L’événement est resté discret dans la presse, mais le 18 août marquait le 20ème anniversaire de l’éruption du Mont Spurr en 1992. Cette éruption revêt une importance particulière car elle marque le début de recherches scientifiques visant à utiliser les satellites pour détecter les cendres volcaniques.
Le Mont Spurr a connu trois séquences éruptives au cours de l’été 1992, mais c’est celle de la fin août qui a été la plus spectaculaire, avec une pluie de cendre sur la ville d’Anchorage. L’aéroport international a dû fermer pour éviter que des avions traversent le panache éruptif, avec le risque de blocage des moteurs que cela représente.
En fin d’après-midi, Game McGimsey, volcanologue à l’AVO, décida de louer un avion pour aller photographier le panache éruptif qui atteignait une hauteur de 14 km. Il pensait que ses photos permettraient d’en savoir plus sur l’éruption qui, selon lui, était « phénoménale ».
Tout aussi phénoménales furent les avancées réalisées par la science suite à l’éruption du Mont Spurr en 1992. Un autre volcanologue de l’AVO – Dave Schneider – avait lu un rapport d’un collègue australien qui se demandait dans quelle mesure les photos satellites pourraient être utilisées pour repérer les nuages de cendre qui se déplacent à haute altitude et représentent une menace pour les avions. Il avait encore en tête ce qui s’était passé 3 années auparavant en Alaska quand un Boeing 747 avait malencontreusement traversé le panache éruptif du Mont Redoubt. Les quatre moteurs de l’appareil s’étaient bloqués sous l’effet de la cendre et l’aéronef avait « décroché » de plusieurs milliers de mètres avant que le pilote réussisse à redémarrer les moteurs et à atterrir sans dommage à Anchorage.
Schneider a travaillé à partir du mois d’août 1992 avec plusieurs autres scientifiques pour voir si les satellites pouvaient faire la différence entre les nuages de vapeur d’eau et les ceux générés par les panaches volcaniques. Les chercheurs se sont rendus compte qu’en jouant avec la sensibilité aux températures des images infrarouges des satellites, on pouvait effectivement repérer et prévoir la trajectoire des nuages de cendre. Cette première approche allait jeter les bases de recherches plus poussées dans ce domaine et permettre à des avions d’éviter les zones à risques.
Source: NBC NEWS
The newspapers rarely mentioned it but August 18th marked the 20th anniversary of the eruption of Mount Spurr in 1992. The eruption also marked the starting point of scientific work to use satellites in order to track volcanic ash clouds.
Mount Spurr erupted 3 times that summer but it was the late August eruption that showered Anchorage with substantial amounts of ash. Anchorage International Airport was forced to shut-down for 20 hours, in order to eliminate the risk that jets might be forced to fly through engine-clogging clouds of volcanic ash.
On that late afternoon, Alaska Volcano Observatory Volcanologist Game McGimsey decided to hire a plane to photograph the eruption so that scientists might learn as much as possible from it. Mount Spurr was putting an eruption column up to 14 km. In his words, “it was just phenomenal. »
Also phenomenal were some of the science returns from that day. A.V.O Geophysicist Dave Schneider had read a paper from an Australian scientist theorizing how satellite photos might be used to track dangerous ash clouds carried at high altitude by the winds. The need to do so was considered urgent for aviation safety. The reason was that just 3 years before, a Boeing 747 dropped several thousand metres when it had inadvertently flown through the ash cloud of Mount Redoubt; all four of its engines were stopped by the ash. The pilot managed to re-fire the engines, and land safely in Anchorage.
Schneider worked with other scientists to see whether satellites could differentiate water vapour clouds from volcanic ash clouds. By playing with the temperature-sensitivity of infrared images from orbiting satellites, the researchers found that ash clouds could, indeed, be tracked and forecast.
The work begun in Anchorage that summer by the A.V.O and other scientists laid the foundation for techniques for more advanced research so that jetliners could be steered away from dangerous ash clouds.
Source: NBC NEWS.
Eruption du mont Spurr le 18 août 1992
La cendre à Anchorage le 19 août 1992
(Avec l’aimable autorisation de Game McGimsey – AVO)