Hausse de l’activité et évacuations sur le Mayon (Philippines) // Increased volcanic activity and evacuations on Mayon Volcano (Philippines)

Le PHIVOLCS a relevé le niveau d’alerte du Mayon de 2 à 3 le 8 juin 2023 après que des coulées pyroclastiques ont dévalé le flanc supérieur du volcan. Depuis que le niveau d’alerte est passé de 1 à 2 le 5 juin, l’effondrement à répétition du dôme sommital a généré un nombre de plus en plus important de chutes de blocs. De plus, trois coulées pyroclastiques ont dévalé les ravines Bonga (sud-est) et Basud (est) le 8 juin. Les paramètres de surveillance indiquent qu’une extrusion très lente de magma est en cours et est en cours d’intensification. Cela signifie qu’une éruption magmatique effusive est en cours. On craint qu’une éruption majeure se produise d’ici quelques jours ou semaines.
Les villageois vivant dans un rayon de 6 kilomètres du cratère du Mayon ont été invités à quitter la zone de danger permanent et à se déplacer vers des zones plus sures en raison du risque d’émissions volcaniques, de coulées de lave, coulées pyroclastiques, chutes de blocs et autres dangers.
Les pilotes doivent éviter de voler près du sommet du Mayon car les cendres peuvent représenter un danger pour les aéronefs.
Le Mayon est entré en éruption pour la dernière fois en 2018, occasionnant le déplacement de dizaines de milliers de villageois.

D’un point de vue humain, la situation est beaucoup plus sérieuse que sur le Kilauea.

——————————————–

PHIVOLCS raised the alert level for Mayon from 2 to 3 on June 8th, 2023 after pyroclastic flows tushed down its upper slope. Since the alert level status was raised from 1 to 2 on June 5th, repeated collapse of the growing summit dome generated an increasing number and volume of rockfall events. Three pyroclastic density current or PDC events on the Bonga (southeast) and Basud (east) Gullies were observed on June 8th. The overall monitoring parameters indicate that very slow extrusion of shallow degassed magma is ongoing and is incrementally increasing in rate. This means that an effusive magmatic eruption is taking place. It is feared a major eruption might occur within days or weeks.

Villagers living within a 6-kilometer radius of Mayon volcano’s crater were told to leave the permanent danger zone and move to safer grounds due to the danger of volcanic emissions, lava flows, rockfalls and other hazards.

Pilots should avoid flying close to the volcano’s summit as ash from any sudden eruption can be hazardous to aircraft.

Mayon last erupted violently in 2018, displacing tens of thousands of villagers.

From a human point of view, the sutuation is far more serious than the eruption of Kilauea.

Mayon : un volcan physiquement séduisant mais volcaniquement redoutable (Crédit photo: Wikipedia)

L’éruption du Kilauea (suite) // The Kilauea eruption (continued)

Comme on peut le voir sur les images de la webcam installée au sommet du Kilauea, plusieurs petites fontaines de lave s’agitent sur le plancher du cratère de l’Halema’uma’u. Une fissure reste active au pied de la paroi sud-ouest de la caldeira. La hauteur des fontaines a diminué depuis le début de l’éruption et varie maintenant d’environ 4 à 9 mètres. Les premières coulées de lave ont envahi le plancher du cratère et ajouté une dizaine de mètres d’épaisseur de nouvelle lave.
Comme je l’ai déjà écrit, aucune activité particulière n’a été observée le long de la zone de rift est ou de la zone de rift sud-ouest du Kīlauea. L’éruption se déroule uniquement à l’intérieur du cratère de l’Halema’uma’u.
Le HVO rappelle que la dernière éruption du Kīlauea a duré 61 jours et s’est terminée le 7 mars 2023.
Les émissions de gaz dans la zone de l’éruption sont élevées. Les émissions de SO2 atteignent environ 65 000 tonnes par jour. Les habitants de Pāhala, à une trentaine de kilomètres du sommet du Kīlauea, ont signalé une très légère couche de cendres fines et de cheveux de Pélé.
Comme d’habitude lors d’une éruption du Kilauea, du dioxyde de soufre est émis au sommet. Il réagit avec l’atmosphère pour créer du vog (abréviation de volcanic smog), un brouillard volcanique qui peut devenir un danger pour la santé des habitants et des touristes. Il peut également endommager les cultures et d’autres plantes, et affecter le bétail
D’autres dangers incluent les cheveux de Pelé et autres fragments de verre volcanique léger provenant des fontaines de lave. Ils saupoudrent le sol à quelques centaines de mètres des bouches éruptives. Les vents forts peuvent transporter les particules les plus légères sur de plus grandes distances.
Une webcam (https://www.youtube.com/usgs/live) permet de voir l’éruption en direct. La nuit, les couleurs ne sont pas bonnes et on dirait que le Kilauea vomit du jus de framboise. Malgré tout, les images sont précieuses car elles permettent d’observer ce qui se passe au sommet.

—————————————————–

As can be seen on Kilauea’s summit webcam, multiple minor fountains are active on Halema‘uma‘u crater floor. One fissure remains active on the southwest wall of the caldera. Fountain heights have decreased since the eruption onset and are now about 4 – 9 meters high. Initial lava flows inundated the crater floor and added about a 10-meter depth of new lava.

As I put it before, no unusual activity has been noted along Kīlauea’s East Rift Zone or Southwest Rift Zone. The eruption is contained within Halemaʻumaʻu Crater..

HVO reminds us that Kīlauea’s last eruption lasted 61 days and ended on March 7th, 2023.

Volcanic gas emissions in the eruption area are elevated. SO2 emissions were measured at about 65,000 tonnes per day.  Residents of Pāhala, abiout 30 km downwind of Kīlaueaʻs summit have reported a very light dusting of fine ash and Peleʻs hair.

As usual during a Kilauea eruption, sulfur dioxide is released from the summit. It reacts in the atmosphere to create vog (short for volcanic smog) that may become a health hazard to residents and visitons. It may also damage agricultural crops and other plants, and affect livestock

Additional hazards include Pele’s hair and other lightweight volcanic glass fragments from the lava fountains that fall downwind of the fissure vents and dust the ground within a few hundred meters of the eruptive vents. Strong winds may waft lighter particles to greater distances.

A webcam (https://www.youtube.com/usgs/live) allows to see the eruption live. At night, the colours are not good and it looks as if Kilauea is emitting rasberry juice. However, the images are precious to observe what is hapeening at the summit.

Dernières nouvelles de l’éruption du Kilauea (Hawaii) // Latest news of the Kilauea eruption (Hawaii)

L’activité éruptive du Kilauea reste concentrée dans le cratère de l’Halema’uma’u. Plusieurs petites fontaines de lave sont actives dans la partie centre-est du cratère et une bouche s’est ouverte au niveau de la paroi ouest de la caldeira. La plus haute fontaine de lave mesure une quinzaine de mètres, ce qui n’est pas très haut pour le début d’une éruption du Kilauea. Les coulées de lave ont envahi une grande partie du plancher du cratère qui présente une superficie d’environ 150 hectares.
Les inclinomètres montrent que le tilt au sommet du Kilauea est passé d’une inflation à une déflation peu de temps après le début de l’éruption. L’activité sismique sommitale a fortement diminué après le début de l’éruption. Les émissions de gaz sont élevées dans la zone de l’éruption.
Aucune activité particulière n’a été observée le long de la zone de rift est ou de la zone de rift sud-ouest.
Source : HVO.

———————————————-

Eruptive activity at Kilauea Volcano (Hawaii) remains confined to Halemaʻumaʻu crater Multiple minor fountains are active in the central eastern portion of the crater floor and one vent is open on the west wall of the caldera. The largest lava fountain is consistently about 15 meters high, which is not very high for the early phase of the eruption. Lava flows have inundated much of the crater floor (an area of approximately150 hectares).

Summit tilt switched from inflation to deflation shortly after the eruption onset. Summit seismic activity greatly diminished following the start of the eruption. Volcanic gas emissions in the eruption area are elevated .

No unusual activity has been noted along the East Rift Zone or Southwest Rift Zone.
Source : HVO.

Capture d’écran de la webcam

Arctique : c’est foutu ! // Arctic : it’s screwed!

Selon une étude publiée début juin 2023 dans Nature Communications, la calotte glaciaire de l’océan Arctique disparaîtra en été dès les années 2030, soit une décennie plus tôt que prévu, quels que soient les moyens mis en œuvre par notre planète pour absorber la pollution par le carbone, cause du réchauffement climatique. Même la limite du réchauffement climatique à 1,5 degrés Celsius prévue par le traité de Paris sur le climat (la fameuse COP 21) n’empêchera pas la vaste étendue de glace de mer du pôle Nord de fondre en septembre. On peut lire dans le rapport : « Il est trop tard pour continuer à protéger la glace de mer estivale de l’Arctique, que ce soit en tant que paysage et en tant qu’habitat. La glace de mer sera le premier élément majeur de notre système climatique que nous perdrons à cause de nos émissions de gaz à effet de serre. »
Nous savons depuis de nombreuses années que la diminution de la couverture de glace a de graves répercussions sur les conditions météorologiques, les personnes et les écosystèmes, non seulement dans l’Arctique, mais à l’échelle mondiale. Un co-auteur de l’étude explique que la fonte de la glace arctique peut accélérer le réchauffement climatique en faisant dégeler le pergélisol riche en gaz à effet de serre, et faire s’élever le niveau de la mer en faisant fondre la calotte glaciaire du Groenland.
La couche de glace de plusieurs kilomètres d’épaisseur au Groenland contient suffisamment d’eau pour provoquer une hausse de six mètres du niveau des océans. En revanche, la fonte de la glace de mer n’a pas d’impact perceptible sur le niveau de la mer car la glace est déjà dans l’eau, comme des glaçons dans un verre. Malgré tout, la disparition de la glace de mer alimente un cercle vicieux de réchauffement.
Environ 90 % de l’énergie solaire qui frappe la blancheur de la banquise est renvoyée dans l’espace à travers l’albédo. Le problème, c’est que lorsque la lumière du soleil frappe l’eau sombre – car dépourvue de glace – de l’océan, quasiment la même quantité de cette énergie est absorbée par l’océan et répartie à travers le globe.
Les régions des pôles Nord et Sud se sont réchauffées de trois degrés Celsius par rapport à la fin du 19ème siècle, soit près de trois fois la moyenne mondiale.
La dernière étude explique qu’un mois de septembre sans glace dans les années 2030, c’est  » une décennie plus tôt que dans les récentes projections du GIEC. Dans son rapport historique de 2021, le GIEC prévoyait avec une « confiance élevée » que l’océan Arctique deviendrait pratiquement libre de glace au moins une fois d’ici le milieu du siècle, et ceci dans les scénarios d’émissions de gaz à effet de serre les plus extrêmes.
La nouvelle étude – qui s’appuie sur des données d’observation couvrant la période 1979-2019 pour s’ajuster aux modèles du GIEC – conclut que ce seuil sera très probablement franchi dans les années 2040. Les chercheurs ont également conclu que les activités humaines étaient responsables jusqu’à 90% du rétrécissement de la calotte glaciaire ; les facteurs naturels comme l’activité solaire et volcanique n’ont qu’un impact mineur.
L’étendue de glace de mer la plus faible jamais enregistrée dans l’Arctique (3,4 millions de kilomètres carrés) a eu lieu en 2012, suivie des années 2020 et 2019. Pour les scientifiques, l’océan Arctique est « libre de glace » si la zone couverte par la glace est inférieure à un million de kilomètres carrés, soit environ sept pour cent de la superficie totale de l’océan.
La glace de mer en Antarctique, quant à elle, est tombée à 1,92 million de kilomètres carrés en février 2023, le niveau le plus bas jamais enregistré, et près d’un million de kilomètres carrés en dessous de la moyenne de 1991-2020.
Source : médias d’information internationaux.

—————————————————

According to a stuty published early June 2023 in Nature Communications, the Arctic Ocean’s ice cap will disappear in summer as soon as the 2030s and a decade earlier than thought, no matter how aggressively humanity draws down the carbon pollution that drives global warming. Even capping global warming at 1.5 degrees Celsius in line with the Paris climate treaty will not prevent the north pole’s vast expanse of floating ice from melting away in September. « It is too late to still protect the Arctic summer sea ice as a landscape and as a habitat. This will be the first major component of our climate system that we lose because of our emission of greenhouse gases. »

We have known for many years that decreased ice cover has serious impacts over time on weather, people and ecosystems, not just within the region, but globally. A co-author of the study explains that it can accelerate global warming by melting permafrost laden with greenhouse gases, and sea level rise by melting the Greenland ice sheet.

Greenland’s kilometres-thick blanket of ice contains enough frozen water to lift oceans six metres.

By contrast, melting sea ice has no discernible impact on sea levels because the ice is already in ocean water, like ice cubes in a glass. But it does feed into a vicious circle of warming.

About 90 percent of the Sun’s energy that hits white sea ice is reflected back into space through the albedo. But when sunlight hits dark, unfrozen ocean water instead, nearly the same amount of that energy is absorbed by the ocean and spread across the globe.

Both the North and South Pole regions have warmed by three degrees Celsius compared to late 19th-century levels, nearly three times the global average.

The latest study warns that an ice-free September in the 2030s « is a decade faster than in recent projections of the Intergovernmental Panel on Climate Change (IPCC). In its landmark 2021 report, the IPCC forecast with « high confidence » that the Arctic Ocean would become virtually ice-free at least once by mid-century, and even then only under more extreme greenhouse gas emissions scenarios.

The new study – which draws from observational data covering the period 1979-2019 to adjust the IPCC models – finds that threshold will most likely be crossed in the 2040s. The researchers have also calculated that human activity was responsible for up to 90 percent of the ice cap’s shrinking, with only minor impacts from natural factors such as solar and volcanic activity.

The record minimum sea ice extent in the Arctic (3.4 million square kilometres) occurred in 2012, with the second- and third-lowest ice-covered areas in 2020 and 2019, respectively. Scientists describe the Arctic Ocean as « ice-free » if the area covered by ice is less than one million square kilometres, about seven percent of the ocean’s total area.

Sea ice in Antarctica, meanwhile, dropped to 1.92 million square kilometres in February 2023 the lowest level on record and almost one million square kilometres below the 1991-2020 mean.

Source : International news media.

La glace de mer arctique : une espèce en voie de disparition (Photo: C. Grandpey)