Violente éruption du Kanlaon (Philippines) // Powerful eruption of Kanlaon (Philippines)

Une puissante éruption d’une durée de 7 minutes a eu lieu sur le Kanlaon (Philippines) à 15h03 (heure locale) le 9 décembre 2024, avec un très volumineux panache de cendres qui s’est élevé à environ 6,7 km au-dessus du niveau de la mer, et des coulées pyroclastiques. Le niveau d’alerte a été relevé de 2 à 3. Les autorités philippines ont ordonné l’évacuation d’urgence de 87 000 personnes vivant dans un rayon de 6 km autour du sommet du volcan. La situation est critique à La Castellana, où environ 46 900 personnes résident dans la zone de danger de 4 à 6 km.
Les autorités ont également averti les pilotes de se tenir à l’écart de la zone en raison des dangers posés par la cendre.
Le PHIVOLCS a interdit l’entrée dans la zone de danger permanent de 6 km (PDZ) et continue de surveiller attentivement le volcan. Les autorités se préparent à une éventuelle évolution vers le niveau d’alerte 4 qui indiquerait une violente éruption imminente.
Le Kanlaon (2465 m) est entré en éruption plus de 40 fois depuis 1866, avec principalement des explosions phréatiques et des retombées de cendres sur les environs. Le sommet possède une caldeira de 2 km de diamètre et un cratère actif, le Lugud. Une éruption a coûté la vie à 3 randonneurs en 1996. Le volcan est également connu pour avoir produit la plus grande avalanche de débris enregistrée aux Philippines ; elle a parcouru 33 km vers le sud-ouest.
Source : PHIVOLCS.

Dernière minute : Le PHIVOLCS met en garde contre un risque élevé de lahars suite à l’éruption du Kanlaon. De fortes pluies peuvent déclencher des coulées de boue dans les zones environnantes. Les cendres et les matériaux pyroclastiques éjectés par le Kanlaon peuvent être mobilisés sous forme de lahars lors de fortes pluies, comme cela s’est produit après l’éruption du 3 juin.
Le PHIVOLCS ajoute : « Des pluies très intenses ne sont pas nécessaires ; même de simples fortes pluies peuvent déclencher des lahars, car les cendres nouvellement déposées sont instables, meubles et facilement emportées. Les localités qui ont déjà été touchées par des lahars doivent rester vigilantes, car le risque demeure dans les zones qui ont déjà connu ces phénomènes. »
Selon la carte des risques de coulées de lave du Kanlaon, les zones à risque de lahars comprennent Canlaon City, La Castellana, La Carlota City, Bago City, Moises Padilla, San Carlos City et Murcia, toutes situées dans le Negros Occidental.

Vue de l’éruption du 9 décembre 2024 (Crédit photo: Phivolcs)

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A powerful explosive eruption lasting 7 minutes took place at Kanlaon (Philippines) at 15:03 (local time) on December 9th, 2024, producing a massive ash plume that rose to about 6.7 km above sea level and pyroclastic flows. The Alert Level was raised from 2 to 3. Philippine authorities ordered the urgent evacuation of 87 000 people living in a 6 km radius from the summit of the volcano. The situation is critical in La Castellana, where approximately 46 900 individuals reside within the 4 – 6 km danger zone.

The Civil Aviation Authority also warned pilots to steer clear of the area due to the dangers posed by ash and debris.

PHIVOLCS has prohibited entry into the 6-km Permanent Danger Zone (PDZ) and continues to monitor the volcano closely. Authorities are preparing for a potential escalation to Alert Level 4 which would indicate an imminent hazardous eruption.

Kanlaon volcano (2465 m) has erupted over 40 times since 1866, mostly causing phreatic explosions and ashfall in nearby areas. The summit has a 2 km wide caldera and an active crater called Lugud. An eruption claimed the lives of 3 hikers in 1996. The volcano is also known for producing the largest recorded debris avalanche in the Philippines which traveled 33 km to the southwest.

Source : PHIVOLCS.

Last minute : PHIVOLCS warns of an increased risk of lahars following the eruption of Kanlaon. Heavy rainfall may trigger dangerous mudflows in the surrounding areas. The ash and pyroclastic materials ejected by Kanlaon could be mobilized as lahars during heavy rainfall, similar to what occurred after the June 3rd eruption.

“Intense rainfall is not required; even heavy rain can trigger lahars, as the newly deposited ash and broken rocks remain unconsolidated, loose, and easily washed away. Communities that were previously affected by lahars must stay vigilant, as the risk remains in areas that experienced lahars before.”

Based on the Kanlaon lava flow hazard map, areas at risk of lahars include Canlaon City, La Castellana, La Carlota City, Bago City, Moises Padilla, San Carlos City, and Murcia, all in Negros Occidental.

Islande : fin de l’éruption // Iceland : the eruption is over

Alors qu’une puissante éruption a débuté sur le Kanlaon aux Philippines, en Islande la septième éruption sur la chaîne de cratères de Sundhnúkagígar s’est terminée le 8 ou le 9 décembre (j’avais prédit le 10 décembre… Pas si mal !). L’éruption avait commencé le 20 novembre 2024 et a duré 18 jours.

Comme prévu, après une fermeture de deux semaines, le Blue Lagoon a rouvert ses portes aux visiteurs le 6 décembre 2024. Cependant, les gestionnaires de la structure ont dû s’adapter à la nouvelle situation et les visiteurs sont transportés par navettes depuis Grindavík. En effet, tout le parking du Blue Lagoon a été détruit par la lave. Des travaux sont en cours pour créer une aire de stationnement provisoire. Les activités à l’intérieur des digues de terre sont désormais revenues à la normale.
Le soulèvement du sol a repris à Svartsengi. Cependant, il est trop tôt pour dire si une autre éruption se produira. Il faut voir quel angle prendra la courbe faisant référence à l’inflation dans la zone. Cependant, si une éruption se produit, ce ne sera pas avant février ou mars 2025.
Les remparts de terre ont réussi à dévier la lave qui coulait vers l’ouest, mais il était grand temps que l’éruption cesse. D’une part, le parking du Blue Lagoon a été détruit et la lave était sur le point de déborder des digues de terre. À un endroit, il a fallu envoyer de l’eau sur un petit débordement pour arrêter son avancée. Si une nouvelle éruption envoie une autre coulée vers l’ouest, je ne sais pas comment les autorités islandaises parviendront à la contenir et à l’empêcher d’atteindre les infrastructures sensibles. Jusqu’à présent, les bulldozers ont fait un excellent travail. Espérons que cela continuera…

Dernières images de l’éruption sur le site web Iceland Monitor :

https://icelandmonitor.mbl.is/news/news/2024/12/09/the_last_pictures_of_the_eruption/

La lave de la dernière éruption a recouvert le parking du Blue Lagoon (Crédit photo: Iceland Review)

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While a powerful eruption started at Kanlaon in the Philippines, in Iceland the seventh eruption at the Sundhnúkagígaröði volcano ended on December 9th (I predicted December 10th… Not so bad!) . The eruption began on November 20th, 2024 and lasted for 18 days.

As predicted, after a two-week closure, the Blue Lagoon reopened its doors to guests on December 6th, 2024. However, the managers of the structure had to adapt to the new situation and the guests are ferried with shuttles from Grindavík as the entire Blue Lagoon parking lot was destroyed by lava. Activities within the defense walls have now returned to normal.

Ground uplift has started again at Svartsengi. However, it is too early to say whether another eruption will occur. We need to see tha angle of the graph referring to the inflation in the area. However, should an eruption occur, it won’t be before February or March 2025.

The defense walls have successfully diverted the lava that was flowing westward, but it was high time the eruption stopped. For one thing, the Blue Lagoon parking lot was destroyed and lava was close to overflowing from rhe earth barriers. At one place, water had to be poured on a small overflow to stop its advance. If a new eruption sends another flow to the west, I don’t know how Icelandic authorities will manage to contain it and prevent it from reaching infrastructure. Up to now, the bulldozers have performed a great job. Let’s hope it will go on..

Last pictures of the eruption on the Iceland Monitor website :

https://icelandmonitor.mbl.is/news/news/2024/12/09/the_last_pictures_of_the_eruption/

C’est sûr : 2024 sera l’année la plus chaude // It’s certain : 2024 will be the hottest year on record

L’année 2024 n’est pas encore terminée, mais aujourd’hui 9 décembre, nous savons déjà que cette année sera « à coup sûr » la plus chaude jamais enregistrée et la première au-dessus de la barre des 1,5°C définie par l’Accord de Paris sur le climat. À ce jour 2024 se situe à presque 1,6°C au-dessus de l’ère préindustrielle entre 1850 et 1900. C’est ce que vient de déclarer l’agence eutopéenne Copernicus sur le climat.
Les scientifiques européens ajoutent que la période dans laquelle nous nous trouvons actuellement est probablement la plus chaude que la Terre ait connue depuis 125 000 ans.
Les risques liés au réchauffement climatique climatique augmentent à chaque fraction de degré. En conséquence, dépasser 1,5°C sur une période de plusieurs décennies mettrait gravement en péril les écosystèmes et les sociétés humaines. Les climatologues expliquent qu’une seule année au-dessus de 1,5°C « ne signifie pas que l’Accord de Paris a été violé, mais cela signifie qu’une action climatique ambitieuse est plus urgente que jamais ». En octobre 2024, l’ONU a déclaré que la direction prise actuellement par l’action climatique entraînerait un réchauffement catastrophique de 3,1°C. C’est ce qu’a confirmé le Premier ministre français au cours de ce même mois, et il a donné des chiffres encore plus inquiétants (voir mes dernières sotes sur ce sujet).
Les émissions de combustibles fossiles continuent d’augmenter malgré l’engagement pris par les participants aux différentes COP de sortir notre planète du charbon, du pétrole et du gaz. Les gaz à effet de serre font monter les températures globales, avec une hausse de la chaleur emprisonnée dans les océans et l’atmosphère. Comme je l’ai écrit dans plusieurs notes, les concentrations de CO2 dans l’atmosphère n’ont jamais cessé d’augmenter au cours des dernières décennies.
L’année 2024 a été marquée par des inondations meurtrières en Espagne et au Kenya, de violents ouragans et typhons aux États-Unis et aux Philippines, ainsi que de graves sécheresses et des incendies de forêt en Amérique du Sud. Au total, les catastrophes ont causé 310 milliards de dollars de pertes économiques en 2024.
Les pays en voie de développement sont particulièrement vulnérables et auront besoin d’ici 2035 de 1,3 trillion de dollars par an d’aide extérieure pour leur transition énergétique et pour faire face au réchauffement climatique. Lors de la COP 29 de Bakou, les grands pollueurs historiques, principaux responsables du réchauffement climatique, se sont engagés à lever au moins 300 milliards de dollars par an d’ici 2035, un montant décrié comme largement insuffisant.
L’année 2024 a commencé avec El Niño à son maximum, un phénomène naturel qui fait monter les températures globales. Toutefois, les scientifiques ont déclaré qu’El Niño, qui s’est terminé vers le milieu de l’année, ne pouvait pas à lui seul expliquer la chaleur record dans l’atmosphère et les océans. En effet, la fin d’El Niño n’a pas eu d’effet significatif sur les températures, et on ne sait toujours pas si En Liño sera suivi d’un effet de refroidissement La Niña.
Source : Copernicus.

Les derniers relevés montrent que rien n’est fait pour réduire les émissions de CO2 (Source: Scripps Institution)

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2024 is not over yet, but today December 9th, we already know that this year is « effectively certain » to be the hottest on record and the first above the 1.5°C defined by the Paris Agreement on climate. The year to date is almost 1.6°C warmer than the pre-industrial era, taken as between 1850 and 1900. This is what the Copernicus Climate Change Service has just declared.

Scientists say the period we are in now is likely the warmest the Earth has been for the last 125,000 years.

Scientists say the risks of climate change increase with every fraction of a degree, and that exceeding 1.5°C over a decades-long period would greatly imperil ecosystems and human societies. Climate scientists indicate that a single year above 1.5°C « does not mean that the Paris Agreement has been breached, but it does mean ambitious climate action is more urgent than ever. »

In October 2024, the UN said the current direction of climate action would result in a catastrophic 3.1°C of warming. This was confirmed by the Frenc Prime Minister who gave more worrying figures.

Emissions from fossil fuels keep rising despite a global pledge to move the world away from coal, oil and gas. Greenhouse gases raise global temperatures, with extra heat trapped in the oceans and atmosphere. As I put it in several posts, CO2 concentrations in the atmosphere have never stopped increasing in the past decades.

2024 saw deadly flooding in Spain and Kenya, violent storms in the United States and the Philippines, and severe drought and wildfires across South America. In total, disasters caused $310 billion in economic losses in 2024.

Developing countries are particularly vulnerable and by 2035 will need $1.3 trillion a year in outside assistance for their energy transitions and to cope with climate change. At COP 29 in Bakou,, big historic polluters most responsible for global warming committed to raising at least $300 billion annually by 2035, an amount decried as woefully inadequate.

2024 began at the peak of El Nino, a natural phenomenon that drives up global temperatures.

But scientists said El Nino, which ended around the middle of the year, could not alone explain the record-breaking heat in the atmosphere and seas. Indeed, the end of El Nino did not have a significant effect on global temperatures, and it is still unclear if an opposite, cooling La Niña event will follow.

Source : Copernicus.

Impact du réchauffement climatique sur les températures en France

Afin de montrer l’impact du réchauffement climatique sur les températures en France, France Info a proposé un tableau de bord mis à jour quotidiennement. On y retrouve l’écart entre les températures du jour et les températures de référence, au niveau national et dans 30 stations de Météo France.

https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/infographies-climat-fait-il-chaud-ou-froid-pour-la-saison-comparez-la-meteo-du-jour-a-l-historique-des-temperatures-des-dernieres-decennies_5703086.html

C’est bien, mais il ne faudrait pas oublier que la France est un petit territoire à l’échelle du globe terrestre et qu’elle n’est donc pas LA référence climatique que certains voudraient lui attribuer.

En France, selon Météo-France, la température a déjà grimpé de 1,7°C par rapport à l’ère préindustrielle (1850-1900). La hausse pourrait atteindre +3,8°C d’ici à 2100, dans le cas d’un scénario dit « modéré », qui correspond aux politiques publiques actuelles. Fin Novembre 2024, le Premier Ministre a déclaré que « la France doit anticiper une vie avec +2,7°C en 2050. Le précédent plan d’adaptation (2018-2022) prévoyait un réchauffement de 1,5°C à +2°C d’ici 2100 par rapport à l’ère pré-industrielle. Toutefois, au vu de l’accélération de la hausse des températures, les prévisions ont dû être corrigées. La France hexagonale se prépare désormais, d’ici à la fin du siècle, à un réchauffement de +4°C, à côté de +3°C en moyenne à l’échelle mondiale. Le calendrier de hausse de la température prévoit +2°C en 2030, et +2,7°C en 2050. Selon cette trajectoire de réchauffement climatique, les glaciers alpins situés en France auront disparu d’ici 2100. Le risque de sécheresse sera multiplié par trois à l’horizon 2030 par rapport aux années 1960, et multiplié par 4 d’ici 2100. »

L’article de France Info nous rappelle qu’un climat qui se réchauffe se caractérise par un excès de jours anormalement chauds et un déficit de jours anormalement froids. Désormais, une grande majorité des journées sont plus chaudes, voire beaucoup plus chaudes, que celles observées en France il y a une ou deux générations à peine. Ces dix dernières années, les températures ont été plus chaudes les deux tiers du temps (244 jours sur 365 en moyenne). L’année 2022 constitue un record, avec plus de 80% de journées plus chaudes par rapport aux températures de référence sur la période 1971-2000. Cette période a été choisie car il s’agit d’une période au cours de laquelle l’influence humaine sur le climat a déjà commencé mais pouvait encore être « masquée » par les fluctuations spontanées du climat. C’est à partir des années 2000 que les effets de l’influence humaine se révèlent partout et à toutes les saisons.

Ces dernières décennies en France, les écarts de températures se sont accentués à la hausse. C’est ce que montrent les « warming stripes » ci-dessous. En bleu, sont représentées les années plus froides que la référence 1971-2000 ; en rouge, les années plus chaudes. La frise de 1971 à 2022 montre clairement un climat qui se réchauffe au niveau national et dans toutes les régions.

 

Evolution des écarts à la moyenne des températures annuelles depuis 1971, en France métropolitaine (Source : Météo France)

À l’échelle de la planète, 2024 est en passe de devenir l’année la plus chaude de tous les temps.