L’activité sismique a toujours été intense sur le Kilauea où les mouvements du magma sous l’édifice ont des répercussions à la surface. Les zones de rift (East Rift Zone et West Rift Zone) sont les preuves des forces colossales qui animent le volcan. Les épisodes de gonflement et de dégonflement du sommet – particulièrement nombreux ces derniers mois – trahissent la montée et la baisse du niveau de la lave. On remarquera enfin que, périodiquement, des séismes se produisent sur le Kilauea, en particulier sous le flanc sud qui a tendance à basculer sous la pression du magma. Outre des fracturations, ce basculement entraîne des glissements de failles assez lents (d’une durée d’une à deux journées) dans cette partie du volcan et les scientifiques du HVO pensent pouvoir enregistrer dans les prochaines semaines l’un de ces slow slip events (SSE).
Les scientifiques font remarquer que si un glissement de failles se produit brusquement, il peut provoquer un séisme de l’ordre de M 6 ou plus, comme en 1975 (M7,2) ou en 1989 (M6,2). Par contre, quand le glissement est lent, il peut être enregistré par des instruments. C’est ainsi que le HVO a pu enregistrer 10 SSE depuis novembre 2000. Leur périodicité n’est pas très régulière mais les dernières observations laissent penser que le prochain événement de ce type se produira vers la mi-juin 2012.
Le 17 juin 2007, une intrusion magmatique a provoqué l’ouverture d’une nouvelle fracture dans l’East Rift Zone, suivie d’une petite éruption le 19 de ce mois. Grâce aux GPS et tiltmètres en place dans ce secteur et sur le flanc sud, l’activité a pu être enregistrée, mais il a été difficile d’analyser les données concernant le SSE car elles étaient perturbées par le phénomène éruptif.
Les scientifiques du HVO voudraient pouvoir étudier les glissements de failles dans des circonstances plus neutres et comprendre en particulier pourquoi ce lent glissement s’accompagne parfois d’un tremor dans d’autres régions du monde. Ce dernier point sera toutefois extrêmement difficile à étudier sur le Kilauea avec la présence d’un tremor éruptif annexe.
S’agissant de la sismicité sur le Kilauea, les scientifiques du HVO voudraient savoir si les essaims sismiques enregistrés en février 2012 sont liés à une montée de magma sous le Kilauea. Ils voudraient aussi comprendre pourquoi les épisodes de gonflement et de dégonflement (D/I events) se sont accélérés en 2012.
