Ça se bouscule sur l’Etna ! // Too many people on Mt Etna !

Depuis le 6 février 2025, l’Etna en éruption avec une belle coulée de lave issue d’une fracture ouverte à 3 050 mètres d’altitude et un front qui se situe autour de 1 850 mètres sur le côté sud-ouest du volcan. Dans le même temps, le cratère SE laisse échapper de volumineux panaches de cendres qui perturbent parfois le trafic aérien à l’aéroport de Catane. Le tremor éruptif se maintient à un niveau élevé, signe que la pression reste élevée dans les conduits d’alimentation de l’Etna.

On a donc affaire à une éruption subterminale assez classique mais qui a déjà été visitée par pas mal de gens (accompagnés de guides volcanologiques) qui ont posté photos et vidéos sur les réseaux sociaux, ce qui ne manque pas d’attirer encore plus de visiteurs. Le résultat était prévisible : ça se bouscule au portillon !
Les routes comme la SP 92 sont encombrées de voitures, de bus, de motos et de tout type de moyens de transport, surtout le soir, moment où le spectacle devient féérique. Des milliers de personnes sont venues au cours du week-end, avec des risques liés à l’activité éruptive. J’ai mis en garde précédemment contre le risque d’explosions pouvant être provoquées par le contact de la lave avec la neige.

L’alerte a été donnée par le chef de la Protection Civile qui a fait part au Préfet de son inquiétude face à la situation de risque et demandé la présence de davantage de policiers pour gérer la situation. Le principal problème concerle le stationnement sauvage sur les bords des routes étroites avec, par exemple, un blocage total de la circulation à Piano Vetore et l’impossibilité de passage des véhicules d’urgence. Le but recherché par les responsables locaux est de combiner le besoin de profiter du volcan avec celui de la sécurité. En Sicile, ce n’est pas gagné… !

Source : presse locale.

Le contact de la lave et de la neige peut devenir explosif (Source: YouTube)

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Since February 6, 2025, Mt Etna has been erupting with a nice lava flow from a fracture that opened 3,050 meters above sea level and a lava front located around 1,850 meters on the southwest side of the volcano. At the same time, the SE crater is releasing voluminous ash plumes that sometimes disrupt air traffic at Catania airport. The eruptive tremor remains at a high level, a sign that the pressure remains high in Etna’s supply conduits.
We are therefore dealing with a fairly classic subterminal eruption but which has already been visited by quite a lot of people ‘accompanied by volcanological guides) who have posted photos and videos on social networks, which attracts even more visitors. The result was predictable: there’s a lot of activity at the gate!
Roads such as SP 92 are congested with cars, buses, motorbikes and all types of means of transport, especially in the evening, when the show becomes magical. Thousands of people came over the weekend, with risks related to the eruptive activity. I have previously warned of the risk of explosions that could be caused by the contact of the lava with the snow.
The alert was given by the head of Civil Protection who informed the Prefect of his concern about the risky situation and asked for more police to manage the situation. The main problem concerns illegal parking on the edges of narrow roads with, for example, a total blockage of traffic at Piano Vetore and the impossibility of emergency vehicles passing. The aim sought by local officials is to combine the need to enjoy the volcano with that of safety.

Les observations du Kilauea (Hawaii) à travers les siècles // Kilauea observations through centuries

L’un des derniers Volcano Watch de l’Observatoire des Volcans d’Hawaii (le HVO) nous raconte l’histoire des voyageurs qui ont observé le Kilauea au cours des deux derniers siècles. Bien sûr, ces écrits font suite à des siècles d’observations par les Hawaïens de souche, reflétées dans de riches traditions orales. Les recherches de ces dernières années ont montré l’étroite correspondance entre les traditions orales et la vérité géologique.
Le 1er août 1823, un missionnaire anglais du nom de William Ellis visita la caldeira du Kilauea avec ses guides hawaïens lors d’une visite de l’île d’Hawaii. Lui et ses compagnons ont été les premiers occidentaux à visiter le sommet du Kilauea. Le livre qu’Ellis a publié plus tard comprend les premières observations écrites contemporaines de l’activité éruptive du volcan.
Après William Ellis, les descriptions écrites se sont poursuivies au cours des années 1800 avec des visites sporadiques de missionnaires et d’autres personnes. Au cours de ces premières décennies, les observateurs ont fait état d’épisodes répétés d’affaissement du sol de la caldeira, parfois liés à des éruptions de la zone de rift.
Titus Coan, un missionnaire de Hilo, était un observateur régulier de cette période et il a envoyé des mises à jour sur l’activité de Kilauea à l’American Journal of Science.
Le tourisme volcanique a été un autre facteur qui a attiré les gens vers le sommet du Kilauea dans la seconde moitié des années 1800. Une partie importante de la trace écrite de ces observations se trouve dans le Volcano House Register, un livre d’or de la Volcano House – un hôtel au sommet du Kilauea – dans lequel les visiteurs pouvaient décrire leur séjour. Leurs notes contenaient souvent de précieuses descriptions du lac de lave actif dans le cratère de l’Halema’uma’u.
L’une des descriptions les plus célèbres du lac de lave au sommet du Kilauea est proposée par Mark Twain qui a séjourné à la Volcano House et a traversé la caldeira jusqu’à l’Halema’uma’u en 1866. Mark Twain et ses compagnons ont observé « une mer de matière en fusion d’une étendue apparemment illimitée ». On peut lire d’intéressantes descriptions dans Letters from Hawaii et dans Roughing it (A la dure).
Des scientifiques ont également effectué des visites occasionnelles dans les années 1800. James Dana, un célèbre géologue américain, s’ est rendu sur le Kilauea en 1840, puis des années plus tard dans les années 1880. Il a écrit le livre « Caractéristiques des volcans » basé sur ses observations.
Deux livres écrits par des géologues américains en 1908 – « Les volcans du Kīlauea et du Mauna Loa sur l’île d’Hawaï : leur histoire diversement racontée jusqu’à l’heure actuelle » par William Brigham et « Hawaii et ses volcans » par Charles Hitchcock, fournissent des résumés détaillés de l’activité dans la caldeira du Kilauea au cours des décennies précédentes.
Des rapports réguliers et systématiques sur le Kilauea commencent à apparaître avec l’arrivée de Frank Perrett en 1911 et de Thomas Jaggar en 1912, avec la fondation de l’Observatoire des Volcans d’Hawaii à cette époque. Le premier observatoire a publié des bulletins mensuels qui comprenaient des descriptions visuelles du lac de lave dans l’Halemaʻumaʻu, des mesures de la hauteur du lac de lave en constante évolution et des notes sur l’activité sismique.
Aujourd’hui, les mises à jour du HVO sur le Kilauea sont généralement quotidiennes à hebdomadaires, selon le niveau d’activité. Les rapports dans les publications de l’USGS incluent des chronologies détaillées des éruptions. Des articles diffusés dans des revues scientifiques internationales analysent les observations et les données pour essayer de comprendre les processus sous-jacents.
La dernière éruption sommitale du Kīlauea a commencé le 7 juin 2023 et a duré environ deux semaines. La phase de remplissage actuelle du réservoir magmatique sommital, après l’effondrement de 2018, fait partie d’un cycle de vidange et de remplissage qui s’est produit à plusieurs reprises au cours des 200 dernières années. Ainsi va l’histoire du volcan…
Source : USGS/HVO.

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One of the latest Volcano Watch by the Hawaiian Volcano Observatory tells us the story of the visitors who have observed Kilauea Volcano over the past two centuries. Of course, these writings follow the centuries of observations made by Native Hawaiians, reflected in rich oral traditions. Research in recent years has shown the close correspondence between the oral traditions and the geologic truth.

On August 1st, 1823, an English missionary named William Ellis visited the Kilauea caldera with his Hawaiian guides during a tour of the Island of Hawaii. He and his companions were the first westerners to visit the summit of Kilauea, and the book that Ellis later published includes the first contemporary written observations of the volcano’s eruptive activity.

After William Ellis’, the written descriptions continued through the 1800s with sporadic visits by missionaries and others. In these early decades, the observers noted repeated episodes of subsidence of the caldera floor, sometimes related to rift zone eruptions.

Titus Coan, a Hilo missionary, was a regular observer in this period and sent updates on Kilauea’s activity to the American Journal of Science.

Volcano tourism was another factor that drew people to Kilauea’s summit in the latter half of the 1800s. An important part of the written record is the Volcano House Register, a guestbook for the Volcano House hotel in which visitors could describe their stay. Their notes often had valuable descriptions of the active lava lake in Halemaʻumaʻu crater.

One of the most vivid descriptions of Kilauea’s summit lava lake comes from Mark Twain, who stayed at the Volcano House and made the trek across the caldera floor to Halemaʻumaʻu in 1866.  He and his companions watched “a heaving sea of molten fire of seemingly limitless extent.”

Notable scientists also made occasional visits in the 1800s. James Dana, a famous American geologist, visited in 1840, and again years later in the 1880s, writing the book “Characteristics of Volcanoes” based on these observations.

Two books written by Amercian geologists in 1908 — “The volcanoes of Kīlauea and Mauna Loa on the Island of Hawaii: their variously recorded history to the present time” by William Brigham and “Hawaii and its volcanoes” by Charles Hitchcock, both provided detailed summaries of activity in the Kilauea caldera during the previous decades.

Regular, systematic reports on Kīlauea start with the arrival of Frank Perrett in 1911 and Thomas Jaggar in 1912, and the founding of the Hawaiian Volcano Observatory at that time. The early observatory published monthly bulletins that included visual descriptions of the Halemaʻumaʻu lava lake, measurements of the constantly changing lava lake height, and notes on earthquake activity.

In the modern era, the current HVO updates on Kīlauea are generally daily to weekly, depending on activity levels. Reports in U.S. G.S. publications include detailed eruption chronologies, and papers in international science journals analyze the observations and data to try to understand the underlying processes.

The most recent eruption at the summit of Kīlauea began on June 7th, 2023, and lasted about two weeks. The current refilling phase at the summit, following the 2018 collapse, is part of a cycle of draining and refilling that has occurred many times in the past 200 years.

Source : USGS / HVO.

Vénéré par les Hawaiiens de souche, le cratère de l’Halema’uma’u a connu une histoire tumultueuse (Photos : HVO, C. Grandpey)

Popularité de l’éruption islandaise : des craintes pour la Nature et la Santé // Popularity of the Icelandic eruption : fears for Nature and Health

Bien que pratiquement aucun étranger n’assiste à l’éruption, on peut voir des foules de gens chaque jour dans la Geldingadalur. Selon l’Office islandais du tourisme, plus de 18 000 personnes avaient déjà visité l’éruption le 30 mars 2021. On estime que ce nombre doublerait et atteindrait 30 000 à 40 000 personnes si des touristes étrangers étaient présents en Islande. Un record a été établi le dimanche 28 mars avec 5 630 visiteurs. À l’approche du week-end de Pâques, les chiffres ne devraient pas baisser. Alors qu’une navette de bus et même un camion de restauration rapide sont apparus sur le site, les autorités islandaises disent qu’elles doivent tirer les leçons des erreurs du passé sur d’autres sites touristiques et mettre rapidement en place des infrastructures sur le site de  l’éruption.

Que l’éruption se poursuive ou non, la vallée où coule la lave en ce moment pourrait devenir le site touristique le plus visité d’Islande dans les années à venir. Il est proche à la fois de Reykjavik et de l’aéroport international de Keflavik où la plupart des voyageurs entrent dans le pays. Il est également très proche du célèbre Blue Lagoon.

Le site est surveillé par des secouristes depuis le début de l’éruption afin d’assurer la sécurité des visiteurs. Les secouristes ont également balisé le chemin le plus court et le plus sûr à partir de la route la plus proche.

Les autorités islandaises s’inquiètent également de l’impact du grand nombre de visiteurs sur l’environnement. Comme je l’ai indiqué précédemment, l’éruption se trouve sur des terres privées. L’un de ses propriétaires a déclaré qu’il n’avait pas l’intention de faire payer l’entrée aux visiteurs [ce qui signifie qu’il y a pensé! Imaginez un instant une éruption identique dans notre Chaîne des Puys. Un droit d’entrée aurait déjà été imposé aux visiteurs depuis plusieurs jours !!]. Ce propriétaire est inquiet à cause des dégâts qu’un aussi grand nombre de touristes peuvent causer à l’environnement. L’éruption se trouve sur une terre vierge jusque là et qui sera dégradée ; la mousse et d’autres plantes mettront des décennies à se rétablir.

Les autorités islandaises estiment que la mise en place d’infrastructures sur certains sites du pays a été trop lente, ce qui les a rendus vulnérables. L’exemple le plus frappant est le canyon de Fjaðrárgljúfur, qui a connu une très forte hausse de fréquentation après que Justin Bieber ait publié un clip vidéo filmé sur le site en 2015. Le canyon a dû être fermé à plusieurs reprises aux visiteurs les années suivantes, car l’afflux de visiteurs endommageait sa végétation sensible.

Une autre préoccupation concerne les personnes qui enfreignent les règles de quarantaine et viennent visiter l’éruption dans la Geldingadalur. La police contrôle désormais étroitement les arrivées à l’aéroport de Keflavík et sur le site de l’éruption. Toutes les personnes qui arrivent en Islande (à l’exception de celles qui ont été vaccinées ou qui ont contracté la Covid-19) doivent subir deux tests PCR et rester en quarantaine pendant cinq à six jours entre les tests. Cependant, certaines personnes censées être en quarantaine ont visité le site de l’éruption.

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In spite of the fact that hardly any foreigner has come to visit the eruption, crowds of people can dbe seen everyday in Geldingadalur. According to the Icelandic Tourist Board, over 18,000 people had already visited the eruption on March 30th, 2021. It is estimated that the number would at least double and maybe reach 30,000-40,000 people if foreign tourists were present in Iceland. A daily record was set on Sunday March 28th when 5,630 persons visited the site. With Easter weekend around the corner, the numbers are not likely to drop. While a bus shuttle and even a food truck have popped up at the site, authorities say they need to learn from past mistakes at other tourist sites and act quickly to build up infrastructure by the eruption.

Whether or not the eruption continues, the valley where lava is currently flowing could become Iceland’s most-visited tourist site in the coming years. It is close both Reykjavik and Keflavik International Airport where most travellers enter the country. It is also very close to the popular Blue Lagoon.

The eruption site has been monitored by Search and Rescue volunteers since the start of the eruption to ensure the safety of visitors. They have also marked the shortest, safest path to the site from the nearest road.

Icelandic authorities also worry about the impact of the popularity of the eruption on the environment. The eruption is located on private land. One of its owners said that he does not intend to charge visitors admission [which means he is thinking about it!], but is concerned about the damage such large numbers of tourists could cause to the land. It was an untouched land that will be wrecked, with moss and other things that take decades to recover. [Personal note: Just imagine a similar eruption occurring in the French Chaîne des Puys, an admission fee would already have been imposed on visitors for several days!!]

Icelandic authorities think thay have been too slow to build up infrastructure at some sites across the country, leaving them vulnerable. One example is Fjaðrárgljúfur canyon, which exploded in popularity after musician Justin Bieber released a music video filmed at the site in 2015. The canyon was repeatedly closed to visitors in the following years as heavy foot traffic damaged its sensitive vegetation.  .

Another concern is the people who break the quarantine regulations in order to visit the Geldingadalsgos eruption. Police are now more closely supervising arrivals to Keflavík International Airport and the eruption site. .

According to the quarantine regulations, everyone who arrives in Iceland (except the persons who have been vaccinated or who have already had Covid-19) must undergo two PCR tests and stay in quarantine for five to six days between them. However, some persons were supposed to be in quarantine but visited the eruption site.

Islande, une nature fragile (Photo : C. Grandpey)

Le Parc National des Volcans d’Hawaii: Une belle source de revenus! // Hawaii Volcanoes National park = Big money!

drapeau francaisLe dernier rapport du National Park Service pour 2013 montre que 1 583 209 personnes ont visité le Parc National des Volcans d’Hawaii et ont dépensé 124 937 400 dollars dans les localités situées à proximité du Parc. Ces dépenses ont permis de financer 1 476 emplois dans la région.
Le rapport pour l’année 2013 reflète une augmentation régulière du nombre de visites au Hawaii Volcanoes National Park au cours des cinq dernières années, ainsi qu’une augmentation des dépenses effectuées par les visiteurs auprès des collectivités locales. En 2013, les visites ont augmenté de 6,7% par rapport à 2012 (1 483 928 visiteurs) et les dépenses des touristes ont augmenté de 10,2% (113 376 400 dollars). Le nombre de visites en 2012 avait augmenté de 9,7% par rapport à  2011 (1 352 123 visiteurs) tandis que les dépenses avaient augmenté de 17% par rapport à 2011.
A l’échelle nationale, le rapport fait état de 14,6 milliards de dollars dépensés par 273 600 000 visiteurs dans les localités situées à moins de 100 km d’un parc national aux Etats Unis. Ces dépenses ont permis de maintenir plus de 237 000 emplois à l’échelle nationale, avec plus de 197 000 emplois dans les localités situées à proximité des parcs. L’économie américaine a ainsi gagné 26,5 milliards de dollars.
Selon l’analyse économique pour 2013, la plupart des dépenses des visiteurs sont allées vers l’hébergement (30,3%), suivi par la nourriture et les boissons (27,3%), les carburants (12,1%), les droits d’entrée (10,3%), les souvenirs et autres dépenses (10%).
Source : West Hawaii Today

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drapeau anglaisA new National Park Service report for 2013 shows that the 1,583,209 visitors to Hawaii Volcanoes National Park spent $124,937,400 in communities near the park. This spending supported 1,476 jobs in the local area.

The 2013 report reflects a consistent trend of increasing visitation to Hawaii Volcanoes National Park over the last five years, as well as higher spending by visitors in local communities. In 2013, visitation increased 6.7 percent over 2012 (1,483,928 visitors), and spending increased by 10.2 percent ($113,376,400). The 2012 visitation to the park was 9.7 percent higher than 2011 (1,352,123 visitors), and 2012 spending was up 17 percent from 2011.

The report shows $14.6 billion of direct spending by 273.6 million park visitors in communities within 60 miles of a national park. This spending supported more than 237,000 jobs nationally, with more than 197,000 jobs found in these gateway communities, and had a cumulative benefit to the U.S. economy of $26.5 billion.

According to the 2013 economic analysis, most visitor spending was for lodging (30.3 percent) followed by food and beverages (27.3 percent), gas and oil (12.1 percent), admissions and fees (10.3 percent) and souvenirs and other expenses (10 percent).

Source : West Hawaii Today.

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(Photo:  C.  Grandpey)