Nouvelle carte de l’Antarctique // New map of Antarctica

Une équipe internationale dirigée par le British Antarctic Survey (BAS) a publié la carte la plus détaillée du socle sous-glaciaire de l’Antarctique. Cette carte remet notamment en question les hypothèses antérieures concernant la localisation de la glace la plus épaisse et fournit des données importantes sur les processus glaciaires en Antarctique.
L’ensemble de données, baptisé Bedmap3, intègre plus de six décennies de levés géophysiques, tout en intégrant avec précision les plus hautes montagnes et les vallées les plus profondes du continent. On obtient ainsi des mises à jour majeures sur l’épaisseur de la glace, la topographie sous-glaciaire et la réaction du continent au réchauffement climatique.

 

Représentation topographique du relief du substrat rocheux de l’Antarctique (Source: BAS)

Bedmap3 intègre plus de 82 millions de points de données, soit le double de l’ensemble précédent. Cette carte haute résolution s’appuie sur des informations recueillies par des avions, des satellites, des navires et même d’anciens traîneaux à chiens. Elle offre une vue exceptionnellement détaillée du territoire qui se cache sous la glace de l’Antarctique, ce qui permettra aux scientifiques de prévoir la réaction des calottes glaciaires au réchauffement climatique.
Un élément clé de cette mise à jour concerne la localisation de la glace la plus épaisse de l’Antarctique. Des recherches antérieures la situaient dans le bassin de l’Astrolabe, en Terre Adélie, mais les dernières analyses révèlent que l’épaisseur de glace la plus importante se trouve dans un canyon sans nom de la Terre Wilkes – Wilkes Land – avec une épaisseur de 4 757 mètres.
Bedmap3 s’appuie sur de récentes études menées en Antarctique oriental, notamment autour du pôle Sud, de la péninsule Antarctique et des montagnes Transantarctiques. L’ensemble de données permet d’obtenir une représentation plus précise des vallées profondes et des pics rocheux exposés, tout en intégrant de nouvelles mesures de l’élévation de la surface de la glace et des plateformes glaciaires qui flottent sur l’océan. L’une de ses contributions les plus importantes est la cartographie actualisée des lignes d’ancrage, zones où la glace rencontre l’océan et commence à flotter. Ces données sont essentielles pour prévoir la contribution potentielle de la glace antarctique à l’élévation future du niveau de la mer.

 

Source: BAS

Grâce à Bedmap3, il ressort que la calotte glaciaire antarctique est plus épaisse qu’on le pensait initialement et qu’un volume de glace plus important repose sur un substrat rocheux situé sous le niveau de la mer. Cela accroît le risque de fonte de la glace en raison de l’incursion d’eau océanique chaude sur les bordures du continent. Bedmap3 montre que l’Antarctique est plus vulnérable qu’on le pensait.
Par ailleurs, la carte révèle que la calotte glaciaire antarctique couvre une superficie de 13,63 millions de km², soit un volume total de 27,17 millions de km³. L’épaisseur moyenne de la glace, plateformes glaciaires comprises, est de 1 948 m ; hors plateformes, elle atteint 2 148 m. Si toute la glace de l’Antarctique fondait, le niveau de la mer dans le monde pourrait augmenter de 58 mètres, menaçant ainsi les régions côtières de la planète.
L’ensemble de données haute résolution de Bedmap3 constituera un outil essentiel pour les climatologues qui étudient les processus glaciaires, les interactions océan-glace et les changements à long terme de la topographie de l’Antarctique. La cartographie plus précise des lignes d’ancrage contribuera à la recherche sur la stabilité des courants glaciaires et le rôle des structures sous-glaciaires dans le comportement de l’écoulement de la glace.
Bedmap3 permettra des prévisions plus fiables des changements futurs de la calotte glaciaire en fournissant une représentation plus précise du paysage sous-glaciaire de l’Antarctique. Ainsi, les scientifiques pourront évaluer les risques associés à la perte de glace et à l’élévation du niveau de la mer.
Source : British Antarctic Survey.

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An international team led by the British Antarctic Survey (BAS) has released the most detailed map of Antarctica’s subglacial terrain. In particular, the map challenges previous assumptions about the location of the thickest ice and provides important data on Antarctica’s ice processes.

The dataset, known as Bedmap3, integrates over six decades of geophysical surveys, capturing the continent’s tallest mountains and deepest valleys with precision. The findings present major updates on ice thickness, subglacial topography, and the continent’s response to global warming..

Bedmap3 builds on previous datasets by incorporating more than 82 million data points, double that of its predecessor. The high-resolution map is based on information gathered from aircraft, satellites, ships, and even historic dog-drawn sleds. Rendered on a 500 meter grid, it provides an exceptionally detailed view of the land beneath Antarctica’s ice, enabling scientists to predict how ice sheets might respond to warming temperatures.

A key revision in this update is the identification of the thickest overlying ice. Earlier research placed this in the Astrolabe Basin in Adélie Land, but the latest analysis reveals the true thickest ice lies in an unnamed canyon in Wilkes Land, with a depth of 4 757 meters.

Bedmap3 benefits from recent extensive surveys in East Antarctica, including regions around the South Pole, the Antarctic Peninsula, and the Transantarctic Mountains. The dataset refines the depiction of deep valleys and exposed rocky peaks while also incorporating new measurements of ice surface elevation and floating ice shelves. One of its most important contributions is the updated mapping of grounding lines, areas where the ice meets the ocean and begins to float. The data is essential for predicting how Antarctic ice might contribute to future sea-level rise.

Thanks to Bedmap3, it is clear the Antarctic Ice Sheet is thicker than was originally thought and has a larger volume of ice that is grounded on a rock bed sitting below sea-level. This puts the ice at greater risk of melting due to the incursion of warm ocean water that is occurring at the fringes of the continent. What Bedmap3 is showing is that Antarctica is slightly more vulnerable than previously thought.

The map reveals that the Antarctic Ice Sheet holds a total volume of 27.17 million km3, covering an area of 13.63 million km2. The mean ice thickness, including ice shelves, is 1 948 m, but when excluding ice shelves, the average thickness increases to 2 148 m. If all the ice in Antarctica were to melt, global sea levels could rise by 58 meters, posing a threat to coastal regions worldwide.

Bedmap3’s high-resolution dataset is expected to be a vital tool for climate scientists studying ice processes, ocean-ice interactions, and long-term changes in Antarctica’s topography. The refined grounding line mapping will aid research into the stability of ice streams and the role of subglacial features in ice flow behavior.

Bedmap3 enables more accurate predictions of future ice sheet changes by providing a more precise representation of Antarctica’s subglacial landscape, helping scientists assess risks associated with ice loss and sea-level rise.

Source : British Antarctic Survey.

Vers une disparition des glaciers en Papouasie-Nouvelle-Guinée // Glaciers in Papua-New-Guinea are disappearing

La planète entière est concernée par la fonte des glaciers, quelle que soit la latitude, que ce soit dans les régions polaires, sous les tropiques ou sous l’équateur. Ainsi, le Parc national de Lorentz, dans la province indonésienne de Papouasie, moitié occidentale de la Nouvelle-Guinée, abrite le dernier glacier tropical de la région. Certains l’appellent le Glacier de l’Éternité, mais il ne sera peut-être plus là pour très longtemps.

Le Puncak Jaya (4 884 m), également appelé Pyramide de Carstenz, n’a pas de glace sur son sommet, mais il est entouré de plusieurs étendues de glace – dont le Glacier Carstenz – qui formaient une calotte glaciaire apparue il y a environ 5 000 ans. Il existait également au moins une calotte glaciaire dans la région il y a entre 15 000 et 7 000 ans.

Les glaciers tropicaux sont l’un des indicateurs les plus sensibles du réchauffement climatique et il n’en reste qu’une poignée dans le monde, en Papouasie, en Amérique du Sud et en Afrique.

Dans deux notes publiées sur ce blog le 16 février 2021 et le 24 octobre 2023, j’attirais l’attention sur la fonte rapide des glaciers en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Un article du journal indonésien Jakarta Globe paru le 18 avril 2024 confirme cette nouvelle inquiétante.
L’Agence de météorologie, climatologie et géophysique (BMKG) a découvert en décembre 2023 que l’épaisseur du glacier au sommet du Puncak Jaya a diminué d’environ quatre mètres, soit 66 %, par rapport à la même période en 2022. L’Agence ajoute que « cela est probablement lié aux conditions El Niño en 2022-2023. »
La BMKG a contrôlé le comportement des glaciers de Puncak Jaya de 2009 à 2023. Ces glaciers font partie des rares glaciers tropicaux encore présents sur notre planète. Ils survivent grâce à des altitudes supérieures à 4 800 mètres au-dessus du niveau de la mer.
De 2016 à 2022, la réduction moyenne de surface des glaciers a été évaluée à environ 0,07 kilomètres carrés – ou 70 000 mètres carrés – par an. En avril 2022, la superficie totale des glaciers atteignait 0,23 kilomètres carrés.
Lors des mesures effectuées en 2022, la BMKG a estimé que l’épaisseur de glace restante en décembre 2022 atteignait six mètres. Un an plus tard, en décembre 2023, les dernières données ont montré que l’épaisseur de la glace avait perdu jusqu’à quatre mètres, ne laissant plus qu’une épaisseur de deux mètres. Au train où vont les choses, cette glace aura disparu dans très peu de temps.
Selon la BMKG, il ne fait aucun doute que le réchauffement climatique a joué un rôle important dans la diminution progressive de la couverture neigeuse en Indonésie tropicale. En 1850, la couverture de glace permanente sur le Puncak Jaya, en Papouasie, atteignait environ 19 kilomètres carrés, puis a diminué progressivement pour atteindre environ 0,34 kilomètre carré en mai 2022.
À côté de l’amincissement des glaciers du Puncak Jaya, plusieurs montagnes des régions tropicales sont également confrontées à la fonte des glaces, notamment le Kilimandjaro en Tanzanie, le Quelccaya au Pérou et le Naimona’nyi au Tibet, dans la chaîne himalayenne.
Source : The Jakarta Globe.

 

Derniers glaciers de Puncak Jaya en 2010 (Crédit photo : Robert Cassady)

 

Restes de glace sur la Puncak Jaya en 2023 (Crédit photo : BMKG)

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The entire planet is affected by the melting of glaciers, whatever the latitude, whether in the polar regions, in the tropics or under the equator. Thus, Lorentz National Park, in Indonesia’s Papua province of New Guinea, is home to the region’s last tropical glacier. Some call it the Eternity Glacier, but it might not be there for much longer.

Puncak Jaya (4884 m), also called Carstenz Pyramid, does not have ice on the peak, but around it there are several ice masses, that used to be one large icecap that developed 5,000 years ago. At least one previous icecap also existed in the region between 15,000 and 7,000 years ago.

Tropical glaciers are one of the most sensitive indicators of global warming, and there are only a handful left in the world, in Papua, South America, and Africa.

In two posts released on February 16th, 2021 and October 24th, 2023, I drew attention to the rapid melting of glaciers in Papua-New-Guinea. An article on the Indonesian newspaper Jakarta Globe (April 18th, 2024) confirms this worrying piece of news.

The Meteorology, Climatology, and Geophysics Agency (BMKG) has discovered that the glacier’s thickness atop Puncak Jaya decreased by about four meters, or 66 percent, in December 2023 compared to the same period in 2022. The Agency says that « this is likely related to the El Nino conditions in 2022-2023. »

BMKG has been monitoring the glaciers on Puncak Jaya from 2009 to 2023.  These glaciers are some of the few remaining tropical glaciers in the world and are found at altitudes over 4,800 meters above sea level.

From 2016 to 2022, the average reduction in ice area reached about 0.07 square kilometers per year, with the estimated total glacier area in April 2022 reaching 0.23 square kilometers.

In the 2022 monitoring, BMKG estimated that the remaining ice thickness in December 2022 reached six meters. However, one year later, in December 2023, the latest data showed that the ice thickness was thinning further, with a reduction of up to four meters or leaving a thickness of only two meters. As things are going, this ice will have disappeared very shortly.

There is no doubt that global warming has played a significant role in gradually thinning the only permanent snow cover in tropical Indonesia. According to BMKG, in 1850, the coverage of permanent ice in Puncak Jaya, Papua, reached about 19 square kilometers, and then gradually decreased to an estimated 0.34 square kilometers in May 2022.

In addition to the thinning glaciers on Puncak Jaya, several mountains in tropical regions have also experienced ice melting, including Mount Kilimanjaro in Tanzania, Quelccaya in Peru, and Naimona’nyi in the Himalayas, Tibet.

Source : The Jakarta Globe.

Fonte des glaciers : 2023 a encore été une mauvaise année // Glacier melting : 2023 was another bad year

Le 22 avril 2024, l’agence européenne Copernicus a publié son rapport annuel sur le climat, avec un chapitre consacré aux glaciers. L’agence annonce la couleur dès le préambule de son rapport : les glaciers dans le monde ont connu en 2023 une perte de masse annuelle record de 1,1 m d’épaisseur de glace, avec, à l’échelon local, des pertes d’épaisseur de 0,5 à 3,0 m.
En 2023, les glaciers ont aussi perdu 600 Gt d’eau. Il s’agit de la perte de masse annuelle la plus importante depuis 1976, et supérieure d’environ 100 Gt à toute autre année enregistrée. Cela équivaut à près de cinq fois la quantité de glace contenue dans tous les glaciers d’Europe centrale.
Les estimations indiquent que cette perte de masse a contribué à hauteur de 1,7 mm à l’élévation du niveau moyen de la mer à l’échelle de la planète. Il s’agit de la plus grande contribution annuelle depuis le début des relevés satellitaires en 1976.
Les quatre années au cours desquelles la perte de masse des glaciers dans le monde a été la plus importante sont toutes depuis 2019. 2022 et 2023 ont été les premières années enregistrées au cours desquelles toutes les régions glaciaires ont signalé une perte de glace.Les glaciers de l’ouest de l’Amérique du Nord ont connu une perte record d’épaisseur de glace d’environ 3 m. Une perte de glace bien supérieure à la moyenne a également été signalée en Alaska, en Europe centrale, dans les Andes du Sud, sur la chaîne de l’Himalaya en Asie, et en Nouvelle-Zélande.

Sans surprise, on peut lire que le réchauffement climatique a eu d’importantes conséquences sur les glaciers alpins en 2023. En deux ans, ils ont perdu environ 10 % de leur volume.

Après une année 2022 record, l’état des glaciers les Alpes s’est de nouveau détérioré. Au cours de l’année hydrologique 2022/2023, les glaciers de toutes les régions européennes ont connu une perte de glace. On peut lire dans le rapport de Copernicus que « les Alpes sont l’une des régions du monde où les glaciers reculent le plus rapidement, aux côtés de l’Islande, du sud des Andes, de l’Alaska, de l’ouest du Canada et de l’ouest des États-Unis. Dans les Alpes, 2023 a été une nouvelle année exceptionnelle en termes de perte de glace à cause d’une accumulation de neige hivernale inférieure à la moyenne et à une forte fonte estivale. »

Cette fonte s’explique notamment par des mois d’août et de septembre « exceptionnellement chauds ». Le rapport ajoute : « En Suisse, les glaciers ont perdu 4 % de leur volume de glace en 2023, après une perte de 6 % en 2022. Cela signifie qu’au cours des deux dernières années, les glaciers des Alpes ont perdu environ 10 % de leur volume. » En 2022, les glaciers suisses n’avaient jamais perdu autant de leur volume : 3 kilomètres cubes ont fondu, soit 6 % de la glace restante. L’année 2022 redéfinit donc la donne car jusqu’alors une perte de 2 % était déjà considérée comme extrême.

Selon le rapport Copernicus, l’année 2023 a également été marquée par des chutes de neige de plus en plus rares en Europe, avec toutefois quelques exceptions, comme en Scandinavie. Le reste du continent européen a globalement connu sur la période 1991-2020 un nombre bien inférieur à la moyenne de jours de neige en hiver. Les climatologues ont déjà prévenu que les conséquences peuvent être lourdes pour l’environnement. Le manque de neige peut contribuer à des conditions de sécheresse. De plus, la fonte de la neige au printemps et en été constitue une source d’eau importante pour de nombreux fleuves européens.

 

Perte de masse des glaciers en gigatonnes au fil des ans… Terrible !

Sources: C3S/ECMWF/WGMS

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On April 22nd, 2024, the European agency Copernicus published its annual climate report, with a chapter dedicated to glaciers. The agency des not mince words from the start of its report : glaciers around the world have experienced a record annual mass loss of 1.1 m of ice thickness in 2023, with, at the local level, losses of thickness of 0.5 to 3.0 m.
In 2023, glaciers also lost 600 Gt of water. This is the largest annual mass loss since 1976, and approximately 100 Gt greater than any other year on record. This is equivalent to almost five times the amount of ice contained in all the glaciers of Central Europe.
Estimates indicate that this loss of mass contributed 1.7 mm to the rise in average sea level globally. This is the largest annual contribution since satellite records began in 1976.
The four years in which glacier mass loss worldwide has been the greatest are all since 2019. 2022 and 2023 were the first years on record in which all glacial regions reported ice loss. Glaciers of western North America experienced a record loss of ice thickness of approximately 3 meters. Well-above-average ice loss was also reported in Alaska, central Europe, the Southern Andes, the Himalayan range in Asia, and New Zealand.

Unsurprisingly, we can read that global warming had significant consequences on Alpine glaciers in 2023. In two years, they have lost around 10% of their volume.
After a record year in 2022, the state of the glaciers in the Alps has deteriorated again. In the water year 2022/2023, glaciers in all European regions experienced ice loss. One can read in the Copernicus report that « the Alps are one of the regions in the world where glaciers are retreating most rapidly, alongside Iceland, the southern Andes, Alaska, the west of Canada and the western United States In the Alps, 2023 was another exceptional year for ice loss due to below-average winter snow accumulation and heavy summer melt.
This melting can be explained in particular by the “exceptionally hot” months of August and September. The report adds: “In Switzerland, glaciers lost 4% of their ice volume in 2023, following a loss of 6% in 2022. This means that over the past two years, glaciers in the Alps have lost around 10 % of their volume. » In 2022, Swiss glaciers never lost so much of their volume: 3 cubic kilometers have melted, or 6% of the remaining ice. The year 2022 therefore redefines the situation because until then a loss of 2% was already considered extreme.
According to the Copernicus report, the year 2023 was also marked by increasingly rare snowfall in Europe, although with a few exceptions, such as Scandinavia. The rest of the European continent generally experienced a much lower than average number of days of swowin winter over the period 1991-2020. Climatologists have already warned that the consequences could be serious for the environment. Lack of snow can contribute to drought conditions. Additionally, melting snow in spring and summer provides an important source of water for many European rivers.

En Alaska, le Columbia est l’un des glaciers dont la fonte est la plus rapide dans le monde (Source: NASA)

Islande : une belle éruption et des imbéciles // Iceland : a nice eruption and stupid people

L’éruption se poursuit sur la péninsule de Reykjanes. Selon les dernières données de l’Institut des Sciences de la Terre de l’Université d’Islande, elle est environ 2 à 3 fois plus puissante que l’éruption de 2021. Au cours de la première semaine, l’éruption a recouvert de lave une superficie de près d’un kilomètre carré et elle ne montre aucun signe de faiblesse. Il s’agit de la troisième éruption sur le même site en trois ans, après quelque 800 ans de répit dans la région.
Le débit de lave de l’éruption entre le 13 et le 17 juillet était en moyenne de 13 mètres cubes par seconde, légèrement inférieur au débit de 14,5 mètres cubes par seconde entre le 11 et le 13 juillet, mais en raison de la marge d’erreur dans les mesures, les scientifiques disent que la différence n’est pas importante. La surface de la lave émise par l’éruption actuelle était de 0,83 kilomètre carré le 17 juillet et son volume était de 8,4 millions de mètres cubes. Le front de lave avance de 300 à 400 mètres par jour, mais cette distance est très variable d’un jour à l’autre. La lave a environ 10 mètres d’épaisseur en moyenne mais plus de 20 mètres par endroit.
Tous ces chiffres sont assez semblables à ceux de l’éruption de 2022 dans la Meradalir mais 2 à 3 fois plus élevés que les chiffres de l’éruption de Geldingadalir en 2021. L’éruption de Geldingadalir de 2021 était nettement moins intense, mais a duré environ six mois, tandis que l’éruption de la Meradalir de 2022 a duré moins plus de trois semaines. Jusqu’à présent, l’éruption actuelle ne menace pas les zones habitées ou les infrastructures. C’est la pollution par les gaz et par les incendies de végétation déclenchés par la lave qui constituent le risque le plus important pour les personnes présentes sur le site et pour les zones plus éloignées.
Source : Université d’Islande, Iceland Review.

A noter ce 19 juillet 2023 au matin une évolution sur le terrain. Une brèche s’est ouverte à l’arrière du cône éruptif. La lave s’échappe en grande quantité en prenant une trajectoire différente de la veille. Il fallait se lever très tôt pour profiter du spectacle! A noter qu’un petit cône est en train de se former juste à côté du cratère principal sur la fracture éruptive.

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Les efforts déployés par les autorités islandaises pour rouvrir le site éruptif n’ont pas été récompensés par les visiteurs. Le chef de la police du Sud avait décidé d’établir un périmètre de sécurité autour de la zone du cratère pour des raisons évidentes de sécurité.
Dans la soirée du 17 juillet 2023, un groupe de personnes inconscientes s’est dirigé vers le cratère de l’éruption à Litli-Hrútur. La police a tenté d’intervenir, mais a été contrainte de rebrousser chemin en raison des émissions de gaz toxiques. Cependant, il convient de noter que la plupart des autres visiteurs ont suivi les instructions de la police et sont restées hors de la zone dangereuse.
Le groupe d’imbéciles se trouvait déjà dans la zone dangereuse lorsque la police a été avertie. Les policiers ont décidé d’intervenir, mais ont finalement été contraints de faire demi-tour pour se protéger. Un policier a déclaré : « Les policiers allaient intervenir, mais ils sont rebroussé chemin quand ils ont entendu biper leurs indicateurs de gaz, ce qui indiquait une forte concentration de gaz toxique, alors ils ont fait demi-tour. »
La police a alors envoyé un message aux gens qui se trouvaient dans la zone dangereuse, mais ils n’ont pas tenu compte de la mise en garde. Gare aux problèmes pulmonaires dans les prochains jours!
Des foules de visiteurs ont envahi le site éruptif depuis sa réouverture. A un certain moment, il y avait environ 800 voitures dans le parking. Le site a été visité par environ 2000 personnes.
Source : Iceland Review..

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The eruption continues on the Reykjanes peninsula. According to the latest data from the University of Iceland’s Institute of Earth Sciences, it is about 2-3 times more powerful than the 2021 eruption. In its first week, the eruption has covered an area of nearly one square kilometre with fresh lava and it shows no signs of stopping. This is the third eruption at the same site in three years, following some 800 years with no eruptions in the area.

The eruption’s lava flow between July 13th and 17th averaged 13 cubic metres per second, slightly lower than the lava flow of 14.5 cubic metres per second between July 11th and 13th, but due to the margin of error in measurements, researchers say the difference is not significant. The surface area of the new lava was 0.83 square kilometres as of July 17th, and its volume was 8.4 million cubic metres. The edge of the lava advances 300-400 metres per day with the distance being highly variable from day to day. The lava is around 10 metres thick on average but over 20 metres at its thickest.

All of these figures are quite similar to the 2022 eruption in Meradalir but 2-3 times higher than the figures of the Geldingadalir eruption in 2021. The 2021 Geldingadalir eruption was significantly smaller, but lasted around six months, while the 2022 Meradalir eruption lasted less than three weeks. So far, the current eruption is not threatening inhabited areas or infrastructure, though pollution from its gases as well as from wildfires set off by the lava are a significant risk for people at the site as well as further off.

Source : University of Iceland, Iceland Review.

It should be noted that on July 19th, 2023 in the morning a breach opened at the back of the eruptive cone. Lava is now flowing in large quantities, taking a different route from the day before. You had to get up very early to enjoy the show! Note that a small cone is building up next to the main crater on the eruptive fissure.

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The efforts made by Icelandic authorities to reopen the eruptive site were not rewarded by the

visitors. The South police chief had naturally narrowed the area, defining the area right at the crater as a danger zone and closing it.

In the evening of July 17th, 2023, a group of people walked up to the crater of the eruption at Litli-Hrútur. The olice tried to intervene, but were forced to turn back due to dangerous gas measurements. However, it should be noted that most other visitors followed the instructions at the eruption site, although some did ignore them.

The group was already in a danger zone when police were notified. Police officers set out to intervene, but were eventually forced to turn back to protect themselves. One policeman said :“The policemen were going to go and get them, but turned around when they heard the gas indicators they carried peeping, showing them a strong indication of poisonous gas, so they turned around.”

At that moment, the police sent a message to the people that they were in a dangerous no-go zone, but the people that did not return continued regardless.

Crowds of visitors have invaded the eruptive site since it reopened. In one period there were about 800 cars in the parking lot. The site was visited by about 2000 people.

Source : Iceland Review.

 

Carte montrant les sentiers d’accès au site éruptif (Source : Suðurnes Police Department)

La stabilité du tremor montre que l’éruption est faite pour durer (Source: IMO)