicating gradual accumulation of tectonic strain. Though relatively quiet in recent decades, this slow deformation contributes to long-term seismic potential. According to Californian seismologists, an earthquake would start on the Elsinore Fault and move onto the Whittier Fault. This would send powerful energy straight into the L.A. Basin, making it one of the more dangerous earthquake scenarios.

In a model developed by the U.S.G.S., an M7.8 earthquake along the Elsinore-Whittier system could produce violent shaking across a wide region. The Elsinore Fault has been relatively quiet historically. The most significant recorded event occurred on May 15, 1910, near Temescal Valley, with an estimated magnitude of M6.0. This earthquake caused minimal damage.

The fault extends southeast into Mexico, connecting with the Laguna Salada Fault. On February 23, 1892, the Laguna Salada Fault experienced a significant earthquake, estimated between M7.1 and 7.3. This event caused damage in both northern Baja California and southern California.

Several cities like Torrance, Santa Monica, and West Hollywood have taken steps to strengthen their buildings against earthquakes. But in Los Angeles, steel frame buildings are still not part of any mandatory retrofit program, a gap that’s sparked concern about how ready the city really is for the next big quake.

In recent years, only two earthquakes with magnitudes above M5.0 have occurred beneath Los Angeles and Orange Counties : M5.1 earthquake in 2014 near Brea and M5.4 event in 2008 near Chino Hills. The 2014 earthquake caused 2.5 million dollars in damage, while the 2008 event resulted in minimal impact.

California’s high earthquake risk comes from its location on the edge of a tectonic plate boundary. The Pacific plate, home to cities like San Diego, Los Angeles, and Santa Barbara, is slowly shifting northwest, while the North American plate, holding San Francisco, the Central Valley, and Big Bear Lake, moves in the opposite direction. This movement builds up stress over time, which is eventually released in potentially destructive earthquakes.

Let’s cross our fingers that no major earthquake causes a disaster during the 2028 Games…

Source : The Watchers.

Kilauea (Hawaï) : fin de l’Épisode 18… en attendant le suivant ! // Kilauea (Hawaii) : end of Episode 18… waiting for the next one !

Après 10 heures d’activité intense avec des fontaines de lave spectaculaires émises pat la bouche éruptive sud et atteignant 200 mètres de hauteur tandis que celles de la bouche nord restaient en dessous de 60 mètres de hauteur, l’Épisode 18 de l’éruption du Kilauea s’est terminé à 13h28 (heure locale) le 22 avril 2025. Les bouches éruptives nord et sud ont cessé leur activité quasiment au même moment. La phase de fontaines avait commencé à 3h20 du matin. Environ 5 millions de mètres cubes de lave ont été émis, avec un débit estimé à environ 140 mètres cubes par seconde. Les coulées de lave ont recouvert plus de 60 % du plancher de l’Halemaʻumaʻu.
On a enregistré une déflation sommitale de 13 microradians au cours de cet épisode dont la fin a coïncidé avec un passage rapide de la déflation à l’inflation et une baisse rapide de la sismicité. Ces données laissent supposer qu’un 19e épisode éruptif est fort probable dans quelques jours.
Chaque épisode dans le cratère de l’Halema’uma’u depuis le 23 décembre 2024 a duré entre 13 heures et 8 jours et les épisodes ont été séparés par des pauses allant de moins de 24 heures à 12 jours.
Source : HVO.

Capture de la webcam du HVO, judicieusement placée pour bien observer l’événement

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After 10 hours of intense activity with dramatic lava founatins from the south eruptive vent reaching 200 meters in height while those from the north vent remained below 60 meters high, Episode 18 of the Kilauea eruption ended at 1:28 p.m. (local time) on April 22 2025. The north and south vents stopped erupting at approximately the same time.  The fountaining phase of episode 18 had begun at 3:20 a.m. Approximately 5 million cubic meters were erupted at about 140 cubic meters per second.  Lava flows covered over 60% of the floor of Halemaʻumaʻu.

Deflationary tilt at the summit recorded 13 microradians during this episode.  The end of the eruption was coincident with a rapid change from deflation to inflation at the summit and a rapid drop in seismic tremor intensity. This inflztion suggests that a 19th eruptive episode is quite likely in a few days.

Each episode of lava fountaining within Halema’uma’u Crater since December 23, 2024, has continued for 13 hours to 8 days and episodes have been separated by pauses in eruptive activity lasting less than 24 hours to 12 days.

Source : HVO.

Noirmoutier face aux assauts de l’océan

Lors d’une visite sur l’île de Noirmoutier en juin 2020, j’ai pu observer les traces des dégâts causés par la mer. Le village de La Guérinière en est un parfait exemple. Il suffit de se rendre sur le Boulevard de l’Océan où les anciens ouvrages, auparavant sous la dune, ont été mis à découvert par les vagues de la tempête Ciara. Sur la plage de la Cantine, le perré a été abîmé ; il s’agit d’un revêtement en pierres sèches ou en maçonnerie, destiné à renforcer un remblai, les rives d’un fleuve, les parois d’un canal, ou dans ce cas-ci une dune. A La Guérinière, des sacs de sable ont été déposés au niveau des brèches dans le rempart.

Des travaux ont été entrepris, avec installation d’enrochements, afin de contenir l’érosion littorale, mais il ne faut pas se faire d’illusion : le problème réapparaîtra à chaque tempête. Les rochers déversés à la hâte ne seront qu’un pansement provisoire et la mer aura tôt fait de les déstabiliser. Elle a envoyé sur certaines plages de la côte atlantique les solides blockhaus construits par les Allemands pendant la Seconde Guerre Mondiale. Les rochers de Noirmoutier ne pèseront pas lourd face aux assauts des vagues ! Arrivera le jour – dans un avenir très proche au train où vont les choses – où les vagues atteindront les habitations. En observant les photos que j’ai prises au cours de ma visite, je me dis que celles construites à quelques dizaines de mètres du littoral ne vont pas tarder à être menacées.

Un article paru sur le site de la radio France Info nous rappelle que c’est sur ce bord de mer qu’ont été filmées, en 1972, des séquences du film « César et Rosalie ». On y voit la maison aux volets bleus devenue, depuis ce tournage, l’un des emblèmes de l’Ile vendéenne.

Ce patrimoine est lui aussi menacé, avec l’érosion de la dune et l’effondrement d’un muret qui protégeaient cette demeure des assauts de la mer. De gros enrochements ont été disposés pour protéger l’ensemble de la soixantaine d’habitations construites sur les plages de Mardi Gras et du Vieil. Reste à savoir s’ils seront capables de résister aux assauts de la mer lors des tempêtes de grandes marées, car c’est dans de telles circonstances que l’océan devient redoutable.

Pour faire face au phénomène d’érosion, les propriétaires du secteur des Dunes du Vieil se sont regroupés en Association Syndicale Autorisée (ASA) car en vertu d’une loi datant de 1907, les propriétaires de maisons donnant sur la plage endossent la responsabilité des murs qui leur appartiennent et qui protègent leurs maisons. Ensemble, les propriétaires entretiennent et financent certaines structures de défense contre la mer.

Comme ailleurs le long de la côte atlantique, le combat contre les éléments semble sans fin. Quelques centaines de mètres plus loin, la dune a été grignotée par la tempête Céline. À chaque grande marée, la dune diminue car elle est sapée par les assauts des vagues.

Aujourd’hui, l’ASA a pour projet de construire un grand enrochement sur ce secteur. Ces investissements sont financés à 50 % par la communauté de communes qui apprécie le partenariat avec les propriétaires. En plus des trois existantes, cinq autres ASA sont en cours de création. Noirmoutier doit en effet gérer 30 km de digues, 32 km de cordon dunaire et des systèmes d’endiguement. Une grande partie, située sur le domaine maritime, est à la charge des pouvoirs publics. L’aide des propriétaires est donc essentielle.

Source : France Info.

Photos: C. Grandpey

Kilauea (Hawaï) : les fontaines de lave de l’Épisode 18 // Kilauea (Hawaii) : the lava fountains of Episode 18

22 avril 2025 (hueres (heure locale) – 17 heures (heure française) : Il fallait s’y attendre : les tiltmètres montraient que le magma continuait à s’accumuler sous le sommet du Kilauea et il ne demandait qu’à s’évacuer à la surface. Vers 3heures du matin (heure locale) le 22 avril 2025, une activité de spattering est apparue au niveau de 2 évents qui avaient percé la bouche éruptive nord.

Alors que cette activité s’intensifiait, on a vu une coulée de lave très rapide débouler de la bouche éruptive sud à 3h22.

 On a ensuite aperçu une fontaine en dôme dans la bouche éruptive sud qui s’est transformée en un puissant jet de lave et les deux bouches ont fait jaillir des fontaines de plus de 200 mètres de hauteur à la sud et 50 mètres à la nord. On a alors assisté à un véritable délire éruptif, tandis que les coulées de lave envahissaient le plancher de l’Halema’uma’u qui est actuellement recouvert à 20%.

Captures images webcam

Le jour se lève à Hawaï. Le spectacle devient superbe!

Voici l’adresse de la webcam :

https://www.skylinewebcams.com/en/webcam/united-states/hawaii/pahoa/kilauea-volcano.html

Le soleil se lève sur le Kilauea; c’est magique!

Il est 20 heures en France (8 heures à Hawaï) et l’éruption reste très intense. Le Kilauea nous gâte!

Les fontaines de lave sont spectaculaires. On remarquera la pluie de particules qui passent devant l’objectif de la caméra. Il doit y avoir des tapis de cheveux de Pélé sur la lèvre du cratère.

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April 22, 2025 (10:00 a.m. local time – 5:00 p.m. French time) : It was to be expected : tilt meters showed that magma was accumulating beneath Kilauea’s summit, just waiting to pierce the surface. Around 3:00 a.m. local time on April 22, 2025, spattering activity began at two vents that had breached the northern eruptive vent. As this activity intensified, a very fast-moving lava flow was seen tumbling from the southern vent at 3:22 a.m. A dome-shaped fountain was then seen at the southern vent, which turned into a powerful lava jet, and both vents erupted fountains over 200 meters high at the southern vent and 50 meters at the northern vent. We then witnessed a real eruptive madness, while lava flows were invading the floor of Halema’uma’u, which is currently 20% covered.